Discussion:Cyrénaïsme

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La doctrine cyrénaïque mérite un meilleur sort que ces quelques lignes.

Une petite remarque à propos de: "Ils vont jusqu'à dire que la fin de la vie est le plaisir et non pas le bonheur (alors que l'eudémonisme est une constante de la plupart des éthiques grecques chez Aristote ou les Epicuriens)".

Il est rétrospectivement tentant de vouloir créditer les cyrénaïques d'une grande originalité éthique, mais il n'est pas sûr qu'ils dérogent à l'eudémonisme hellénique, surtout si l'on songe à des morales radicalement distinctes de l'eudémonisme comme le formalisme kantien. Leur originalité se résume à abolir l'existence d'un bien ultime, non l'existence du bonheur comme tel. Chez les cyrénaïques on peut dire qu'il n'y a pas d'eschatologie du bonheur (un Bien qui serait le dernier terme d'une quête) mais il y a assurément une téléologie du bonheur (un Bien qui est visé comme finalité), résidât-elle dans une atomistique de plaisirs se succédant sans cesse. Il faut encore noter que l'hédonisme cyrénaïque, tout comme l'épicurisme, ne verse pas dans l'hybris, la démesure consistant à rechercher des plaisirs débridés. S'il cherche le mouvement, c'est un mouvement doux, comme une sorte de supplément d'âme apporté à l'ataraxie épicurienne. En ce sens il y a peut-être ici quelque chose de très intéressant dans l'histoire de l'éthique grecque, c'est qu'il ne s'agit plus, comme c'était le cas chez Platon, Aristote, les stoïciens, Epicure (et même peut-être en un sens chez les cyniques), de vivre "comme un dieu parmi les hommes", mais de faire son bonheur avec ce que l'on a en propre: la chair et ses plaisirs. On aimerait parler d'une "assomption de la finitude", mais plus simplement il y a dans l'éthique cyrénaïque une revalorisation de l'humain comme tel, qui devient sa propre fin et n'a plus le divin comme horizon. Malgré sa simplicité apparente, l'éthique cyrénaïque accomplit un renversement décisif en ce qu'elle fait césession avec les attitudes des philosophies antérieures vis-à-vis du plaisir, car celle-ci consistaient, plus ou moins subtilement, à élaborer des stratégies d'évitement du plaisir, en le spiritualisant (Platon, Aristote), en l'écartant au point de rechercher son contraire (stoïciens; dans une certaine mesure, les cyniques), en recherchant sa propre absence comme fin (l'éthique d'Epicure n'est ni hédoniste ni ni ascétique, mais proprement indifférente aux sollicitations des sens). Les cyrénaïques sont sans doute les premiers à faire valoir la positivité du plaisir et sa nécessité absolue, car l'existence du sage épicurien est pour le cyrénaïque une absence d'existence et non une vie divine. --82.228.220.83 (d) 5 août 2009 à 15:33 (CEST)Nonosoro[répondre]


Il est dit, dans l'article, que... "On ne peut ressentir le plaisir d'autrui et son plaisir personnel seul est un bien. C'est donc un hédonisme et un égoïsme".
D'abord, l'auteur/e des ces lignes n'apporte aucune source à cette affirmation (serait-ce une idée "personnelle" ?)

De plus, le fait qu'on "ne puisse ressentir le plaisir d'autrui" (ce qui n'est, déjà, pas démontré, le plaisir d'autrui pouvant fort bien participer à son propre plaisir...), n'implique pas que son plaisir personnel, seul, est un bien ---d'où l'auteur/e en conclut que c'est une sorte "d'égoïsme".
Or, de nombreux penseurs nous ont montré, en effet, que le "vrai" plaisir ne peut être obtenu... QUE lorsque d'autres ont obtenu également la liberté morale (ou mentale) de percevoir ce même plaisir philosophique.

Ceci est à rapprocher de la célèbre phrase de la philosophie libertaire : "Je ne puis être moi-même totalement libre, tant qu'il restera une seule personne privée de liberté"... Ce qui est, bien évidemment, le contraire absolu de "l'égoïsme".
--Mezkal 27 juin 2012 à 15:50 (CEST)

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