Amphicyclotulus beauianus

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Le cyclostome de Beau, Amphicyclotulus beauianus est une espèce d'escargot operculé de la famille des Neocyclotidae, endémique de la Guadeloupe.

Description[modifier | modifier le code]

Amphicyclotulus beauianus a une coquille suborbiculaire déprimée brillante de couleur olive teintée de rouge et de rose. L’intérieur de la coquille est rouge orange à proximité de l’ouverture, s’éclaircissant sur les bordures. La surface extérieure de la coquille est dépourvue de cordons spiraux et les stries d’accroissement sont peu marquées. L’ombilic est ouvert. Les tours sont fortement arrondis tout en s’aplatissant légèrement à proximité de la suture. L’ouverture est oblique, légèrement anguleuse à son angle postérieur. Le grand diamètre de la coquille est inférieur à 12 mm[1],[2].

Le corps de l’animal est blanc rosé translucide ; ses tentacules sont rouge orangé, ses yeux noirs[3].

L’espèce a été décrite par Petit de la Saussaye (1853) sous le nom de Cyclostoma beauina à partir de spécimens provenant de Grande-Terre, en Guadeloupe, collectés « dans les lieux humides et marécageux du quartier du Moule »[1].

illustration du spécimen type (Petit, 1853); la coquille est large de 10 mm pour une hauteur de 5 mm.

Dénomination[modifier | modifier le code]

L’épithète spécifique, beauianus, est un hommage au commandant Jacques-Philippe Beau, qui a constitué une très riche collection des mollusques terrestres et marins de la Guadeloupe[4] et transmis de nombreux spécimens aux malacologues de son époque (Petit de la Saussaye, Fischer), dont plusieurs ont aujourd’hui statut de type à l’exemple des spécimens à partir desquels le Cyclostome de Beau a été décrit.

Distribution[modifier | modifier le code]

Le cyclostome de Beau est présente sur les îles de Grande-Terre et de Basse-Terre. C’est, aujourd’hui, la seule des espèces de Neocyclotidae à être présente sur cette dernière île.

Les stations de Grande-Terre où l’escargot est observé vivant se trouvent à la périphérie du secteur des Grands Fonds[5],[6],[7], ou en bordure de la forêt marécageuse du Grand Cul-de-sac marin [6] tandis qu’aucune station n’est connue de la partie orientale de l’île. Des coquilles préservées dans des dépôts précédant la colonisation européenne de l’île à proximité du littoral atlantique de la Grande-Terre indique toutefois que l’espèce a, par le passé, peuplée la totalité de l’île[8].

Habitat[modifier | modifier le code]

Le cyclostome de Beau est une espèce forestière qui se rencontre dans une importante gamme d’habitat. Il est ainsi connu des bois humides de la Grande-Terre [4], tandis qu’en Basse-Terre, il se rencontre des forêts de plaine aux forêts pluvieuses montagnardes voire aux formations arbustives altimontaines, jusqu'à une altitude de 1 100 m[9]. Selon Mazé, l’escargot « vit sous les feuilles mortes, dans les bois en décomposition, recherche les lieux humides et ombragés. » [3]

Conservation[modifier | modifier le code]

Le cyclostome de Beau est une espèce très largement répandue dans les forêts de la Basse-Terre qui peut également être rencontrée dans des milieux anthropisés de cette île, telles que des bananeraies[6]. A l’inverse, l’espèce n’est connue vivante que d’un très faible nombre de stations en Grande-Terre, alors même que de vieillies coquilles se rencontrent fréquemment. Ce contraste entre abondance de coquilles vieilles et de spécimens vivants suggère une réduction de l’importance des populations de Grande-Terre ainsi qu’une réduction de leur aire d’habitat[5],[7].


Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Petit de la Saussaye M., « Description de coquilles nouvelles », Journal de Conchyliologie, vol. 4,‎ , p. 360-369.
  2. (en) Bartsch P., « The cyclophorid operculate land mollusks of America », Bulletin United States National Museum, vol. 181,‎ , p. 65-90 (lire en ligne).
  3. a et b Mazé H., « Catalogue révisé des mollusques terrestres et fluviatiles de la Guadeloupe et de ses dépendances », Journal de Conchyliologie, vol. 31,‎ , p. 5-54.
  4. a et b Beau J.-Ph., « Catalogue des coquilles recueillies à la Guadeloupe et ses dépendances », Revue coloniale, vol. 18,‎ , p. 479-505.
  5. a et b Bouchet P., Pointier, J.-P., Les mollusques terrestres et dulçaquicoles de la Guadeloupe, MNHN, EPHE, Parc National de la Guadeloupe, , 24 p.
  6. a b et c Bertrand A., Notes préliminaires sur les mollusques terrestres de Guadeloupe, Diren de Guadeloupe, , 35 p.
  7. a et b Charles L., Mollusques terrestres de l’archipel de la Guadeloupe, Petites Antilles, Deal de la Guadeloupe, , 97 p.
  8. Cochard D., Bochaton C., Courtaud P., Ephrem B., Gala M., Goedert J., Lenoble A., Partiot C. et Royer A., Grotte des Bambous, commune du Moule, Guadeloupe, DAC de Guadeloupe, , 176 p.
  9. Tillier S. et Tillier A., « Les peuplements de mollusques terrestres des forêts primaires de Basse Terre (La Guadeloupe, Antilles françaises) », Compte rendu des séances de la Société de biogéographie, vol. 61,‎ , p. 58-84.

Liens externes[modifier | modifier le code]