Discussion:USS Stark (FFG-31)

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Nature de l'avion agresseur[modifier le code]

De nombreuses sources (y compris officielles étatsuniennes[1],[2]) signalent que l'avion agresseur était un Mirage F1 porteur de deux Exocets. De plus nombreuses sources encore parlent d'un "avion irakien", sans préjuger de la marque et du modèle[3]. Enfin certaines (plus rares) signalent qu'il s'agissait d'un Falcon (20 ou autre appellation) équipé de radar et de pods[4],[5],[6],[7]. Cette contradiction appelle les commentaires suivants.

  • Rayon d'action. Le rapport officiel situe l'USS Stark aux coordonnées 26-47N/51-55E lors de l'attaque. L'avion agresseur, détecté dès son décollage par les forces aériennes américaines, part de l'aérodrome de Shaybah à 20:00. La distance à vol d'oiseau est de 300 nautiques, l'aller-retour représente de 600 à 1000 nautiques, selon le schéma de vol. Or le rayon d'action du Mirage F1 est de 230 (combat) à 600 (cruise) nautiques. Le rapport officiel ne signale pas de ravitaillement en vol, bien que cet avion soit surveillé par l'AWACS, et sa position signalée régulièrement. Le Stark a été touché à 21:09, soit plus d'une heure après le décollage de l'avion agresseur : si celui-ci avait été un Mirage F1, il serait tombé en panne de carburant à peu de distance du Stark ; ce n'est pas signalé par le rapport, et le pilote a survécu. Le Mirage F1 peut emporter des réservoirs supplémentaires, augmentant son rayon d'action de 50 %, ce qui n'est pas suffisant, et serait sans doute incompatible avec l'emport de deux Exocets.
Cet Exocet, porté ici par un Rafale, est fixé sous le fuselage, en un seul exemplaire.
  • Nombre d'Exocets. Le rapport officiel fait clairement état de deux Exocets atteignant le Stark (un seul explose), et d'un seul avion agresseur : celui-ci devait donc emporter deux Exocets. Or les Mirage F1 (type EQ5, livrés avant 1987) n'étaient équipés que d'un seul pod[8],[9],[10] ; il était donc exclu qu'ils puissent lancer deux exocets. Signalons qu'un Exocet Am39 pèse 660 kg, soit beaucoup plus qu'un missile air-air, qui lui peut être emporté en deux ou parfois quatre exemplaires : le Sidewinder pèse 91 kg. De plus, l'adressage de cibles multiples nécessite un radar embarqué qui en ait la capacité, ce qui n'était pas le cas des premiers radars de type Cyrano IV (Ramadan dans l'appellation export Irak). Les Super-Etendards, porteurs d'Exocets, rendus célèbres lors de la guerre des Malouines puis dans cette même guerre Iran-Irak, étaient, eux aussi, équipés d'un seul Exocet. La photo ci-contre montre le rapport de taille avec un Rafale, lui aussi équipé d'un seul Exocet placé sous le fuselage. Ce dessin[11] montre un Mirage F1 équipé d'un seul Exocet, sous le fuselage. La première source américaine gouvernementale citée (rapport d'enquête du Joint Chiefs of Staff[1]) souligne elle-même l'incompréhension des enquêteurs vis-à-vis d'un Mirage F1 emportant deux exocets (Page 12, §5.a : Capability of the F1 Mirage fighter to carry two Exocet cruise missiles), mais la réponse à cette question a été censurée.

Ces seuls deux éléments empêchent que l'avion agresseur soit un Mirage F1, et la seule alternative est le Falcon, dont on sait que l'Irak possédait au moins un exemplaire. Ce Falcon militaire n'est pas un avion prototype, mais bien un produit commercialisé par Dassault à partir de 1982, soit comme avion d'entraînement, soit comme avion d'intervention à long rayon d'action, vendu en particulier aux Garde-côtes américains sous l'appellation Falcon Guardian, ou encore HU-25 A Guardian[12]. Cette photo montre un tel avion équipé de missiles[13]. Une autre source donne au Falcon 20 G un rayon d'action de 1500 km[14], donc compatible avec l'attaque du Stark. D'autres sources appellent Falcon 20/200 cette version porteuse d'Exocets[15]. La famille 20/25/200 est assez semblable, comme le montre cette source[16], mais le 50 est triréacteur[17].

Signalons quelques éléments annexes.

  • La Navy britannique, impressionnée par l'incident, et qui pourtant était particulièrement bien renseignée sur les capacités de l'Exocet[18], a réalisé en 1990 des entraînements en vraie grandeur, en simulant l'attaque d'un de leurs navires par des Exocets tirés depuis un Falcon[19] : pourquoi avoir choisi cet avion ?
  • Le 3 juillet 1988, soit 6 semaines plus tard, l'USS Vincennes abat le Vol 655 Iran Air. La Navy américaine, suite au désastre du Stark, avait signalé que les règles d'engagement (RoE) seraient modifiées : on peut se demander si cet avion civil (qui était à portée d'Exocet du Vincennes quand il fut abattu) n'a pas été victime de cette modification.--Environnement2100 (d) 8 décembre 2009 à 17:41 (CET)[répondre]

Nature de l'avion agresseur (suite)[modifier le code]

Aujourd'hui (aout 2011) il n'est toujours pas possible d'affirmer avec certitude la nature de l'avion, cependant on peu toutefois trouver certains éléments qui corroborais la thèse qu'il s'agisse d'un Falcon 50 modifié (cette version de l'avion aurait un même surnom : Suze, Suzanne, Susanna, Susana suivant les sources) et d'autres éléments qui montre la fragilité de la thèse du Mirage F1.

  • D'abord plusieurs photos de piètre qualité[20],[21] montre clairement des officiers irakiens devant un Falcon 50, visiblement modifié au niveau du nez probablement pour accueillir le radar Cyrano IVM, supportant un pylône et son missile ressemblant fortement à ceux supportant habituellement les missiles Exocets, et au missile lui-même, sur le coté droit du fuselage. Cela suggère que Dassault Aviation (ou les irakiens eux-mêmes) aurait été capable d'ajouter un deuxième pylône pour soutenir un second missile. Une vue d'artiste[22] montre elle aussi un Falcon modifié, cette fois ci les pylônes sont eux placés au niveau des ailes, mais la modification du nez semble identique aux photos d'Irak. Plusieurs sites[23],[24] affirment (sans pour autant citer de sources) que la modification du Falcon a été effectué par Dassault Aviation, ce qui est finalement assez crédible aux vues des spécificités de l'hypothétique Gardian 2 étudié par Dassault à destination des US Coast Guards.
  • Ensuite l'auteur Tom Cooper affirme (dans cet article[25] malheureusement truffé d'inexactitudes et probablement orienté) qu'il s'agirait effectivement d'un Falcon (cette fois-ci encore avec les pylônes sous les ailes et non le fuselage) et que celui-ci à été également équipé d'un réservoir de carburant supplémentaire en cabine. Mais il affirme aussi que les Mirage F1EQ-5 sont capable de délivrer deux Exocets, et que le facteur limitant l'attaque du Stark par un Mirage serait la fatigue du pilote, ces deux derniers éléments sont peu crédibles.

Une seule source, dans un sujet[26] du forum ARC par la voix du membre "Andre" du site, soutient (sans autres sources ni preuves) que la version EQ6 du Mirage F1 (dont il est difficile de savoir si ils ont été effectivement livrés, et s'ils étaient opérationnels au moment de l'incident) peut emporter deux Exocets, alors que plus haut un autre membre du forum soulève le point que les ailes des Mirages F1 ne sont pas capable de soutenir un missile aussi lourd, sans même réaliser qu'une telle masse influerait considérablement l'autonomie du chasseur. Mais les propos d'Andre confirmerais les éléments américains[27] proposant que les irakiens possédaient 32 Mirages F1 transportant deux Exocets. Cette proposition semble ne pas tenir compte du fait que, suite à l’opération irakienne au Koweït et à l’embargo qui en résulta, les 24 derniers Mirages F1 (commandés par l'Irak en 1985[28] donc surement ceux aux standards EQ6) n'ont pas encore été livré à ce jour (aout 2011).

Tomworld10 (d) 12 août 2011 à 09:27 (CEST)[répondre]


Notes et références[modifier le code]

  1. a et b (en)Chairman, Joint Chiefs of Staff, USA, « Formal investigation into the circumstances surrounding the attack of the USS Stark (FFG 31) on 17 May 1987. », (consulté le )[PDF]
  2. « USS Stark » (consulté le )
  3. Ronald J. Brown, « With marine forces afloat in Desert Shield and Desert Storm » (consulté le )
  4. (es)« Helicópteros y aviones de ataque en la Aviación Naval de Chile. Parte II (Blog Faro Portales) », (consulté le )
  5. {{Article}} : paramètre « titre » manquant, Fana de l’aviation, vol. 470,‎ (lire en ligne)
  6. Patrick Pesnot, « Mai 1987, l'attaque du USS Stark en pleine guerre entre l'Iran et l'Irak (2) », (consulté le )
  7. « Mirage F1EQ- 5/6/7 », (consulté le )
  8. « Caracteristicas tecnicas del Cyrano IV », (consulté le )
  9. [PDF]« DASSAULT AVIATION Mirage F1 » (consulté le ), p. 5
  10. Dassault Aviation, « Dassault Mirage F1 », 1975-1990 (consulté le )
  11. « Mirage F1 EQ5 IrAF » (consulté le )
  12. « Dassault militaires Falcon Guardian », Dassault Aviation (consulté le )
  13. « Falcon 200 Exocet » (consulté le )
  14. « Dassault Falcon 20G (HU-25A Guardian) » (consulté le )
  15. « Dassault Falcon 20 / 200 » (consulté le )
  16. Pierre Pecastaingts, « Dassault Falcon 20 & 200 » (consulté le )
  17. « DASSAULT GARDIAN » (consulté le )
  18. William S. Hanable, « Case studies in the use of land-based aerial forces in maritime operations, 1939-1990 », (consulté le )
  19. (en) Eric Beech, « Countdown to combat », Flight International,‎ (lire en ligne)
  20. (es)« EL HANGAR DE TJ: LA LEYENDA DE SUSANA » (consulté le )
  21. « Entre Chirac et sarkozy, la haine... du partage des comission par Morice sur Agoravox " Aviseur international » (consulté le )
  22. « falcon10.jpg » (consulté le )
  23. « Entre Chirac et sarkozy, la haine... du partage des comission par Morice sur Agoravox " Aviseur international » (consulté le )
  24. « AviationsMilitaires.net - Voir le sujet - Dassault Falcon 50 » (consulté le )
  25. (en)« Orders of Battle - Order of Battle » (consulté le )
  26. (en)« Mirage F1EQ Exocet missile pylon - ARC Discussion Forums » (consulté le )
  27. (en)Marvin Pokrant, Desert Storm at sea: what the Navy really did, (ISBN 0-313-31024-6, lire en ligne), P 43
  28. « L’affaire des Mirage F1 irakiens relancée. » (consulté le )

Bibliographie[modifier le code]

Un Falcon et un Mirage F1 côte à côte sur la base de Cazaux en 1989

IRAQI FIGTHERS 1953-2003 CAMOUFLAGE & MARKINGS Ahmad Sadik et Tom Cooper