Athéna

Cette page est en semi-protection longue.
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Athéna
Déesse de la religion grecque antique présente dans la mythologie grecque
Athéna pensive, bas-relief (vers 460 avant notre ère), musée de l'Acropole d'Athènes. Avant une épreuve sportive, la déesse semble réfléchir à la meilleure stratégie à adopter pour remporter la victoire[1].
Athéna pensive, bas-relief (vers 460 avant notre ère), musée de l'Acropole d'Athènes. Avant une épreuve sportive, la déesse semble réfléchir à la meilleure stratégie à adopter pour remporter la victoire[1].
Caractéristiques
Nom grec Ἀθηνᾶ
Fonction principale Déesse de la guerre et de la sagesse[2]
Fonction secondaire Déesse de la stratégie et des inventions[3], protectrice des héros, patronne des artisans ainsi que des arts et des lettres
Résidence Mont Olympe
Lieu d'origine Grèce
Période d'origine Antiquité
Groupe divin Divinités olympiennes
Équivalent(s) par syncrétisme Minerve, Menrva
Famille
Père Zeus
Mère Métis
Symboles
Attribut(s) L'égide, la lance, le casque, le sarment, le serpent et la victoire ailée
Animal Chouette

Athéna (en attique Ἀθηνᾶ / Athēnâ), ou Athéné (en ionien Ἀθήνη / Athḗnē), est une déesse grecque antique, identifiée à Minerve chez les Romains. Elle joue un rôle important dans la mythologie grecque. Elle est également appelée « Pallas Athéna », déesse de la sagesse, de la stratégie militaire, des artisans[4], des artistes et des maîtres d'école.

Athéna est le type achevé de la divinité poliade[5] : elle était considérée comme la patronne et protectrice de plusieurs cités de Grèce, notamment celle d'Athènes. Elle est généralement montrée dans l'art portant un casque et tenant une lance. Ses principaux symboles incluent la chouette, l'olivier, l'égide et le Gorgonéion.

Athéna, avec Aphrodite et Héra, est l'une des trois déesses dont la querelle provoque la guerre de Troie. Elle joue un rôle actif dans l'Iliade, où elle assiste les Achéens, et dans l'Odyssée, où elle est la conseillère divine d'Ulysse.

Athéna est également la déesse protectrice des héros ; elle apporte son soutien à Persée, Héraclès, Bellérophon et Jason.
En tant que patronne de l'artisanat et du tissage, Athéna était connue sous le nom d'Ergane.
Elle est également une déesse guerrière et elle menait les soldats au combat sous le nom d'Athéna Promachos.

Le Parthénon sur l'acropole d'Athènes lui est dédié, ainsi que de nombreux autres temples et monuments.
Son festival principal à Athènes était les Panathénées, célébrées pendant le mois d'Hécatombéon en plein été ; c'était le festival le plus important du calendrier athénien.

Noms et épithètes

Athéna

Le nom divin Athéna (Athéne dans le langage épique, Athana en dorien) est lié à celui de la ville d'Athènes, situation atypique parmi les principales divinités grecques[6]. Il est généralement estimé que c'est le nom de la déesse qui dérive de celui de la cité, et non l'inverse[7],[8],[9],[10].

Athéna serait donc originellement la déesse de la cité d'Athènes (et peut-être plus précisément de son Acropole), et apparaît peut-être sur une tablette mycénienne en tant que « Maîtresse d'Athènes » (At(h)ana Potnia)[7],[11]. En tout cas son nom se présente dans les textes les plus anciens sous une forme adjectivale Athenaia/Athenaie « l'Athénienne »[6] ou « celle qui appartient à Athènes »[8] qui pourrait indiquer qu'il s'agit initialement de la seconde partie de son nom (comme dans la forme homérique Pallas Athenaie)[6]. Mais il resterait alors à expliquer pourquoi seule la forme raccourcie Athéna a été préservée[6].

Pallas

La déesse est aussi appelée Pallas, dont l'origine et le sens sont obscurs, et a suscité diverses interprétations depuis l'Antiquité : selon certains cela renvoie à la notion de « jeune fille » ou de « vierge », pour d'autres une « brandisseuse d'arme »[12]. Le Pseudo-Apollodore donne deux origines mythologiques possible, reprenant le nom de deux personnages qu'Athéna aurait tué : une compagne de jeu, Pallas fille de Triton ; Pallas le Géant, dont elle utilise la peau comme bouclier[13].

Il s'agit d'une épithète poétique de la déesse, qui ne renvoie pas à un pouvoir particulier. Le terme apparaît à 47 reprises chez Homère, toujours en connexion avec la déesse, sous la forme Pallas Athenaie « Pallas Athéna », qui pourrait aussi s'interpréter comme « Pallas d'Athènes » ou « Pallas l'Athénienne » et pu laisser supposer l'existence d'une déesse appelée Pallas, ce qui n'a jamais été confirmé. Par la suite Athéna peut être appelée Pallas de manière isolée, à partir de son hymne homérique et souvent dans les dédicaces de l'Acropole. C'est de ce terme que dérive le mot Palladion, désignant une statuette de la déesse ayant une fonction protectrice[14].

Les épithètes/épiclèses

Dans la littérature et l'épigraphie, Athéna est désignée par diverses épithètes (ou épiclèses) mettant en avant ses diverses qualités, en plus de Pallas.

Dans les épopées homériques, elle peut être appelée de manière indépendante Tritogénie, terme qui peut dériver du lac Triton, ou bien du troisième jour du mois[15] ou encore du fait qu'elle est née de la tête de Zeus[16], et Atrytoné, signifiant peut-être l'« Infatigable »[15].

Son épithète homérique la plus commentée est Glaukopis, dont le sens reste discuté, glaukos signifiant la couleur bleu clair (ou pers) ou bien un éclat lumineux, tandis que glaux signifie « chouette » : « aux yeux pers », « aux yeux brillants », « aux yeux de chouette »[17],[18].

Sa sagesse est mise en avant dans les épithètes Polymétis et Polyboulos, indiquant qu'elle est bien pourvue en métis, l'intelligence rusée, et en conseils avisés. Elle peut d'ailleurs être simplement désignée Métis, comme sa mère[19].

Parmi les épithètes renvoyant à ses pouvoirs et fonctions, la plus commune est Polias « de la cité », la fonction de protectrice des cités, partagée avec d'autres divinités[20]. Promachos « celle qui combat au premier rang » ou « championne » renvoie à son aspect martial. Erganè « travailleuse » à son patronage des artisans et des travaux manuels[16].

Mais ces trois domaines ne sont pas forcément les plus représentés parmi la grande variété d'épithètes cultuelles qui renvoient aux différents pouvoirs et qualités dont elle dispose, parmi lesquels on trouve des noms liés à sa condition divine (Thea « déesse », Pantheia « commune à tous les dieux », Aphthartos Thea « déesse immortelle »), à sa puissance (Potnia « maîtresse », Kuria et Hyperdexia « dominatrice »), à sa condition féminine (Koria/Kourè/Akraia « fille », Parthenos « vierge »), à ses qualités mentales (Pronoia « prévoyante », Epekoos/Hypakoos « attentive », « à l'écoute »), à son rôle protecteur (Soteira « sauveuse », aussi Alexiados/Apotropaios « qui écarte les maux »), à la nature (Kuparissia « du cyprès », Alseia « de l'altis »), etc. Bien d'autres renvoient aux lieux où elle est vénérée (épiclèses « topologiques » : Alalkomenia, Itonia, Kynthia, Lindia, Onkais, etc.), et certaines à des divinités auxquelles elle est associée, notamment Arès dans un contexte guerrier, sous la forme Athéna Areia « Athéna d'Arès »[21].

Attributs et symboles

L'« Athéna Giustiniani », copie romaine d'une statue d'Athéna des Ve – IVe siècle av. J.-C.. La déesse est représentée en armes, avec à ses pieds le serpent gardien de l'Acropole athénienne. Musées du Vatican.

Comme la plupart des divinités grecques, Athéna dispose d'attributs qui reflètent ses pouvoirs et domaines d'intervention, aussi certaines de ses caractéristiques telles que sa masculinisation, et permettent de l'identifier dans l'art. Elle est sans doute la déesse qui en a le plus à son actif[22].

Une déesse en armes

Drachme athénienne du IIIe siècle av. J.-C. représentant à l'avers Athéna casquée et au revers la déesse armée, dans la posture de sa statue du Parthénon.

En tant que déesse guerrière, Athéna est une déesse en armes, souvent représentée avec son casque, sa lance et son bouclier[23]. La statuette protectrice appelée Palladion (« Petite Pallas ») est censée la représenter en guerrière[24].

Elle dispose de l'égide, symbole d'invulnérabilité partagée avec Zeus, est une arme sous forme de tunique en peau de chèvre simultanément protectrice et inspiratrice de terreur à ses adversaires[25],[26],[23]. Dans l'art, elle est souvent représentée sous une forme combinant la cuirasse et le manteau, avec des motifs de serpent sur la frange et parfois la tête de la Gorgone[27].

En effet son autre arme redoutable est le Gorgonéion, masque de méduse souvent porté sur un bouclier ou sur l'égide, pétrifie ceux qui croisent son regard[23].

Les animaux d'Athéna

Athéna tenant un casque et une lance, accompagnée d'une chouette. Lécythe attique à figures rouges, vers 490-480 av. J.-C. Metropolitan Museum of Art.

La déesse Athéna est associée à plusieurs animaux.

Son animal-attribut le plus courant est la chouette (chevêche d'Athéna), qui est en quelque sorte son animal de compagnie[23]. Elle est en particulier représentée sur les monnaies athéniennes. C'est un attribut de sagesse, symboliquement lié à sa vision perçante qui lui permet de se repérer dans l'obscurité là ou les autres sont aveugles.

Sur l'Acropole athénienne, elle est associée au serpent qui garde le rocher[23].

Parmi les autres animaux qui lui sont associés se trouve le Sphinx, et, en Messénie voire en Béotie, le corbeau[23].

Autres attributs

L' olivier, plus précisément sous sa forme domestique, lui est associé en lien avec le mythe qui lui fait affronter victorieusement Poséïdon et en fait la protectrice d'Athènes. Cet olivier primordial est présent sur l'Acropole où il symbolise la permanence de la cité[26],[23].

Buste d'Athéna couronnée, protectrice des labeurs et des arts.

* La couronne, souvent avec des fruits sur la tête, symbolise Athéna unificatrice protectrice des labeurs, des sciences et des arts fêtée aux panathénées.[réf. nécessaire]

Origines

Époque mycénienne

Les tablettes d'argile du XIIIe siècle av. J.-C. inscrites en linéaire B mises au jour dans les palais mycéniens ont livré les noms de diverses divinités recevant des offrandes, parmi lesquelles se trouvent notamment Zeus, Poséidon, Héra ou encore Artémis. Athéna pourrait figurer sur l'une d'entre elles, retrouvée à Cnossos en Crète, mais ce n'est pas assuré : on y lit en effet la séquence Atana Potnia (par syllabes : a-ta-na-po-ti-ni-ja). Potnia est un nom signifiant « Maîtresse »/« Dame », couramment employé dans les noms divins de l'époque en association avec des noms de lieux. Atana rappelle phonétiquement le nom d'Athènes, donc cette expression est généralement traduite par « Maîtresse d'Athènes », donc la déesse Athéna. Mais le terme Atana pourrait faire référence à un autre lieu[11],[28].

Il a aussi été supposé de voir des antécédents à l'iconographie d'Athéna dans des images de la période mycénienne qui y ressemblent, notamment les représentations d'une déesse portant un bouclier, sur une citadelle. Il a également été souligné que les temples d'Athéna de l'Acropole d'Athènes et de Mycènes se situent sur des anciennes citadelles mycéniennes. Cette déesse jouerait alors le rôle de protectrice des forteresses mycéniennes, des palais qui s'y trouvent (une « Dame du Palais » ?) et des rois qui y résident, préfigurant le rôle d'Athéna protectrice de cités. Les représentations de serpents dans l'art mycénien ont aussi été interprétées comme annonçant Athéna. Tout cela est conjectural[29],[24],[8],[9].

Hypothèses sur les origines

La question des origines des divinités grecques est épineuse, elle adonné lieu à de nombreuses propositions reposant sur l'analyse de l'étymologie des noms divins et le comparatisme mythologique, aussi les tentatives de reconstitution de la religion du monde égéen de l'âge du bronze, tout cela étant marqué par de nombreuses incertitudes. Du reste, une partie des spécialistes de la religion grecque considère ces recherches comme vaines et sans grand intérêt, préférant s'en tenir à l'analyse des divinités dans les périodes et contextes où elles sont effectivement attestées[30],[31].

Selon Martin P. Nilsson, les origines d'Athéna sont à chercher dans le fonds religieux de l'âge du bronze, donc les cultes des époques minoenne et mycénienne. La déesse nait de la fusion de deux figures présentes dans l'art de ces périodes : une déesse au bouclier vénérée par les Mycéniens, et une déesse au serpents vénérées par les Minoens. Ann Baring et Jules Cashford ont prolongé cela en postulant que la déesse minoenne aurait eu un aspect matriarcal, tandis que l'autre reflèterait des aspects aryens/doriens plus marqués par le patriarcat[32]. En effet pour l'approche féministe qui suppose l'existence d'un système matriarcal aux temps primordiaux, et d'une « Grande déesse » dominant alors le panthéon, l'émergence d'Athéna est vue comme le reflet du triomphe du patriarcat, qui conduit à l'élaboration, à partir des déesses dominantes anciennes, d'une déesse guerrière et vierge, dépouillée de sa féminité, et en quelque sorte traitresse à son sexe[33].

Ces différentes propositions, en plus de reposer sur le postulat d'un indémontrable matriarcat originel qu'aurait remplacé le patriarcat à un moment indéterminé, partent du principe que le fait qu'une déesse ait des attributs guerriers est une anomalie, parce que c'est un domaine masculin par excellence. Or les religions proche-orientales et égyptienne ne manquent pas de déesses qui présentent des aspects martiaux (Ishtar, Astarté, Anat, la déesse-soleil d'Arinna, Neith) qui ont pu servir de modèles à Athéna. Cela rejoint plus largement la question des influences orientales sur la religion — ou du moins la mythologie — grecque, visibles en particulier dans les épopées d'Homère et d'Hésiode. De manière plus polémique, Martin Bernal a développé une hypothèse d'une « Athéna noire » (Black Athéna) importée depuis l’Égypte, essentiellement interprétée dans sa dimension africaine, ce qu'il inscrit plus largement dans d'hypothétiques origines « afroasiatiques » de la culture grecque classique. Ses propositions ont été réfutées par la plupart des hellénistes et des égyptologues qui s'y sont intéressés[34].

Quant aux comparaisons avec d'autres mythologies de peuples de langue indo-européenne, elles ont par exemple tracé des similitudes entre Athéna et des déesses indiennes (Durga, Kali, Devi) qui pourraient renvoyer à des origines communes[35],[36].

Pouvoirs et fonctions

Comme le reste du cercle des divinités principales de la Grèce antique, Athéna a des pouvoirs qui ne se limitent pas à un seul domaine. Cela ressort aussi bien dans la littérature que le culte, notamment par l'analyse de ses épithètes poétiques et cultuelles (épiclèse). On reconnaît des domaines privilégiés où s'exprime sa puissance, qui sont particulièrement nombreux, même en comparaison des autres grandes divinités grecques[37] : elle est une protectrice des cités, une déesse guerrière, elle seconde son père Zeus dans le rôle de garant de l'ordre social et des institutions civiques (notamment de rites de passage), elle est une déesse des arts et des techniques, caractérisée par son ingéniosité et son intelligence (mètis). S'y ajoutent d'autres fonctions, souvent dérivées des précédentes, parfois trop peu documentées pour être interprétées avec un certain degré de certitude.

La protection de cités

Un des aspects les plus fondamentaux d'Athéna est son rôle de protectrice des cités. C'est pour cela qu'on a pu en faire une descendante des déesses armées figurant dans l'art mycénien, qui semblent protéger les forteresses de cette période, mais c'est impossible à prouver[38],[10],[24].

Cela se manifeste par son épiclèse la plus courante, Polias, qui se retrouve partout (Athènes, Priène, Pergame, Cos, etc.)[39] et aussi Poliouchos[40], et d'autres telles que Poliatis, Polémadoxos, etc.[41]. Ses nombreuses épiclèses renvoyant à des noms de cités ou de lieux (topologiques) font aussi référence à ce rôle protecteur[42],[43]. Enfin on retrouve ce rôle dans d'autres dénominations de la déesse comme Soteira « Sauveuse » et Nikè « Victoire » qui renvoient plus largement à son rôle de sauvegarde des communautés et se recoupent avec son caractère guerrier[44].

Dans l'espace civique, ses sanctuaires sont à plusieurs reprises situés sur les acropoles, les points les plus élevés et les mieux défendus, ou plus généralement près des ouvrages défensifs (son sanctuaire de Tégée se nomme Eryma, « Rempart »), ce qui en fait plus largement une déesse des citadelles et des forteresses[42],[45],[46]. Ce rôle est évidemment celui qu'elle exerce dans la cité d'Athènes, la cité qui a plus que les autres revendiqué ses faveurs, où elle dispose de son sanctuaire principal sur l'Acropole. Mais on la retrouve dans une situation semblable dans la cité rivale de Sparte, à Argos et Trézène en Argolide, à Lindos à Rhodes[37], à Gortyne en Crète, à Emporio sur l'île de Chios[45], etc. et dans l'Iliade à Troie[45].

La protection de la cité troyenne est censée être incarnée par une statuette de la déesse ayant une valeur de talisman protecteur, le Palladion, qui représente la déesse en armes ; une fois que Troie se la fait dérober par Ulysse et Diomède, sa chute est imminente. Aux époques historiques, plusieurs cités ont proclamé le posséder à leur tour, à commencer par Athènes et Rome, mais aussi Argos et Sparte. Quelles que soient leur origine, on y trouvait des effigies de la déesse censées protéger la cité[47],[45],[48].

La guerre

Tétradrachme Stépanophore représentant Athéna coiffée du casque attique à cimier et aigrette.
Amphore « pseudo-panathénaïque » à figures noires, vers 500-485 av. J.-C., représentant Athéna en combattante. Walters Art Museum.

Un des importants traits d'Athéna est son rôle guerrier. Il couvre plus précisément certains aspects du domaine militaire, en particulier ceux liés à sa fonction de protectrice des cités : « le rôle d’Athéna comme divinité guerrière est d’assurer la victoire, la formation et l’entretien militaire du corps civique pour protéger la cité placée sous son égide » (A. Paillard)[49]. Hésiode dans sa Théogonie (925-926) la décrit comme « éveilleuse terrible du tumulte de la bataille, infatigable meneuse d'armées, maîtresse qui se réjouit des cris, de la guerre et de la bataille[24]. »

Il n'est pas anodin que la déesse ait été revêtue d'attributs guerriers : la guerre est omniprésente dans le monde des cités grecques ; la sagesse implique que la cité soit protégée non seulement spirituellement, mais aussi physiquement[50].

En plus des épithètes renvoyant à la protection des cités, ce domaine est visible dans plusieurs autres dénominations de la déesse plus directement liées à la guerre et à la violence. Une d'entre elles, Areia, est dérivée du nom du plus belliqueux des dieux, Arès. Elle est également dénommée Promachos « celle qui combat au premier rang », Lageitarra « conductrice de l'armée », Agelaa « preneuse de butin », tout cela renvoyant à différents moments des conflits : elle participe au combat hoplitique, dirige les troupes, disperse les ennemis, pille. Une autre de ses épithètes rattachable à cette sphère est Sthenias « forte ». Elle est enfin celle qui octroie la victoire, sous son épiclèse Athéna Nikè « victoire », dont le culte se développe à Athènes au sortir des guerres médiques. Dans l'Asie mineure hellénistique, notamment à Pergame, elle est vénérée comme Nikèphoros, « qui apporte la victoire »[51],[52].

Athéna est donc à plusieurs reprises associée à l'autre dieu qui exerce ses compétences dans ce domaine, Arès, parfois vénérée à ses côtés. Ils président aux conflits armés, aux clameurs des combattants, aux déprédations[53]. L'Hymne homérique à Athéna indique :

« Je chanterai Pallas Athènaiè, puissante protectrice des villes, et qui s'occupe, avec Arès, des travaux guerriers, des villes saccagées, des clameurs et des mêlées. Elle protège les peuples qui vont au combat ou qui en reviennent. Salut, Déesse ! Donne-moi la bonne destinée et la félicité[54]. »

La manière donc les compétences d'Athéna se combinent avec celles d'Arès et les complètent dans le domaine guerrier est souvent vue chez les historiens comme une opposition entre la sagesse et la brutalité : déesse de la mètis, elle incarne la force rationnelle, l'art de la stratégie, de la guerre ordonnée, qui lui fait inventer le char de guerre et présider aux danses guerrières, alors que lui incarnerait la violence guerrière qui se déchaine au combat de manière irréfléchie[55],[56],[57]. Mais en pratique les textes antiques décrivant l'Athéna guerrière ne la différencient pas vraiment d'Arès dans ses fonctions, et ils ne les opposent pas[58].

Dans l'iconographie, le caractère guerrier d'Athéna se voit par le fait qu'elle est représentée armée[59]. Dans ses sanctuaires, les offrandes d'armes sont courantes[59]. On lui fait en particulier des offrandes à l'issue de conflits militaires, pour la remercier d'avoir octroyé la victoire. Il peut s'agir de monuments érigés pour l'occasion, ou de prises de guerre, comme les chaînes enlevées aux Spartiates par les guerriers de Tégée, qui les consacrent à Athéna Aléa[60]. Plusieurs rites du culte d'Athéna ont un caractère guerrier et se déroulent lors de célébrations militaires, notamment à Sparte selon ce qu'évoque Polybe (Histoires, IV, 35,2), et comprennent des concours sportifs qui ont sans doute un caractère guerrier[61].

Dans la mythologie, Athéna prend les armes à plusieurs reprises. Ce sont ses conseils qui guident les dieux lors de la Gigantomachie. Selon certaines traditions, c'est au cours de cet affrontement qu'elle tue elle-même le Géant Pallas dont elle utilisera la peau comme armure, et, parfois, orne ses épaules des ailes du géant vaincu. Ceci lui aurait valu son nom de « Pallas Athéna »[réf. nécessaire].

La vie civique et les rites d'intégration

Athéna exerce également son patronage sur les cités en lien avec leur activité politique, ce qui ressort dans plusieurs de ses épiclèses en plus de Polias[62], surtout à Athènes, qui lui donnent un rôle de patronne des groupes de sociabilité et des subdivisions politiques de la cité[45],[63], exercé à plusieurs reprises aux côtés de son père Zeus, dieu politique majeur, avec lequel elle est garante de l'ordre social, de l'administration et de la justice[64],[65].

Sous le nom Boulaia les membres du conseil de la Boulè d'Athènes lui adressent un hommage lors de leurs réunions, en même temps qu'à Zeus Boulaios, et sous celui de Thémis elle est une garante de l'exercice de la justice. Elle aurait fondé le tribunal de l'Aréopage, où elle participe au jugement d'Oreste dans les Euménides d'Eschyle. Elle porte également le nom d'Archégète à Athènes et à Sparte, qui lui donne un rôle de chef, de guide et de fondatrice[66]. À Sparte à l'époque romaine, Pausanias (III, 11, 9) rapporte qu'on trouve un duo Athéna Agoraia-Zeus Agoraios, protecteurs de l'agora[63].

Athéna apparaît souvent en tant que Phratria « de la phratrie », subdivision de la communauté citoyenne d'Athènes, lorsqu'elle reçoit avec Zeus Phratrios des sacrifices pendant la fête des Synoikia qui commémore l'unification de l'Attique[63]. Cela lui confère aussi un rôle dans l'intégration des jeunes hommes dans le corps civique, en particulier lors de la fête athénienne des Apatouries. Cette épiclèse se retrouve dans d'autres cités où elle est connectée à des groupes de citoyens : Thasos, Cos, Lindos[45]. La présence d'enfants exerçant le rôle de prêtres dans ses temples de Tégée, Phocis et Siris pourraient également être des réminiscence de rites initiatiques de jeunes hommes patronnés par Athéna[45].

En lien avec cette sphère masculine et souvent guerrière et l'initiation des jeunes hommes[55], Athéna apparaît dans la littérature comme une protectrice des personnages héroïques, aventuriers ou guerriers, au point qu'il a pu être considéré qu'avoir les faveurs d'Athéna était nécessaire pour accéder à ce statut. W. Otto l'a définie comme une déesse « de la proximité », qui soutien ceux qu'elle a décidé de protéger[56]. Elle assiste ainsi Héraklès, Ulysse, Bellérophon, Jason et Persée dans leurs aventures[57]. Ce rôle a pu être décrit comme celui d'une « grande sœur » aidant ces héros à grandir[57], mais cette interprétation est probablement anachronique[6].

Les « Ergastines » (« tisseuses »), frise du Parthénon, côté est, côté nord. Musée du Louvre.

Concernant les rapports d'Athéna avec les jeunes filles, la situation est plus ambivalente. Son lien avec les institutions patriarcales a pu la faire voire comme une traitresse à son sexe, constat conforté par les mythes où elle cause la perte de femmes qui cherchent à rivaliser (en vain) avec ses talents (Arachné, Méduse, Pallas, Myrmex)[57]. D'un autre côté, en tant que déesse de l'artisanat elle patronne aussi le tissage, activité féminine par excellence, ce qui se voit notamment par le fait que le péplos, manteau que doit revêtir un de ses statues de culte lors des Panathénées, est confectionné par des jeunes filles, les Arrhéphores, qui à cette fin résident dans une dépendance de son sanctuaire durant une année. Le rite de l'Arrhéphorie qui conclut leur service reprend sans doute un ancien rite initiatique féminin. À Cos deux jeunes filles passent également une année à son service. Dans un autre registre, les vierges locriennes sont des jeunes filles envoyées en tribut par les Locriens à Ilion (Troie), où elles sont offertes à l'Athéna locale[67].

Les techniques et les arts

Athéna est la protectrice des artisans et des travailleurs sous son épithète d’Ergane, « la travailleuse »[66],[67]. Elle est aussi surnommée Machanis « ingénieuse » ou Kalliergos « qui travaille avec art »[68]. Elle est une maîtresse dans l'art du tissage, de la charpenterie, de la métallurgie, et les technologies de toutes sortes[6], réalise des inventions et les enseigne aux humains[66]. C'est dans ce domaine que se manifeste de la manière la plus éloquente sa mètis, ou intelligence rusée/sophistiquée, dont on fait souvent son attribut fondamental[69].

Dans la littérature mythologique, elle se distingue à plusieurs reprises par ses inventions ou ouvrages remarquables, ce qui lui fait se manifester dans différents domaines, relevant ou non de ses compétences habituelles : elle conçoit la trompette qui va servir sur les champs de bataille ; elle aide Jason à construire l'Argo, le navire sur lequel embarquent les Argonautes ; elle enseigne l'art de construire les chariots et de harnacher les chevaux, et à Corinthe on la connaît sous l'épithète Chalinitis « de la bride »[69] ; elle guide la main d'Épéios lors qu'il construit le cheval de Troie[66] ; elle invente l'araire pour faciliter les travaux des champs[70].

En particulier, tout ce qui est filé ou cousu est de son domaine[66], comme le montre par ailleurs la fable d'Arachné[71]. Parmi ses épiclèses, on connaît une Pania « fileuse » et une Pênitis « tisserande »[68]. Homère (Iliade, V, 764 et sq.) voit en elle la tisserande par excellence, tandis que Platon (Le Banquet, 197B) en fait l'inventeuse du filage[67]. Elle est souvent représentée avec un fuseau, et on lui offre couramment dans ses sanctuaires ces objets ainsi que des pesons de métiers à tisser[67].

Dans ce domaine, elle est couramment associée au dieu artisan Héphaïstos, plus spécifiquement le patron des métiers impliquant la maîtrise du feu et exercés cette fois-ci par des hommes (métallurgie, céramique). Dans l’Odyssée (VI, 233-234), les deux instruisent les hommes dans l'art du travail des métaux précieux[17]. Cette association est en particulier mise en avant à Athènes : on trouve la statue d'Athéna Ergane dans le temple d'Héphaïstos de l'agora athénienne, et ils sont honorés lors de la fête des Chalkeia organisée par les artisans[72],[69],[73]. Les Athéniens vénèrent aussi Prométhée, qui apporte le feu qui va servir au travail artisanal, constituant ainsi un trio de divinités patronnant les arts du feu[74].

Au-delà de son habileté manuelle, Athéna est une déesse maîtrisant toutes sortes de techniques, ce qui inclut la maîtrise des chevaux et des bateaux. C'est donc vers elle que sous son patronage que se trouvent les habiles cavaliers[75] et navigateurs[76] de la mythologie.

C'est peut-être encore en raison de cette habileté divine qu'Athéna est également reconnue comme une musicienne[77], qui fabrique l'aulos et en joue[41]. Mais elle abandonne l'instrument, parce qu'elle se trouvait ridicule lorsque ses joues gonflaient en soufflant dedans, comme le rapporte Mélanippide de Mélos (785 PMG)[78]. Elle est vénérée à Argos sous l'épiclèse Salpinx « trompette »[79].

La sagesse et la civilisation

Pour autant qu'ils proposent une interprétation d'Athéna, presque tous les philosophes et allégoristes de l'Antiquité identifient la déesse à la Sagesse ou l'Intelligence personnifiée ; c'est le cas, entre autres, de Platon, Cornutus, Héraclide du Pont, Plutarque, Porphyre, Julien et Apulée[80] ; dans le Cratyle (407 b), Platon la proclame « Intelligence divine »[81]. L'helléniste Félix Buffière base cette unanimité sur le texte même d'Homère : « Il est certain que l'auteur de l'Odyssée concevait déjà Athéna comme une sorte de personnage allégorique, la sagesse personnifiée. Cela est surtout frappant dans la Télémachie[82] ».

Les spécialistes modernes de la religion grecque suivent plutôt M. Detienne et J.-P. Vernant[83] (certes parfois avec des réserves)[84],[73],[6], en mettant surtout l'emphase sur le fait qu'Athéna est douée de la mètis. C'est une « intelligence (ou sagesse) rusée », « sagesse d'un genre particulier qui n'exclut ni les biais, ni les ruses ni les astuces » (W. Burkert)[85]. Elle la reprend de sa mère (ou du moins celle qui aurait dû l'être), la déesse Métis, qui personnifie cette compétence, et l'a aussi transmise à Zeus après que celui-ci l'ait avalée. Dans les épopées homériques et son hymne homérique, elle est dite Polymétis ou Polyboulos de bon conseil[86]. Cela se manifeste par sa grande intelligence et aussi sa grande habilité technique, en particulier sa compétence dans l'artisanat, et aussi sa proximité avec Ulysse, le héros rusé par excellence[6]. Cet aspect de la déesse, qui ne se retrouve pas dans ses épiclèses[87], est surtout révélé par la confrontation des fonctions exercées par Athéna à celles d'autres dieux agissant dans les mêmes domaines, en particulier Poséidon, incarnation des forces de la nature imprévisibles : dans le domaine maritime, Poséidon agite et calme les flots, alors qu'Athéna inspire les pilotes et les constructeurs ; dans le domaine hippique, Poséidon représente la fougue des chevaux, qu'il apaise ou déchaîne, tandis qu'Athéna est plus du côté de leur maîtrise, en étant du côté de leurs dresseurs et cavaliers[88],[89].

W. Burkert considère de son côté que le dénominateur commun des différentes compétences de la déesse est « la force de la civilisation : la juste division des rôles chez les femmes, les artisans, les guerriers, et le savoir organisationnel qui en permet l'accomplissement. » C'est pour cela qu'elle offre à Athènes l'olivier cultivé et non l'olivier sauvage. Elle n'est donc pas une incarnation des forces de la nature[26].

Autres pouvoirs et fonctions

En raison de ses compétences larges, Athéna donne l'impression de pouvoir se mêler de tout et s'est vue attribuer par différents chercheurs des fonctions dans de nombreux domaines[90]. En pratique la plupart de ces propositions peuvent être écartées en rattachant ces supposées compétences à d'autres modes d'intervention déjà évoqués. Dans d'autres cas, les rôles de certaines épithètes de la déesse restent obscurs, notamment parce qu'elles sont isolées et très peu documentées.

C'est le cas du rôle de la déesse dans l'agriculture et la fertilité, notamment mis en avant en raison de sa supposée présence dans des rites agraires et son lien avec l'olivier[91]. Mais la déesse n'a jamais des aspects similaires à ceux de Déméter dans la croissance des plantes. Elle intervient plutôt dans ce domaine en tant que protectrice de la cité[92] ou encore par son savoir technique qui lui permet de confectionner des outils agricoles[93].

Le lien de la domaine avec le domaine maritime est également indirect. Ceux qui prennent la mer peuvent l'invoquer sous son aspect Soteira « Sauveuse », comme ils le font pour d'autres divinités portant la même épiclèse. Sinon elle apparaît plus dans ce domaine en raison de sa compétence dans les techniques et savoir-faire, pour la construction des bateaux et leur pilotage[94] : « Athéna se différencie de toutes les autres puissances de la mer par une égale capacité de conduire et de construire le navire » (M. Detienne et J.-P. Vernant)[95].

Il en va de même pour Athéna Hippia « du cheval », interprétée à la suite de M. Detienne et J.-P. Vernant comme compétente par la maîtrise : « maîtrise sur le cheval par le moyen d'un instrument pourvu d'efficacité (le mors), maîtrise de la conduite du char. » Elle intervient donc pour le dressage et l'harnachement des chevaux, la fabrication et la conduite des chars, lors des courses, tout cela étant là encore une manifestation de la mètis de la déesse[96].

Statue d'Athéna Hygeia. Musée national archéologique d'Athènes.

Le cas d'Athéna Hygeia « de la santé » vénérée sur l'Acropole athénienne est également problématique à interpréter. Faut-il considérer qu'Athéna est une déesse de la santé ? Plutarque rapporte certes que la déesse est apparue sous cet aspect à Périclès, pour lui enseigner la manière de guérir un artisan participant au chantier des Propylées, ce qui correspond au mode d'action d'Asclépios. Mais c'est un cas isolé, et rien de plus n'est connu à propos de cette Athéna guérisseuse[97].

La protection de la déesse semble concerner aussi les nouveaux-nés et les accouchements, et pourrait donc faire partie de manière secondaire du groupe des « Kourotrophes ». Il existe une tradition selon laquelle elle aurait aidé Létô lors de la naissance d'Apollon. Selon S. Deacy elle interviendrait plus précisément dans le cas des naissances difficiles et inhabituelles, comme celle d'Erichthonios son fils adoptif, et évidemment sa propre naissance. Cela reflèterait sa capacité à rendre possible ce qui paraît impossible[98]. Euripide (Ion, 20-26, 1427-1429) mentionne le fait qu'on faisait porter à des bébés athéniens des amulettes en forme de serpents, comme « don d'Athéna »[99], mais dans l'ensemble il n'y a quasiment pas de documents de cette cité relient la déesse à une telle fonction[100]. L'Athéna Méter « mère » que découvre Pausanias (V, 3, 2) à Élis pourrait renvoyer à cela[99],[101], autrement elle est énigmatique[6]. On connaît aussi l'existence d'une Athéna Lochia, « de l'enfantement », épiclèse d'ordinaire portée par Artémis[102].

Mythes et littérature

Naissance

Athéna est la fille de Zeus et de Métis (une Océanide), déesse de la raison, de la prudence, de la stratégie militaire et de la sagesse. Ouranos, le Ciel étoilé, prévient Zeus qu'un fils, né de Métis, lui prendrait son trône. Par conséquent, dès qu'il apprend que Métis est enceinte, Zeus prend le parti de l'avaler[103].
Quelques mois plus tard, il ressent de terribles maux de tête sur les bords du lac Triton[104],[105]. Il demande alors à Héphaïstos de lui ouvrir le crâne d'un coup de hache, pour le libérer de ce mal : c'est ainsi qu'Athéna jaillit de la tête de Zeus en poussant un puissant cri de guerre, brandissant sa lance et son bouclier.

Par la suite, Athéna est considérée comme la fille de Zeus seul. Ainsi, chez Eschyle, déclare-t-elle : « Je n'ai pas eu de mère pour me donner la vie[106]. »

Exaleiptron attique à figures noires montrant la naissance d'Athéna de la tête de Zeus (vers 570–560 avant notre ère) par le peintre C.


Les versions sont cependant contradictoires car Héphaïstos est le fils de Zeus et d'Héra qui s'unirent bien après la naissance d'Athéna, ou même d'Héra seule, sans l'aide d'aucun mâle, qui l'aurait enfanté par dépit après la naissance d'Athéna[réf. nécessaire].

Très vite, elle rejoint les divinités olympiennes parmi lesquelles elle prend une place importante.
L'Iliade, l'Odyssée et les Hymnes homériques la représentent comme la favorite de Zeus, celle à qui il ne peut rien refuser. Tout comme Zeus, elle tient l'égide et peut lancer la foudre et le tonnerre. On invoque son nom à côté de ceux de Zeus et Apollon dans les serments solennels. Elle est la déesse de la Cité, mais c'est en tant que déesse de la sagesse, représentée par la chouette et par l'olivier, qu'elle s'impose et en vient à symboliser la civilisation grecque au cours des siècles, jusqu'à nos jours[réf. nécessaire].

À l'instar d'Hestia, Athéna est une déesse vierge ; on ne lui connaît aucune aventure. Pour autant, elle est l'objet des avances d'Héphaïstos : alors que celui-ci la poursuit, son sperme se répand sur la cuisse de la déesse qui l'essuie avec de la laine (ἔριον / érion) qu'elle jette à terre (χθών / khthốn) ; la terre ainsi fécondée donne naissance à Érichthonios qu'Athéna recueille et élève[107].

Ascendance

L'arbre ci-dessous décrit l'ascendance d'Athéna. Celui-ci est basé sur les écrits du poète grec Hésiode ainsi que sur la Bibliothèque d'Apollodore.

Selon Homère, Athéna aurait par ailleurs adopté un fils nommé Érichthonios, né de la semence d'Héphaïstos répandue sur la terre Gaïa[108].

 
 
 
 
 
 
 
 
Gaïa
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ouranos
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cronos
 
Rhéa
 
Océan(os)
 
Théthys
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Zeus
 
Métis
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Athéna
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Érichthonios
(fils adoptif)
 
 
 
 
 
 

Sanctuaires

Le culte d'Athéna est célébré dans les sanctuaires des cités suivantes :

Syncrétisme

Des ressemblances entre Athéna et d'autres divinités du bassin méditerranéen ont été identifiées par certains chercheurs.

Dans l'Encyclopédie berbère, l'archéologue et préhistorien Gabriel Camps note ainsi des similitudes entre le culte d'Athéna et celui de la déesse Nit, une divinité libyque qui fut adorée en Libye antique (Berbérie)[109].

Il note également la présence d'une célébration annuelle chez les Auses et les Machlyes près du lac Triton, dédiée à une déesse assimilée à Athéna, bien qu'étant « née dans le pays »[109].

De manière générale, il note la présence d'analogies entre Athéna et les déesses Nît, Ashrat et Tanit bien qu'il soit « difficile de préciser leurs relations exactes »[109].

Dans les arts et la culture

Assimilation à la déesse romaine Minerve

Combat de Minerve contre Mars par Joseph-Benoît Suvée (Palais des beaux-arts de Lille). Le tableau représente un épisode de l'Illiade impliquant Athéna et Arès, nommés ici sous leur forme latine[110],[111].

Très tôt, les Romains adoptèrent les dieux grecs et leurs légendes[112]. La déesse Athéna fut ainsi assimilée à la déesse romaine Minerve[113].

Au Moyen Âge et à la Renaissance, le latin devient la langue dominante en Europe, notamment dans le domaine culturel[114]. Les noms mythologiques apparaissent alors très souvent sous la forme latine[115]. C'est la raison pour laquelle le nom latin de Minerve remplace couramment celui d'Athéna dans les représentations artistiques de cette dernière. Ainsi les deux déesses, originellement différentes, sont couramment unies dans leur représentation.

Peinture

Renaissance

La mythologie grecque devient un sujet de prédilection pour les peintres pendant la Renaissance, une période marquée par la redécouverte de la littérature, de la philosophie et des sciences de l'Antiquité.

En 1502, l'Italien Andrea Mantegna peint Minerve chassant les Vices du jardin de la Vertu. Comme pour marquer la fin du Moyen Âge, la déesse y est peinte en train de chasser les vices du médiévalisme qui ont envahi le jardin de la Vertu et de la connaissance[116],[117].

Personnification de l'apprentissage gréco-romain, Athéna est également utilisée par les peintres de l'époque pour marquer la victoire de la chrétienté sur l'islam. Peu après la bataille de Lépante en 1571, le peintre vénitien Titien réalise L'Espagne accourant au secours de la Religion. Dans ce tableau, le peintre représente l'Espagne sous la forme d'une jeune femme possédant certains attributs de la déesse Athéna. Elle tient dans sa main gauche une lance, et dans sa main droite un bouclier, à l'image de celui de la statue d'Athéna Parthénos de Phidias[118]. Le tableau fait écho à une autre composition de Titien, restée inachevée, qui représentait un homme s'inclinant devant Athéna mais qui est désormais perdue[119].

Peu à peu, les dieux grecs deviennent les sujets principaux des œuvres des artistes. Allégorie de la vertu, Athéna incarne le triomphe de la raison et de la sagesse dans l'esprit des peintres de la Renaissance. Dans son tableau, Pallas et le Centaure, le peintre italien Sandro Botticelli présente ainsi la déesse, vêtue d'une robe fleurie et armée d'une hallebarde, en train de dompter un centaure, un animal censé représenter la barbarie et les bas instincts[120]. Dans la même lignée, Bartholomeus Spranger lui dédie également un tableau intitulé Le triomphe de la sagesse ou Minerve victorieuse de l'ignorance[116].

XVIIe et XVIIIe siècles

Au XVIIe siècle, le peintre flamand Pierre Rubens s'empare du personnage d'Athéna dans une série de peintures consacrée à Marie de Médicis. Dans celle-ci, Rubens présente Athéna comme le mécène et mentor de la reine de France. La peinture finale de la série va même encore plus loin en faisant de Marie de Médicis l'incarnation mortelle de la déesse elle-même[121].

Le peintre flamand est également l'auteur de plusieurs tableaux représentant Le Jugement de Paris. Cette scène représente le moment où le prince troyen Paris offre la pomme d'or à Aphrodite, au détriment d'Athéna et d'Héra. Rubens est l'auteur d'au moins six versions de ce même tableau. Dans sa dernière version, datée de 1639, le peintre représente les trois déesses, toutes dénudées. Athéna se trouve à gauche, identifiée par ses armes qu'elle a déposées à terre[122]. Elle semble réaliser une sorte de révérence accompagné d'un pas de danse afin de convaincre Paris de la choisir, mais sans succès. Le peintre a choisi, ici, de représenter la déesse sous les traits de sa propre femme, Hélène Fourment[123].

En 1630, le traité de paix mettant fin à la guerre anglo-espagnole est l'occasion pour Rubens d'utiliser Athéna comme symbole de son attachement à la paix. Dans l'Allégorie de la Paix et de la Guerre, la déesse est présente en arrière-plan. Elle repousse les assauts du dieu de la guerre, Mars, et protège la paix représentée sous les traits d'une jeune femme en train de presser son sein pour nourrir un enfant[124]. Quelques années auparavant, le peintre vénitien Jacopo Tintoret avait, lui aussi, réalisé une allégorie similaire dans son tableau Minerve repousse Mars loin de la Paix et de la Prospérité[125].

Au cours du XVIIIe siècle, les mythes de l'Illiade et de l'Odyssée font l'objet de plusieurs tableaux, dont certains mettent en avant le rôle joué par Athéna. C'est le cas notamment du tableau La dispute d'Achille et d'Agamemnon de Johann Heinrich Tischbein. Dans celui-ci, le peintre représente le moment où Achille s'apprête à dégainer son épée pour tuer le roi. Descendant de l'Olympe, Athéna murmure à l'oreille du héros des mots apaisants qui range alors son arme[126].

En 1771, le peintre français Jacques-Louis David réalise le Combat de Mars contre Minerve, une toile elle aussi inspirée de l'Illiade et qui obtient le second prix lors du concours du Prix de Rome lors de la même année[127].

Personnage central de l'Odyssée durant laquelle elle assiste le héros Ulysse, la déesse fait également l'objet de deux tableaux du peintre italien Giuseppe Bottani qui illustrent son soutien au héros dans l'œuvre d'Homère : Athéna révélant Ithaque à Ulysse et Athéna transforme Ulysse en vieillard lors de son retour à Ithaque[128].

Dans la lignée des artistes de la Renaissance, certains peintres perpétuent par ailleurs l'image d'Athéna comme l'allégorie de la Vertu, par opposition à la déesse Aphrodite, symbole de la tentation. Ce constat est particulièrement frappant dans le tableau Hercule à la croisée des chemins entre le Vice et la Vertu de l'italien Pompeo Batoni. Dans celui-ci, le héros Hercule est assis entre les deux déesses. Assise à côté de lui, Aphrodite lui propose un chemin à priori facile mais parsemé de pièges. De l'autre se trouve Athéna, debout et reconnaissable à son casque d'or. Elle lui montre un chemin plus difficile mais qui le mènera jusqu'à l'Acropole[129].

De la sécession viennoise à l'époque contemporaine

À la fin du XIXe siècle, un groupe d'artistes organise un mouvement de contestation envers l'art académique officiel classique, appelé la Sécession viennoise[132]. Athéna devient alors un des sujets privilégiés par ces artistes pour représenter leur mouvement.

En 1898, Gustav Klimt lui dédie ainsi un tableau intitulé Pallas Athéna. La déesse y est dessinée en gros plan et occupe l'ensemble de l'espace de la toile[133].

La même année, Franz von Stuck brosse également le portrait d'Athéna dans un tableau du même nom. Dans ce dernier, le peintre demande à son épouse de lui servir de modèle afin de dessiner les traits physiques de la déesse[134].

Athéna est une des 1 038 femmes représentées dans l'œuvre contemporaine de Judy Chicago, The Dinner Party, aujourd'hui exposée au Brooklyn Muséum. Cette œuvre se présente sous la forme d'une table triangulaire de 39 convives (treize par côté), chaque convive étant une femme, figure historique ou mythique. Les noms des 999 autres femmes figurent sur le socle de l'œuvre. Le nom d'Athéna figure sur le socle, elle y est associée à la déesse serpent, cinquième convive de l'aile I de la table[135].

Sculpture

Statue de Pallas Athéna devant le bâtiment du Parlement autrichien. Tout au long de l'histoire occidentale, Athéna fut utilisée comme un symbole de liberté et de démocratie.[136].

En 1774, le sculpteur allemand Jean-Pierre-Antoine Tassaert réalise un buste de l'impératrice russe Catherine II, intitulé Catherine la Grande en Minerve. Ce dernier est une allusion au surnom de l'impératrice, également appelée « la Minerve des arts[137] », en référence à son image de souveraine éclairée[116].

Pendant la Révolution française, les statues de dieux païens sont démolies dans toute la France, à l'exception de celles d'Athéna[121]. Durant cette période, Athéna devient en effet la personnification de la liberté et de la république. Une statue de la déesse se tenait d'ailleurs au centre de la place de la Révolution à Paris[121][source insuffisante].

Pendant plus d'un siècle, une réplique à grande échelle du Parthénon se tenait également à Nashville dans le Tennessee[138]. En 1990, les conservateurs ajoutent une réplique dorée de 12,5 m de haut de la statue d'Athéna Parthénos de Phidias, construite en béton et en fibre de verre[138].

Aujourd'hui, une statue d'Athéna se dresse devant le bâtiment du Parlement autrichien à Vienne[139]. La déesse étant associée à la liberté et à la démocratie, ses représentations ont influencé celles d'autres symboles de la liberté en Occident, comme la statue de la Liberté et celles de Britannia[139].

Littérature

Avec l'essor du christianisme durant les premiers siècles de notre ère, les divinités grecques et romaines sont peu à peu oubliées, voire dénigrées par les auteurs. Les premiers écrivains chrétiens, comme Clément d'Alexandrie et Firmicus, décrivent ainsi Athéna comme une déesse « impudique et immorale »[140]. Pour eux, elle représente tout ce qui est détestable dans le paganisme[140].

L'image d'Athéna évolue cependant au Moyen Âge. Certaines maisons nobles utilisent son image pour décorer leurs emblèmes familiaux[141]. Durant cette période, de nombreux attributs d'Athéna sont par ailleurs donnés à la Vierge Marie. Au IVe siècle, plusieurs représentations de la Vierge Marie la montrent portant le Gorgoneion (le masque de Méduse qu'Athéna portait sur son égide)[140]. Certains auteurs font d'ailleurs de la Vierge Marie une vierge guerrière, à l'image d'Athéna[140]. On dit que lorsque Constantinople fut assiégée par les Avars en 626, la Vierge Marie serait apparue sur les murs de la ville, tenant une lance et encourageant le peuple à se battre[142] : l'hymne acathiste est depuis lors chantée en son honneur.

Au cours des XVIe et XVIIe siècles, la déesse est couramment utilisée comme symbole pour désigner certaines femmes dirigeantes[143]. Dans son livre A Revelation of the True Minerva, publié en 1582, Thomas Blennerhassett décrit la reine d'Angleterre Élisabeth Ire comme la « nouvelle Minerve » et « la plus grande déesse du monde sur terre »[143].

À la même époque, Athéna apparaît dans Les Aventures de Télémaque, un roman publié en 1699 et rédigé par l'abbé Fénelon. Athéna étant un symbole de l'opposition à la tyrannie, Fénelon voit en celle-ci la figure parfaite pour critiquer la politique de Louis XIV. Dans le roman, la déesse met ainsi en garde Télémaque contre ce qui est néfaste pour le gouvernement des peuples : « la première est une autorité injuste et trop violente dans les rois ; la seconde est le luxe qui corrompt les mœurs ». Athéna devient ainsi la porte-parole des idées humanistes qui se développeront plus tard durant le siècle des Lumières[144].

Plus récemment, Athéna est apparue fréquemment dans les romans de fantasy inspirés de la mythologie grecque. Dans les années 2000, la déesse a notamment été mise en lumière dans la suite romanesque Percy Jackson de Rick Riordan, qui imagine les aventures d'adolescents confrontés à une guerre entre les dieux grecs et les Titans dans les États-Unis contemporains[145].

Bande dessinée

Athéna apparaît tout d'abord dans des mangas.
Dans la série Saint Seiya de Masami Kurumada, publiée en français sous le titre Les Chevaliers du Zodiaque en 1986, Athéna apparaît sous les traits d'une jeune femme nommée Saori Kido. Celle-ci occupe un rôle très important parmi les principaux personnages de l'intrigue. En effet, les chevaliers liés aux différentes constellations ont été créés dans l'Antiquité pour la servir et la protéger, et c'est elle qui les dirige[146].

La déesse fait également partie des nombreux dieux cités dans la série de bande dessinée Astérix, en particulier dans le numéro Astérix aux Jeux Olympiques. Dans celui-ci, Astérix et Obélix se rendent en Grèce afin de participer aux célèbres Jeux olympiques. Après avoir pris leurs quartiers à Athènes, les gaulois visitent le temple d'Athéna Nikè. La célèbre statue en or d'Athéna suscite l'admiration d'Astérix[147].

Athéna apparaît dans la série La Sagesse des Mythes scénarisée par Clotilde Bruneau et publié depuis 2016, qui consiste en adaptations de mythes grecs en bandes dessinées[148],[149].

Cinéma

Isabella Rossellini incarne la déesse Athéna dans la mini-série L'Odyssée en 1997.

Dans les années 1950-1960, la mythologie grecque suscite l'intérêt des cinéastes qui y consacrent plusieurs films. Néanmoins, le personnage d'Athéna n'y apparaît pas encore. Son rôle est remplacé par celui d'autres dieux.
En 1963, le péplum américain Jason et les Argonautes de Don Chaffey adapte ainsi librement le mythe des Argonautes. Alors que dans l'œuvre d'Apollonios de Rhodes, Jason et ses compagnons peuvent prévoir l'avenir grâce à une poutre construite par Athéna, dans le film ceux-ci sont guidés par une figure de proue animée par laquelle leur parle la déesse Héra[145].

Il faut attendre 1981 et la sortie du film Le Choc des Titans de Desmond Davis pour voir Athéna occuper un rôle notable. Dans celui-ci, Zeus ordonne à sa fille de donner sa chouette préférée au héros Persée afin de l'assister dans sa quête pour sauver la belle Andromède. La déesse, interprétée par l'actrice écossaise Susan Fleetwood, refuse. Souhaitant cependant aider Persée, elle demande à Héphaïstos de construire une chouette mécanique, nommée Bubo, qu'elle confie au héros et qui l'aidera dans les moments difficiles[145].

En 1997, le réalisateur Andreï Konchalovsky accorde une place centrale à la déesse dans la mini-série L'Odyssée, inspirée de l'œuvre écrite par Homère. L'actrice italienne Isabella Rossellini y incarne une déesse bienveillante. Dotée de pouvoirs surnaturels, elle protège Ulysse durant ses aventures et inspire courage à ses proches[145].

En 2010, Izabella Miko joue la déesse dans le remake du Choc des Titans réalisé par Louis Leterrier ; Athéna n'y tient qu'un rôle de figurante. La même année, la déesse apparait dans Percy Jackson : Le Voleur de foudre, adaptation du premier volet de la série Percy Jackson écrite par Rick Riordan. Le rôle est alors confié à l'actrice Melina Kanakaredes[150].

En 2011, le péplum Les Immortels de Tarsem Singh, qui s'inspire des mythes de la Titanomachie et de Thésée, donne un rôle secondaire notable à Athéna aux côtés du héros. La déesse y est incarnée par l'actrice Isabel Lucas[151].

La déesse apparaît enfin dans le film d'animation japonais Les Chevaliers du Zodiaque : La Légende du Sanctuaire sorti en 2014. Transportée dans l'époque moderne, la déesse s'est réincarnée sous les traits d'une jeune japonaise nommée Saori Kido qui a le pouvoir de guérir ceux qu'elle touche[145].

Télévision

La série documentaire « Les Grands Mythes » diffusée en 2016, la chaîne Arte lui consacre un épisode intitulé « Athéna, la sagesse armée »[152].

Musique

Camille Saint-Saëns : Pallas Athéné, cantate pour soprano et orchestre, op. 98

Autres évocations

Notes et références

Notes

Références

  1. Barastégui 2017, Illustrations, p. 140-141.
  2. Souli 2005, II, p. 29.
  3. Barastégui 2017, I, p. 37-40.
  4. Platon, Les Lois [détail des éditions] [lire en ligne], Livre X, 920 d-e.
  5. « Athéna | Philo-lettres » (consulté le ).
  6. a b c d e f g h et i Parker 2012.
  7. a et b Burkert 2011, p. 197.
  8. a b et c Graf 1996, col. 161.
  9. a et b Hard 2004, p. 180.
  10. a et b Larson 2007, p. 41.
  11. a et b Deacy 2008, p. 95.
  12. Burkert 2011, p. 197-198.
  13. Gantz 2004, p. 154-155.
  14. (de) Robert Parker, « Pallas », dans Hubert Cancik et Helmuth Schneider (dir.), Der Neue Pauly, Altertum, vol. 9 : Or-Poi, Stuttgart, J. B. Metzler, , col. 198
  15. a et b Gantz 2004, p. 155.
  16. a et b Deacy 2011, col. 2.
  17. a et b Gantz 2004, p. 157.
  18. Detienne et Vernant 2018, p. 248-249.
  19. Detienne et Vernant 2018, p. 243.
  20. Brulé 2021, p. 326.
  21. Brulé 2021.
  22. Deacy 2008, p. 7-8.
  23. a b c d e f et g Deacy 2011, col. 1.
  24. a b c et d Burkert 2011, p. 198.
  25. Gantz 2004, p. 155-156.
  26. a b et c Burkert 2011, p. 199.
  27. Gantz 2004, p. 156.
  28. (en) Stefan Hiller, « Mycenaean Religion and Cult », dans Yves Duhoux et Anna Morpurgo Davies (dir), A Companion to Linear B, Mycenaen Greek Texts and their World, Volume 2, Louvain, Peeters, , p. 183.
  29. LIMC 1984, p. 1016.
  30. Detienne et Vernant 2018, p. 239-240.
  31. Deacy 2008, p. 33-34.
  32. Deacy 2008, p. 38-39.
  33. Deacy 2008, p. 34-37.
  34. Deacy 2008, p. 41-43.
  35. (en) N.J. Allen, « Athena and Durgā: Warrior Goddesses in Greek and Sanskrit Epic », dans Deacy et Villing 2001, p. 367-382.
  36. Bernard Sergent, Athéna et la grande déesse indienne, Paris, Les Belles Lettres,
  37. a et b Deacy 2011, col. 2-3.
  38. Lévêque et Séchan 1990, p. 327.
  39. Brulé 2021, p. 325-327.
  40. Graf 1996, col. 161-162.
  41. a et b Deacy 2011, col. 3.
  42. a et b Lévêque et Séchan 1990, p. 330.
  43. Brulé 2021, p. 327-329.
  44. Stéphanie Paul, « « Pallas étend ses mains sur notre cité ». Réflexion sur le paysage épiclétique autour de l’Athéna « poliade » », dans Pallas 100 2016, § 14-20.
  45. a b c d e f et g Graf 1996, col. 162.
  46. Paillard 2024, p. 152-153.
  47. Lévêque et Séchan 1990, p. 330-331.
  48. Larson 2007, p. 48.
  49. Paillard 2024, p. 155.
  50. Audrey Vasselin 2017, p. 19 et suiv.
  51. Brulé 2021, p. 333-335.
  52. Paillard 2024, p. 148-151.
  53. Paillard 2024, p. 149-150.
  54. Extrait de la traduction de Leconte de Lisle, 1868.
  55. a et b Graf 1999, p. 117.
  56. a et b Burkert 2011, p. 200.
  57. a b c et d Deacy 2011, col. 4.
  58. Parker 2005, p. 390-391.
  59. a et b Graf 1996, col.162.
  60. Paillard 2024, p. 154.
  61. Paillard 2024, p. 154-155.
  62. Brulé 2021, p. 358.
  63. a b et c Stéphanie Paul, « « Pallas étend ses mains sur notre cité ». Réflexion sur le paysage épiclétique autour de l’Athéna « poliade » », dans Pallas 100 2016, § 9-13.
  64. Larson 2007, p. 55.
  65. Deacy 2011, col.5.
  66. a b c d et e Lévêque et Séchan 1990, p. 334.
  67. a b c et d Graf 1996, col. 163.
  68. a et b Brulé 2021, p. 348.
  69. a b et c Graf 1996, col. 164.
  70. Detienne et Vernant 2018, p. 240-241.
  71. Barastégui 2017, II, p. 83.
  72. Lévêque et Séchan 1990, p. 334-335.
  73. a et b Deacy 2011, col. 4-5.
  74. Parker 2005, p. 409.
  75. Detienne et Vernant 2018, p. 280-280.
  76. Detienne et Vernant 2018, p. 346-348.
  77. Lévêque et Séchan 1990, p. 335-336.
  78. Gantz 2004, p. 159-160.
  79. Hard 2004, p. 183.
  80. H. van Kasteel, Questions homériques, Physique et Métaphysique chez Homère, Grez-Doiceau, Beya, , LXXXVIII + 1198 (ISBN 978-2-9600575-6-0 et 2-9600575-6-2), passim..
  81. Lévêque et Séchan 1990, p. 336.
  82. F. Buffière, dans : Héraclide (trad. du grec ancien), Allégories d'Homère, Paris, Les Belles Lettres, , 138 p. (ISBN 2-251-00133-6), p. 93.
  83. Detienne et Vernant 2018.
  84. Graf 1996, col. 164-165.
  85. Burkert 2011, p. 201.
  86. Detienne et Vernant 2018, p. 243-244.
  87. Brulé 2021, p. 359.
  88. Detienne et Vernant 2018, p. 253-348.
  89. Larson 2007, p. 55 et 66.
  90. « A long tradition of scholarship allows the goddess to have a finger in every pie. » : Parker 2005, p. 418.
  91. Lévêque et Séchan 1990, p. 332-333.
  92. Parker 2005, p. 418.
  93. Detienne et Vernant 2018, p. 240-242.
  94. Parker 2005, p. 410.
  95. Detienne et Vernant 2018, p. 347-348.
  96. Detienne et Vernant 2018, p. 286-287.
  97. Parker 2005, p. 413.
  98. Deacy 2008, p. 132-134.
  99. a et b Lévêque et Séchan 1990, p. 331.
  100. Parker 2005, p. 432.
  101. Deacy 2008, p. 133-134.
  102. Brulé 2021, p. 360.
  103. Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne], 886-900.
  104. Eschyle, Euménides [détail des éditions] [lire en ligne], 293.
  105. Virgile, Énéide [détail des éditions] [lire en ligne], 170.
  106. Eschyle, Euménides [détail des éditions] [lire en ligne], 736, traduction de Victor-Henri Debidour, Éditions de Fallois, 1999.
  107. Premières mentions dans les Catastérismes du pseudo-Ératosthène (13), qui cite Euripide dans une pièce perdue ; ensuite Bibliothèque (III, 14, 6) et Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne], CLXVI, 3-4.
  108. « Enfant de la terre du blé » : Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne], II, 548, trad. Philippe Jaccottet.
  109. a b et c G. Camps, « Athéna », Encyclopédie berbère,‎ (lire en ligne)
  110. « Le combat de Minerve et de Mars », sur Palais des Beaux-Arts de Lille,
  111. (en) Pierre Rosenberg, Fragonard, New York, Harry N. Abrams, (lire en ligne), p. 314
  112. Angelo Brelich, « Deux Aspects religieux de la Rome archaïque », L'Antiquité Classique, vol. 20, no 2,‎ , p. 335–342 (lire en ligne, consulté le )
  113. Deacy&Villing 2001.
  114. « Moyen Age – la littérature latine savante », sur Encylopédie Universalis (consulté le )
  115. André Bernand, « Les Grecs devant leurs dieux dans l'Antiquité », sur Clio.fr (consulté le )
  116. a b et c Aghio & Barbillon 1996, p. 194.
  117. Joseph Manca (trad. de l'anglais), Andrea Mantegna et la Renaissance italienne, New York/Paris, Parkstone, , 207 p. (ISBN 978-1-85995-013-5, lire en ligne), p. 173.
  118. Barastégui 2017, IV, p. 177-178.
  119. (en) « Religion Rescued by the Empire », Site du Musée Du Prado (Madrid) (consulté le ).
  120. Barastégui 2017, IV, p. 176.
  121. a b et c Deacy 2008, p. 148.
  122. Barastégui 2017, I, p. 28-29.
  123. François Blondel, Et les peintres ont croisé les dieux, VisiMuZ Éditions, (lire en ligne).
  124. (en) « Minerva protects Pax from Mars (Peace and War) », sur The National Gallery, (consulté le ).
  125. Echols 2018, p. 137.
  126. Barastégui 2017, III, p. 117.
  127. Schnapper 1980, p. 22-23.
  128. « Éternels héros de la mythologie », Histoire, la revue pour curieux et passionnés,‎ , p. 113.
  129. Barastégui 2017, IV, p. 177.
  130. Deacy 2008.
  131. Éternels héros de la mythologie, dans l'Histoire la revue pour curieux et passionnés, éditions Glénat, Prisma-avril-mai, 2019, reproduction photographique p. 113.
  132. Gabriel Racle, « Pour tout savoir sur la Sécession viennoise », sur L’Express (Canada), (consulté le ).
  133. Barastégui 2017, I, p. 26.
  134. Barastégui 2017, Avant-propos, p. 5-6.
  135. Musée de Brooklyn - Athéna.
  136. Deacy 2008, p. 145–149.
  137. Véronique Laroche-Signorile, « Cinq choses à savoir sur Catherine II », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  138. a et b Garland 2008, p. 330.
  139. a et b Deacy 2008, p. 149.
  140. a b c et d Deacy 2008, p. 141–144.
  141. Deacy 2008, p. 146–148.
  142. Deacy 2008, p. 144–145.
  143. a et b Deacy 2008, p. 147-148.
  144. Barastégui 2017, IV, p. 178-180.
  145. a b c d et e Barastégui 2017, IV, p. 191-200.
  146. (en) Masami Kurumada, Saint Seiya, Volume 1, Shueisha, (ISBN 4-08-851754-7)
  147. René Goscinny et Albert Uderzo, Astérix aux Jeux olympiques, Paris, Dargaud, , p. 25.
  148. Antoine Duplan, « Luc Ferry: La mythologie grecque est le modèle d’une spiritualité laïque », LeTemps.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  149. Bertrand Guyard, « Luc Ferry, la sagesse des mythes en BD », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  150. « Percy Jackson: Le voleur de foudre (2010) - Full Cast & Crew », sur www.imdb.fr (consulté le )
  151. « Les immortels (2011) - Full Cast & Crew », sur www.imdb.fr (consulté le )
  152. « Les grands mythes Saison 1 - Épisode 5 : Athéna - La sagesse armée », sur LeFigaro.fr (consulté le )

Bibliographie

Sources primaires

Sources secondaires

Religion et mythologie grecques

  • Pierre Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, Presses universitaires de France, , 15e éd. (1re éd. 1951)
  • (en) Robin Hard, The Routledge Handbook of Greek Mythology : Based on H.J. Rose's "Handbook of Greek Mythology", Psychology Press (en),
  • Timothy Gantz, Mythes de la Grèce archaïque, Belin, (ISBN 978-2-7011-3067-5).
  • Irène Aghion, Claire Barbillon et François Lissarrague, Héros et dieux de l'Antiquité : Guide iconographique, Paris, Flammarion, , 317 p. (ISBN 978-2-08-013580-3).
  • Sofia Souli, Mythologie grecque, Michalis Toubis, (ISBN 978-960-540-112-2).
  • Pierre Lévêque et Louis Séchan, Les grandes divinités de la Grèce, Paris, Armand Collin, (1re éd. 1966)
  • (en) Jennifer Larson, Ancient Greek Cults : A Guide, New York, Routledge, .
  • Walter Burkert (trad. Pierre Bonnechere), La Religion grecque à l'époque archaïque et classique, Paris, Picard, (1re éd. 1977).
  • (en) Robert Parker, Polytheism and Society at Athens, Oxford, Oxford University Press,

Athéna : articles synthétiques

  • (de) Fritz Graf et Anne Ley, « Athena », dans Hubert Cancik et Helmuth Schneider (dir.), Der Neue Pauly, Altertum, vol. 2 : Arc-Ci, Stuttgart, J. B. Metzler, , col. 160-167
  • (en) Fritz Graf, « Athena Ἀθήνη », dans Karel van der Toorn, Bob Becking et Pieter W. van der Horst (dir.), Dictionary of Deities and Demons in the Bible, Leyde, Boston et Cologne, Brill,‎ , p. 116-119
  • (de) Christoph Schmälzle, « Athena », dans Maria Moog-Grünewald (dir.), Mythenrezeption: Die antike Mythologie in Literatur, Musik und Kunst von den Anfängen bis zur Gegenwart, Stuttgart, J. B. Metzler, coll. « Der Neue Pauly. Supplemente » (no 5), , p. 172-179
  • (en) Susan Deacy, « Athena », dans Encyclopedia of the Bible and its Reception, vol. 1 : Athena – Birkat ha–Minim, Berlin, De Gruyter, , col. 1-6
  • (en) Robert Parker, « Athena », dans Simon Hornblower, Antony Spawforth et Esther Eidinow (dir.), The Oxford Classical Dictionary, Oxford, Oxford University Press, , 4e éd., p. 194.

Athéna : études spécialisées

  • Marcel Detienne et Jean-Pierre Vernant, Les ruses de l'intelligence : La mètis des Grecs, Paris, Flammarion, coll. « Champs », (1re éd. 1974)
  • Pierre Demargne et Hélène Cassimatis, « Athena », dans Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae (LIMC), vol. II, Zürich et Munich, Artemis, , p. 955-1044 (t. 1) et 702-765 (t. 2)
  • Pauline Schmitt-Pantel, « Athéna Apatouria et la ceinture. Les aspects féminins des Apatouries à Athènes », Annales ESC, vol. 32, no 6,‎ , p. 1059-1073 (lire en ligne).
  • (en) Susan Deacy et Alexandra Villing (dir.), Athena in the Classical World, Leyde, Brill, .
  • (en) Susan Deacy, Athena, New-York, Routledge, , 175 p. (ISBN 978-0-415-30066-7 et 0-415-30066-5).
  • Corinne Barastégui, Athéna, Paris/86-Ligugé, Ellipses, , 274 p. (ISBN 978-2-340-02187-7).
  • Audrey Vasselin, « Le genre d’Athéna dans les tragédies athéniennes », Genre & Histoire, no 20,‎ (lire en ligne)
  • (en) William F. Hansen, Athena (also Athenê and Athenaia) (Roman Minerva). Classical Mythology : A Guide to the Mythical World of the Greeks and Romans, Oxford, Angleterre, Oxford University Press, (lire en ligne).
  • Corinne Bonnet et Pierre Brulé (dir.), Cent chouettes pour Athéna : Pallas, Revue d'études antiques, vol. 100, Toulouse, Presses universitaires du Midi, (lire en ligne)
  • Pierre Brulé, « Athéna-Artémis : Tentatives d'esquisses de deux sœurs par leurs épiclèses mêmes », dans Corinne Bonnet (dir.), Noms de dieux : Portraits de divinités antiques, Toulouse, Anacharsis, , p. 315-361
  • Anastasia Paillard, « Les Athéna en guerre. Noms, espaces et pratiques rituelles », Inflexions, vol. 55, no 1,‎ , p. 147-155 (lire en ligne)

Autres

Sources radiophoniques

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

Liens externes