Affaire des viols collectifs de Peterborough

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Affaire des viols collectifs de Peterborough
Fait reproché viol, proxénétisme
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Ville Peterborough
Jugement
Statut Affaire jugée

L'affaire des viols collectifs de Peterborough est une affaire criminelle impliquant 10 hommes ayant commis des infractions sexuelles contre des filles mineures, dont certaines de 12 ans, dans la ville anglaise de Peterborough, Cambridgeshire[1]. Dans une série de procès entre 2014 et 2015, les auteurs ont été reconnus coupables de viols, de prostitution infantile et de trafic à des fins d'exploitation sexuelle[2]. Les hommes étaient d'origine pakistanaise[1], kurde irakienne ainsi que roms de nationalité tchèque et slovaque[3]. La police avait été notamment alertée par les cas d'abus d'enfants de Rotherham et de Rochdale[4].

Contexte[modifier | modifier le code]

Depuis le début des années 1980 au début des années 2010, dans des villes d'Angleterre, plus de 4 000 enfants ont été abusés sexuellement, parfois torturés, parfois prostitués, par des bandes criminelles organisées ou des groupes informels d'hommes[5],[6]. En 2011, une première série d'agressions sexuelles est rendue publique par la presse[7]. Des enquêtes, conduites par des associations caritatives, puis le gouvernement britannique, ont permis d'éclaircir les faits, soulignant notamment l'incurie des services sociaux et de la police locale, et de prendre des mesures appropriées pour assurer la protection des enfants[5],[8]. Dans certains cas, l'exploitation de mineurs durait depuis plus de 15 ans[9]. L'appartenance ethnique et les origines culturelles des victimes, et, surtout, celles des criminels, ont focalisé l'attention des médias et de l'opinion publique dans tout le pays[10],[6],[11].

Crimes[modifier | modifier le code]

Les victimes étaient d'origine tchèque, slovaque et anglaise[3], généralement des filles vulnérables[12], certaines étaient sous tutelle des services sociaux locaux[4]. Les hommes qui les ciblaient se liaient avec elles grâce à des cadeaux tels que du tabac, des repas gratuits et des démonstrations d'affection et d'amitié. Ils les persuadaient ensuite de boire de la vodka ou d'autres boissons alcoolisées fortes et les contraignaient à des actes sexuels. Certaines des victimes étaient ensuite prostituées en tant qu'enfants. L'homme dont l'activité a été à l'origine de l'opération policière, Mohammed Khubaib, 43 ans, d'origine pakistanaise et propriétaire d'un restaurant, a été décrit lors de son procès au Old Bailey comme ayant un « intérêt persistant et presque de prédateur pour les adolescentes »[4]. Khubaïb possédait également une agence de location de biens immobiliers où il emmenait des filles sous son contrôle, et où lui et ses amis leur donnaient de l'alcool[4] et leur montraient des vidéos sexuellement explicites[2],[4].

Condamnations[modifier | modifier le code]

10 hommes dont un mineur ont été reconnus coupables et condamnés :

nom âge crimes
Hassan Abdulla 34 Viol et activité sexuelle avec un enfant.
Renato Balog 19 Viols et agression sexuelle.
Jan Kandrac 18 Viols et attouchements sexuels.
Yasir Ali 29 Viols, traite à des fins d'exploitation sexuelle, diffusion d'images pornographiques à des enfants, incitation à l'activité sexuelle en présence d'un enfant et intimidation d'un témoin / juré.
Daaim Ashraf 20 traite à des fins d'exploitation sexuelle, agression sexuelle, activité sexuelle avec un enfant, activité sexuelle en présence d'un enfant et intimidation d'un témoin ou d'un juré.
Mohammed Abbas 30 Agressions sexuelles sur une fille de moins de 12 ans et activité sexuelle avec un enfant.
nom inconnu 14 Activité sexuelle avec un enfant.
Muhammed Waqas 24 Activité sexuelle avec une fille entre 13 et 15 ans.
Zdeno Mirga inconnu Incitation à la prostitution enfantine, huit chefs d'accusation de viol et quatre chefs d'activité sexuelle avec un enfant.
Mohammed Khubaib 43 Viol et abus sexuels.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en-GB) « Restaurant owner guilty of grooming », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a et b (en-GB) « Police smash child sex trafficking ring as gangsters are jailed for », Evening Standard,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b (en) James Meikle, « Peterborough gang jailed for sexual assaults », sur the Guardian, (consulté le )
  4. a b c d et e (en) Press Association, « Peterborough restaurant owner convicted of child sex offences », sur the Guardian, (consulté le )
  5. a et b (en) bureau du Commissaire à l'enfance (en), « If only someone had listened », rapport final de novembre 2013 [PDF], (consulté le ).
  6. a et b (en) Patrick Butler, « Thousands of children sexually exploited each year, inquiry says » [« Une enquête affirme que, chaque année, des milliers d'enfants sont exploités sexuellement »], The Guardian, (consulté le ).
  7. (en) Tony Harcup, Journalism : principles and pratice, Londres, SAGE Publications, , 3e éd. (1re éd. 2004), 271 p. (ISBN 9781446274088, OCLC 950906628), p. 100-102.
  8. (en) Centre contre l'exploitation et pour la protection en ligne des enfants, « Threat assessment of child sexual exploitation and abuse » [« Évaluation de la menace d'exploitation et d'abus sexuel sur mineur »] [PDF], (consulté le ).
  9. (en) Paul Peachey, « Rotherham child abuse report: 1,400 children subjected to 'appalling' sexual exploitation over 16-years », The Independant, (consulté le ).
  10. (en) bureau du Commissaire à l'enfance (en), « I thought I was the only one. The only one in the world », rapport provisoire de novembre 2012 [PDF], (consulté le ).
  11. Philippe Bernard, « L'Angleterre découvre le scandale d'abus sexuels dans le Yorkshire », Le Monde, (consulté le ).
  12. (en) « Court told alleged gang leader danced while woman was raped », The Peterborough Telegraph,‎ (lire en ligne, consulté le )