Œuvres diverses pour piano de Beethoven

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Ludwig van Beethoven commence l'apprentissage du piano vers cinq ans et, bien qu'il ait ensuite abordé l'orgue, le violon et l'alto, le piano resta toute sa vie son instrument principal. Dans sa jeunesse, il était du reste plus connu comme pianiste que comme compositeur. Il n'est donc guère surprenant qu'il ait écrit de nombreuses œuvres pour cet instrument, notamment la plupart de ses premières compositions qui doivent être considérées dans l'étude de son développement personnel et qui n'en sont pas moins de jolies pièces.

Après la Sonate opus 111 (1821-22), et excepté les Variations Diabelli, Beethoven ne compose que des petites pièces pour piano. Certaines sont révélatrices de la tendance croissante du compositeur dans ses dernières années à la composition d'œuvres brèves, brillamment concises. Les canons, par exemple, connus pour leur extrême brièveté, sont pour la plupart composés après 1813, et près de la moitié apparaissant dans les années 1820.

Certaines pièces ou groupes d'œuvres font l'objet d'un article détaillé:

Sonatines[modifier | modifier le code]

Les six sonatines recensées au catalogue des œuvres pour piano seul de Beethoven sont des partitions de sa prime jeunesse.

Trois sonates pour piano WoO 47[modifier | modifier le code]

Date de composition: 1782-1783. Durée: environ 10, 15 et 14 minutes. Publication: 1830, Bossler. Partition libre.

Sonatine en fa majeur WoO 50[modifier | modifier le code]

Date de composition: vers 1790. Durée: environ deux minutes. Publication: posthume.

Deux mouvements de sonate, le premier à 4/4 sans indication de tempo et allegretto à 3/4. L’autographe contient cette annotation manuscrite de Franz Wegeler, un ami de Beethoven: « écrite et signée pour moi par Beethoven. Wglr. »[1]

Sonatine en ut majeur WoO 51[modifier | modifier le code]

Date de composition: 1783 ou 1790. Durée: environ deux minutes. Publication: 1830 par Dunst[2], posthume. Partition libre.

Deux mouvements inachevés de sonate, un allegro et un adagio (l'œuvre fut achevée par Ferdinand Ries). Cette « sonate facile », dédiée par le jeune Beethoven à Eleonore von Breuning[3], se remarque déjà par les libertés harmoniques prises dans le développement du mouvement initial.

Sonate en ré majeur pour clavecin ou piano à quatre mains op. 6[modifier | modifier le code]

Date de composition: 1796-1797. Durée: environ six minutes. Publication: 1797, Artaria. Partition libre.

Pièces diverses[modifier | modifier le code]

Prélude en fa mineur WoO 55[modifier | modifier le code]

Date de composition: vers 1787. Durée: environ trois minutes. Publication: 1803. Partition libre.

L'œuvre est d'abord composée pour piano puis reprise pour l'orgue vers 1803.

Allegretto en ut mineur WoO 53[modifier | modifier le code]

Date de composition: vers 1796-97. Durée: environ trois minutes. Publication: posthume. Partition libre.

Andante favori en fa majeur WoO 57[modifier | modifier le code]

Date de composition: 1803-04. Durée: environ neuf minutes. Publication: 1805, Bureau des Arts et de l'Industrie. Partition libre.

Fantaisie pour piano en sol mineur op. 77[modifier | modifier le code]

Date de composition: 1809. Durée: environ neuf minutes. Publication: , Breitkopf & Härtel. Partition libre.

Canons et miniatures[modifier | modifier le code]

Beethoven a composé, surtout à la fin de sa vie, des dizaines de très courtes pièces, la plupart des canons. Certaines sont abouties, d'autres seulement consignées dans ses cahiers d'esquisses.

Canon en sol majeur Hess 274 (apocryphe)[modifier | modifier le code]

Ce canon à deux voix a été composée par Johann Mattheson (1681-1764). Beethoven a dû le copier à des fins d'études ou parce qu'il l'appréciait. Lorsque l'autographe de Beethoven a été découvert, on a pensé à tort que le canon avait été composé par lui et il a été publié dans le supplément du catalogue Hess, vol.9, parmi ses œuvres[4]

Canon en la bémol majeur Hess 275 / 328[modifier | modifier le code]

Date de composition: 1803. Durée: moins d'une minute.

Ce canon sans paroles se trouve dans le carnet d'esquisses dit de l’Héroïque (Landsberg 6[5]), actuellement conservé à Cracovie. Willy Hess l'a répertorié par erreur une deuxième fois dans son catalogue, sous le numéro 328[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Otto von Irmer, Beethoven: Klavierstücke, Préface, G. Henle Verlag, Munich, 1975
  2. Lettres de Beethoven. L'intégrale de la correspondance 1787-1827, trad. Jean Chuzeville, Actes Sud 2010, 1803 p.
  3. Eleonore Brigitte von Breuning (1771-1841) était la seule fille de Hofrat von Breuning. En 1802 elle épouse Franz Gerhard Wegeler, qui en 1807 s'établit à Coblence en qualité de médecin consultant. Beethoven donna des leçons de piano à Eleonore et au plus jeune de ses frères, Lorenz. Il dédia également à Eleonore ses Douze variations pour violon et piano, WoO 40. Beethoven promet une sonate à Eleonore dans une lettre de début juin 1794; il s'agit sans doute du WoO 51.
  4. James F. Green, The New Hess Catalog of Beethoven's Works,Vance Brook Publishing, 2003, p. 157.
  5. Cahier d'esquisses d'environ juin 1803 à avril 1804, vendu aux enchères lors de la dispersion du legs de Beethoven le 5 novembre 1827 (“Nachlaß)”, acquis d'abord par Artaria puis par Ludwig Landsberg, sans doute avant 1844 (d'après Douglas Porter, Johnson, Alan Tyson, Robert Winter, The Beethoven Sketchbooks: History, Reconstruction, Inventory, University of California Press, 1985, 611 pages, p. 137-145).
  6. The Unheard Beethoven, fiche Hess 275.