Affaire du couachi

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Un rameau de couachi. Cette plante a de nombreux noms, par exemple quinine de Cayenne.

L'affaire du couachi est un scandale en 2015 portant sur des accusations de biopiraterie en Guyane française. Plus précisément, une polémique a lieu autour d'un recours devant l’Office européen des brevets par la Fondation France Liberté envers un brevet que des botanistes de l'Institut de recherche pour le développement avaient déposé sur un principe actif antipaludique. Ces chercheurs avaient en effet eu connaissance de l'efficacité de la molécule Simalikalactone E (dite SkE), extraite des feuilles de Quassia amara dit couachi, grâce à une enquête sur les savoirs traditionnels guyanais, y compris kali'na et palikur. La fondation, puis de nombreux journalistes et personnalités politiques guyanaises, accusent alors les scientifiques de biopiraterie[1]. Les élus guyanais – majoritairement créoles – sont parvenus à exiger un accord avec les scientifiques. Cependant, l'OEB a refusé de donner suite à la plainte en juillet 2018. Cette affaire a pris place dans le contexte du développement de la Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, censée implémenter des aspects du protocole de Nagoya.

L'affaire a été discutée dans une soixantaine de journaux après l'article initial publié par Mediapart[2]. Trois des chercheurs mis en cause – Valérie Jullian, Eric Deharo et Geneviève Bourdy – ont répondu dans un article de 2017[3]. Puis Thomas Burelli, l'avocat de la fondation, a publié un article sur l'affaire en 2019[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Gérard Collomb, « L’affaire du Quassia amara : jeux et enjeux politiques en Guyane, du global au local », Recherches amérindiennes au Québec, vol. 48, nos 1-2,‎ , p. 193–200 (ISSN 0318-4137 et 1923-5151, DOI 10.7202/1053717ar, lire en ligne, consulté le )
  2. Jade Lindgaard, « Des chercheurs français sur le paludisme accusés de biopiraterie », sur Mediapart, (consulté le )
  3. Geneviève Bourdy, Catherine Aubertin, Valérie Jullian et Eric Deharo, « Quassia “biopiracy” case and the Nagoya Protocol: A researcher's perspective », Journal of Ethnopharmacology, vol. 206,‎ , p. 290–297 (ISSN 0378-8741, DOI 10.1016/j.jep.2017.05.030, lire en ligne, consulté le )
  4. Thomas Burelli, « L’affaire Quassia Amara : un cas emblématique de biopiraterie catalyseur de nombreuses évolutions sociales et juridiques », Revue juridique de l’environnement, vol. 44, no 4,‎ , p. 677–703 (ISSN 0397-0299, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Frédéric Thomas, « Patents and benefit sharing : What can we learn from the Quassia amara lawsuit? What is the problem? », dans =The Commons, Plant Breeding and Agricultural Research: Challenges for Food Security and Agrobiodiversity, Routledge, (ISBN 978-1-315-11038-7, DOI 10.4324/9781315110387-4, lire en ligne)
  • Philippe Karpe et Catherine Aubertin, « Une occasion manquée pour les droits des autochtones (et au-delà)… », Revue juridique de l’environnement, vol. 44, no 2,‎ , p. 313–319 (ISSN 0397-0299, lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]