Antoine Colonna

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Antoine Colonna
Fonctions
Député français

(1 an et 21 jours)
Élection 21 octobre 1945
Réélection 2 juin 1946
Circonscription Citoyens français de Tunisie
Législature Ire Constituante
IIe Constituante
Groupe politique UDSR
Biographie
Nom de naissance Antoine Édouard Colonna de Leca Cristinacce
Date de naissance
Lieu de naissance Tunis (Protectorat français de Tunisie)
Date de décès (à 59 ans)
Lieu de décès 6e arrondissement de Paris
Nationalité Française

Antoine Colonna, né le à Tunis et mort le à Paris, est un homme politique français.

Il exerce les fonctions de député, puis sénateur (membre du Conseil de la République) représentant les citoyens français résidant en Tunisie entre 1945 et 1959. Il a été le fondateur du Rassemblement français de Tunisie.

Parcours et formation[modifier | modifier le code]

Après des études secondaires au lycée Carnot de Tunis, Antoine Colonna entre comme adjoint technique dans l'administration des ponts et chaussées où il devient plus tard inspecteur du contrôle de l'État sur les transports. Orateur talentueux, il préside dès 1929 un syndicat, la Fédération générale des fonctionnaires de Tunisie. En 1941, il est élu président des Corses de Tunisie[1].

Dans l'immédiate après-guerre, ce partisan de Charles de Gaulle fonde le Rassemblement français de Tunisie, parti ayant comme ligne de conduite la défense des intérêts des Français établis en Tunisie et la résistance au nationalisme tunisien.

Défenseur de la colonisation[modifier | modifier le code]

Lors de la campagne électorale pour l'Assemblée nationale constituante en 1945, Colonna déclare : « Nos pères et nos aînés sont venus constituer ici une nouvelle province française. Nous ne devons pas trahir leur dessein ». Son parti remporte largement ces élections avec 52 % des suffrages contre 25 % pour la liste opposée. Sa popularité est la plus notable chez les fonctionnaires et les colons[2].

À Paris, sur les bancs de l'Assemblée puis du Conseil de la République et du Sénat, il prend systématiquement position en faveur de la colonisation en Afrique du Nord. Il demande aussi de valoriser l'agriculture et la prospection pétrolière en Tunisie.

Au moment où les négociations s'engagent entre le gouvernement de Pierre Mendès France et Habib Bourguiba, Colonna conduit plusieurs manifestations de protestations à Tunis et traite Mendès France de « lâche » et de « traître »[3].

Soupçons d'implication dans des violences[modifier | modifier le code]

Pour les nationalistes tunisiens, Antoine Colonna serait le fondateur de la Main rouge[3] ; cette organisation secrète a été créditée de l'assassinat du militant et syndicaliste tunisien Farhat Hached, le , et de plusieurs figures du mouvement nationaliste, telles que Hédi Chaker le , Abderrahmen Mami, le , et les frères Haffouz[4]. En représailles, des hommes armés du Néo-Destour mènent des actions d'assassinat ciblés qui touchent des partisans de Colonna[5]. Au Sénat, il soulève à plusieurs reprises, en 1957 et 1958, la question de la sécurité des Français demeurés en Tunisie après l'indépendance du pays[1].

Mandats électoraux[modifier | modifier le code]

En tant que député, Antoine Colonna a été membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante pour représenter les Français de Tunisie. Il est élu la première fois sur la liste du Rassemblement français d'action républicaine, démocratique et sociale puis sur la liste du Rassemblement français.

Il est élu au Conseil de la République sous la Quatrième République en tant que représentant des citoyens français de Tunisie le . Il est réélu successivement le , le et le  ; il quitte le Sénat à la fin de son mandat le . Au Sénat, Colonna fait partie du groupe de la Gauche démocratique et du Rassemblement des gauches républicaines[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Antoine Colonna », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  2. Serge La Barbera et Lucette Valensi, Les Français de Tunisie, 1930-1950, Paris, L'Harmattan, , 405 p. (ISBN 978-2296010758), p. 344-346.
  3. a et b (ar) Abid Mansour Chraïti et Béchir Naceur Zidi, تاريخ الحركة الوطنية المسلحة التونسية : ثورة ثوار وانصار, 1952-1954 [« Histoire du mouvement national armé tunisien : une révolution de révolutionnaires et de sympathisants, 1952-1954 »], Sfax, Imprimerie Reliure D'Art,‎ , 197 p. (ISBN 978-9973614841), p. 137.
  4. (ar) « في إحياء الذكرى 55 لاستشهاد الأخوين أولاد حفوز » [« Commémoration du 55e anniversaire du martyre des frères Haffouz »], sur alhorria.info.tn,‎ (consulté le ).
  5. Noura Borsali, Bourguiba à l'épreuve de la démocratie : 1956-1963, Sfax, Samed, , 235 p. (ISBN 978-9973380814), p. 75.
  6. « Colonna Antoine », sur senat.fr (consulté le ).

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]