Émile Colpaert

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Émile Colpaert
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Émile Alfred Honoré Colpaert
Autres noms
Emilio Colpaert
Époque
Nationalité
Activités
Famille
Jules Barrême (neveu par alliance)

Émile Colpaert, né à Bailleul le et probablement mort au Pérou après 1874, est un explorateur et photographe français du XIXe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et famille[modifier | modifier le code]

Émile Alfred Honoré Colpaert naît en 1830 à Bailleul, dans le nord de la France, de Jean Louis Colpaert, capitaine d'infanterie en retraite, alors commissaire priseur, et de Julie Sophie Vanlerberghe, son épouse, mariés en 1813[1]. Il a de nombreux frères et sœurs : Louis, Phérailde, Auguste, Alfred, Julie, Julien, Euphrasie et Adolphe, respectivement nés en 1821, 1822, 1823, 1825, 1826, 1828, 1831 et 1834[2].

En 1870, une de ses nièces, fille de sa sœur Euphrasie, épouse à Bailleul Jules Barrême, un avocat de la cour d'appel de Paris ruiné[3],[4],[5]. Devenu préfet de l'Eure, Barrême est assassiné en 1886 dans des circonstances jamais élucidées.

Parcours[modifier | modifier le code]

En 1851, Émile Colpaert se fait connaître à Bailleul en écrivant les paroles d'une chanson traditionnelle, La Bailleuloise[6]. L'année suivante, il fonde la Société philanthropique, qui a pour but de faire vivre le carnaval de Bailleul, et crée deux nouveaux personnages du carnaval : le docteur Francisco Picolissimo et le reuze Gargantua Galaffre, pour lequel il crée également une chanson[7],[8]. Il quitte Bailleul pour Lille[9].

En 1858, il se prétend chargé par le ministère de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics d'une mission économique au Pérou et propose ses services au ministère de l'Instruction, qui accepte de l'envoyer en Amérique du Sud pour y étudier la situation littéraire, artistique et industrielle.

Il part ainsi du Havre le et arrive à Lima en . Il y demeure les quatre premiers mois, puis se lance dans une expédition dans le nord du pays. Il visite Trujillo et explore les bords du Marañon, y étudiant les sites préhistoriques et les antiquités, et y recueillant des collections. Mais à Cajamarca il est victime de soldats qui détruisent tout son matériel de mesure et de photographie et le jettent en prison.

Libéré, il regagne Lima. Il réside alors calle de la Puerta Falsa del Teatro[10]. En , il entreprend une nouvelle expédition. Il visite alors les mines du Cerro de Pasco et Yauli. En , il se rend à Arequipa en compagnie de son confrère photographe Émile Garreaud, puis part explorer Cuzco où il mène des travaux d'archéologie qu'il complète par des photographies. Certains clichés pris à Arequipa sont présentés à la Société française de photographie[11],[Note 1].

En , Colpaert explore la zone forestière du rio Madre de Dios mais, à bout de vivres, décide de faire demi-tour après deux mois de voyage. Il consacre le reste de son séjour à étudier et collecter des plants et des graines de coca et de quinoa, et à participer à des recherches pour introduire en France des animaux à laine ordinaire des Andes tels que le lama, la vigogne, le guanaco ou l'alpaga.

En 1862, il ouvre à Cuzco un des premiers studios de photographie du Pérou, quelques années après celui qu'Émile Garreaud a établi à Lima[13].

Il revient en France en et obtient le une nouvelle mission au Pérou, pour y étudier la géologie, les mœurs et les sciences naturelles[14]. L'année suivante, il publie sous le nom d'Emilio Colpaert une carte de la province de Cuzco, dédicacée à José Miguel Medina, alors préfet du Callao[15]. Après ça, il ne fait plus parler de lui en France.

En 1874, son nom est cité dans un document du gouvernement péruvien, en tant que professeur d’histoire naturelle et de chimie au sein du Colegio de Ciencias del Cuzco[16].

En 1886, à l'occasion de l'affaire de l'assassinat de Jules Barrême, le journal Gil Blas indique qu’Émile Colpaert est mort au Pérou, « en laissant un fils âgé actuellement de dix ans »[4].

Il est à noter qu'en 1939 meurt à Cuzco une femme nommée Adelaida Vera Garcia, veuve en premières noces d'un certain « don Emilio Colpart  [sic] »[17]. Leur fils légitime, Luis Alberto Colpaert Vera, né vers 1872, meurt en 1954 dans la même ville[18].

Postérité[modifier | modifier le code]

Une avenue de Bailleul porte le nom d’Émile Colpaert.

Publications[modifier | modifier le code]

  • La Bailleuloise. Paroles d’Émile Colpaert, musique de Henri Séname. Chœur cantate pour 5 voix d'hommes, sans accompagnement, Lille, 1851[6]
  • Chanson de Gargantua, poésie et musique d'Émile Colpaert, 1853[8]
  • « Études photographiques dans les cordillères », Bulletin de la Société française de photographie, VI, 1860, p. 198-201
  • « Culture de la coca au Pérou », Bulletin de la Société impériale d'acclimatation, 1862
  • Étude sur la métallurgie au Cerro de Pasco (Pérou), Paris, impr. de Dubuisson, 1863
  • Étude sur le Pérou. Des bêtes à laine des Andes et de leur acclimatation en Europe, de la tonte des alpacas et du trafic des laines par les Indiens, Paris, impr. de E. Martinet, 1864
  • Mapa del departamento del Cuzco, dedicado al benemérito señor general Don José Miguel Medina,... por Emilio Colpaert ; grabado por Erhard, Paris : Imprenta de Bry, 1865[15]

Photographies[modifier | modifier le code]

  • Indiens du Pérou. Photographies rapportées par M. Colpaert et représentant divers types de races amérindiennes (7 planches), [s.n.], 1864, Muséum national d'histoire naturelle, Paris (cote PHO 13)[19].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Numa Broc, Dictionnaire des explorateurs français du XIXe siècle, t. 3, Amérique, CTHS, 1999, p. 84-85 Document utilisé pour la rédaction de l’article

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Ces photographies ne figurent pas dans l'inventaire en ligne de la Société française de photographie[12].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de naissance no 249, , Bailleul, Archives départementales du Nord [lire en ligne] (vue 455/487)
  2. Acte de décès no 188, (né un mois plus tôt) ; actes de naissance no 273, (décédée à deux mois : acte de décès no 275, ) ; no 296,  ; no 36,  ; no 119,  ; no 122,  ; no 313,  ; no 220, , Bailleul, Archives départementales du Nord
  3. Acte de mariage no 6, , Bailleul, Archives départementales du Nord
  4. a et b Jean Cisaeux, « Journaux & revues », Gil Blas,‎ , p. 2-3 (lire en ligne)
  5. Serge Janouin-Benanti, Les Trains du crime : 13 affaires criminelles ferroviaires, La Baule, 3E éditions, , 346 p. (ISBN 978-2-37885-003-6), p. 187-212
  6. a et b La Bailleuloise. Paroles d’Émile Colpaert, musique de Henri Séname. Chœur cantate pour 5 voix d'hommes, sans accompagnement, Lille, 1851 [lire en ligne] [écouter en ligne]
  7. « Un imposant cortège historique subventionné par la Loterie des R. L. se déroulera à Bailleul, le 4 juillet prochain », sur Gallica, Le Grand Écho du Nord de la France, (consulté le ), p. 3
  8. a et b Jérôme Picheroulle, « Gargantua Galaffre », sur Gallica, Le Beffroi, (consulté le ), p. 9-10
  9. Philippe, « Emile Colpaert », sur Cercle d'histoire et d'archéologie de bailleul, (consulté le )
  10. Emilio Colpert  [sic], Peru, Municipal Census, 1860, FamilySearch [lire en ligne] (vue 315/318)
  11. « Épreuves prises au Pérou par MM. Colpaert et Garreaud », sur Gallica, Revue photographique, (consulté le ), p. 244-247
  12. « Collection de la Société française de photographie (coll. SFP) - Inventaires tirages SFP par auteurs », sur sfp.asso.fr (consulté le )
  13. Yolanda Retter « Peru », in John Hannavy (dir.), Encyclopedia of Nineteenth-Century Photography, Routledge, 2013, p. 1065 (ISBN 978-1-135-87327-1) [lire en ligne]
  14. Ministère de l'Instruction publique, « Faits divers relatifs aux missions scientifiques et littéraires », sur Gallica, Archives des missions scientifiques et littéraires : choix de rapports et instructions publié sous les auspices du Ministère de l'instruction publique et des cultes, (consulté le ), p. 513-514
  15. a et b Jorge A. Flores Ochoa, Cuzco, desde la nieve de la puna al verdor de la Amazonía, Lima, Banco de Crédito del Perú, , 374 p. (ISBN 9789972837227, lire en ligne), p. 36-37
  16. (es) Peru, Ministerio de Justicia y Culto, Memoria, (lire en ligne), « Personal de las universidades y colegios nacionales », p. 17
  17. Adelaida Vera García, Death Registration; Cusco, Cusco, Peru, certificate #461, p. 319, Archivo Regional de Cusco, FamilySearch [lire en ligne] (vue 70/250)
  18. Luis Alberto Colpaert Vera, Death Registration; Cusco, Cusco, Peru, certificate #5, p. 491, Archivo Regional de Cusco, FamilySearch [lire en ligne] (vue 243/252)
  19. Émile Colpaert, « Indiens du Pérou. Photographies rapportées par M. Colpaert et représentant divers types de races amérindiennes », MNHN, sur www.calames.abes.fr (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]