Groupe Bélier

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Groupe Bélier
Image illustrative de l’article Groupe Bélier
Situation
Région Drapeau de la Suisse Suisse
Drapeau du canton du Jura Jura
Drapeau du canton de Berne Berne
Création 22 juin 1962
Type Organisation destinée à rassembler la jeunesse séparatiste jurassienne
Domaine Question jurassienne
Siège Tavannes (BE)
Langue français
Organisation
animateur Jonathan Gosteli
(depuis 2018)
Personnes clés Marcel Brêchet
Michel Gury
Dépend de Rassemblement jurassien (jusqu'en 1981)

Le Groupe Bélier est un mouvement autonomiste de la jeunesse du canton du Jura en Suisse, fondé le , dans le cadre de la question jurassienne.

La dénomination du groupe s'inspire de l'arme antique qui servait à enfoncer portes et fortifications.

Les organes du Groupe Bélier sont l'Assemblée des responsables locaux, le Comité jurassien et l'Animateur principal. Ses membres sont âgés de 16 à 32 ans environ.

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondée, le par le Rassemblement jurassien, à l'initiative de Marcel Brêchet et de Michel Gury, Le Groupe Bélier est une organisation destinée à rassembler la jeunesse séparatiste jurassienne de chaque village du district de Delémont.

Le , le groupe Bélier s'étend aux autres districts jurassiens.

Le , à Delémont, 80 jeunes nommeront son premier organe (le Comité jurassien).

Dès 1965, le groupe organise annuellement une Fête de la jeunesse jurassienne à Porrentruy.

En , il fusionne avec le mouvement Jeunesse-Sud, son pendant pour le Jura bernois.

La séparation du jura historique en deux à la suite des plébiscites de 1975 et de 1976 crée de nouvelles conditions politiques qui obligent le Groupe Bélier à se restructurer.

Depuis , le Groupe Bélier n'est plus affilié au Rassemblement jurassien[1].

Actions du Groupe Bélier[modifier | modifier le code]

Le groupe bélier peignant le blason jurassien sur le sol à la Place Roland Béguelin à Moutier.

Dès sa création, le groupe Bélier mena une série d'actions-chocs afin de forcer le canton de Berne et la Confédération à trouver une solution à la question jurassienne. En voici une liste non exhaustive[2]:

  • Le , à l'occasion de la Fête du Peuple jurassien, plus de 300 jeunes ont défilés en portant un énorme tronc;
  • Dans la nuit du 8 au , 60 jeunes ont distribués 300 000 tracts, rédigés en allemand, dans les villages du canton de Berne. Le but est de sensibiliser, la population germanophone, au problème jurassien;
  • Le , opération « Big Lift » : 500 jeunes ont distribué 10 000 tracts dans la ville de Berne afin d'inviter les bernois à répondre favorablement à l'appel du conseiller fédéral Friedrich Traugott Wahlen qui désirait l'ouverture de pourparlers entre Berne et le Jura;
  • En 1964, le Groupe Bélier avec l'aide de Francis Huguelet, a publié le livre Pourquoi je suis autonomiste. Tiré à 6 000 exemplaires, la parution a rapidement été épuisée et son auteur l'a complétée en 1967 à l'occasion d'une deuxième édition;
  • Le , opération « Tuyau de poêle » : Le Conseil-Exécutif bernois, souhaitant inaugurer l'Ecole ménagère de Porrentruy, avait interdit toute manifestation autonomiste. Les jeunes du Groupe Bélier ont profité d'un congrès organisé, le jour même par les ramoneurs du canton, afin de se habiller comme eux. Déguisés, les jeunes militants organiseront finalement une manifestation en face de l'école ménagère;
  • En septembre 1966, opération « Astérix » : En une seule nuit, 5 millions de tracts sont distribués dans toute la Suisse invitant la population suisse à venir participer à la 19e fête du peuple jurassien à Delémont; lors de cette fête, 35 000 personnes seront présentes[3];
  • Le , le Groupe Bélier manifeste au Palais fédéral avant la traditionnelle réception du corps diplomatique pour attirer l'attention fédérale et internationale sur le problème jurassien. La manifestation se termine par des affrontements avec la police bernoise[4];
  • , opération « objecteurs-patriotes » : Des militants du Groupe Bélier se débarrassent en public de leurs effets militaires dans le hall du Palais Fédéral;
  • Le , 120 jeunes Bélier se sont barricadés dans la préfecture de Delémont avec vivres, matériel de transmission, haut-parleurs, drapeaux jurassiens. Le bâtiment a été occupé durant une vingtaine d'heures. Un millier de militants stationneront devant la préfecture, empêchant toute intervention policière;
  • Le , opération « Plein-Palais » :des militants du Groupe Bélier font irruption dans la salle du Conseil national lors de l'élection du président de la Confédération Ludwig von Moos et s'attachent les uns aux autres avec des chaînes et des cadenas[5];
  • Le , lors de match entre la Suède et la Tchécoslovaquie du trente-huitième championnat du monde de hockey sur glace qui s'est déroulée à Berne, le Groupe Bélier a profité d'une interruption de jeu pour lancer sur la glace des pucks aux couleurs jurassiennes. Huit jeunes munis de drapeaux jurassiens et d'une banderole « Jura Libre » ont réussi à faire irruption sur la glace devant 11 000 spectateurs et les caméras qui retransmettaient le match en eurovision[5];
  • Le , opération « Bric-à-brac » ou « Maison close » : Des jeunes Bélier munis de drapeaux et d'une banderole portant l'inscription « Rathaus = maison close » prennent d'assaut l'hôtel-de-ville de Berne. Les deux entrées du bâtiment sont alors murées par les séparatistes[5];
  • Le , opération « Macadam » : lors d'une manifestation du Rassemblement jurassien sur la place Fédérale, quelques jeunes Bélier arrêtent les trams et trolleybus puis déchargent du goudron. Sur près de 300 mètres, les rails du tram de la Spitalgasse sont goudronnés par les séparatistes. Cette action vise à dénoncer le fait que les routes jurassiennes ne sont pas entretenues par le gouvernement bernois[5];
  • Le , une trentaine de jeunes Bélier, accèdent dans les locaux de l'ambassade de Suisse à Paris. Ils déploient des drapeaux jurassiens aux fenêtres ainsi que deux banderoles portant les inscriptions « Liberté pour le Jura suisse » et « Ambassade occupée ». Au même moment, l'Action bruxelloise pénètre simultanément dans l'ambassade de Belgique à Berne et l'occupe[5];
  • En 1973, les membres du Groupe Bélier prennent le contrôle de l'ambassade de Suisse à Bruxelles.
  • Dans la nuit du 31 mai au , le groupe Bélier renverse et incendie la Sentinelle des Rangiers. Le Groupe Bélier revendique alors, à la place de la statue, «un monument symbolique de la victoire du et du combat pour la réunification»;
  • Le , le groupe Bélier volent la pierre d'Unspunnen dans le musée d'Unterseen et déclarent la « retenir en otage » jusqu'à ce que le Jura obtienne son indépendance complète du canton de Berne;
  • Le , le groupe Bélier renverse à nouveau la Sentinelle des Rangiers. Cette fois-ci, elle est également décapitée. Des tags écrits «DMF tue» et une croix gammée ont également été peint;
  • En 1991, le groupe Bélier entreprend plusieurs actions dans plusieurs villes de Suisse afin de dénoncer «l'inactivité» des autorités fédérales dans la Question jurassienne;
  • Opération « Sauve-qui-pneus »: Le Groupe Bélier a enfumé un quartier de la ville de Berne en brûlant des pneus[5];
  • Opération « Coupe-que-coupe »: Le Groupe Bélier à couché des arbres sur une route de l'Oberland[5];
  • Opération « Chnoquante ! »: Les Groupe Bélier a changé tous les panneaux de signalisation indiquant les localités du Jura bernois, par leur noms en allemands[5];

Le groupe effectue également une opération nommée « Emblèmes jurassiens » consistant à dresser un mât porteur d'un drapeau jurassien dans chaque localité du Jura.

Structure[modifier | modifier le code]

Le Groupe Bélier est dirigé par une Animateur.

Historique du poste[modifier | modifier le code]

Jonathan Gosteli, animateur du Groupe Bélier depuis 2018, lors de la votation de Moutier le 28 mars 2021.
Animateurs[1]
  • 1963-1964: Pierre Beuret
  • 1964-1969: Bernard Varrin
  • 1969-1970: Gabriel Roy
  • 1970-1971: Pierre Grimm
  • 1971-1978: Jean-Claude Montavon
  • 1978-1981: Michel Houlmann
  • 1981-1984: Francis Spart
  • 1984-1985: Jean-Marc Baume
  • 1985-1988: Didier Carnazzi
  • 1988-1991: Jean-Luc Juillerat
  • 1991-1993: Daniel Pape
  • 1993-1996: Karim Boukhris & Jean-Marie Frésard (ad intérim)
  • 1996-1999: Blaise Willemin
  • 1999-2003: Gérald Jeanneret
  • 2003-2006: David Herdener
  • 2006-2010: Marc Freléchoux
  • 2010-2018: Clément Piquerez
  • Depuis 2018: Jonathan Gosteli

Manifestations[modifier | modifier le code]

Le Groupe Bélier organise, depuis 1965, la Fête de la jeunesse jurassienne[6],[7]. Entre la 1re et la 26e édition, la fête se déroule généralement à Porrentruy; elle changera ensuite pour Tavannes (entre 1990 et 2011) puis Moutier (depuis 2012).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Emma Chatelain, « Groupe Bélier » Accès libre, sur diju.ch, (consulté le ).
  2. Mouvement Autonomiste Jurassien (MAJ), « Le Groupe Bélier » Accès libre, sur MAJ.ch (consulté le ).
  3. République et Canton du Jura, « Roland Béguelin et la Question jurassienne » Accès libre [vidéo], sur Youtube.com, (consulté le ).
  4. Chronologie jurassienne, « chronologie : Problème jurassien » Accès libre, sur www.chronologie-jurassienne.ch (consulté le ).
  5. a b c d e f g et h 2e Conférence des minorités ethniques de langue française, Liège, Comité permanent des minorités ethniques de langue française, , 132 p., p. 90-92.
  6. Chronologie jurassienne, « Fête jeunesse JU » Accès libre, sur www.chronologie-jurassienne.ch (consulté le ).
  7. Mouvement autonomiste jurassien, « Organisation et structure » Accès libre, sur www.maj.ch (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]