Le Bossu de Notre-Dame

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Le Bossu de Notre-Dame
Titre original The Hunchback of Notre Dame
Réalisation Gary Trousdale
Kirk Wise
Scénario Tab Murphy
Irene Mecchi
Jonathan Roberts
Bob Tzudiker
Noni White
Sociétés de production Walt Disney Pictures
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Durée 87 min
Sortie 1996

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Le Bossu de Notre-Dame (The Hunchback of Notre Dame), est le 48e long-métrage d'animation et le 34e « Classique d'animation » des studios Disney. Sorti en 1996, il s'inspire librement du roman Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, paru en 1831.

Le film a fait l'objet d'une suite, sortie directement en vidéo en 2002 : Le Bossu de Notre-Dame 2 : Le Secret de Quasimodo.

Synopsis

En l'an de grâce 1482, un gitan nommé Clopin amuse des enfants devant un théâtre de marionnettes, et leur conte l'histoire d'une famille de bohémiens venue à Paris une vingtaine d'années auparavant. Tous se firent arrêter par les gardes du diabolique juge Claude Frollo, mais une bohémienne se sauva avec un paquet à la main, Frollo à ses trousses (croyant qu'il s'agissait d'objets volés). Devant la Cathédrale Notre-Dame de Paris, Frollo arracha le paquet des mains de la gitane, ce qui la fit tomber sur le parvis et la tua. En voyant le bébé tout difforme que contenait le paquet, il fut sur le point de le laisser tomber dans un puits mais à ce moment-là l'archidiacre arriva. Sous l'œil de Notre-Dame, Frollo craignit de perdre son âme, alors l'archidiacre lui dit d'élever l'enfant comme si c'était le sien. Frollo accepta, mais à condition qu'il demeure dans l'église à l'abri des regards.

Pendant que Clopin termine son histoire, Quasimodo sonne les cloches de la cathédrale en se demandant comment est la civilisation à ses pieds. Ses trois amis, les gargouilles : La Rocaille, La Muraille, et La Volière, s'attendent à assister à un festival appelé La Fête des Fous. Mais Quasimodo rentre dans sa chambre, tristement, voulant à tout prix aller à la fête. Les gargouilles insistent, mais au moment où Quasimodo s'apprête à sortir, Frollo arrive et lui explique que la seule façon de le protéger de la cruauté de l'extérieur, c'est qu'il reste dans la cathédrale.

Dans les rues de Paris, Phœbus de Châteaupers, capitaine de la garde, est séduit par la belle bohémienne Esméralda, et il la défend lorsque des gardes la prennent pour une voleuse. Pendant ce temps, Quasimodo décide enfin d'aller à la Fête des Fous, à laquelle Frollo doit assister en tant que personnage officiel. Lors de son numéro de danse, Esméralda ne laisse pas indifférents Quasimodo, Phœbus et même Frollo. Au cœur de l'événement, l'homme le plus laid de la ville doit être couronné Roi des Fous. Quand Quasimodo est révélé, la foule est estomaquée ; mais Clopin le proclame Roi des Fous et la foule l'applaudit.

Rapidement, la fête dégénère et Quasimodo est maltraité par la foule sous les yeux indifférents de son maître Frollo. Esméralda prend sa défense malgré l'interdiction de Frollo de s'approcher de lui, s'attirant la colère de ce dernier qui donne à ses gardes l'ordre de la capturer. Mais elle parvient à s'enfuir avec l'aide de la foule et se réfugie dans la cathédrale, Frollo veut à tout prix avoir la bohémienne, et pour cela, il n'hésitera pas à mettre Paris à feu et à sang.

Fiche technique

Note: La liste des "crédités" au générique étant trop longue pour être citée in extenso ici, nous n'avons repris que les principaux contributeurs.

Distribution

Voix originales

Voix françaises

Voix québécoises

Chansons du film

  • Les Cloches de Notre-Dame (The Bells of Notre Dame) - Clopin, l'Archidiacre et Frollo
  • Rien qu'un jour ou Qu'une fois au Québec (Out There) - Frollo et Quasimodo
  • Charivari ou Coco Dingo au Québec (Topsy Turvy) - Clopin et les villageois
  • Les Bannis ont droit d'amour ou Que Dieu aide les exclus au Québec (God Help the Outcasts) - Esméralda
  • Une douce lueur ou La Lumière des cieux au Québec (Heaven's Light) - Quasimodo
  • Infernale ou Le Feu de l'Enfer au Québec (Hellfire) - Frollo
  • Un gars comme toi (A Guy Like You) - La Rocaille, la Muraille et la Volière
  • La Cour des Miracles (Court of Miracles) - Clopin et les gitans
  • Les Cloches de Notre-Dame (reprise) - Clopin et chœur

Chansons non-utilisées

  • Someday (« Un jour ») - chantée par Esméralda et remplacée par Les Bannis ont droit d'amour
  • In a Place of Miracle (« Dans un endroit de miracle »)
  • As Long As There's a Moon (« Aussi longtemps qu'il y a la Lune »)

Production

Environ quinze minutes de l'animation du Bossu de Notre-Dame sont réalisées dans le studio Walt Disney Feature Animation France, basé à Montreuil, qui conçoit en particulier la scène du prologue et le combat final[2].

Accueil critique

En France

Dans Libération[3], Michel Roudevitch indique que « Moins soucieux de respecter le texte original que «les éléments fondamentaux de l'histoire», l'aréopage de créatifs a opté pour «une aventure épique et musicale» (...) Le tout variant romantiquement du sacré au sucré. » Il explique que le personnage de Phœbus, lâche et séducteur dans le roman, est « devenu brave pour les besoins du happy-end », et juge Quasimodo « moins monstrueux » que la plupart de ses devanciers dans les précédentes adaptations du roman à l'écran : il le rapproche en revanche du Gavroche des Misérables. La cathédrale lui semble être le véritable personnage principal de l'histoire, et il en apprécie l'animation combinant dessin animé à la main et infographie.

Dans Le Monde[4], Samuel Blumenfeld analyse principalement les transformations apportées par Disney au roman : selon lui, elles mettent en valeur le personnage de Quasimodo, dont la monstruosité devient un simple particularisme, et développent ainsi une réflexion sur le thème de l'exclusion, de même que la mise en avant de la condition de gitane d'Esmeralda poursuivie par Frollo ou l'isolement progressif du capitaine Phœbus par rapport à sa hiérarchie. Il rapproche en cela Quasimodo de précédents héros disneyens comme Dumbo dans le film du même nom ou la Bête dans l'adaptation disneyenne du conte La Belle et la Bête. Ce choix lui paraît justifier les modifications apportées au dénouement de l'intrigue. Il souligne également l'accentuation de la dualité des personnages (Quasimodo est physiquement laid mais son âme est pure, tandis que Frollo, supposé être le plus pieux, est le plus brutal) et l'absence de dimension féerique. Il estime que le dessin animé « devrait satisfaire le public habituel du genre », mais regrette une vision « caricaturale » du Paris médiéval, en particulier la boulangerie avec un étalage de baguettes de pain montré dans l'une des premières scènes du film, et conclut : « L'exactitude historique n'est certes pas un impératif catégorique pour ce genre de films, mais il y a certaines formes d'« exotisme » que les deux réalisateurs auraient pu nous épargner. »

Réactions de la famille Hugo

Le film et la campagne publicitaire qui l'accompagne suscitent l'indignation des descendants de Victor Hugo qui publient une lettre ouverte dans le quotidien Libération en mars 1997[5]. Ils y protestent contre la récupération par Disney, à des fins commerciales, du classique de la littérature qu'est devenu Notre-Dame de Paris : « Le propre des grandes oeuvres artistiques de l'humanité est qu'elles finissent par appartenir à tout le monde, au sens propre et au sens figuré. Les droits de l'auteur finissent par tomber dans le domaine public, et chacun finit par inclure l'œuvre dans sa propre culture et sa propre sensibilité. C'est un processus naturel et sacré. Est-il possible alors qu'une entreprise multinationale puisse faire des milliards de chiffre d'affaires, pour son compte privé, sur le dos d'une histoire qu'elle n'a pas créée et qui appartient, légalement et moralement, au patrimoine culturel général ? » Dans une seconde tribune, ils s'indignent également de l'omission du nom de Victor Hugo et des références au roman, tant dans la campagne publicitaire menée autour du film que dans les supports pédagogiques proposés aux enseignants par Disney, et s'inquiètent de la standardisation de la culture qu'entraînent les adaptations de ce type[6]. En revanche, Pierre Hugo, l'un des arrière-arrière-petits-fils de Victor Hugo, publie dans le quotidien Le Figaro une lettre où il exprime un avis différent[7]. Dans le magazine People, il juge le film « admirable » et met en avant le fait qu'on vendait déjà des poupées de chiffon représentant Quasimodo et Esmeralda du vivant de l'auteur, à la faveur du succès du roman[8].

Distinctions

Sorties cinéma

Box-office

Box-office du Bossu de Notre-Dame
Pays Box-office Classement 1996
Monde International $325,338,851 5e[9]
Drapeau des États-Unis États-Unis/Drapeau du Canada Canada $100,138,851 15e
Drapeau de la France France 6 844 064 entrées 1re
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 2 999 154 entrées[10] ##
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 3 031 486 entrées[10] ##
Drapeau de l'Espagne Espagne 3 232 798 entrées[10] ##
Drapeau de l'Italie Italie 3 079 679 entrées[10] ##
Drapeau de la Suisse Suisse 365 733 entrées[11] ##

Sorties vidéo

Autour du film

  • Bien que le film soit très majoritairement inspiré du roman de Victor Hugo[12], son nom n'apparaît qu'au générique final.
  • Dans le roman, Claude Frollo est un archidiacre ; cependant les producteurs du film décidèrent d'en faire un juge et donc un personnage plus dangereux, son champ d'action pouvant s'étendre à toute la ville. (En particulier, il ne serait pas questionné à propos de ses agissements cruels envers les Bohémiens.) De même, la fin « heureuse » du film n'est pas conforme au roman.
  • La scène d'ouverture (Les Cloches de Notre-Dame) était au départ seulement composée de dialogues. Après deux storyboards, elle fut jugée trop ennuyeuse et devint un numéro musical.
  • Le décès de Mary Wickes durant la production obligea les réalisateurs à faire appel à une autre comédienne, Jane Withers, pour enregistrer les dialogues manquants de La Volière.
  • On peut apercevoir dans la foule Belle de La Belle et la Bête (1991), le Tapis volant d'Aladdin (1992) pendant la chanson Rien qu'un jour et Pumbaa du Roi lion (1994), prêt à être rôti. Quant au vieil hérétique, c'est Jafar, dans son déguisement de mendiant.
  • Les paroles traditionnelles du Dies Irae, poème apocalyptique en latin, sont reprises lors du meurtre de la mère de Quasimodo, ainsi que d'autres chants grégoriens. La litanie « Kírie eléison » (du grec ancien «  Κύριε ἐλέησον » ; en grec moderne, cette phrase s'écrit « Κύριε ελέησον ») est récitée sept fois au cours du film : on l'entend à quatre reprises pendant la chanson Les Cloches de Notre-Dame et trois fois à la fin de la chanson Infernale. Cette litanie est également à l'origine du mot kyrielle.
  • D'après les commentaires audio du DVD, le cheval de Frollo s'appellerait Snowball (« Boule de neige ») et la gargouille en forme de phacochère que l'on voit durant la scène de combat peut être vue sur la vraie cathédrale Notre-Dame.
  • Le passage de l'attaque des pigeons est un clin d'œil au film Le Magicien d'Oz (1939) avec Judy Garland. On entend même la musique identique du déferlement des créatures diaboliques de la méchante sorcière de l'Ouest.
  • Les différentes gargouilles animées présentes dans le film furent dessinées à partir des statues ornant le jardin d'Eugène Bonin.
  • Lorsque la foule se moque de lui, Quasimodo reçoit des tomates, ce qui est impossible à l'époque ; elles ont en effet été importées du Nouveau Monde, qui ne sera découvert que dix ans après l'année supposée de l'action du film.
  • Les personnages de Fleur-de-Lys et de Jehan Frollo, qui ont un rôle récurrent dans le livre, n'apparaissent pas dans le film et ne sont nullement mentionnés.

Adaptations

  • Une comédie musicale, Hunchback of Notre Dame : A Musical Adventure, a été représentée aux Disney-MGM Studios à partir du 21 juin 1996[1].

Titre en différentes langues

  • Allemand : Der Glöckner von Notre Dame
  • Anglais : The Hunchback of Notre Dame
  • Arabe : أحدب نوتردام (Ahdab Notre Dame)
  • Catalan : El Geperut de Notredame
  • Chinois : 钟楼怪人 (Zhōnglóu guài rén)
  • Danois : Klokkeren fra Notre Dame
  • Espagnol : El jorobado de Notre Dame
  • Espéranto : La Ĝibulo de Nia-Damo
  • Finnois : Notre Damen kellonsoittaja
  • Grec : Η Παναγία των Παρισίων (I Panayía ton Parisíon : « La Vierge de Paris »)
  • Hébreu : הגיבן מנוטרדאם (Ha-Giben M'Notre Dame)
  • Hongrois : A Notre Dame - I toronyör
  • Italien : Il gobbo di Notre Dame
  • Japonais : ノートルダムの鐘 (Nōtorudamu no kane : « Les Cloches de Notre-Dame »)
  • Néerlandais : De Klokkenluider van de Notre Dame
  • Polonais : Dzwonnik z Notre Dame
  • Portugais : O Corcunda de Notre Dame
  • Slovaque : Notredamski zvonar
  • Suédois : Ringaren i Notre Dame
  • Turc : Notre Dame'in kamburu

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Kathryn M. Grossman, « From Classic to Pop Icon: Popularizing Hugo », The French Review, vol. 74, n°3, février 2001, p. 482-495.

Lien externe

Notes et références

  1. a b et c (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 278
  2. 20% du «Bossu» de Disney made in Montreuil.Une première et un bel avenir pour les pionniers français Paul et Gaëtan Brizzi, article d'Annick Peigne-Giuly et Michel Roudevitch dans Libération le 28 novembre 1996. Page consultée le 25 février 2012.
  3. « DESSIN ANIME. Entre animation traditionnelle et traitement informatique, la cathédrale est la vraie héroïne du film de Disney. Du meilleur au grotesque. Esmeralda, gitane gothique », article de Michel Roudevitch dans Libération le 28 novembre 1996. Page consultée le 25 février 2012.
  4. « Les studios Disney s'attaquent au Paris de Victor Hugo », article de Samuel Blumenfeld dans Le Monde le 28 novembre 1996.
  5. « Une lettre ouverte des descendants Hugo : halte au pillage Disney », lettre publiée par Charles Hugo, Adèle Hugo, Jeanne Hugo, Sophie Hugo et Léopoldine Hugo dans Libération le 10 mars 1997. Article consulté le 25 février 2012.
  6. « La famille Hugo persiste contre Disney: Les raisons de notre colère », tribune publiée par Charles Hugo, Adèle Hugo, Jeanne Hugo, Sophie Hugo et Léopoldine Hugo dans Libération le 20 mars 1997. Article consulté le 25 février 2012.
  7. « La défense de Pierre Hugo », article paru dans Le Figaro le 13 mars 1997.
  8. Propos rapportés par Grossman (2001), p. 490.
  9. (en) « The Hunchback of Notre Dame », sur Box office (consulté le )
  10. a b c et d (en) « The Hunchback of Notre Dame », sur Lumière (consulté le )
  11. (fr) « Site officiel », sur Pro Cinéma (consulté le )
  12. "based from the novel of Victor Hugo 'Notre-Dame de Paris'"
  13. (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 279
  14. (en) Walt Disney Company, « Disney Factbook 1999 - year in Review », (consulté le ), p. 5
  15. http://www.nintendo-difference.com/news23855-kingdom-hearts-3ds-le-trailer-tgs.htm