Effet tunnel (gestion de projet)

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L'effet tunnel est la situation d'un projet qui affiche un retard par rapport à son plan initial, mais surtout qui donne peu de visibilité concernant son avancement et ses perspectives d'achèvement.

Généralités[modifier | modifier le code]

L'« effet tunnel » peut se produire lorsque pendant la durée d'un projet, le maître d'ouvrage et le maître d’œuvre ne communiquent pas assez (parfois pour des raisons de secret officiel, militaire ou civil, ou de cloisonnement entre les structures intervenantes). Conséquence de cet état de fait, le résultat est le plus souvent décevant, la réalisation du projet peut échouer et des accidents peuvent survenir (par exemple des accidents industriels)[1].

Informatique[modifier | modifier le code]

Dans un projet informatique, ce sont les phases classiques du cycle en V (analyse, spécification, conception, codage, test) qui sont présentées comme comportant un risque d'« effet tunnel », contrairement aux itérations agiles qui permettent de réaliser une livraison à chaque itération[2].

Pilotage, navigation[modifier | modifier le code]

L'expression « effet tunnel » est également employée dans les rapports sur les causes et circonstances des incidents et accidents aériens, ferroviaires, maritimes ou autres pour désigner l'obnubilation de l'équipage responsable (en cockpit, sur la passerelle ou dans tout autre centre de commande) sur la résolution d'un problème, au détriment d'autres signaux ou problèmes, ce qui l'empêche d'appréhender la situation d'ensemble et se traduit par des hésitations ou de mauvaises décisions[3].

Symptômes[modifier | modifier le code]

Il est identifiable principalement du point de vue du maître d'ouvrage, du capitaine ou du commandant qui n'a pas assez d'éléments sur la situation d'ensemble, l'avancement du projet, le respect du plan ou des procédures, et n'a pas ou plus la possibilité de voir l'objet du projet au cours de sa réalisation.

Solutions[modifier | modifier le code]

Pour éviter l'« effet tunnel », découper le projet en phases ou jalons permet d'avoir à la fin de chaque phase des éléments livrables qui peuvent être présentés au client.

Informatique[modifier | modifier le code]

Les méthodes agiles proposent des itérations ou sprint de durée fixe afin d'avancer de manière incrémentale dans la réalisation du projet.

Pilotage, navigation[modifier | modifier le code]

Une parfaite connaissance du véhicule piloté, de ses systèmes et de leur fonctionnement, ainsi que des conditions extérieures (règles de circulation, infrastructures…), une surveillance / vigilance tous azimuths, le respect des procédures en temps utile mais aussi la capacité à sortir des procédures lorsque celles-ci ne sont pas appropriées à la situation, peuvent parfois permettre d'éviter l'« effet tunnel » et de prendre de bonnes décisions qui sauveront le véhicule et son contenu, comme dans le cas du vol US Airways 1549[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Michel Esteve, « L'effet tunnel en gestion de projet », sur innovaxion, experts en management de projets, specialistes de microsoft project., (consulté le )
  2. François Rolly, Les tests dans le développement informatique, Lulu.com, (ISBN 978-1-326-42440-4, lire en ligne)
  3. Ionut Teianu, documentaire AF447 Vol Rio-Paris : que s'est-il vraiment passé ? 10 ans après (1 h 30) et Gérard Arnoux, Le Rio-Paris ne répond plus - AF447, le crash qui n'aurait pas du arriver, préface de Frédéric Fappani, 2019
  4. (en) Conseil national de la sécurité des transports, Aircraft accident report : Loss of thrust in both engines after encountering a flock of birds and subsequent ditching on the Hudson River, US Airways Flight 1549, Airbus A320-214, N106US, Weehawken, New Jersey, January 15, 2009 [« Rapport d'enquête aéronautique : Perte de poussée sur les deux moteurs après avoir rencontré une volée d'oiseaux et amerrissage subséquent sur le fleuve Hudson, vol US Airways 1549, Airbus A320-214, N106US, Weehawken, New Jersey, 15 janvier 2009 »] (rapport no AAR-10/03), Washington, National Transportation Safety Board, , xv-196 (OCLC 696305835, lire en ligne [PDF]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article et (en) Douglas Corrigan, « The Demise of the Airline Pilot » [« La fin d'un pilote de ligne »], sur culturewars.com, Culture Wars, (consulté le ).