Al-Tighnari

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Muhammad ibn Malik al-Tighnari
Al-Tighnari Manuscrit Arabe 7069 BnF
Biographie
Naissance
Décès
Grenade
Activité
Période d'activité
Œuvres principales
La gloire du jardin et la récréation des esprits

Al-Tighnari, en arabe الطغنري (al taghanariu) prononcé : [al.tˤiɣ.na.riː] , nom complet : Abu Abdullah Muhammad ibn Malik al-Murri al-Tighnari al-Gharnati أبو عبد الله محمد بن مالك المُرِّي الطِّغْنَري الغرناطي[1], ou al-hayy al-Garnati[2]. Il est référencé par le BnF Muḥammad ibn Mālik al-Ṭiġnarī ( fl. 1075–1118 ) [3] était un agronome géopinicien[4], botaniste, poète, voyageur et médecin musulman arabo-andalous.

Il a écrit un traité d'agronomie زهرة البستان ونزهة الأذهان (Zahrat albustan wa Nuzhat al'Adhhan) La gloire du jardin et la récréation des esprits, où il décrit son voyage au Moyen-Orient et des observations sur l'agriculture.

Biographie[modifier | modifier le code]

Les sources directes arabes sont Ibn Bassam et Ibn al-Jatib[2]. Selon Ibn al-Khatlb[5] il est né dans une famille de Banu Murra[6], dans le village disparu de Tignar entre Albolote et Maracena[7], province de Grenade, Al-Andalus (Espagne)[8]. Il serait né dans la seconde moitié du XIe siècle[9], il était vivant[10] entre 1075 et 1118[3] sous la dynastie ziride sous Abdallah ben Bologhin (1056 - après 1090)[11]. Il mourut à Grenade et y fut enterré[12]. Muslimheritage avance les dates de 1073-1118[13].

Al-Tighnari s'est installé à Séville après la conquête de Grenade par les Almoravides et y aurait poursuivi ses études vers 1100[8] auprès de l'agronome tolèdant Ibn Bassal[14], du médecin sévillan Abu l-Hasan Sihab et peut-être d'Ibn al-Lunquh ou d'Ibn Luengo[10]. Al-Tighnari était lettré, poète probablement membre du groupe des poètes et des scientifiques à la cour royale des Banu Sumadih (qui dirigeait la Taifa maure d'Almería[15] où se trouvaient les vergers-jardins[16] d'al-Sumadihiyya[17], cadre d'expérimentation agricole et médicale[11]. Il y observe la géoponie et l'hydraulique avec l'intention de les appliquer en al-Andalus[18]. À la fin il décrit la distillation de l'eau de rose.

Voyages[modifier | modifier le code]

Al-Tighnari a beaucoup voyagé en al-Andalus, à Salé (Maroc), au fort de Bani Hammad (Algérie), Tripoli, Alexandrie, à Damas («j'ai vu du fenouil à Damas, en Syrie, sous la forme d'une feuille rouge, et je ne l'ai vu nulle part ailleurs»)[11], Alep, où il consigne ce qui est planté et les méthodes de culture[12], en Égypte et au Levant, dans le Hedjaz et a accompli le Hajj. Il a visité Ashkelon et décrit le puits d'Abraham

La gloire du jardin et la récréation des esprits[modifier | modifier le code]

À l'exception de son traité d'agronomie dont on conserve la seconde moitié et des résumés, on ne connait de lui que des fragments. Selon García Sánchez le style serait concis et direct, avec des connaissances médicales détaillées[8] (le texte est hétérogène). Ce traité de géoponie écrit vers 1110 est dédié au gouverneur almoravide de Grenade Abu Tahir Tamim[19]. Il y traiterait, entre autres, selon l'usage des géoponiciens des sols, de la fertilisation, de hydrologie, du calendrier, l'économie domestique, la culture des plantes (plantation, semis, greffe, maladies et autres tâches horticoles)[8]. Il est une source mentionnée chez Ibn al-'Awwam et Ibn Luyun. L'apport identifié par E. Garcia-Sanchez est : informations linguistiques, toponymiques et botaniques, propriétés thérapeutiques et diététiques des plantes[20].

Concernant les plantes cultivées il traite en partie IV de la propagation du grenadier, pêcher, prunier, cerisier, figuier, jujubier, olivier, rosier, palmier, bananier et la canne à sucre et partie V de la myrte, du jasmin, des agrumes : cédratier, oranger, citronnier, agrumes d'Esteponaetc.

Les sources[modifier | modifier le code]

Outre ses propres observations, il suit les techniques décrites dans l'Agriculture nabatéenne[11].

Publications[modifier | modifier le code]

Manuscrits[modifier | modifier le code]

  • Alger, Bibliothèque nationale, no 2163. Original incomplet, de la moitié. 126 folios, 160 chapitres[9].
  • Muḥammad ibn Mālik al-Ṭiġnarī, Zahr al-bustān wa-nuzhat al-aḏhān. Paris BnF. Département des Manuscrits. Arabe 7023[21].
  • Muḥammad ibn Mālik al-Ṭiġnarī, Zahr al-bustān wa-nuzhat al-aḏhān. Paris BnF. Département des Manuscrits. Arabe 7069[22] (annoté, plusieurs mains)[23].
  • Abū ʿAbd Allāh Ḥamdūn al-Išbīlī al-Andalusī. Zahr al-bustān wa-tarmilat al-aḏhān. Rabat. Cote 459 (mentionné par Carl Brockelmann, Geschichte der Arabischen Literatur) contient un texte attribué à al-Tiġnarī[24].
  • Rabat. Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Rabat, nº 239.
  • Rabat. Bibliothèque Générale nº 39 D et nº 344 D (Levi-Provençal 1921, p. 185, copie fin XIXe).
  • Rabat. Bibliothèque Générale nº 1410 D, nº 617 j, pp. 1-269, nº 1674 K, nº 1534, folios 1r-109v.
  • Rabat. Bibliothèque Générale nº 1260 D, nº 1579 D (Allouche & Regragui 1958 , II, pp. 273-274).
  • Tétouan, Bibliothèque Générale, nº 545, nº 584, nº 613 (Anonymous Catálogo 1973, p. 81).
  • Tétouan, M. ‘Azīmān (Millás Vallicrosa 1954, pp. 131-134) 49 folios.
  • Cordoue. Archivo Municipal, Córdoba, nº IV (Zaidi 1959-1960, p. 108). XIIIe ou XIVe siècle. 114 feuillets.
  • Madrid. Biblioteca de El Escorial. Anciens manuscrits n°11[9].

Imprimés[modifier | modifier le code]

  • Édité avec introduction par E. García Sánchez. Al-Ṭighnarī, Muḥammad ibn Mālik. Kitāb Zuhrat al-bustān wa-nuzhat al-adhhān. Madrid. Fuentes arabica-hispanas 32. 2006[9].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

La source quasi unique est E. García Sánchez y compris pour les sources arabes

  • E. Garcia-Sanchez, El tratado agricola del granadino al-Tignari, Quademi di Studi Arabi, V et VI, pp. 278 à 91. 1987-88[25].
  • E. García. Al-Tignari y su lugar de origen. 11 p. 1988[2].

Anthologie[modifier | modifier le code]

  • Poème d'al-Tighnari improvisé et écrit Alcazaba Qadima[15]:

« Alors que nous étions sur la muraille en train de boire

et que commençaient à se déployer les ailes du soir,

Simaya est venue, resplendissante comme l'éclat du soleil levant qui rayonnante de sa majesté.

Est-ce l’aube ou le crépuscule nous sommes nous demandé? »

Références[modifier | modifier le code]

  1. (ar) دار الكتاب الثقافي, الإنسان والطبيعة, دار الكتاب الثقافي (lire en ligne)
  2. a b et c https://digital.csic.es/bitstream/10261/25445/1/al%20Tignari%20y%20su%20lugar%20de%20origen_E_Garcia.pdf
  3. a et b Butzer, « The Islamic Traditions of Agroecology: Crosscultural Experience, Ideas and Innovations », Ecumene, vol. 1, no 1,‎ , p. 26 (ISSN 0967-4608, DOI 10.1177/147447409400100102, S2CID 145363850, lire en ligne)Butzer, Karl W. (1994). "The Islamic Traditions of Agroecology: Crosscultural Experience, Ideas and Innovations". Ecumene. 1 (1): 26. doi:10.1177/147447409400100102. ISSN 0967-4608. S2CID 145363850.
  4. Bibliothèque des propriétaires ruraux; ou, Journal d'économie rurale et domestique, D. Colas, (lire en ligne), p 275
  5. Umair Mirza, Encyclopedia of Islam, vol. 10, , 479 p. (lire en ligne)
  6. (ar) مجلة مجمع اللغة العربية الأردني, المجمع،,‎ (lire en ligne)
  7. (es) « AL-TIGNARI Y SU LUGAR DE ORIGEN » : « En primer lugar, la alquería en donde nació al-Tignari estaba situada en la Vega granadina, entre Albolote y Maracena, como lo confirma la Bula de Erección de la diócesis de Granada. », p. 9
  8. a b c et d Umair Mirza, Encyclopedia of Islam, vol. 10, , 479 p. (lire en ligne)
  9. a b c et d « The Filāḥa Texts Project », sur www.filaha.org (consulté le )
  10. a et b « Al-Tignari | Real Academia de la Historia », dbe.rah.es (consulté le )
  11. a b c et d Ed. Salma Khadra Jayyusi, Salma Khadra Jayyusi Legacy Of Muslim Spain (lire en ligne)
  12. a et b « الطغنري الغرناطي » [archive du ],‎ (consulté le )
  13. « Al-Tighnari », sur Muslim Heritage (consulté le )
  14. Ed. Salma Khadra Jayyusi, Salma Khadra Jayyusi Legacy Of Muslim Spain, 942 p. (lire en ligne)
  15. a et b (es) « AL-TIGNARI Y SU LUGAR DE ORIGEN » : « Igual que otras destacadas personalidades granadinas, se trasladó a la taifa almeriense, tal vez a causa de sus desavenencias con el emir ,Abd Allah. Formó parte del grupo de poetas y científicos de la corte de los Banu Sumadih, ya que hace referencia a unos cultivos de carácter experimental, realizados en al-Sumadihiyya, noticia también interesante para la Historia de la Ciencia, pues de ella se intuye que este palacio almeriense, igual que los de otras taifas, como es el caso de Toledo y Sevilla, albergaba un jardín botánico. », p. 4
  16. « CVC. El jardín andalusí. Los reinos de taifas. Almería. », sur cvc.cervantes.es (consulté le )
  17. https://eujournal.org/index.php/esj/article/download/5104/4876
  18. « Al-Tignari | Real Academia de la Historia », sur dbe.rah.es (consulté le )
  19. S. M. Imamuddin, Muslim Spain 711-1492 A.D.: a sociological study, BRILL, , 165–166 (ISBN 978-90-04-06131-6, lire en ligne Accès limité)
  20. « The Filāḥa Texts Project », www.filaha.org (consulté le )
  21. Muḥammad ibn Mālik al-(10 ?-11 ?) Ṭiġnarī, محمد بن مالك الطغنري Auteur du texte, Ḥamdūn al-Išbīlī Auteur prétendu du texte et Al-Šiblī Auteur prétendu du texte, Muḥammad ibn Mālik al-Ṭiġnarī. Zahr al-bustān wa-nuzhat al-aḏhān,‎ 1801-1900 (lire en ligne)
  22. Muḥammad ibn Mālik al-(10 ?-11 ?) Ṭiġnarī, محمد بن مالك التغنري Auteur du texte, Ḥamdūn al-Išbīlī Auteur prétendu du texte et Al-Šiblī Auteur prétendu du texte, Muḥammad ibn Mālik al-Tiġnarī. Zahrat al-bustān wa-nuzhat al-aḏān.,‎ 1701-1800 (lire en ligne)
  23. « Consultation », sur archivesetmanuscrits.bnf.fr (consulté le )
  24. « Consultation », sur archivesetmanuscrits.bnf.fr (consulté le )
  25. Umair Mirza, Encyclopedia of Islam, (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]