Marie-Reine Hassen

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Marie-Reine Hassen, née le [1],[a 1] à Alindao (Basse-Kotto), est une économiste et femme politique centrafricaine.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et enfance[modifier | modifier le code]

Marie-Reine Hassen est née d’un père français[2], Clément Hassen, ancien administrateur civil de la France en Outre-Mer nommé ministre du gouvernement de David Dacko[3], et d’une mère centrafricaine[2], institutrice et l’une des premières de la Centrafrique[4].

À la suite du coup d’État perpétré par Jean-Bedel Bokassa en 1966, le père de Marie-Reine fut emprisonné. À sa sortie de prison en 1972, le dictateur le nomme Secrétaire Général à la Présidence de la République, mais Clément Hassen ne tarde pas à lui faire faux bond. En représailles, sa famille fut interdite de sortie du territoire, puis emprisonnée en 1974. Enfermé pendant six ans[4], il s’enfuit lors d’une visite en France. Le reste de sa famille tente de s’enfuir au Cameroun mais est capturée et emprisonnée à la Prison de Ngaragba[4] Deux ans plus tard[a 1], Marie-Hassen est mariée de force à Bokassa mais réussit à s’échapper, après deux ans et demi, feignant la folie.

En 1978, elle parvient à se libérer et rejoint sa famille en France[2].

Formation et débuts[modifier | modifier le code]

Elle étudie les relations internationales (I.L.E.R.I) en France et aux États-Unis[5].

En 1984, elle prend la direction générale du Conseil Centrafricain des Chargeurs en RCA. En 1987, elle rejoint le cabinet de consultants Louis Berger International Inc. Em 1989, elle part travailler en Italie, puis retourne aux États-Unis fonder une famille et reprendre ses études[6]. À la fin des années 1990, elle effectue des stages à la Banque mondiale où son mari travaille, et dirige une task force pour le NEPAD dans les années 2000. Elle devient ensuite ambassadrice de la Centrafrique à Dakar au Sénégal[7],[4].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

En , elle entre au gouvernement centrafricain où elle occupe les postes de ministre déléguée aux Affaires étrangères de à , ministre déléguée à l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale de 2007 à 2008, et ministre déléguée au Développement régional de 2008 à 2009[5],[4]. En , à la suite d'une tentative d'assassinat sur sa personne en juin, elle quitte le gouvernement et s'exile en France[8].

En 2010, elle se porte candidate à l’élection présidentielle face au président François Bozizé[4],[8]. En 2015, pour la seconde fois, elle se déclare candidate à l’élection présidentielle[9] ainsi qu’aux législatives en République Centrafricaine. En elle annonce sa candidature à la présidentielle centrafricaine de 2020.

En , elle cofonde la coalition Siriri avec Séléka Moustapha Saboune[10].

Autres fonctions[modifier | modifier le code]

  • Depuis 2011 : Membre du Chartered Management Institute à Londres[6]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a et b Les différentes dates et âges indiqués dans sa biographie sont sujettes à caution et divergent en fonction des sources et des récits autobiographiques. Sa date de naissance est quelquefois mentionnée en 1964. Son âge lors de sa première rencontre avec Bokassa en 1974 et son mariage deux ans plus tard varie de la même façon. Titley indique qu'elle effectuait un stage dans une banque lors de sa rencontre avec Bokassa en 1974 ; elle-même indique qu'elle avait 16 ans lors de son mariage, ce qui correspondrait à une naissance en 1960. Selon le Historical Dictionary of the Central African Republic elle avait 18 ans lors de sa première rencontre avec Bokassa, et 20 ans lors de son mariage.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Richard Bradshaw et Juan Fandos-Rius, Historical Dictionary of the Central African Republic, Rowman & Littlefield, , 816 p. (ISBN 978-0-8108-7992-8, lire en ligne)
  2. a b et c Véronique Escolano, À 16 ans, mariée de force à l'empereur Bokassa, Ouest-France, 26/09/2013.
  3. Titley, 1997
  4. a b c d e et f Journal du dimanche, 20 décembre 2013
  5. a et b Jeune Afrique, 18 novembre 2010
  6. a et b « Parcours », sur Mariereinehassen.org
  7. Grazia, 10 mars 2014
  8. a et b Habibou Bangré, « Présidentielle : Marie-Reine Hassen, une femme contre Bozizé », sur Jeuneafrique.com,
  9. Harold Hyman, « Marie-Reine Hassen, une nouvelle femme à la tête de la Centrafrique? », sur Bfmtv.com, 26 occtobre 2014
  10. « Centrafrique : Marie-Reine Hassen à la manœuvre du Siriri », sur Jeuneafrique.com,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Brian Titley, Dark Age : The Political Odyssey of Emperor Bokassa, McGill-Queen’s University Press, (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Site officiel
  • Raphaelle Elkrief, « Marie-Reine Hassen : un espoir pour la Centrafrique ? », Grazia,‎ (lire en ligne)
  • Habibou Bangré, « Présidentielle : Marie-Reine Hassen, une femme contre Bozizé », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  • Écho d’un sombre empire [ Echos aus einem düsteren Reich ], de Werner Herzog, 1990
  • Karen Lajon, « Les sept vies de Marie-Reine Hassan [sic] », Le Journal du dimanche,‎ (lire en ligne)