Hôtel de Nupces

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Hôtel de Nupces
Hôtel de Nupces
Présentation
Type
Destination initiale
demeure de Jean-Georges de Nupces
Destination actuelle
copropriété privée
Style
Construction
vers 1716-1728
Patrimonialité
Localisation
Pays
Département
Commune
Adresse
Coordonnées
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L'hôtel de Nupces est un hôtel particulier qui se situe no 15 rue de la Bourse, dans le centre historique de Toulouse. Il est construit en 1716 et 1728 pour Jean-Georges de Nupces, conseiller puis président au parlement de la ville. L'hôtel de Nupces est la première réalisation à Toulouse d'un hôtel entre cour et jardin.

Histoire[modifier | modifier le code]

Dans la première moitié du XVIe siècle, un riche marchand pastellier, Simon de Lancefoc, possède une grande maison dans la grande-rue Malcousinat (actuelle rue de la Bourse), dont le jardin a également une issue sur la rue des Ysalguiers (actuelle rue Clémence-Isaure). En 1565, il la vend à Antoine François de Paulo (mort en 1572), conseiller, puis président au parlement de Toulouse. Elle passe, après sa mort, à sa fille et héritière, Marie de Paulo (vers 1616-1656), qui épouse François de Nupces (1613-1676)[1]. Ce dernier appartient à une famille qui a fait sa fortune dans le commerce des draps à Albi, dans le dernier quart du XVIe siècle, avant d'acheter une charge au parlement de Toulouse : le père de François, Bertrand de Nupces (vers 1566-1641), seigneur de Florentin, est conseiller au parlement et, lui-même, est conseiller au parlement[2].

À la mort de François de Nupces, l'hôtel passe à son fils, Bertrand de Nupces (1637-1694), conseiller au parlement, marié à Marguerite de Caulet (1643-1709), puis à son petit-fils, Jean-Georges de Nupces (1663-vers 1728). Baron de Taïx, seigneur de Florentin, il est également conseiller au parlement, puis président à mortier[3]. En 1714, il fait face à des difficultés financières et vend pour 22 000 livres, avec possibilité de rachat, la maison à un riche marchand, Abraham Pecarrère : en 1716, il la rachète, faisant en même temps l'acquisition de deux maisons contigües, dont l'une abrite l'auberge de l'Écharpe[4]. C'est donc probablement entre cette date et celle de sa mort qu'il entreprend les travaux de construction d'une nouvel hôtel particulier dans le style classique sévère de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle[5].

En 1728, l'hôtel passe au fils de Jean-Georges de Nupces, Guillaume de Nupces (1700-1763), conseiller et président à mortier au parlement. Il n'y apporte pas de modifications, quoiqu'il vende la maison qui abrite l'auberge de l'Écharpe, ne conservant que les bâtiments abritant les caves, les granges et les écuries[6]. Il a, de son mariage avec Claire de Marmiesse (1709-1797), trois filles. En 1759, l'hôtel et la charge de président à mortier font partie de la dot de sa fille aînée, Marie Magdeleine Gabrielle de Nupces (1730-), qui épouse Jean-Joseph Dominique de Senaux (1727-1789), conseiller au parlement en 1750[N 1],[7]. Il fait mettre au goût du jour une partie des décors et, entre 1765 et 1770, commande au serrurier Bernard Ortet les ferronneries des balcons et de la rampe d'escalier[8].

En 1789, le fils de Jean-Joseph de Senaux et de Gabrielle de Nupces, Pierre Magdelaine de Senaux (1760-1794), conseiller aux enquêtes du parlement de Toulouse en 1784, recueille l'héritage de ses parents. Mais sa famille est prise dans la tourmente de la Révolution française : considéré, ainsi que les autres parlementaires toulousains, comme suspect par les autorités révolutionnaires, il est arrêté et enfermé à la prison de la Visitation (emplacement de l'actuel no 41 rue Charles-de-Rémusat). Il est finalement jugé à Paris et exécuté, place du Trône-Renversé (actuelle place de la Nation), le , et inhumé au cimetière de Picpus[9].

L'hôtel est dès lors saisi comme bien national et vendu à un marchand, Pierre Sarrus. L'hôtel est occupé jusqu'au milieu du XXe siècle, puis est laissé à l'abandon entre 1945 et 1972. Un promoteur immobilier l'achète et le restaure jusqu'en 1975. L'hôtel devient une copropriété, avec appartements et bureaux, dont une partie est dévolue à l'Institut Goethe[10],[11].

Description[modifier | modifier le code]

Protection[modifier | modifier le code]

L'hôtel de Nupces a été inscrit au titre des monuments historiques le [12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Joseph de Senaux est président à mortier et participa au jugement de Jean Calas et de sa famille pendant l'affaire Calas.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Pujalte 1997, p. 131.
  2. Pujalte 1997, p. 131.
  3. Pujalte 1997, p. 131-132.
  4. Pujalte 1997, p. 132-133.
  5. Pujalte 1997, p. 131.
  6. Pujalte 1997, p. 133.
  7. Pujalte 1997, p. 131.
  8. Pujalte 1997, p. 134.
  9. Pujalte 1997, p. 134.
  10. Pujalte 1997, p. 134.
  11. Institut Goethe de Toulouse.
  12. « Hôtel de Nupces », notice no PA00094560, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marie-Luce Pujalte, « Un hôtel du XVIIIe siècle à Toulouse : l'hôtel de Nupces », Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, tome LVII, 1997 (lire en ligne)
  • Guy Ahlsell de Toulza, Louis Peyrusse et Bruno Tollon, Hôtels et demeures de Toulouse et du Midi toulousain, éd. Daniel Briand, Drémil-Lafage, 1997 (ISBN 978-2-903716-51-6)
  • Philippe Cros, Les Cent plus beaux hôtels particuliers de France, Les Créations du Pélican, Paris, 2002, p. 104 (ISBN 2-7191-0600-3)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]