Bernard Jouanneau

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Bernard Jouanneau
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 76 ans)
CréteilVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Bernard Roger Gérard JouanneauVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
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Bernard Jouanneau est un avocat français, né le à Tours et mort à Créteil le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Avocat au barreau de Paris, Bernard Jouanneau est le collaborateur puis l'ami et enfin l'avocat de Robert Badinter, grâce à qui il fut nommé au conseil juridique de la LICRA en 1970. Il s'éloignera de la celle-ci lors de la première « affaire Siné », en 1983, et démissionne dix ans plus tard de ses responsabilités à la LICRA lors de « l'affaire L'Oréal ».

En 1973, il a défendu l'écrivain Bernard Noël, condamné à quatre mille francs d'amende pour outrage aux bonne mœurs. Le jugement met directement en cause l'avocat :

« Bernard Noël a fait plaider, non sans outrecuidance, qu'il n'était pas possible qu'ayant lu le Château de Cène, "le tribunal [...] ne ressente pas [...] l'offense (pour ne pas dire l'outrage) [...] qui est faite au bon sens, à la liberté et, enfin, à votre justice elle-même par les poursuites" (sic) [...], qui a même, par l'intermédiaire de son conseiller, Me Jouanneau, invité les magistrats de ce tribunal à ne pas "se conduire en chiens policiers " (re-sic), c'est-à-dire, selon lui, à ne pas lire le livre pour n'y découvrir et n'en retenir que les passages licencieux[1]." »

En 2007, il a été l'un des avocats de la défense dans le procès intenté par Robert Faurisson à Robert Badinter et Arte. Michel Rasle, avocat de la chaîne de télévision, a plaidé la conformité entre les propos tenus par Robert Badinter et le jugement de 1981 auquel il se référait (condamnant Robert Faurisson), Bernard Jouanneau, avocat de Robert Badinter, a plaidé l'exception de vérité (c'est-à-dire la preuve parfaite et corrélative) et Henri Leclerc, avocat des deux personnes poursuivies, a plaidé la bonne foi (c'est-à-dire le sérieux des éléments d'information réunis, la prudence dans l'expression, l'absence d'animosité personnelle et la légitimité du but poursuivi). La relaxe a été prononcée au bénéfice de la bonne foi[2].

Il a été jusqu'à sa mort le président de l'association Mémoire 2000, qui « s'adresse aux jeunes scolaires pour les informer et les sensibiliser à toutes les formes d'atteintes aux droits de l'homme », et se dit favorable à la rédaction des lois mémorielles, notamment la loi Gayssot ou la proposition de loi Boyer qui prévoyait d'interdire la contestation des génocides reconnus par la loi[3], mais qui fut, elle, censurée par le Conseil constitutionnel[4]. Il s'est d'ailleurs beaucoup investi dans la défense de la cause arménienne en menant divers procès. L'un contre l'encyclopédie le Quid (gagné en première instance[5] mais perdu en appel[6]) et l'autre contre le Consul général de Turquie à Paris (perdu en première instance[7] et en appel, la partie civile étant condamnée aux dépens[8]). En 2014, il a aidé Valérie Boyer[9] à rédiger une proposition de loi[10] qui a échoué devant l'Assemblée nationale[11].

Il a également été l'avocat de Thierry Meyssan dans le procès en diffamation que celui-ci a engagé contre Le Monde, après que le quotidien eut publié une recension très critique du livre L'Effroyable Imposture. Thierry Meyssan a été débouté[12]. De même, Bernard Jouanneau a représenté Thierry Meyssan contre Paris Match, également pour diffamation, à la suite d'un compte-rendu très critique du même livre. Là encore, son client a été débouté — et même condamné aux dépens[13].

En 2004, Bernard Jouanneau a participé à la Commission d'enquête citoyenne, créée à l'initiative d'ONG, cherchant à établir la responsabilité présumée de la France dans le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994.

Il décède à Créteil le [14].

Affaires médiatisées[modifier | modifier le code]

Publication[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « “Le Château de cène est contraire aux bonnes mœurs” affirme le tribunal de Paris », Le Monde, 11 juillet 1973.
  2. Bernard Jouanneau (éd.), La Justice et l'histoire face au négationnisme, Paris, Fayard, 2008, pp. 165-233 et 257-274.
  3. Bernard Jouanneau, « Poursuivre les négationnistes », La Croix, 27 février 2012.
  4. Décision n° 2012-647 DC du 28 février 2012, Recueil des décisions du Conseil constitutionnel 2012, Paris, Dalloz/Conseil constitutionnel, 2013, p. 139.
  5. Le Quid condamné pour présentation contestable, nouvelobs.com, 8 juillet 2005
  6. « Le Quid relaxé de l'accusation de négationnisme », Les Échos, 8 mars 2007.
  7. Jugement du tribunal de grande instance de Paris, 17e chambre, 15 novembre 2004.
  8. Arrêt de la cour d'appel de Paris, 11e chambre, 8 novembre 2006.
  9. « Communiqué du Président de Mémoire 2000 », sur memoire2000.org (consulté le ).
  10. Valérie Boyer, « Valérie Boyer: Proposition de loi visant à réprimer la négation des génocides et des crimes contre l’humanité du XXe siècle », sur Valérie Boyer, (consulté le ).
  11. « Assemblée nationale ~ Première séance du jeudi 03 décembre 2015 », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  12. « JUSTICE : Thierry Meyssan a été débouté de sa plainte en diffamation contre le journal “Le Monde” », Le Monde, 8 février 2004.
  13. Arrêt, Cour d'appel de Versailles, 1re chambre, 1re section, 9 septembre 2004, R.G. n° 03/07101.]
  14. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970

Liens externes[modifier | modifier le code]