Désirée Artôt

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Désirée Artôt
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
BerlinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Jean-Désiré Artôt (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Mariano Padilla y Ramos (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Parentèle
Autres informations
Tessiture
Maîtres
Personne liée
Genre artistique

Marguerite, Joséphine, Désirée Montagney, dite Désirée Artôt (Paris, - Berlin, ) est une mezzo-soprano belge, fille du compositeur Jean-Désiré Montagney (de), dit Artôt.

Biographie[modifier | modifier le code]

D'une famille de musiciens belges (dont le vrai nom est Montagney), nièce du violoniste Joseph Artot, le hasard l'avait fait naître à Paris, le . Elle reçut sa première éducation musicale, dans sa famille, puis, pendant deux ans fut élève de Mme Pauline Viardot. Après s'être fait entendre dans divers concerts à Bruxelles, elle fut engagée à l'Opéra de Paris sur la recommandation de Meyerbeer, début 1858, dans le rôle de Fidès dans Le Prophète[1]. Sa belle voix de mezzo-soprano, puissante et corsée, ses accents passionnés, son talent déjà réel de cantatrice, la firent accueillir du public avec une incontestable faveur[2].

Après avoir abordé plusieurs rôles, elle quitta l'Opéra pour se consacrer à la carrière italienne, non sans avoir donné à Bordeaux, Lyon, Montpellier, Bruxelles, Anvers, Liège, Gand, des représentations qui excitèrent l'enthousiasme. Engagée à Berlin, où elle chanta tour à tour en italien et en allemand, elle y commença une série de véritables triomphes, qui se continuèrent ensuite dans ses grands voyages, d'abord dans toutes les grandes villes allemandes[3], puis à Pesth[4], Copenhague, Londres[5],[6], Varsovie, Saint-Pétersbourg, Moscou, etc. Selon Le Ménestrel, Artôt ne pouvait être engagée à moins de 100,000 francs[7].

Désirée Artôt s'est produite en Russie, en 1868. Elle a rencontré et est tombé amoureuse de Tchaïkovski. Elle eut une relation amoureuse vraisemblablement platonique avec lui[8],[note 1], projetant un mariage qui ne se réalisa jamais. Leurs sentiments semblent avoir été réciproques, et ils ont discuté de mariage, bien qu'ils n'aient jamais été officiellement fiancés. Néanmoins, il y aurait eu une sorte d'accord entre eux. Elle a dû continuer la tournée programmée et le quitter pour aller à Varsovie, mais ils avaient prévu de se réunir à nouveau dans sa propriété, près de Paris pendant l'été 1869. Elle rencontra le chanteur espagnol, Mariano Padilla, voué comme elle au chant italien[2]. Toutefois, sans aucun avertissement ni communication avec Tchaïkovski, comme les conventions sociales de l'époque l'auraient exigé, même si, auparavant elle avait déjà ridiculisé Tchaïkovski, Désirée Artôt s'est mariée avec Padilla y Ramos qui était de sept ans son cadet. Ils étaient membres de la même troupe d'opéra. Tchaïkovski lui-même était son cadet de cinq ans. Le mariage a eu lieu le 15 septembre 1869, selon les sources, à Sèvres[9],[10] ou Varsovie[11],[12],[13],[14]. Selon Le Ménestrel, elle l'épousa [note 2] en septembre 1869 à Ville-d'Avray, où ils avaient une maison sur le plateau des Closeaux. Ils eurent une fille, Lola Artôt de Padilla.

Après s'être retirée du théâtre, elle se livra à l'enseignement, et forma d'excellentes élèves[2], comme Sigrid Arnoldson ou Matilda Jungstedt.

Désirée Artôt de Padilla a succombé à une attaque d'appendicite, selon les uns, selon d'autres à une inflammation d'intestins à Berlin, survivant seulement de quelques mois à son mari, mort lui-même le 18 novembre 1906[2].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Tchaïkovski avait composé sa Romance pour piano pour elle.
  2. Ils se sont mariés en 1869, alors que Désirée Artôt était toujours fiancée, de manière informelle, à Piotr Ilitch Tchaïkovski, elle ne l'a pas informé qu'elle avait changé d'avis.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Semaine théâtrale », Le Ménestrel,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  2. a b c et d « Nécrologie », Le Ménestrel,‎ , p. 119 (lire en ligne)
  3. « Nouvelles diverses », Le Ménestrel,‎ , p. 14 (lire en ligne)
  4. « Nouvelles diverses », Le Ménestrel,‎ , p. 238 (lire en ligne)
  5. « Saison de Londres », Le Ménestrel,‎ , p. 197 (lire en ligne)
  6. « Nouvelles diverses », Le Ménestrel,‎ , p. 238 (lire en ligne)
  7. « Nouvelles diverses », Le Ménestrel,‎ , p. 347 (lire en ligne)
  8. Nina Berberova, Tchaïkovski, Actes Sud 1987, p. 74-80
  9. (en) Grove's Dictionary of Music and Musicians, 5th ed. (1954)
  10. (en) Rupert Hughes, The Love Affairs of Great Musicians, Vol. 2
  11. (en)Tchaikovsky Research
  12. Allentown Symphony Orchestra
  13. (en) John Warrack, Tchaikovsky
  14. (en)Alexander Poznansky, Tchaikovsky: The Quest for the Inner Man

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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