Henry Bergh

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Henry Bergh
Biographie
Naissance

New York City (États-Unis)
Décès
(à 74 ans)
New York City (États-Unis)
Sépulture
Nationalité
Formation
Activité
Militant pour le bien-être animal, militant pour la protection de l'enfance
Conjoint
Catherine Matilda Taylor
signature de Henry Bergh
Signature
Vue de la sépulture.

Henry Bergh ( - ) est le fondateur de l’American Society for the Prevention of Cruelty to Animals (ASPCA, Société américaine de prévention de la cruauté envers les animaux) en avril 1866, trois jours après l’adoption du premier acte législatif contre la cruauté envers les animaux aux États-Unis, par la législature de l’État de New York. Il participa également à la création, en 1874, de la New York Society for the Prevention of Cruelty to Children (MSPCC, Société de New York de prévention de la cruauté envers les enfants).

Enfance[modifier | modifier le code]

Henry Bergh naît le à New York, de Christian Bergh III et de sa femme, Elizabeth[1]. Son père, Allemand, est un constructeur naval prospère ayant obtenu une série de contrats avec le gouvernement[2]. Henry Bergh rejoint son père en 1835 au sein de son entreprise, la C. Bergh & Co. (en) À sa mort en 1843, Christian Bergh III laisse un important héritage à ses trois enfants, dont Henry[2].

Bergh commence des études à l’université new-yorkaise de Columbia, mais il abandonne avant d’avoir obtenu son diplôme, décidant de partir voyager en Europe[2]. Il demeure cinq années outre-Atlantique[2].

En 1862, il entre au service du gouvernement après sa nomination par le président en exercice Abraham Lincoln comme secrétaire de la légation américaine dans la Russie tsariste[2]. Il demeure plusieurs mois en poste à Saint-Pétersbourg comme vice-consul par intérim. Il démissionne de son poste en 1864 en raison des rigueurs de l’hiver russe[2].

Militantisme[modifier | modifier le code]

Bien-être animal[modifier | modifier le code]

Bergh, date inconnue

Durant son séjour en Europe, Bergh est témoin de cruautés commises sur des animaux en Russie[3] et en Angleterre, ce qui l’affecte beaucoup. Il découvre également les efforts mis en œuvre pour les réduire et rencontre le président de la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals (Société royale pour la prévention de la cruauté envers les animaux), Lord Harrowby (en) le persuade de l’importance de sa mission, l’amenant à consacrer le reste de sa vie à la cause de la lutte contre la cruauté envers les animaux[4],[2].

Il importe aux États-Unis les conceptions européennes de prise en compte du bien être animal ce qui conduit à moderniser la législation américaine. Son action conduit à l'introduction du mot « cruauté » dans les textes législatifs de l'État de New York et l'élargissement de l'éventail des infractions punissables[4],[5].

Le , un acte d’incorporation de l’American Society for the Prevention of Cruelty to Animals est accordé par la législature de l’État de New York. Bergh assume le rôle de président de la nouvelle association, qu’il exerce à titre bénévole. Il fournit, avec sa femme, les fonds initiaux pour financer cette organisation. Après un certain temps, il rencontre un vieil homme dans un hôpital, Louis Bonard. Ce riche Français a fait fortune en vendant des fourrures d’animaux mais se montre intéressé par le travail de Bergh. Il souhaite donner 100 000 dollars à la société et dit à Bergh : « « Je peux vous aider ! Mais seulement si vous promettez que si jamais vous parvenez au pouvoir, vous étendez la protection aux éléments sauvages de la forêt et de la plaine ». Bergh promet et accepte les 100 000 dollars. Des bureaux de l’ASPCA sont fondés à travers les États-Unis et le Canada[2],[6].

L'approche de la « cruauté envers les animaux » continue à être vivace et se retrouve au début du XXIe siècle avec l'adoption de législation pour la combattre en Alaska[7], dans le Colorado[8] ou dans le Maine[9].

Sous sa direction, la société s’intéresse à une grande variété de problématiques, notamment les pratiques dans les abattoirs, le transport des animaux, les soins aux chevaux, l’élimination de la vivisection, les combats de coqs et de chiens, et l’arrêt de l’utilisation de pigeons vivants dans les entraînements et compétitions de tir. L’action d’Henry Bergh et de l’ASPCA est particulièrement décisive pour l’introduction de l’utilisation de pigeons d’argile au ball-trap[2].

Lors de l’épidémie de grippe équine de 1872, Bergh, portant un haut-de-forme, descend dans les rues de New York pour empêcher les véhicules d’être tirés par des animaux malades, les renvoyant dans leurs écuries. S’il subit des menaces de poursuites des sociétés de transport en commun, son action intensifie l’audience de la cause[10].

En 1873, Bergh dirige une tournée nationale de conférences à travers l’Ouest américain[2]. Il parle également de la cause du bien-être animal devant l’Alliance évangélique et la convention épiscopale, cette dernière adoptant une résolution donnant à son clergé l’autorisation de prêcher un sermon annuel contre la cruauté envers les animaux[2].

Protection de l’enfance[modifier | modifier le code]

« Chaque homme chevauche sa propre passion » : carte à collectionner réalisée par Cassius Marcellus Coolidge, représentant Bergh

En 1874, Bergh est approché par Etta Agnell Wheeler (en), un missionnaire méthodiste. Il cherche de l’aide pour sauver un enfant, Mary Ellen Wilson (en), de son cruel agresseur, Mary Connolly. Henry Bergh a contribué à aider l’enfant, suscitant d’autres appels à l’aide. En réaction, Henry Bergh fonde, avec Elbridge T. Gerry et John D. Wright, la New York Society for the Prevention of Cruelty to Children en 1875. Dans les années qui suivent, d’autres sociétés de ce type sont créées dans d’autres États, comme le Massachusetts en 1888, la Massachusetts Society for the Prevention of Cruelty to Children (en) (MSPCC, Société du Massachusetts pour la prévention de la cruauté envers les enfants)[11].

Mort et postérité[modifier | modifier le code]

Mausolée de Bergh au cimetière de Green-Wood à Brooklyn, New York

Bergh meurt le à New York. Le poète Henry Wadsworth Longfellow fait son éloge, déclarant qu’il compte « parmi les plus nobles du pays, bien qu’il se soit considéré comme le dernier, cet homme que j’honore et vénère, qui sans faveur, sans peur, dans la grande ville osait être l’ami de chaque bête sans amis »[12],[13],[14]. Henry Bergh est enterré au cimetière Green-Wood à Brooklyn, New York[15].

Un livre pour enfants sur sa vie a été publié en 1982, L’homme qui aimait les animaux, écrit par Syd Hoff (en)[16].

Au printemps 2006, alors qu’elle se préparait à honorer Henry Bergh au cimetière de Green-Wood, l’ASPCA a découvert que sa femme se trouvait également dans ce mausolée. Le , des cérémonies importantes se déroulent devant un large public qui est autorisé à amener ses animaux de compagnie dans le cimetière – y compris des chiens, pour la première fois depuis plus d’un siècle[17]. Les joueurs de cornemuse de l’Emerald Society (en) de la police municipale de New York et les agents de l’ASPCA_Humane_Law_Enforcement_Division (en) sont également présents. Après une procession jusqu’à la tombe de Bergh, le bas-relief est révélé et repose depuis devant la tombe. Parallèlement à ces cérémonies, dans la grande chapelle du cimetière, une exposition est inaugurée célébrant l’histoire de l’ASPCA et d’Henry Bergh.[réf. nécessaire],[18].

Travaux littéraires[modifier | modifier le code]

Contes et nouvelles[modifier | modifier le code]

  • « The Streets of New York » (Les rues de New York)[19]
  • « The Portentous Telegram » (Le télégramme prémonitoire)[19]
  • « The Ocean Paragon » (Le parangon de l’océan)[20],

Pièces[modifier | modifier le code]

  • A Decided Scamp (Un coquin décidé)[19]
  • An Extraordinary Envoy (Un émissaire extraordinaire)[19]
  • Peculiar People (Personnes Particulières)[19]
  • Love’s Alternative (L’alternative de l’amour)[20]

Poésie[modifier | modifier le code]

  • Married Off (1859), un long poème [21]

Voir également[modifier | modifier le code]

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Notes[modifier | modifier le code]

  1. (en) Eric A. Shelman et Stephen Lazoritz, The Mary Ellen Wilson Child Abuse Case and the Beginning of Children's Rights in 19th Century America, McFarland, , 28 p. (ISBN 978-0-7864-2039-1, lire en ligne)
  2. a b c d e f g h i j et k National Cyclopedia of American Biography: Volume 3. New York: James White and Co., 1893, 106 pages.
  3. Christophe Traïni (dir.), « Une cause ancienne et complexe », La cause animale. Essai de sociologie historique (1820-1980, Paris cedex 14, Presses Universitaires de France, vol. « Hors collection »,‎ , p. 6 à 12 (lire en ligne)
  4. a et b Brian James Holoyda, « Bestiality Law in the United States: Evolving Legislation with Scientific Limitations », Animals (2076-2615), vol. 12, no 12,‎ , p. 1525 (DOI 10.3390/ani12121525, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) « New York Revised Statutes 1867: Chapter 375: Sections 1-10 | Animal Legal & Historical Center » Accès libre, sur The Animal Law and History Web Center /, Michigan State University College of Law (consulté le )
  6. (en) Dr Richard D. Ryder, Animal Revolution: Changing Attitudes towards Speciesism, Cambridge, Blackwell,
  7. « Alaska Statutes 2021 », sur www.akleg.gov (consulté le )
  8. Colorado Revised Statutes Annotated, §18-9-202. 2019, disponible en ligne.
  9. Maine Revised Statutes Annotated, Title 17; §1031. 2019. (accessible en ligne)
  10. Henry Freeberg, « How a flu virus shut down the US economy in 1872 – by infecting horses », The Conversation,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Two books on the case include Out of the Darkness: The Story of Mary Ellen Wilson c1999, Dolphin Moon Publishing, Authors Eric A. Shelman & Stephen Lazoritz, M.D., and The Mary Ellen Wilson Child Abuse Case and the Beginning of Children's Rights in 19th Century America., c2005, McFarland, Authors, Eric A. Shelman & Stephen Lazoritz, M.D.
  12. Henry Wadsworth Longfellow, The Complete Poetical Works of Henry Wadsworth Longfellow, New York, Boston and New York: Houghton, Mifflin & Co., (lire en ligne), « Tales of a Wayside Inn, Part Second: Interlude » :

    « Thus spake the Poet with a sigh;/ Then added, with impassioned cry,/ As one who feels the words he speaks,/The color flushing in his cheeks,/ The fervor burning in his eye:/ "Among the noblest in the land,/ Though he may count himself the least,/ That man I honor and revere/ Who without favor, without fear,/ In the great city dares to stand/ The friend of every friendless beast... »

  13. Millspaugh, « Henry Bergh: 'The great meddler' », UU World Magazine, no Summer 2011,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. O'Reilly, « Henry Bergh: Angel in Top Hat or the Great Meddler? », From the Stacks, New-York Historical Society Museum and Library, (consulté le ) : « Among his supporters were a number of well-known literary figures, including Louisa May Alcott (alluding to him in her short story, Rosa’s Tale), Ralph Waldo Emerson, and Henry Wadsworth Longfellow, who presented Bergh’s eulogy in 1888. »
  15. (en-US) « DEATH OF HENRY BERGH; HELPLESS ANIMALS LOSING THEIR PROTECTOR. CAREER OF THE MAN WHOSE MONUMENT IS THE SOCIETY FOR THE PREVENTION OF CRUELTY TO ANIMALS. », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  16. The Man Who Loved Animals, (lire en ligne)
  17. (en-US) « Bergh Mausoleum | Classic Mausoleum Images and Information », Mausoleums.com (consulté le )
  18. Pisano, « The Arch », The Greenwood Historic Fund, (consulté le )
  19. a b c d et e (en) John Bonner, George William Curtis, Henry Mills Alden et Samuel Stillman Conant, Harper's Weekly, Harper's Magazine Company, (lire en ligne)
  20. a et b (en) C. C. Buel, « Henry Bergh and His Work », Scribner's Monthly, an Illustrated Magazine for the People, Scribner & Company, no november 1878 – april 1879,‎ , p. 878 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  21. (en) Henry Bergh, Married Off, New York, Carleton, (lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Sydney H. Coleman, Henry Bergh: Founders of the Anticruelty Cause in America (Henry Bergh : Fondateurs de la cause anti-cruauté en Amérique), Humane Society Leaders in America, The American Humane Association, 1924.
  • E. Freeberg, A Traitor to His Species: Henry Berg and the Birth of the Animal Rights Movement (Un traître à son espèce : Henry Berg et la naissance du mouvement des droits des animaux), Basic Books, New York, 2020.
  • Nancy Furstinger, Mercy: The Incredible Story of Henry Bergh, Founder of the ASPCA and Friend of Animals (Miséricorde : l’incroyable histoire d’Henry Bergh, fondateur de l’ASPCA et ami des animaux). New York, Houghton Mifflin Harcourt, 2016.
  • Gary Kaskel, Monsters and Miracles: Henry Bergh's America (Monstres et Miracles: l’Amérique d'Henry Bergh), Infinity Publications, 2013.
  • Mildred Mastin Pace, Friend of Animals: The Story of Henry Bergh (L’Ami des animaux : l’histoire d’Henry Bergh), New York, Charles Scribner’s Sons, 1942.
  • J. Riis, « The Child-Saving Movement » (Le mouvement de protection de l'enfance), dans P. Fass and M.A. Mason (éd.), Childhood in America, New York, New York University Press, 2000, pp. 539–542.
  • Eric A. Shelman & Stephen Lazoritz, The Mary Ellen Wilson Child Abuse Case and the Beginning of Children’s Rights in 19th Century America (L’affaire Mary Ellen Wilson de maltraitance d’enfants et le début des droits des enfants dans l’Amérique du XIXe siècle). New York, Mc Farland & Company, 2005.
  • Eric A. Shelman et Stephen Lazoritz, Out of the Darkness: The Story of Mary Ellen Wilson (Hors des ténèbres : L’histoire de Mary Ellen Wilson), Lake Forest, Californie, Dolphin Moon Publishing, 1999.
  • Zulma Steele, Angel in Top Hat (Ange en chapeau haut de forme), New York, Harper & Brothers Publishers, 1942.
  • BridgeportMath.org – Henry Bergh et P. T. Barnum
  • ASPCA.org - The life of Henry Bergh (La vie d’Henry Bergh), une biographie sur ASPCA.org
  • Unitarianism in America (Unitarisme en Amérique) - Henry Bergh
  • Dictionary of Unitarian and Universalist Biography (Dictionnaire de biographie unitarienne et universaliste - Henry Bergh

Liens externes[modifier | modifier le code]