Anti-Egmontkomitee

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L’Anti-Egmontkomitee ou Comité Egmont a vu le jour le à la suite des accords signés par le gouvernement Tindemans lors de la même année et est issu d’une coalition de plusieurs représentants de partis flamands.

Il fut fondé dans le but de combattre le Pacte d'Egmont car la question du « droit d’inscription » suscita de vives contestations.

Le Pacte d'Egmont[modifier | modifier le code]

Lors des élections du , deux partis vont ressortir plus que les autres : Le P.S.B (Parti Socialiste Belge) et C.V.P (Christelijke Volkspartij). Durant les discussions qui se déroulèrent au Palais d'Egmont pour former le nouveau gouvernement, une autre discussion débuta pour signer un accord communautaire et régional général ainsi que des négociations pour une réforme de l’État et pour la question Bruxelloise. Le Pacte d'Egmont fut signé le par les partis flamands, francophones et wallons qui disposaient ensemble d’une large majorité[1].

La question bruxelloise et le droit d'inscription[modifier | modifier le code]

Pour la question Bruxelloise, le Pacte d'Egmont concédait aux Flamands la non-extension des dix-neuf communes bruxelloises et la scission de l'arrondissement électoral Bruxelles-Hal-Vilvorde. En échange, les francophones bénéficiaient d'un système bilingue sur les plans administratif, électoral, judiciaire et fiscale ainsi que de pouvoir procéder à des élections de domicile dans l'une des communes bruxelloises. Droits concédés aux six communes à facilitées et dans plusieurs quartiers des communes fusionnées telles que Dilbeek, Zaventem, Grimbergen, Berseel et les quartiers de Notre-Dame-aux-Bois, Beauval et Zuun. En outre, le parlement de la communauté Française, encore appelé à l'époque, Conseil, serait compétent pour les institutions francophones de ces communes et la tutelle de celles-ci serait assurée par l'État central et non la Flandre.

Du côté flamand, le Pacte d'Egmont concernant la question Bruxelloise fit grincer des dents. La presse flamande tira aux boulets rouges sur certaines dispositions de ce pacte. En effet, le droit d'inscriptions n'est pour eux qu'une initiative discriminatoire. Les bourgmestres des six communes à facilités menacent d'un boycottage administratif. Le est créé le Vlaams Aktiekomitee Brussel en Brabant. Plusieurs personnalités condamnent eux aussi les concessions faites aux francophones[2].

La création de l'Anti-Egmontkomitee[modifier | modifier le code]

La nuit du 26 au , se réunissent les présidents des partis flamands signataires du pacte et une délégation de l’O.V.V (Overlegcentrum van Vlaamse Verenigingen) composée des présidents des trois fondations culturelles et du président du V.V.B (Vlaamse Volksbeweging), mouvement populaire flamand. Aloïs Gerlo (nl) ancien directeur de la VUB (Vrije Univesiteit Brussel) qui est à la tête du Vermeylenfonds, démissionne de la présidence de l’O.V.V lorsque ces homologues Clem de Rider et Adriaan Verhulst décident avec Paul Daels (nl) de créer le , officiellement annoncé le , un comité dont le but (avoué) est de combattre le pacte Egmont : l’Anti-Egmontkomitee est né et va rapidement s’appeler simplement le comité Egmont.

L’Egmontkomitee est fort du soutien de la quasi-totalité des éditorialistes flamands et le Vlaams Aktiekomitee Brussel en Brabant le rejoint aussitôt sa création annoncée. Il va accumuler les interventions, conférences, lettres adressées aux parlementaires flamands, distributions de tracts et les réunions d’information. Il organise le une manifestation à Dilbeek qui rassemblera un peu moins de 10 000 personnes[2]. Il fallut attendre fin 1977 début 1978 pour que des négociations s’entament au palais de Stuyvenberg à Bruxelles pour « dégraisser » le Pacte d’Egmont. L’accord de Stuyvenberg stipulait que le « droit d’inscription » s’éteignait après vingt ans et ne s’appliquait pas aux descendants mais cela n’arrêtai pas la francisation irréversible de la périphérie. Pour les groupes d’actions flamands, cela ne pouvait que déraciner les autochtones flamands[1]

Les suites du pacte d’Egmont[modifier | modifier le code]

Le , le premier ministre Léo Tindemans annonce sa démission ainsi que celle de son gouvernement à la suite de la crise politique d’, où il y a une montée en tribune des présidents de partis majoritaires[3]. Son projet, le pacte d’Egmond, tombe dans un premier temps à l’eau. Le nouveau gouvernement élu en , constitué du CVP, du PSC (Parti Social Chrétien), du PS (Parti Socialiste), du SP (Socialistische Partij) et du FDF (Front démocratique des Francophones), remet de nouveau à son programme l’achèvement de la réforme des institutions politiques[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Els Witte et Jan Craeybeckx, La Belgique politique de 1830 à nos jours. Les tensions d’une démocratie bourgeoise, trad. Du néerlandais par Govaert Serge, éd. Revue et augmentée, Bruxelles, Labor, 1987.
  2. a et b Serge Govaert, Bruxelles en capitales. 1958-2000 de l’expo à l’euro. Bruxelles, De Boeck Université, 2000.
  3. Xavier Mabille, La Belgique depuis la Seconde Guerre mondiale, Bruxelles, CRISP, 2003.
  4. Xavier Mabille, Nouvelles histoires politique de la Belgique, Bruxelles, CRISP, 2011.