Nyckelharpa

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Nyckelharpa.

Le ou la nyckelharpa est un instrument de musique traditionnel à cordes frottées d'origine suédoise, plus précisément de la région d'Uppland, au nord de Stockholm. Il appartient à la même famille que la vielle à roue et la vièle. Il existe depuis le Moyen Âge (les premières représentations de l'instrument datent du XVIe siècle) sous différentes formes et connaît aujourd'hui un regain d'intérêt depuis les années 1970 en Suède et ailleurs.

En suédois, le mot nyckelharpa est du genre neutre, mais il est plutôt pensé au féminin pour un homme, et au masculin pour une femme[réf. nécessaire]. Dans l'usage francophone les deux genres sont employés en fonction de la sensibilité de chacun. Le nom de cet instrument signifie « vièle à clavier » (nyckel est un mot suédois signifiant « clé », et secondairement « touche de clavier »).

Lutherie

La première forme recensée est la moraharpa, instrument plus petit que la nyckelharpa actuelle, avec une caisse en forme de 8, une rangée diatonique de touches actionnant une corde mélodique, deux bourdons et sans cordes sympathiques, puis on découvre une enkelharpa (en suédois nyckelharpa simple) où viennent se rajouter les cordes sympathiques (XVIIe siècle). Suit la kontrabasharpa au XIXe siècle, dont le nom, trompeur, fait référence à la disposition des bourdons (les deux cordes mélodiques étant situées "contre la basse") et non pas à la hauteur de jeu de l'instrument. Ce type de nyckelharpa est encore largement utilisé aujourd'hui. Enfin, le nyckelharpa moderne date des années 1940. Il est le fruit des travaux d'Eric Sahlström, musicien et luthier novateur, qui a ainsi remis au goût du jour l'instrument tombant peu à peu dans l'oubli. Ce nyckelharpa se décline avec nombre de variantes plus ou moins heureuses en fonction des désirs des musiciens et de la créativité des luthiers.

La nyckelharpa est composée d'une caisse de résonance en bois, quelquefois monoxyle mais le plus souvent, elle possède des éclisses chantournées ou ployées, avec un fond plat et une table cintrée.

L'épicéa est utilisé pour la table d'harmonie. Les éclisses, le fond et le manche peuvent être en aulne, en érable ou dans tout autre bois dur tels les fruitiers.

L'instrument moderne possède 4 corses mélodiques[1] et 12 cordes sympathiques (cordes non frottées par l'archet qui résonnent sous l'effet des cordes mélodiques enrichissant la sonorité).

Le manche supporte un clavier de 14 à 50 touches chromatiques disposées sur trois à quatre rangées selon les modèles qui permettent de sélectionner les notes sur les cordes mélodiques par l'action de sautereaux et se situant sur plusieurs rangées dont chacune est généralement attribuée à une corde mélodique.

L'archet est court et incurvé.

Tenue traditionnelle de l'instrument Marco Ambrosini.

Jeu

Tenue avec technique Didier François.

Traditionnellement, l'instrument se tient horizontalement, soutenu par une bandoulière, ou repose sur la cuisse droite. Didier François, violoniste et nyckelharpiste de Belgique, a élaboré pour cet instrument une technique nouvelle inspirée par la technique pour le violon du violoniste Arthur Grumiaux, qui offre une plus grande liberté d'exécution. Pour garder les bras détendus, il tient l'instrument plus vertical sur la poitrine, améliorant ainsi la vélocité et la qualité du son. De plus, grâce à une épaulière de violon, le nyckelharpa est tenu légèrement éloigné du corps pour optimiser la vibration de la caisse de résonance. Aujourd'hui, de plus en plus de joueurs de nyckelharpa s'aventurent dans la « Technique Didier François ».

Luthiers et musiciens français

Le Mirecurtien Jean-Claude Condi[2] est le seul luthier français à fabriquer cet instrument ; il donne des cours d'initiation.

Parmi les musiciens qui jouent de l'instrument sur scène, on peut citer Eléonore Billy, Laurent Vercambre et Jean Darbois.

Liens externes

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Notes et références

Notes

  1. Daniel Morvan, «  » [archive], 6 avril 2013 (consulté le 26 octobre 2018)


  1. Do, sol, do, la, ou do, sol, ré, la.
  2. Victor, « Jean-Claude Condi demonstrates how he plays his Nyckelharpa », (consulté le )