Filippo Balatri

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Filippo Balatri
Balatri au clavecin : détail de la peinture de Peter Jacob Horemans, 1733.
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Alfea (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Tessiture

Filippo Balatri (né le à Alfea et mort le à Fürstenfeld, en Bavière) est un sopraniste italien, connu et apprécié par les cours européennes pour ses talents de chanteur soprano et pour son esprit bouffon[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Faustina Bordoni, portrait par Bartolomeo Nazari

Filippo Balatri est né à Alfea près de Pise, d'une famille noble[2]. On ne sait rien de son enfance. À quinze ans, à la demande du prince Galitzin, envoyé par le tsar Pierre le Grand qui cherchait des chanteurs pour sa cour, Balatri est envoyé à Moscou par Cosme III de Médicis, par l'intermédiaire de l'ambassadeur Pëtr Alekseevič Golicyn. Les courtisans russes apprécient tellement les qualités de comédien de Balatri qu'il a également assumé le rôle de bouffon de cour.

Dans les quatrains de son autobiographie Les Fruits du Monde, Balatri raconte combien il était mal perçu par la population en raison de sa religion, différente de celle pratiquée par les orthodoxes, et comment les Spalniks, les gardes de la chambre impériale, se sont révélés être ses ennemis. Afin de se défendre Balatri apprend la langue russe en peu de temps mais cela n'empêcha pas les querelles avec les Spalnicks au point que le tsar décida d'éloigner le musicien en l'envoyant, avec une ambassade, auprès du grand Kan des Tartares qui, fasciné par sa voix, et afin de le garder à sa cour, offrit à l'ambassadeur de Russie six chevaux pur-sang[3]. Les Russes refusérent et le grand Khan, cependant, voulut offrir à Balatri quatre-vingts "bras" (Le Braccio, pl. braccia) est une mesure qui devait être d'une soixantaine de cm) d'étoffe d'or et un cheval pur-sang[4].

En 1701, Balatri quitte la cour de Russie pour rejoindre une ambassade à Vienne où il fréquente avec succès la cour autrichienne et où il étudie le chant pendant deux ans avec le célèbre contralto Gaetano Orsini. De retour chez le Grand-Duc, il séjourne dans la Villa Grand Ducale d'Ambrogiana d'où il repart quelques années plus tard pour l'Angleterre, s'arrêtant quelque temps à Paris à la cour du roi Louis XIV. Arrivé en Angleterre, la reine Anne de Grande-Bretagne qui l'avait appelé auprès d'elle, était morte entre-temps. Balatri ne put se produire avec succès que dans les salons des nobles anglais. Rappelé en Toscane par le Grand-Duc, il séjourna chez Maximilien Ier, prince-électeur de Bavière chez qui il fut révéré et bien rémunéré jusqu'à ce que, le climat bavarois ne lui convenant pas, il revienne en Toscane au service de Violante-Béatrice de Bavière, sœur de l'électeur de Bavière qui, après quelque temps, rappela le musicien en Bavière. Avec le consentement du prince-électeur, Balatri a pu se produire à Eichstätt, Nuremberg et Wurtzbourg où, en présence de l'évêque de la ville, il compose et chante une ariette, connue et louée dans toutes les cours européennes : le fameux "chant du rossignol".

De 1722 à 1724, Balatri continue de voyager avec l'électeur Massimiliano, avec de courts séjours en Italie et un séjour plus long à Vienne où il put chanter avec la célèbre mezzo-soprano Faustina Bordoni. Il s'arrête aussi à Vérone et Vicence, avant d'être rappelé à Munich au service de Giovanni Théodore de Bavière, évêque de Ratisbonne et de Freising, en tant que professeur de musique.

Lassé de cette vie errante, Balatri entre le dans l'Ordre cistercien en professant le sacerdoce dans un couvent près d'Ismaning. Le , il meurt à l'abbaye de Fürstenfeld.

Travaux[modifier | modifier le code]

  • Histoire de la vie et des voyages ;
  • Testament (conservé à la Bibliothèque nationale de Munich, Cod. It. 329) ;
  • Découverte du monde ;
  • Éducation pour un jeune musicien. (Ces deux dernières œuvres ont été perdues)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. B. G. D., « Dizionario biografico degli italiani. I, II », Books Abroad, vol. 35, no 4,‎ , p. 386 (ISSN 0006-7431, DOI 10.2307/40116244, lire en ligne, consulté le )
  2. (DBI).
  3. Histoire universelle, depuis le commencement du monde jusqu'à présent, Volume 105, Moutard, 1787 p.272
  4. Luca Scarlini, Lustrini per il regno dei cieli: ritratti di evirati cantori, Bollati Boringhieri, 2008 pp.49-50

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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