CMN Naval

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CMN Naval
logo de CMN Naval
illustration de CMN Naval
Un remorqueur ALCYON dans la rade de Brest, en 2005.

Création
Dates clés 2019 : Privinvest France devient CMN Naval
Fondateurs Iskandar Safa, Akram Safa
Forme juridique SA à conseil d'administration
Siège social 19 Avenue Franklin D. Roosevelt, Paris
Drapeau de la France France
Direction Pierre Balmer
Actionnaires Drapeau du Liban Drapeau de la France Famille Safa
Activité Construction de navires et de yachts
Société mère Privinvest Holding
Sociétés sœurs Groupe Valmonde
Filiales Constructions mécaniques de Normandie, German Naval Yards
Effectif 1 200 (2024)
SIREN 337 518 849
Site web www.cmnnaval.com

CMN Naval, anciennement Privinvest France, est une multinationale française spécialisée dans la construction navale et de yachts, appartenant à la famille Safa à travers sa holding Privinvest[1].

Le groupe a été fondé en 1986 par l'homme d'affaires franco-libanais Iskandar Safa, autour du chantier naval cherbourgeois des Constructions mécaniques de Normandie (CMN)[2]. En 2024, CMN Naval emploie 1 200 personnes en France, en Allemagne et au Royaume-Uni[3]. Le groupe est dirigé par Pierre Balmer[4].

Historique[modifier | modifier le code]

En 1986, l'homme d'affaires franco-libanais Iskandar Safa devient le président de Triacorp International – qui deviendra ensuite Privinvest France – dont le siège se trouve à Paris[5].

En 1992, Privinvest est retenu par le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) pour le rachat des Constructions mécaniques de Normandie (CMN) à Cherbourg, un chantier naval spécialisé dans le domaine militaire. Les frères Akram Safa et Iskandar Safa relancent l'activité en obtenant rapidement des contrats importants avec le Yémen et l'Indonésie, mais surtout avec Oman puis avec les Émirats arabes unis[6].

En 2016, Privinvest annonce une coentreprise avec Simportex pour la création d'un chantier naval en Angola[7]. En 2019, Privinvest France devient le groupe CMN Naval[8].

En mai 2020, les chantiers de constructions navales militaires de la German Naval Yards, détenue par CMN Naval, et de Lürssen, détenus par la famille Lürssen ont annoncé leur volonté de fusionner. Ce projet n'a finalement pas abouti[9].

Controverses[modifier | modifier le code]

En août 2019, la justice mozambicaine lance des poursuites contre Iskandar Safa et Privinvest, au centre d'un scandale financier d'un montant de deux milliards de dollars, et qui a mené à la cessation de paiement de l'État en 2016. Pour leur part, les États-Unis estiment qu'au moins 200 millions de dollars ont été dépensés en pots-de-vin[10]. Le principal accusé dans le cadre de l'enquête du département de Justice américain, Jean Boustani, ancien responsable des ventes à Privinvest, affirme avoir payé, entre autres versements, un million de dollars à l'actuel président du Mozambique, Filipe Nyusi, pour le financement de sa campagne électorale en 2014[11]. Il indique que ces versements étaient « connus et validés par Iskandar Safa »[12],[13]. Le procès se termine par l'acquittement de Jean Boustani début décembre 2019 ; aucune charge n'est retenue contre lui[14], les faits ne s'étant pas déroulés sur le territoire américain[15].

En février 2021, s'ouvre devant la Haute cour de justice britannique un second procès initié par le président du Mozambique contre les banques suisses ayant accepté le montage, et contre Privinvest qu'il accuse de corruption. Privinvest se défend publiquement en parlant de commissions conformes à la loi en vigueur au Mozambique et en réitérant que l'une de ces nombreuses commissions, qu'il détaille[15], a servi à financer la campagne présidentielle de Nyusi[16]. La Cour de Londres rejette les accusations, qui pour elle relèvent d'un tribunal arbitral[17],[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Privinvest » (consulté le )
  2. Annuaire des entreprises, « CMN Naval » (consulté le )
  3. (en-US) « CMN NAVAL | European Naval Defence Group - CMN, GNY, Isherwoods » (consulté le )
  4. « À Cherbourg, les CMN en deuil après la mort d'Iskandar Safa - France Bleu », (consulté le )
  5. « Triacorps International SA (Paris 8) Chiffre d'affaires, résultat, bilans sur société.com - 337518849 », sur societe.com (consulté le ).
  6. Jean-François Jacquier, « L'article du Point sur Iskandar Safa (Un PDG interdit de séjour) », sur L'Obs, (consulté le ) Note : La rédaction du Point a par la suite condamné les circonstances de la rédaction de cet article, soupçonné de complaisance. Voir sur lexpress.fr.
  7. « Privinvest va lancer un chantier naval civil et militaire en Angola en association avec un partenaire local », sur AgenceEcofin.com, .
  8. « Annonces commerciales detail — bodacc.fr » (consulté le )
  9. « Le milliardaire Iskandar Safa lance la restructuration navale allemande », sur Les Échos, (consulté le ).
  10. « Le Mozambique poursuit Iskandar Safa dans une affaire de pots-de-vin », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. Henintsoa Laingo, « Mozambique : accusations contre Filipe Nyusi dans l’affaire de la « dette cachée » », sur Afrik.com, (consulté le ).
  12. « Nouvelles révélations dans le procès de la dette cachée du Mozambique », Les Echos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. Olivier Mélennec, « Dette cachée du Mozambique : le principal accusé acquitté », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
  14. « Dette cachée du Mozambique : le principal accusé acquitté aux États-Unis – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
  15. a et b Hélène Constanty, « L’étau se resserre autour du patron milliardaire Iskandar Safa », sur Mediapart (consulté le ).
  16. Stéphane Gallois, « Lourdement endetté, le Mozambique accuse le groupe naval Privinvest de corruption », sur ouest-france.fr, .
  17. « Tribunal : la justice donne raison aux CMN dans le litige qui les opposaient au Mozambique », sur actu.fr (consulté le ).
  18. Erwan Seznec, « Dette «cachée» du Mozambique, l’incroyable retournement », sur causeur.fr (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]