Union générale des étudiants de Tunisie
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Secrétaire générale |
Warda Atig |
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Site web |
L'Union générale des étudiants de Tunisie (arabe : الاتحاد العام لطلبة تونس) ou UGET est un syndicat étudiant destiné à représenter les étudiants tunisiens et contribuer avec les autres organisations au développement du pays.
Histoire
L'UGET est constituée en 1952 sous l'impulsion du Néo-Destour ; son premier congrès se tient à Paris. Après l'indépendance, le président Habib Bourguiba tient à en faire le seul organisme représentatif des étudiants. Par conséquent, la Voix de l'étudiant, organisation zitounienne créée en février 1950, doit accepter la réunification le .
Organe proche du pouvoir, l'UGET commence progressivement à adopter une position critique vis-à-vis du gouvernement. La commission administrative réunie les 2 et demande ainsi la rationalisation des secteurs clés de l'économie nationale, en particulier les mines, la réalisation d'une réforme agraire assurant la répartition des terres selon un critère de justice sociale et en sauvegardant une bonne rentabilité par la généralisation du système coopératif, et la création d'un cercle d'études économiques[1]. Ces voix discordantes commencent à se faire entendre et rapidement des « pressions ont été exercées en vue du renversement du bureau de la section de Grenoble »[2]. Toutefois, ce n'est qu'en 1971, lors du congrès de Korba, que les opposants à l'inféodation de l'UGET au Parti socialiste destourien au pouvoir deviennent majoritaires et refusent la tutelle du gouvernement. Des actes de violence et d'anarchie empêchent l'achèvement de ce 18e congrès. La crise atteint son paroxysme avec la révolte étudiante du 5 février 1972.
Pour les pro-destouriens, c'est un congrès légal à la suite duquel ils organisent un 19e et un 20e congrès dont ils sont pourtant les seuls à reconnaître la légitimité. Pendant 17 ans, l'université tunisienne est un terrain de luttes interminables entre les pro-destouriens, désormais marginalisés, et les opposants de différentes sensibilités (communistes, nationalistes et baâthistes puis aussi trotskistes, maoïstes et islamistes).
Après l'arrivée au pouvoir du président Zine el-Abidine Ben Ali, le , les opposants arrivent à tenir un « 18e congrès extraordinaire » entre le 30 avril et le . Samir Lâabidi, futur ministre du président Ben Ali, est élu secrétaire général de l'UGET. L'adhésion est toujours refusée aux pro-destouriens qui, par un retournement de l'histoire et grâce à la dépolitisation des étudiants et le renouvellement du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) finissent par devenir majoritaires au sein des instances représentatives. L'UGET, minée par les luttes internes, est depuis incapable de tenir son congrès. Elle est divisée en deux grands courants, l'un ayant accepté des négociations avec le régime de Ben Ali et l'autre s'y étant opposé. Comme au sein de l'UGTT, la direction du syndicat était plus proche politiquement du gouvernement que sa base[3].
La lutte est reportée sur la représentation au sein des conseils scientifiques des établissements universitaires où l'écrasante majorité des sièges est longtemps remportée par les étudiants destouriens de l'Organisation des étudiants du RCD. Après la révolution de 2011, le , l'UGET remporte les élections des conseils scientifiques en obtenant 175 sièges sur 485, soit 36 % du total, contre 152 sièges pour l'Union générale tunisienne des étudiants[4], soit 31,3 % du total.
Lors des préparatifs de son 25e congrès, l'UGET se trouve divisée entre deux tendances : d'un côté les syndicalistes radicaux (extrême gauche), les étudiants nationalistes, les baasistes et les patriotes démocrates à l'université (Wataj), de l'autre les étudiants proches du Parti des travailleurs, du Parti unifié des patriotes démocrates, du parti Taliâa (d'avant-garde) arabe démocratique (baasistes), du Parti socialiste, de la Voie démocratique et sociale, de la Ligue de la gauche ouvrière, etc. La première tendance tient son congrès les 24 et , élisant un bureau avec à sa tête pour la première fois une étudiante, Ameni Sassi[5],[6]. Un deuxième congrès se tient au même endroit, la faculté de droit de Tunis, et élit un autre bureau dont le secrétaire général, Wael Naouar, est proche du Parti des travailleurs[7].
Le , c'est l'UGTE qui remporte les élections des conseils scientifiques, avec 266 sièges sur 542 soit 49 % du total, alors que l'UGET en obtient 147 soit 27 %, le reste, 127 sièges, revenant à des étudiants indépendants ou appartenant à d'autres organisations [8].
Congrès
Congrès | Date | Lieu | Secrétaire général |
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1er | 10- | Paris | Mustapha Abdessalem |
2e | 14- | Nice | Mansour Moalla |
3e | Tunis | Abdelmajid Chaker | |
4e | 1er- | Bir El Bey | Hafedh Tarmiz |
5e | 20- | Tunis | Tahar Belkhodja |
6e | 12- | La Marsa | Tahar Belkhodja |
7e | 20- | Tunis | Mongi Kooli |
8e | 9- | Radès | Mohamed Sayah |
9e | - | Carthage | Mohamed Sayah |
10e | 13- | Bizerte | Abdelhamid Ammar |
11e | 15- | Le Kef | Mokhtar Zannad |
12e | 17- | Monastir | Abdelaziz Ghachem |
13e | 17- | Nabeul | Abdelhay Chouikha |
14e | 9- | Tabarka | Mohamed Ben Ahmed |
15e | 10- | Gabès | Slim Aloulou |
16e | 12- | Menzel Temime | Mahjoub Guerfali |
17e | 4- | Mahdia | Aïssa Baccouche |
18e (non achevé) | 12- | Korba | Habib Chaghal |
18e (extraordinaire) | - | Tunis | Samir Lâabidi |
19e | Tunis | Samir Hammouda | |
20e | Tunis | Naoufel Ziadi | |
21e | Tunis | Naoufel Ziadi | |
22e | Tunis | Assef Yahyaoui | |
23e | Tunis | Ezzeddine Zaâtour | |
24e | Tunis | Ezzeddine Zaâtour | |
25e | 24- | Tunis | Ameni Sassi |
25e | 25- | Tunis | Wael Naouar |
26e | 10- | Tunis | Nidhal Khadraoui |
27e | 3- | Tunis | Warda Atig[9] |
Direction
Au cours des trois premiers congrès, le premier responsable porte le titre de président et se trouve épaulé par un secrétaire général. Les trois secrétaires généraux ont été Abdelhakim Abdeljaoued (1953), Hamed Karoui (1954) et Mohamed Ben Abdesselem (1955). Mohamed Sayah a pour sa part fait partie de cinq bureaux différents : deux fois en tant que secrétaire général et trois fois en tant que membre chargé de l'information.
Parmi les premiers responsables de l'UGET, six sont devenus ministres (Moalla, Chaker, Belkhodja, Kooli, Sayah et Laâbidi), un est devenu secrétaire d'État (Ben Ahmed), deux gouverneurs (Zannad et Aloulou) et un ambassadeur (Ammar).
Abdelhay Chouikha, après avoir quitté le PSD, a été l'un des fondateurs du Mouvement des démocrates socialistes.
Conseils scientifiques
Année | % | Rang | Sièges |
---|---|---|---|
2012 | 39,5 | 1er | 191 / 484 |
2013 | 41,5 | 1er | 228 / 549 |
2014 | 22,1 | 2e | 114 / 516 |
2018 | 23,4 | 2e | 127 / 542 |
2019 | 32 | 2e | 171 / 534 |
2020 | 28.3[10] | 2e | 156 / 551 |
Références
- La Presse de Tunisie, 7 janvier et 8 février 1961[réf. incomplète].
- Jeune Afrique, 4 et 10 février 1963[réf. incomplète].
- « Tunisie : Union générale des étudiants tunisiens (UGET), y compris les caractéristiques générales des cartes de membre et l'existence d'un bureau de l'UGET en France ; le cas échéant, une comparaison entre les cartes émises en Tunisie et celles émises en France ; information sur la situation actuelle des membres de l'UGET (mars 2004) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur unhcr.org.
- « Universités - Élections des conseils scientifiques : le taux de participation n'a pas dépassé les 20 % (ministère) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur tap.info.tn, .
- « Amani Sassi à la tête de l'UGET »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur mosaiquefm.net, .
- Salah Ben Hamadi, « L'UGET toujours aussi écartelée depuis le blocage historique de 1972 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur letemps.com.tn, .
- Ferid Rahali, « L'UGET : l'union impossible ? », sur nawaat.org, (consulté le ).
- (ar) « Annonce des résultats selon l'affiliation : la faction islamiste gagne les élections des conseils scientifiques »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur ar.lemaghreb.tn, .
- Wided Nasraoui, « Tunisie : Warda Atig, première femme à la tête de l'Uget », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
- « L'UGTE remporte les élections estudiantines », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).