Cornelia Füeg

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Cornelia Füeg
Illustration.
Photo de 1989.
Fonctions
Conseillère nationale
Conseillère d'État soleuroise
Président présidente du collège en 1991
Département Travaux publics et justice
Travaux public et agriculture
Prédécesseur Walter Bürgi
Successeur Ruth Gisi (de)
Biographie
Date de naissance (82 ans)
Lieu de naissance Zurich
Nationalité suisse
Parti politique Parti radical-démocratique
Diplômée de Universités de Zurich et de Berlin
Profession Avocate et notaire
Agricultrice

Cornelia Füeg, née le à Zurich (originaire de Hauenstein-Ifenthal et Olten), est une personnalité politique suisse, membre du Parti radical-démocratique.

Elle est conseillère nationale de 1975 à 1983 et conseillère d'État du canton de Soleure de 1987 à 1997. Elle est la première femme soleuroise à siéger dans ces deux conseils.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et famille[modifier | modifier le code]

Cornelia Füeg naît le à Zurich. Son père se nomme Heinrich Hitz ; sa mère est née Maria Anna Wegmann[1].

Elle épouse en 1966 Kurt Füeg, ingénieur agronome et enseignant à l'école cantonale d'agriculture, avec qui elle a quatre enfants[1].

Études[modifier | modifier le code]

Elle suit ses premières années de scolarité à Stallikon, avant de la poursuivre à Horgen. Elle obtient sa maturité à l'école de jeunes filles de Zurich, puis étudie le droit aux universités de Zurich et de Berlin. Elle obtient sa licence en 1965, suivie du brevet soleurois d'avocat et de notaire en 1972[1].

Elle obtient plus tard, en 1983, un diplôme fédéral d'agriculteur à l'école cantonale d'agriculture du Wallierhof à Riedholz[1].

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Après ses études universitaires et son mariage en 1966, elle exploite avec son mari la ferme familiale de 28 hectares (élevage et céréales) à Wisen, dans le canton de Soleure[1],[2].

Elle exerce par ailleurs la profession d'avocat et de notaire à Soleure après l'obtention de son brevet en 1972. Elle fournit gratuitement des conseils juridiques pour le compte du Centre de liaison des associations féminines soleuroises[1].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Cornelia Füeg est élue secrétaire communale de Wisen le 7 février 1971, jour de l'adoption du suffrage féminin au niveau fédéral. Elle exerce cette charge, qu'elle est la première femme à revêtir dans le canton de Soleure, jusqu'en 1974[1].

Membre du Parti radical-démocratique (PRD) depuis 1971, elle est élue en 1973, avec cinq autres femmes, au Conseil cantonal de Soleure. Elle en démissionne en 1977[1].

Elle est la première Soleuroise élue au Conseil national[1], où elle siège pendant deux législatures, du au [3]. Elle y défend l'égalité entre hommes et femmes et préside la commission chargée de l'examen préalable de l'article constitutionnel sur l'égalité des sexes. De 1976 à 1983, elle préside le groupe de travail radical Femme et politique. Durant sa présidence, le groupe se penche notamment sur l'assurance maternité, l'avortement, la dépénalisation de la consommation de drogues, l'amélioration de l'assurance-vieillesse et survivants pour les femmes ou les technologies de procréation[1]. Elle décide de ne pas se présenter pour un troisième mandat à la chambre basse du parlement afin de se consacrer à ses quatre enfants et au domaine agricole de la famille[2]. Elle occupe par ailleurs le poste de président de la commune de Wisen à partir de 1982, après la non-élection de son mari pour deux petites voix[4].

À la suite de la démission du conseiller d'État soleurois Walter Bürgi, elle se porte candidate à sa succession au gouvernement le lors de l'assemblée des délégués cantonaux de son parti. S'étant vu préférer de peu, par 169 voix contre 143, le président cantonal du parti et conseiller national Willy Pfund (qui représentait la région de Dorneck-Thierstein alors qu'elle était soutenue par celle d'Olten-Gösgen), elle décide d'être candidate non officielle[5],[6]. Arrivée en tête du premier tour de la double élection complémentaire (le socialiste Gottfried Wyss s'était également retiré) le [7], elle est élue tacitement après le retrait de Willy Pfund[8], ce qui lui vaut des inimitiés et une opposition durable à l'intérieur de son parti[1].

Première femme au gouvernement du canton de Soleure et première élue radicale dans un gouvernement cantonal[8], elle y dirige à partir du le département des travaux publics et de l'agriculture[9], puis celui des travaux publics et de la justice[1]. Son élection contraint son mari à démissionner de son poste d'enseignant à l'école cantonale d'agriculture pour cause d'incompatibilité[10]. Elle préside le Conseil d'État en 1991[11] et démissionne en 1997 du gouvernement[1]. Elle dénonce à cette occasion les nouvelles mœurs politiques de son canton, estimant que « les griefs qu'on adresse au gouvernement à propos de la débâcle de la Banque cantonale de Soleure (de) sont empreints d'une telle hargne qu'il n'est plus possible de dialoguer aujourd'hui d'une manière sereine »[12],[13].

Positionnement politique[modifier | modifier le code]

Elle représente l'aile libérale américaine du Parti radical[14].

Autres activités[modifier | modifier le code]

Elle préside le Conseil de l'organisation du territoire (commission extraparlementaire de la Confédération) de 1997 à 2002 et siège au sein du conseil de fondation de Pro Senectute (de) de 2000 à 2002[1].

Elle est la première femme à exercer la charge d'ombudsman de l'Union des transports publics, de 2001 à 2011[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n et o Fabienne Amlinger (trad. Eric Godel), « Cornelia Füeg » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. a et b « Décidée », L'Hebdo,‎ , p. 10 (lire en ligne)
  3. « Biographie de Cornelia Füeg », sur le site de l'Assemblée fédérale suisse.
  4. (de) « Un maire pour Wiesen? », Journal du Jura,‎ , p. 24 (lire en ligne)
  5. (de) Agence télégraphique suisse, « Wilde Kanditatur von Cornelia Füeg », Neue Zürcher Zeitung, no 204,‎ , p. 22 (lire en ligne)
  6. (de) « Regierungsräte des Kantons Solothurn seit 1856 », sur kantonsgeschichte.so.ch, (consulté le )
  7. (de) Agence télégraphique suisse, « Cornelia Füeg hat es fast geschafft », Der Bund, no 244,‎ , p. 12 (lire en ligne)
  8. a et b (de) Katrin Holenstein, « Kantonale Regierungsersatzwahl Solothurn 1987 », sur Année politique suisse, (consulté le )
  9. (de) « Erste Solothurner Regierungsrätin im Amt », Berner Tagwacht,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  10. (de) Agence télégraphique suisse, « Kleine Rochade im Solothurner Regierungsrat », Neue Zürcher Zeitung, no 268,‎ , p. 22 (lire en ligne)
  11. Elsbeth Boss, « Kleine Schritte führen zum Ziel », Bieler Tagblatt,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  12. Anne-Marie Ley, « Cornelia Füeg jette l'éponge », Femmes suisses et le Mouvement féministe, vol. 84,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  13. (de) Schweiz aktuell - Rücktritt Cornelia Füeg - Play SRF () Consulté le .
  14. G. Pb, « Destin national aussi ? », Le Matin,‎ , p. 4 (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]