Claude Servet

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Claude Servet
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Biographie
Naissance
Décès
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ChartresVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
David RetchiskyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
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A travaillé pour
Partis politiques
Membre de
Distinction

Claude Servet, né David Retchisky à Odessa (Russie) le et mort le à Chartres (Eure-et-Loir), est un responsable communiste et résistant français.

Biographie[modifier | modifier le code]

D'Odessa à Genève[modifier | modifier le code]

Fils d'un révolutionnaire russe qui émigre en Suisse en 1907 pour fuir « « la misère et les pogroms de juifs », David Retchisky fait ses études en langue française à Genève. Après une formation à l'école professionnelle, il est apprenti tailleur dans la boutique de son père avant de travailler dans des fabriques d'habillement. Il adhère au syndicat des ouvriers tailleurs et participe à une grève de cette corporation[1].

Militant communiste[modifier | modifier le code]

Membre du Parti communiste suisse en 1923, il fonde la « Jeunesse communiste » à Genève. Traqué par la police, il décide de rejoindre, sans papiers, la France en 1925. Sous le nom de Marcel Chavannes, il entre alors dans les jeunesses communistes dont il est secrétaire pour la région parisienne en 1926[2].

La police ayant découvert son identité, son parti l'envoie à l'école léniniste internationale de Moscou de 1927 à 1930. Il obtient alors la nationalité soviétique. Il rentre à Paris, et, à la demande d'Henri Barbé, devient membre du comité central du Parti communiste français (PCF). C'est à ce moment qu'il prend le pseudonyme de Claude Servet[1].

Chargé essentiellement de l'agitprop, il est mis en cause dans l'affaire Barbé-Célor en 1931, et finit par faire son auto-critique.

Rédacteur à l'Humanité en octobre 1932, il est arrêté le mois suivant sous la double inculpation de « provocation de militaires à la désobéissance dans un dessein de propagande anarchiste » ainsi que « faux et usage de faux », pour avoir présenté un faux livret militaire au nom de Davy[3]. Il est condamné à plusieurs mois de prison avant d'être expulsé vers l'Union soviétique. Il est alors employé de l'Internationale communiste.

En 1937, il retourne en France, où est restée son épouse, et prend le pseudonyme de Marcel Fabre.

Rôle actif dans la Résistance[modifier | modifier le code]

Interné en septembre 1939 comme « suspect », il parvient à s'évader de la prison de Chartres au printemps 1940. A l'automne, il reprend son activité clandestine dans le 15e arrondissement de Paris. Responsable d’un secteur parisien des FTP, il participe à de nombreuses actions dont, entre autres, l’exécution d’un officier allemand à Épinay-sur-Seine[2].

En 1943, Claude Servet est chargé par le PCF et les FTP d'organiser les maquis dans l'Yonne[4] et la Côte-d'Or. Il est ensuite désigné pour prendre la direction de la région FTP bordelaise[2].

Mort pour la France[modifier | modifier le code]

Dans des circonstances non élucidées, il est atteint d'une balle dans l'abdomen et d'une autre dans la cage thoracique[5]. Il meurt à l’hôpital de Chartres le .

Reconnu militaire des Forces françaises de l'intérieur, David Retchisky (Claude Servet) est déclaré mort pour la France[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Notice biographique, René Lemarquis, Claude Pennetier, maitron.fr
  2. a b et c Albert Ouzoulias, Les bataillons de la jeunesse : les jeunes dans la Résistance, p.470
  3. Son arrestation est relatée de façon détaillée dans Le Figaro du  : « Arrestation d'un militant révolutionnaire », 3e colonne. La nouvelle est rapportée de façon analogue dans l'Express du Midi sous le titre : « Arrestation d'un militant communiste russe, rédacteur à l'Humanité », 2e page, 1re colonne.
  4. « Les femmes dans la résistance de l'Yonne », sur Association pour la recherche sur l'Occupation et la Résistance dans l'Yonne (consulté le ) : « Solange Savourat, 28 ans en 1944, organise un réseau de planques hébergeant divers responsables (David Retchisky (« Hauteroche »), André Chamfroy, Robert Loffroy…). ».
  5. Albert Ouzoulias indique : « Sa mort n'a jamais été expliquée ». Peut-être arrêté à Poitiers le , acheminé du train à l'hôpital, mais n'ayant pu être opéré, il meurt de ses blessures.
  6. Sa fiche sur le site de Mémoire des hommes

Bibliographie[modifier | modifier le code]