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[[Fichier:Magasin för konst, nyheter och moder 1844, illustration nr 8.jpg|vignette|Illustration dépeignant les habits à la mode pour femme et pour homme, y compris [[gant]] et [[bonnet]] (1844).]]
[[Fichier:Magasin för konst, nyheter och moder 1844, illustration nr 8.jpg|vignette|Illustration dépeignant les habits à la mode pour femme et pour homme, y compris [[gant]] et [[Bonnet (vêtement)|bonnet]] (1844).]]
[[Fichier:Fashions.jpg|vignette|Illustration des modes féminines du 19{{ème}} siècle.]]
[[Fichier:Fashions.jpg|vignette|Illustration des modes féminines du 19{{ème}} siècle.]]


Le terme '''style victorien''' renvoie à des [[mode (habillement)|modes]] et des [[tendance (mode)|tendances]] qui ont été vécus à une époque de la culture britannique, celle de l'[[Époque victorienne|ère victorienne]] qui a duré de juin 1837 à [[janvier 1901]]. Ayant régné pendant environ 60 ans, l'influence de la reine se fera surtout sentir sur les [[vêtement]]s, mais elle influencera l’[[Architecture victorienne|architecture]], la [[littérature]], les [[Arts décoratifs victoriens|arts décoratifs]] et les [[arts visuels]].
Le terme '''style victorien''' renvoie à des [[mode (habillement)|modes]] et des [[tendance (mode)|tendances]] d'une époque de la culture [[Grande-Bretagne|britannique]] dénommée [[ère victorienne]] d'après la [[Victoria (reine)|reine Victoria]] (1819-1901) et qui coïncide avec son règne qui dure de {{date-|juin 1837}} à {{date-|janvier 1901}}. Durant ce règne de plus de 60 ans, la reine influence outre le style vestimentaire l’[[Architecture victorienne|architecture]], la littérature, les [[Arts décoratifs victoriens|arts décoratifs]] et les [[arts visuels]]{{comment}}.
{{loupe|Arts décoratifs victoriens}}
{{loupe|Arts décoratifs victoriens}}
En 1807, les vêtements étaient de plus en plus fabriqués dans des usines et vendus au volume dans des magasins à prix constants. La [[couture]] à la maison était encore présente, mais déclinait. Les nouvelles machines ont changé la façon de fabriquer des vêtements.
En 1807, la fabrication des vêtements dans des usines et leur vente en grande quantité dans des magasins à prix fixe s'accelère. La couture à domicile est encore présente, mais décline. Les nouvelles machines changent la façon de fabriquer des vêtements.


L'introduction de [[machine à coudre]] permettant de créer un [[point de couture]] « bloqué » vers la moitié du {{s-|XIX|e}} a simplifié la fabrication de vêtements à la maison et dans les boutiques. Cette avancée mécanique a facilité la pose de différentes décorations sur les vêtements, ce qui était difficile à réaliser sans les machines à coudre. Les machines à fabriquer la [[dentelle]] ont permis d'abaisser notablement le coût de celle-ci, ce qui la rendit populaire.
L'introduction de la [[machine à coudre]]{{quand}} permettant de créer, vers le milieu du {{s-|XIX}}, un « ''point de couture bloqué'' » simplifie la fabrication de vêtements à la maison et dans les [[Boutique (commerce)|boutiques]]. Cette avancée mécanique facilite la pose sur les vêtements de différentes décorations difficiles à réaliser manuellement. Les machines à fabriquer la [[dentelle]] permettent d'abaisser notablement le coût de celle-ci, ce qui la rend populaire.


De nouveaux matériaux en provenance de pays lointains qui faisaient partie de l'[[Empire britannique]] ont favorisé l'arrivée de nouveaux matériaux, dont le [[caoutchouc (matériau)|caoutchouc]] servant à fabriquer les [[botte en caoutchouc|bottes en caoutchouc]] et les [[Mackintosh (manteau)|mackintosh]]. Des [[chimiste]]s ont mis au point des [[teinture]]s synthétiques plus brillantes et résistantes que les naturelles.na Layla
Parmi les nouveaux matériaux en provenance de pays lointains faisant partie de l'[[Empire britannique]] figure le [[caoutchouc (matériau)|caoutchouc]] qui sert à fabriquer les [[botte en caoutchouc|bottes en caoutchouc]] et les [[Mackintosh (manteau)|manteaux mackintosh]]. Des [[chimiste]]s mettent au point des [[teinture]]s synthétiques plus brillantes et résistantes que les naturelles.


== Mode féminine ==
== Mode féminine ==
=== Robes ===
=== Robes ===
[[File:EVENING DRESSES Wihite satin robe.jpg|thumb|gauche|Robe du soir ([[1832]]).]]
[[File:EVENING DRESSES Wihite satin robe.jpg|thumb|gauche|Robe du soir (1832).]]
Au cours des [[années 1840]] et [[années 1850|1850]], les robes des femmes adoptent des épaules étroites et tombantes, des tailles affinées en triangle pointant vers le bas et des jupes en forme de cloche. Les [[sous-vêtement]]s se composent d’un [[corset]], d’une jupe tombant jusqu’aux chevilles et de plusieurs couches de [[jupon]]s à volants. Vers [[1850]], le nombre de jupons diminua pour faire place à la [[crinoline]] et la taille des jupes augmenta. Les robes de jour comportaient un [[corselet]] uni tandis que les robes du soir étaient largement décolletées et laissaient les épaules dénudées. Un châle et des gants recouvrant l’avant-bras jusqu’au-dessus du coude complétaient alors la tenue.
Au cours des années 1840 et 1850, les robes des femmes adoptent des épaules étroites et tombantes, des tailles affinées en triangle pointant vers le bas et des jupes en forme de cloche. Les [[sous-vêtement]]s se composent d’un [[corset]], d’une [[jupe]] tombant jusqu’aux chevilles et de plusieurs couches de [[jupon]]s à volants. Vers 1850, le nombre de jupons diminue pour faire place à la [[crinoline]] et la taille des jupes augmente. Les robes de jour comportent un [[corselet]] uni tandis que les robes du soir sont largement décolletées et laissent les épaules dénudées. Un [[Gant du soir|châle et des gants]] recouvrant l’[[avant-bras]] jusqu’au-dessus du coude complétent alors la tenue.


Les [[années 1860]] virent les jupes s’aplatir sur le devant et s’arrondir dans le dos. Les manches pagodes et les cols hauts agrémentés de dentelle frivole étaient de rigueur la journée. Les robes du soir, profondément décolletées et dotées de manches courtes, étaient portées avec des gants courts ou des [[Gant|mitaines]] en [[crochet (aiguille)|crochet]]. À partir des [[années 1870]], les robes d’intérieur perdirent leur corset pour les occasions informelles et la [[tournure]] remplaça la crinoline.
Les [[années 1860]] voient les jupes s’aplatir sur le devant et s’arrondir dans le dos. Les manches pagodes et les cols hauts agrémentés de dentelle frivole sont de rigueur la journée. Les robes du soir, profondément décolletées et dotées de manches courtes, sont portées avec des gants courts ou des [[Gant|mitaines]] en [[crochet (aiguille)|crochet]]. À partir des [[années 1870]], les robes d’intérieur perdent leur corset pour les occasions informelles et la [[tournure]] remplace la crinoline.


À la fin du {{XIXe siècle}}, les vêtements se simplifièrent: tournure et crinoline disparurent et les robes étaient portées moins serrées. Le corset subsista mais s’allongea, donnant aux femmes une silhouette légèrement en S. Les jupes prirent la forme d’une trompette, étroitement ajustées au-dessus des hanches, serrées à la taille et s’évasant au-dessus du genou. Parallèlement, on vit se populariser des gammes de vêtements destinés à la pratique sportive tels que le vélo, le tennis et la natation.
À la fin du {{s-|XIX}}, les vêtements se simplifient : tournure et crinoline disparaissent et les robes sont portées moins serrées. Le corset subsiste mais s’allonge, donnant aux femmes une silhouette légèrement en S. Les jupes prennent la forme d’une trompette, étroitement ajustées au-dessus des hanches, serrées à la taille et s’évasant au-dessus du genou. Parallèlement se popularisent des gammes de vêtements destinées à la pratique sportive : le vélo, le [[tennis]], la natation...


=== Chapeaux ===
=== Chapeaux ===
[[File:Les invisibles en tête à tête.jpg|thumb|Caricature de l'invisible, seconde moitié des [[années 1810]].]]
<!--Pourquoi cette caricature parisienne?|[[File:Les invisibles en tête à tête.jpg|thumb|Caricature de l'invisible, seconde moitié des [[années 1810]].]]-->
[[File:Bonnet MET 80.167 CP3.jpg|thumb|150px|right|Parure de tête à bride de type capote garnie de fleurs et de plumes, ère victorienne, Grande Bretagne, vers 1870.]]
Pendant les premières décennies de l’ère victorienne, les jupes volumineuses, soutenues par des armatures à cerceaux, constituaient l’élément principal de la tenue. Les chapeaux, alors destinés à souligner la silhouette sans distraire le regard, restaient discrets tant par leur taille que par leur aspect. L’[[invisible (vêtement)|invisible]], porté à la fin de la Régence et dont les bords circulaires répondaient à la forme de cloche des jupes, s’allongea jusqu’à rendre invisible le visage de la femme qui le portait.
Pendant les premières décennies de l’ère victorienne, les jupes volumineuses, soutenues par des armatures à cerceaux, constituent l’élément principal de la tenue. Les chapeaux, alors destinés à souligner la silhouette sans distraire le regard, restent discrets tant par leur taille que par leur aspect. L’« ''invisible'' », porté à la fin de la [[Régence]] et dont les bords circulaires répondaient à la forme de cloche des jupes, s’allongea jusqu’à rendre invisible le visage de la femme qui le portait.


Vers 1870, la silhouette s’affinant, les chapeaux se font plus petits, perchés au-dessus du front et orientés vers l’avant. Les coiffures se font alors plus complexes et des postiches frisés viennent ajouter du volume aux cheveux naturels.
Vers 1870, la silhouette s’affinant, les chapeaux se font plus petits, perchés au-dessus du [[Front (anatomie)|front]] et orientés vers l’avant. Les coiffures se font alors plus complexes et des postiches frisés viennent ajouter du volume aux cheveux naturels.


À la fin de la période, la silhouette de rigueur se rapproche d’un triangle posé sur la pointe et le chapeau à larges bords fait son apparition. Il se couvre alors de compositions de fleurs de soie, de rubans et de plumes exotiques, dont les plus recherchées provenaient des [[Everglades]] de [[Floride]], qui virent leurs populations d’oiseaux pratiquement exterminées à cette occasion.
À la fin de la période, la silhouette de rigueur se rapproche d’un triangle posé sur la pointe et le chapeau à larges bords fait son apparition. Il se couvre alors de compositions de fleurs de soie, de rubans et de plumes exotiques, dont les plus recherchées proviennent des [[Everglades]] de [[Floride]], qui voient leurs populations d’oiseaux pratiquement exterminées à cette occasion.


== Mode masculine ==
== Mode masculine ==
Pendant les [[années 1840]], les hommes adoptaient un style classique-chic, en portant des [[redingote]]s étroites tombant à mi-mollet et des [[gilet]]s à une ou trois rangées de boutons, se terminant souvent par deux pointes au niveau de la taille. Pour les occasions plus formelles, un [[Queue-de-pie|frac]] accompagnait un pantalon léger en journée; le soir, le [[queue-de-pie]] était de rigueur. Les chemises, à col bas, étaient faites de lin ou de coton. Une large [[cravate]] ou un foulard ainsi qu’un [[haut-de-forme]], à larges bords en été, complétaient l’ensemble.
Pendant les [[années 1840]], les hommes adoptent un style classique-chic, en portant des [[redingote]]s étroites tombant à mi-mollet et des [[gilet]]s à une ou trois rangées de boutons, se terminant souvent par deux pointes au niveau de la taille. Pour les occasions plus formelles, un [[Queue-de-pie|frac]] accompagne un pantalon léger en journée; le soir, le [[queue-de-pie]] est de rigueur. Les chemises, à col bas, sont faites de lin ou de coton. Une large [[cravate]] ou un foulard ainsi qu’un [[haut-de-forme]], à larges bords en été, complètent l’ensemble.


À partir de 1850, les hommes commencèrent à porter des chemises à cols hauts agrémentées de cravates nouées en [[nœud papillon]]. Les classes supérieures conservèrent leurs hauts-de-forme tandis que les classes moyennes adoptèrent le [[chapeau melon]].
À partir de 1850, les hommes commencent à porter des chemises à cols hauts agrémentées de cravates nouées en [[nœud papillon]]. Les classes supérieures conservent leurs hauts-de-forme tandis que les classes moyennes adoptent le [[chapeau melon]].


La décennie suivante vit l’apparition de cravates larges nouées lâchement et retenues par une épingle. Les redingotes raccourcirent aux genoux et une veste à mi-cuisse les remplaça pour les occasions peu formelles.
La décennie suivante voit l’apparition de [[Cravate|cravates]] larges nouées lâchement et retenues par une épingle. Les redingotes sont raccourcies aux genoux et une veste à mi-cuisse les remplace pour les occasions peu formelles.


Au cours des [[années 1870]], le [[costume trois pièces]] se généralisa et le [[plastron (vêtement)|plastron]] fit son apparition. Fracs et vestes raccourcirent.
Au cours des [[années 1870]], le [[costume trois pièces]] se généralise et le [[plastron (vêtement)|plastron]] fait son apparition. Fracs et vestes raccourcissent.


À la fin du {{XIXe siècle}}, le [[blazer]] se propagea comme tenue sportive et informelle.
À la fin du {{s-|XIX}}, le [[blazer]] se propage comme tenue sportive et informelle.


Pendant toute la période, les hommes portaient les cheveux courts et, souvent, la [[moustache]], la [[barbe]] et des [[rouflaquettes]]. Les visages rasés ne réapparurent qu’à la fin des [[années 1880]]. Stars for good aghsfgh ysjsggy gush yhjgf
Pendant toute la période, les hommes portent les cheveux courts et, souvent, la [[moustache]], la [[barbe]] et des [[rouflaquettes]]. Les visages rasés ne réapparaissent qu’à la fin des [[années 1880]].


== Tenues de deuil ==
== Tenues de deuil de l'ère victorienne ==
En [[Grande-Bretagne]], la couleur traditionnellement associée au [[deuil]] est le noir. Le processus, dont le nombre d’étapes à observer et la durée de chacune d’entre elles, en était strictement codifiés selon la proximité et le type de liens unissant l’endeuillé au défunt. Le premier deuil pouvait durer jusqu’à dix-huit mois au cours desquels les proches portaient exclusivement des vêtements de [[bombasine]] noire couverts de [[crêpe (tissu)|crêpe]], sans bijoux ni rubans. Puis venaient le second deuil, le deuil ordinaire et enfin le demi-deuil, où le gris, le mauve et le violet remplaçaient le noir. Pour les hommes, le code vestimentaire était moins strict et la durée du deuil beaucoup plus courte que pour les femmes – un veuf ne portait le deuil que trois mois contre quatre ans pour une veuve. Les femmes qui observaient l’étiquette dans toute sa rigueur bénéficiaient du plus grand respect, à commencer par la reine Victoria elle-même.
La couleur traditionnellement associée au [[deuil]] en Grande-Bretagne est le noir. Le processus, dont le nombre d’étapes à observer et la durée de chacune d’entre elles, en est strictement codifiés selon la proximité et le type de liens unissant l’endeuillé au défunt. Le premier deuil peut durer jusqu’à dix-huit mois au cours desquels les proches portent exclusivement des vêtements de [[bombasine]] noire couverts de [[crêpe (tissu)|crêpe]], sans bijoux ni rubans. Puis vient le second deuil, le deuil ordinaire et enfin le demi-deuil, où le gris, le mauve et le violet remplacent le noir. Pour les hommes, le [[code vestimentaire]] est moins strict et la durée du deuil beaucoup plus courte que pour les femmes – un veuf ne porte le deuil que trois mois contre quatre ans pour une veuve. Les femmes qui observent l’étiquette dans toute sa rigueur bénéficient du plus grand respect, à commencer par la [[Victoria (reine)|reine Victoria]] elle-même.


Les femmes des classes moyennes et populaires s’efforçaient de porter le deuil autant que leurs moyens le permettaient et teignaient fréquemment leurs robes de tous les jours en noir.
Les femmes des classes moyennes et populaires s’efforcent de porter le deuil autant que leurs moyens le permettent et teignent fréquemment leurs robes de tous les jours en noir.


== Survivance ==
== Survivance ==
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* {{en}} [http://www.mostly-victorian.com/fashion.shtml Des articles et des illustrations de périodiques publiés pendant l'ère victorienne]
* {{en}} [http://www.mostly-victorian.com/fashion.shtml Des articles et des illustrations de périodiques publiés pendant l'ère victorienne]
* {{en}} [http://www.victorianstation.com/lifestylemenu.htm Mode, étiquette et sports]
* {{en}} [http://www.victorianstation.com/lifestylemenu.htm Mode, étiquette et sports]
* {{en}} [http://www.mccord-museum.qc.ca/en/keys/webtours/VQ_P2_17_EN.html Form and Fashion], évolution dew vêtements féminins pendant le {{s-|XIX|e}}
* {{en}} [http://www.mccord-museum.qc.ca/en/keys/webtours/VQ_P2_17_EN.html Form and Fashion], évolution dew vêtements féminins pendant le {{s-|XIX}}
* {{en}} [http://www.mccord-museum.qc.ca/en/keys/games/jeu2/ Educational Game: Mix and Match] (Construire une robe du {{s-|XIX|e}} à l'aide d'un mannequin virtuel)
* {{en}} [http://www.mccord-museum.qc.ca/en/keys/games/jeu2/ Educational Game: Mix and Match] (Construire une robe du {{s-|XIX}} à l'aide d'un mannequin virtuel)


{{Palette|Histoire de la mode}}
{{Palette|Histoire de la mode}}
{{Portail|mode|Royaume-Uni}}
{{Portail|mode|Royaume-Uni|XIXe siècle}}


[[Catégorie:Culture britannique]]
[[Catégorie:Culture britannique]]
[[Catégorie:Mode]]
[[Catégorie:Mode au XIXe siècle|*]]

Dernière version du 5 avril 2023 à 20:42

Illustration dépeignant les habits à la mode pour femme et pour homme, y compris gant et bonnet (1844).
Illustration des modes féminines du 19e siècle.

Le terme style victorien renvoie à des modes et des tendances d'une époque de la culture britannique dénommée ère victorienne d'après la reine Victoria (1819-1901) et qui coïncide avec son règne qui dure de à . Durant ce règne de plus de 60 ans, la reine influence outre le style vestimentaire l’architecture, la littérature, les arts décoratifs et les arts visuels[Comment ?].

En 1807, la fabrication des vêtements dans des usines et leur vente en grande quantité dans des magasins à prix fixe s'accelère. La couture à domicile est encore présente, mais décline. Les nouvelles machines changent la façon de fabriquer des vêtements.

L'introduction de la machine à coudre[Quand ?] permettant de créer, vers le milieu du XIXe siècle, un « point de couture bloqué » simplifie la fabrication de vêtements à la maison et dans les boutiques. Cette avancée mécanique facilite la pose sur les vêtements de différentes décorations difficiles à réaliser manuellement. Les machines à fabriquer la dentelle permettent d'abaisser notablement le coût de celle-ci, ce qui la rend populaire.

Parmi les nouveaux matériaux en provenance de pays lointains faisant partie de l'Empire britannique figure le caoutchouc qui sert à fabriquer les bottes en caoutchouc et les manteaux mackintosh. Des chimistes mettent au point des teintures synthétiques plus brillantes et résistantes que les naturelles.

Mode féminine[modifier | modifier le code]

Robes[modifier | modifier le code]

Robe du soir (1832).

Au cours des années 1840 et 1850, les robes des femmes adoptent des épaules étroites et tombantes, des tailles affinées en triangle pointant vers le bas et des jupes en forme de cloche. Les sous-vêtements se composent d’un corset, d’une jupe tombant jusqu’aux chevilles et de plusieurs couches de jupons à volants. Vers 1850, le nombre de jupons diminue pour faire place à la crinoline et la taille des jupes augmente. Les robes de jour comportent un corselet uni tandis que les robes du soir sont largement décolletées et laissent les épaules dénudées. Un châle et des gants recouvrant l’avant-bras jusqu’au-dessus du coude complétent alors la tenue.

Les années 1860 voient les jupes s’aplatir sur le devant et s’arrondir dans le dos. Les manches pagodes et les cols hauts agrémentés de dentelle frivole sont de rigueur la journée. Les robes du soir, profondément décolletées et dotées de manches courtes, sont portées avec des gants courts ou des mitaines en crochet. À partir des années 1870, les robes d’intérieur perdent leur corset pour les occasions informelles et la tournure remplace la crinoline.

À la fin du XIXe siècle, les vêtements se simplifient : tournure et crinoline disparaissent et les robes sont portées moins serrées. Le corset subsiste mais s’allonge, donnant aux femmes une silhouette légèrement en S. Les jupes prennent la forme d’une trompette, étroitement ajustées au-dessus des hanches, serrées à la taille et s’évasant au-dessus du genou. Parallèlement se popularisent des gammes de vêtements destinées à la pratique sportive : le vélo, le tennis, la natation...

Chapeaux[modifier | modifier le code]

Parure de tête à bride de type capote garnie de fleurs et de plumes, ère victorienne, Grande Bretagne, vers 1870.

Pendant les premières décennies de l’ère victorienne, les jupes volumineuses, soutenues par des armatures à cerceaux, constituent l’élément principal de la tenue. Les chapeaux, alors destinés à souligner la silhouette sans distraire le regard, restent discrets tant par leur taille que par leur aspect. L’« invisible », porté à la fin de la Régence et dont les bords circulaires répondaient à la forme de cloche des jupes, s’allongea jusqu’à rendre invisible le visage de la femme qui le portait.

Vers 1870, la silhouette s’affinant, les chapeaux se font plus petits, perchés au-dessus du front et orientés vers l’avant. Les coiffures se font alors plus complexes et des postiches frisés viennent ajouter du volume aux cheveux naturels.

À la fin de la période, la silhouette de rigueur se rapproche d’un triangle posé sur la pointe et le chapeau à larges bords fait son apparition. Il se couvre alors de compositions de fleurs de soie, de rubans et de plumes exotiques, dont les plus recherchées proviennent des Everglades de Floride, qui voient leurs populations d’oiseaux pratiquement exterminées à cette occasion.

Mode masculine[modifier | modifier le code]

Pendant les années 1840, les hommes adoptent un style classique-chic, en portant des redingotes étroites tombant à mi-mollet et des gilets à une ou trois rangées de boutons, se terminant souvent par deux pointes au niveau de la taille. Pour les occasions plus formelles, un frac accompagne un pantalon léger en journée; le soir, le queue-de-pie est de rigueur. Les chemises, à col bas, sont faites de lin ou de coton. Une large cravate ou un foulard ainsi qu’un haut-de-forme, à larges bords en été, complètent l’ensemble.

À partir de 1850, les hommes commencent à porter des chemises à cols hauts agrémentées de cravates nouées en nœud papillon. Les classes supérieures conservent leurs hauts-de-forme tandis que les classes moyennes adoptent le chapeau melon.

La décennie suivante voit l’apparition de cravates larges nouées lâchement et retenues par une épingle. Les redingotes sont raccourcies aux genoux et une veste à mi-cuisse les remplace pour les occasions peu formelles.

Au cours des années 1870, le costume trois pièces se généralise et le plastron fait son apparition. Fracs et vestes raccourcissent.

À la fin du XIXe siècle, le blazer se propage comme tenue sportive et informelle.

Pendant toute la période, les hommes portent les cheveux courts et, souvent, la moustache, la barbe et des rouflaquettes. Les visages rasés ne réapparaissent qu’à la fin des années 1880.

Tenues de deuil de l'ère victorienne[modifier | modifier le code]

La couleur traditionnellement associée au deuil en Grande-Bretagne est le noir. Le processus, dont le nombre d’étapes à observer et la durée de chacune d’entre elles, en est strictement codifiés selon la proximité et le type de liens unissant l’endeuillé au défunt. Le premier deuil peut durer jusqu’à dix-huit mois au cours desquels les proches portent exclusivement des vêtements de bombasine noire couverts de crêpe, sans bijoux ni rubans. Puis vient le second deuil, le deuil ordinaire et enfin le demi-deuil, où le gris, le mauve et le violet remplacent le noir. Pour les hommes, le code vestimentaire est moins strict et la durée du deuil beaucoup plus courte que pour les femmes – un veuf ne porte le deuil que trois mois contre quatre ans pour une veuve. Les femmes qui observent l’étiquette dans toute sa rigueur bénéficient du plus grand respect, à commencer par la reine Victoria elle-même.

Les femmes des classes moyennes et populaires s’efforcent de porter le deuil autant que leurs moyens le permettent et teignent fréquemment leurs robes de tous les jours en noir.

Survivance[modifier | modifier le code]

La mode victorienne subsiste à l'époque contemporaine à travers les robes de mariée occidentales ainsi que les courants steampunk, gothique et rivethead.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]