Jean-Daniel Cadinot

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Jean-Daniel Cadinot
Description de l'image Defaut.svg.
Nom de naissance Daniel Albert Jean Cadinot
Alias
Tony Darcq
Tony Dark
Naissance
17e arrondissement de Paris
Décès (à 64 ans)
Salouël
Nationalité Drapeau de la France Française
Profession
Distinctions
1989 GayVN Award Meilleur réalisateur pour Le Désir en ballade
Carrière
Années d’activité 1980-2008
Films notables

Jean-Daniel Cadinot, né le à Paris 17e et mort le à Salouël, est un photographe, réalisateur, scénariste et producteur français de films pornographiques gay. A partir des années1980, il devient pionnier dans la réalisation de films érotico-pornographiques gays en France.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Jean-Daniel Cadinot né en 1944 à Paris, au pied de la colline de Montmartre dans le quartier des Batignolles. Ses parents étaient tailleurs. En référence au métier de ses parents, Cadinot note avec ironie qu'alors que ses parents habillaient les hommes, il a gagné une réputation en les déshabillant.

Cadinot découvre son homosexualité à l'âge de douze ans. Au début des années 1960, il étudie à l'École nationale supérieure de la photographie. Il commence sa carrière professionnelle aux studios de Valois, où il dirige des films pédagogiques et traditionnels pour les assistants de langue française.

Photographe[modifier | modifier le code]

Jean-Daniel Cadinot commence sa carrière de photographe à 19 ans[1]. Il fait connaître son talent de photographe avec ses portraits d'artistes comme Zizi Jeanmaire[2] puis de nus d'auteurs (Yves Navarre) et de chanteurs (Patrick Juvet et Pascal Auriat). Il étend sa renommée en éditant des albums de photographies nues et homoérotiques ; avant 1980, il édite dix-sept albums de photos vendus à plus de 250 000 exemplaires dans le monde entier. L’œuvre photographique de Cadinot est variée mettant en valeur le nu masculin et de la culture gay[3]. En octobre 2023, les éditions Hors-Champ proposent un ouvrage de plus d'une centaine de photographies en noir et blanc et couleurs prises par Jean-Daniel Cadinot entre 1970 et 2005. Le projet éditorial est conçu autour d'une notice biographique bilingue (français-anglais), également illustrée de documents d'archives familiales[4].

Réalisateur[modifier | modifier le code]

À partir de 1980, il produit des films érotiques ou pornographiques gays. Cadinot réalise son premier film, Tendres Adolescents, sous son propre label : French Art (l'Art français). Il réalise ensuite, sous ce label, des dizaines de films en 16 mm. Ses réalisations développent en général des thèmes spécifiques, tels qu'une excursion de garçons scouts, la vie dans un internat ou un voyage à Venise. Souvent ces thèmes sont adaptés d'expériences autobiographiques, particulièrement de sa jeunesse. Les premières productions de Cadinot entremêlent souvent des scènes de sensualité adolescente avec des scènes plus hardcore.

Les films de Cadinot sont caractérisés par un éclairage de qualité et une approche souvent légère et facétieuse de la sexualité gay. Il y a généralement une histoire et un dialogue, bien qu'assez minimalistes ; ce sont souvent des rencontres occasionnelles qui conduisent les protagonistes aux plaisirs intimes. Cependant certains estiment que les derniers films de Cadinot sont plus conventionnels et se distinguent moins nettement des productions américaines ou est-européennes. Les scènes de sexe y prendraient souvent la place majeure au détriment de la situation dramatique et de la description des caractères et du milieu.

Caractéristiques de ses films[modifier | modifier le code]

Les éléments caractéristiques de ses films sont souvent des garçons jeunes et minces[5]. Certaines scènes de rapport sexuel anal sont typiquement dirigées vers le haut où le partenaire passif a une jambe levée de sorte que la pénétration puisse être clairement vue. Occasionnellement, il peut y avoir des scènes simulant des relations sexuelles non consenties.

Alors qu'aux États-Unis les films gay où les protagonistes proviennent de différents groupes ethniques reçoivent la mention « interracial », Cadinot a toujours utilisé dans ses films des jeunes gens d'Afrique ou des pays d'Afrique du Nord sans en faire mention. On notera même que dans ses derniers films il n'y a presque plus que des garçons tunisiens[6].

Les films de Cadinot ont reçu plusieurs récompenses internationales et ils sont classés parmi les meilleurs du genre[7]. Dans la version britannique de Queer as Folk, un personnage principal déclare à propos des films de Cadinot qu'« ils font partie des meilleurs films gay érotiques ».

Mort[modifier | modifier le code]

Tombe de Jean-Daniel Cadinot au cimetière de Montmartre (division 30).

Il meurt à l'âge de 64 ans le à Salouël[8], des suites d'une crise cardiaque[9], à l'âge de 64 ans.

Il est inhumé au cimetière de Montmartre (division 30)[10].

Filmographie[modifier | modifier le code]

1980
  • Tendres Adolescents
  • Stop
  • Hommes de chantier
1981
  • Garçons de rêves
  • Les hommes préfèrent les hommes
  • Scouts
1982
1983
  • Sacré Collège
  • Âge tendre et Sexes droits
  • Charmants Cousins
1984
  • Harem
  • Le Jeu de pistes
  • Les Minets sauvages
  • Stop Surprise
1985
  • Classe de neige
  • Top Models
1986
  • Le Voyage à Venise
  • L'Amour jaloux
  • Le Garçon près de la piscine
  • Sous le signe de l'étalon
1987
  • Chaleurs
  • Deuxième sous-sol
  • Escalier de service
1988
  • Pension complète
  • Séance particulière
1989
1990
  • Le Coursier
  • Service actif
1991
  • Service actif II
1992
  • Gamins de Paris
  • La Maison bleue
1993
  • Tequila
  • Corps d'élite
  • L'Expérience inédite
1994
  • Maurice et les Garçons
  • Les Minets de l'info
  • Musée Hom
  • Paradisio inferno
1995
  • Garçons d'étage
1996
  • Pressbook
  • Coup de soleil
  • Désirs volés
  • Garçons d'étage II
1997
  • L'Insatiable
  • Techno Boys
1998
  • État d'urgence
  • Macadam
  • Sortie de secours
1999
  • Squat
  • Safari City
  • S.O.S.
2000
  • C'est la vie
  • Double en jeu
  • Sans limite
2002
  • Cours privés
  • Mon ami, mes amants
2003
  • Crescendo
2004
  • Secrets de famille
  • Hammam
2005
  • Nomades (Bazaar Hotel)
  • Plaisirs d'Orient]
2006
  • Les Portes du désir
  • Princes pervers
2007
  • Tentations de Sodome
  • Parfums érotiques
  • Trésors secrets
2008
  • Duos de choc
  • Subversion
2009
  • Anges et Démons

Distinctions[modifier | modifier le code]

  • 1989 GayVN Award - Meilleur réalisateur pour Le Désir en ballade

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Daniel Cadinot, Des interdits : Surpris par J Daniel Cadinot, pour adultes avertis, Pharaon, , 36 p. (ISBN 3882309741).
  • Julien Gomez-Estienne (préf. François Orenn), Sous l’objectif de Jean-Daniel Cadinot, Édition Hors Champ, , 128 p. (ISBN 978-2-9586111-4-9).
  • (en) Jaap Kooijman, « Pleasures of the Orient: Cadinot's Maghreb as Gay Male Pornotopia », dans Murat Aydemir, Indiscretions: At the Intersection of Queer and Postcolonial Theory, Amsterdam, Rodopi, (ISBN 9789042031883, lire en ligne), p. 97-112.
  • (en) George Koschel, « Cadinot, Jean-Daniel », dans Claude J. Summers, The Queer Encyclopedia of Film & Television, Cleis Press, (ISBN 1573442097, lire en ligne), p. 61-62.
  • (en) Michael Sibalis, « Cadinot, Jean-Daniel », dans Robert Aldrich et Garry Wotherspoon, Who'S Who in Contemporary Gay and Lesbian History, Routledge, (ISBN 9781000100754, lire en ligne), p. 69-70.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (Note de l'intéressé :) « À 19 ans, je réalise en free lance des portraits de jeunes acteurs de mon âge dont certains sont aujourd'hui des vedettes, tels que Nathalie Baye, Alain Chamfort, Jean Le Poulain ou encore Zizi Jeanmaire pour le magazine U.S After Dark dont j'étais le correspondant à Paris, puis des collaborations avec des magazines allemands tels que Him et Du Und Ich ; le magazine de Claude François Podium ; In ; Olympe et Hommes des éditions S.A.N., ainsi que des collaborations épistolaires avec Gai Pied. »
  2. « Jean-Daniel Cadinot / Zizi Jeanmaire », sur MutualArt (consulté le ).
  3. « Jean-Daniel Cadinot - photographe », sur Galerie Au bonheur du jour (consulté le ).
  4. « Jean-Daniel Cadinot », sur Editions Hors Champ (consulté le ).
  5. (en) Philip Guichard, « I Hate Older Men », sur The Village Voice, (consulté le ).
  6. Maxime Cervulle et Nick Rees-Roberts, Homo Exoticus: Race, classe et critique queer, Armand Colin, 2010, chapitre 2 : Pornographie postcoloniale.
  7. Shaka McGlotten, Virtual Intimacies: Media, Affect, and Queer Sociality, Albany: SUNY Press, 2013, p. 106.
  8. « CADINOT Daniel Albert Jean », sur Relevé des fichiers de l'Insee (consulté le ).
  9. (de) « Cadinot und die süßen Jungs », sur Queer.de, (consulté le ).
  10. « CADINOT Jean-Daniel (1944-2008) », sur Cimetières de France et d'ailleurs, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]