Albert Yuma

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Albert Yuma Mulimbi
Albert Yuma en 2013.
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Albert Yuma Mulimbi, né le à Kongolo en république démocratique du Congo, est un homme d'affaires, chef d'entreprise et financier congolais. Il est le président de la Gécamines de 2010 à 2021 et président de la Fédération des entreprises du Congo de fin 2004 à fin 2023. Il est régulièrement accusé de détournements de fonds au profit de l'entourage du président Joseph Kabila.

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

Albert Yuma Mulimbi est né en 1955[1]. Il est diplômé de l'université catholique de Louvain (Belgique) en administration et gestion financière, gestion des entreprises, sciences du travail, sciences économiques pures[1].

Gécamines[modifier | modifier le code]

De 2010 à 2021, Albert Yuma est le président du conseil d'administration de la Gécamines. À ce poste, il est critiqué pour ne pas avoir assuré la relance promise de l'entreprise. Ses détracteurs l'accusent d'être le prête-nom du président Joseph Kabila pour dissimuler de l'argent détourné dans les paradis fiscaux[2]. Il est assimilé au "clan des Katangais" qui règne sur le pays[3]. Il est également un proche de Dan Gertler, sulfureux homme d'affaires israélien[4]. En , face aux dérives des dirigeants de la Gécamines, ses ouvriers se soulèvent pour demander la démission d'Albert Yuma[5]. En , Yuma est reconduit à la présidence de la Gécamines par le nouveau président Félix Tshisekedi[6].

La relation entre le nouveau président Tshisekedi et son prédécesseur Kabila, dont Yuma est très proche, se dégrade fortement fin 2020. Yuma est aussi critiqué par des ONG pour des détournements de fonds à la Gécamines et est cité dans l'enquête Congo Hold-Up. Yuma est ainsi l'actionnaire de la société Egal qui est accusée d'avoir détourné 43 millions de dollars au profit de Kabila et de ses proches. Plus largement, Yuma est critiqué par des ONG pour la gestion de la Gécamines qui aurait signé des accords douteux ou n'aurait pas reversé à l'État ses revenus. Ces malversations sont estimées à plusieurs milliards de dollars américains[7]. L'Inspection générale des finances (IGF) enquête ainsi sur Yuma et la Gécamines à partir de . En décembre 2021, le président Tshisekedi évince Albert Yuma de la présidence de la Gécamines et nomme Alphonse Kaputo Kalubi à sa place[8],[9]. L'enquête de l'IGF porte sur la période 2010-2021, période où Yuma présidait la Gécamines et cherche à retrouver la destination de 591 millions de dollars perçus par la Gécamines[10].

Fédération des entreprises du Congo[modifier | modifier le code]

Depuis 2005, il préside le conseil d'administration de la fédération des entreprises du Congo[1]. Lors de la cérémonie des vœux 2014 de la FEC, il émet une vive critique envers le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, le rendant totalement responsable de la grave détérioration du climat des affaires au Congo[11].

En , Yuma est réélu président du conseil d'administration de la FEC. Son élection est rapidement annulée par le Conseil d'État en raison d'irrégularités dans le vote, en particulier ses deux adversaires sont exclus du vote par la « Commission des sages » de la FEC. Une nouvelle élection est organisé où seul Dieudonné Kasembo Nyembo, candidat soutenu par le président Tshisekedi, est candidat. Il est donc élu[12],[13]. Yuma conteste à son tour l'élection de Kasembo, cette fois devant le tribunal de grande instance de la Gombe qui lui donne raison et suspend l'élection de Kasembo. En janvier, la Cour constitutionnelle valide l'élection de Yuma[14]. Son mandat arrive à échéance en et il ne se représente pas[15].

Autres fonctions[modifier | modifier le code]

En 2014, il est le directeur exécutif de la société immobilière Texaf[16], une société basée à Bruxelles dont il est actionnaire à 5% et qu'il a rejoint en 1983. Texaf est l'héritière de Utex africa, une société de textile congolaise leader dans les années 1980 mais anéantie par la concurrence chinoise. Albert Yuma en a récupéré les actifs immobiliers avantageux pour lancer Texaf[3].

Il préside également le conseil d'administration de Texico, une société qui produit les uniformes de l’armée et de la police[3]. il cumule également les postes de directeur de la Banque centrale de la république du Congo, et directeur de la chambre de commerce belgo-congolaise[17].

Il siège aux directoires de l'Organisation internationale du travail et de la Banque centrale du Congo[3]. Yuma doit démissionner du conseil d'administration de la Banque centrale du Congo sous la pression du Fonds monétaire international en raison d'un conflit d'intérêts[18].

En 2011, Yuma est élu pour trois ans à la tête de l'organisation regroupant les chambres de commerces francophones, la Conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones[19]. Il est remplacé à ce poste le par Germain Essouhouna Meba, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Togo[20],[21].

En 2019, Yuma est considéré comme le candidat de Kabila pour le poste de premier ministre. Sylvestre Ilunga est toutefois choisi[6].

Prix et récompenses[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Jean-Michel Meyer, RD Congo: le patron des patrons rempile, Acteurs Publics, 30 avril 2014
  2. « L’inépuisable Albert Yuma Mulimbi », sur Continent-noir.com,
  3. a b c et d Christophe le Bec, « Portrait : Albert Yuma Mulimbi, l’hyperactif », sur Jeuneafrique.com,
  4. Christophe le Bec, « RD Congo : L’embarrassant Dan Gertler », sur Jeuneafrique.com,
  5. Robert Djanya, « Les Travailleurs Exigent Le Départ D’Albert Yuma », sur Congonouveau.org,
  6. a et b « RDC: bras de fer politique au sein du patronat congolais », Radio France internationale,
  7. « RDC : la gestion de la Gécamines passée au crible », Jeune Afrique,
  8. « RDC : Albert Yuma évincé de la présidence de la Gécamines », sur Jeuneafrique.com,
  9. Sonia Rolley, « RDC: le président Tshisekedi révoque Albert Yuma de la présidence du conseil d’administration de la Gécamines », RFI,
  10. « RDC : les premiers éléments de l’audit de la Gécamines », Jeune Afrique,
  11. « Les "surdoués" déshabillés par la FEC », Le Potentiel,
  12. Stanis Bujakera Tshiamala, « RDC : Albert Yuma évincé de la présidence de la FEC », Jeune Afrique,
  13. Stanis Bujakera Tshiamala, « RDC : pourquoi la justice a annulé l’élection d’Albert Yuma à la FEC », Jeune Afrique,
  14. « RDC: le Cour constitutionnelle se prononce en faveur d'Albert Yuma à la tête du patronat », RFI,
  15. Pascal Mulegwa, « RDC: l’homme d’affaires Robert Malumba prend la tête de la Fédération des entreprises du Congo », Radio France internationale,
  16. Albert Yuma réélu Président de la FEC, Texaf.be, 20 avril 2014
  17. Biographie de Albert Yuma Mulimbi, Zone Bourse
  18. Sonia Rolley, « Congo Hold-up: Egal, l’autopsie d’un scandale », Radio France internationale,
  19. Bim, Congo-Kinshasa: Albert Yuma - «Nous avons confiance en la francophonie économique », AllAfrica, 4 novembre 2012
  20. « Un nouveau bureau et un nouveau président pour la CPCCAF », sur Cci-paris-idf.fr,
  21. « Le Togo prend la tête de la CPCCAF », sur Financialafrik.com,
  22. (en) Business: 100 most influential Africans, New African Magazine, 25 novembre 2013
  23. « Biographie de Albert Yuma Mulimbi », sur Leaders-afrique.com

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]