Marili Terribilini-Fluck

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Marili Terribilini-Fluck
Fonctions
Députée au Grand Conseil tessinois
Vice-présidente des Femmes socialistes suisses
Biographie
Nom de naissance Maria Antonietta Fluck
Date de naissance
Lieu de naissance Bellinzone
Date de décès (à 85 ans)
Nationalité Suisse
Parti politique Parti socialiste

Marili Terribilini-Fluck, née le 22 décembre 1925 à Bellinzone (originaire de Zurich) et morte le 30 septembre 2011 à Sorengo, est une personnalité politique suisse du canton du Tessin, membre du Parti socialiste.

Fondatrice de l'Association des consommatrices de la Suisse italienne, elle est connue pour avoir promu le droit de vote des femmes et une consommation respectueuse de l'environnement.

En 1971, elle est l'une des onze premières femmes élues au Grand Conseil du canton du Tessin.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Origines et famille[modifier | modifier le code]

Marili Terribilini-Fluck naît Maria Antonietta Fluck le 22 décembre 1925 à Bellinzone[1].

Elle est la première des trois filles d'Amalia Bonalini, originaire de Roveredo dans le canton des Grisons, et de Hans Fluck, un ingénieur rural originaire de Zurich impliqué dans l'assainissement de la plaine de Magadino[1],[2],[3]. Sa tante maternelle, Rezia Tencalla-Bonalini, journaliste, libérale et figure de proue du Mouvement social féminin, joue un rôle important dans sa vie[1].

En 1951, elle épouse Bruno Terribilini, docteur en droit et membre du Parti socialiste depuis les années 1950, juge des mineurs, puis juge au tribunal d'appel; le couple a deux filles[1]. Après la mort de son mari en 1956, elle entame une relation avec Leone Viviani, un antifasciste et socialiste[1].

Études et parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Après sa scolarité obligatoire et le gymnase, Marili Terribilini-Fluck entame des études à l'école cantonale de commerce de Bellinzone, sans les achever. En 1946, elle obtient un diplôme de laborantine à Bâle[1].

Elle travaille ensuite pendant quelques années dans l'industrie chimique, pour la Société de la Viscose Suisse et la tannerie Beretta-Piccoli à Viganello[1].

Après le décès de son époux, elle reprend sa carrière professionnelle, initialement en tant que secrétaire à l'Institut européen d'études et de relations intercommunales de Lugano, puis en tant que traductrice pour la radio et télévision de la Suisse italienne[1].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Membre du Parti socialiste tessinois[modifier | modifier le code]

Marili Terribilini-Fluck adhère à la fin de 1956 au Parti socialiste tessinois et accède rapidement à des postes importants[3].

Dans les années 1980, convaincue de la nécessité d'une réunification avec le parti socialiste autonome, elle se joint à la « Communauté de travail pour le renouveau et l'unification des socialistes » après le congrès de Chiasso en 1985, une initiative dirigée par Dario Robbiani (it)[3].

Présidente de l'Union des femmes socialistes tessinois[modifier | modifier le code]

En 1958, après être devenue membre, elle assume la présidence de l'Union des femmes socialistes tessinoises et représente l'organisation au sein de la direction et du comité cantonal du parti. Son action politique se distingue par son engagement pour accroître la participation féminine au sein du parti et pour la lutte en faveur du droit de vote des femmes[1].

Lutte contre la pornographie et la sexualisation du corps de la femme[modifier | modifier le code]

Vers la fin des années 1960, Marili Terribilini-Fluck critique ouvertement l'augmentation de la diffusion de contenus pornographiques et l'emploi d'images de femmes dévalorisantes et sexuellement suggestives dans la publicité[4].

En 1970-1971, elle donne dans le canton des conférences intitulées « Luttons contre la pornographie, fléau de notre temps », abordant des thèmes sexuels devant un public qui n'est pas habitué à en parler[4].

Vice-présidente des Femmes socialistes suisses[modifier | modifier le code]

De 1973 à 1980, elle est vice-présidente au comité central des Femmes socialistes suisses[3].

Députée au Grand Conseil[modifier | modifier le code]

En 1971, elle est parmi les onze premières femmes élues au Grand Conseil du canton du Tessin[n 1].

Vice-présidente du législatif cantonal[modifier | modifier le code]

Après sa réélection en 1975 et sa nomination comme vice-présidente du législatif cantonal en 1978, elle manque de peu sa réélection en 1979[3]. Néanmoins, elle réintègre le parlement en tant que suppléante de 1982 à 1983, période durant laquelle elle se focalise sur l'éducation, l'environnement, la régulation des prix, et l'égalité des sexes[1].

Conseillère communale[modifier | modifier le code]

De 1976 à 1989, elle est membre du Conseil communal (législatif) de Sorengo[1].

Engagements associatifs[modifier | modifier le code]

Présidente de l'Association des consommatrices de la Suisse italienne[modifier | modifier le code]

Dans les années 1970, alors que l'inflation érode le pouvoir d'achat, elle met l'accent sur la protection des consommatrices[3].

Entre 1974 et 1984, tout en poursuivant sa carrière politique, Marili Terribilini-Fluck fonde l'Association des consommatrices de la Suisse italienne (ACSI), où elle assume le rôle de première présidente[1],[3].

Elle promeut activement un mode de consommation respectueux de l'environnement et critique l'utilisation de phosphates dans les détergents, qui nuisent aux cours d'eau[3].

Vice-présidente de la Federazione ticinese delle società femminili[modifier | modifier le code]

De 1973 à 1980, Marili Terribilini-Fluck, tout en explorant de nouveaux rôles pour les femmes dans la société, reste engagée dans des associations féminines traditionnelles. Elle devient vice-présidente de la Federazione ticinese delle società femminili, qui coordonne les associations féminines en Suisse italienne[1],[3].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Elle est passionnée d'archéologie, en particulier la Grèce antique et le peuple étrusque[5].

Mort[modifier | modifier le code]

Marili Terribilini-Fluck meurt le 30 septembre 2011 à Sorengo[1].

Honneur[modifier | modifier le code]

En 2022, la Gauche Unie Sorengo suggère de dédier une rue à Marili Terribilini-Fluck pour honorer la lutte des femmes au Tessin et en Suisse. Cependant, la municipalité préfère lui attribuer la citoyenneté d'honneur, enregistrée dans un registre public[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Elle est la seule socialiste : les autres élues sont radicales (Elsa Franconi-Poretti, Linda Brenni, Elda Marazzi, Alice Moretti, et Dina Paltenghi-Gardosi) et démocrates-chrétiennes (Dionigia Duchini, Ersilia Fossati, Rosita Genardini, Rosita Mattei, et Ilda Rossi).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m et n Isabella Rossi (trad. Boris Anelli), « Marili Terribilini-Fluck » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. (it) Isabella Rossi, « Terribilini-Fluck Maria Antonietta (1925-2011) » Accès libre, sur aardt, (consulté le )
  3. a b c d e f g h et i (it) « Marili Terribilini-Fluck (1925-2011) » Accès libre, sur rsi, (consulté le )
  4. a et b Lorenza Hofmann, « Marili Terribilini-Fluck » Accès libre, sur Hommage 2021 (consulté le )
  5. a et b (it) Malva Cometta Leon, « Sorengo dà la cittadinanza onoraria a Marili Terribilini-Fluck » Accès libre, sur laRegione, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it) Susanna Castelletti, et Lisa Fornara, Donne in movimento. Storia della Federazione Associazioni Femminili Ticino 1957-2007, FAFT,
  • (it) Paolo Barcella et Roberto Villa, « Le carte dell’Associazione delle Consumatrici della Svizzera Italiana all’Archivio di Stato di Bellinzona », Archivio storico ticinese, no 158,‎ , p. 96-109
  • (it) Maurizio Binaghi, « Il paradosso della cittadinanza. La partecipazione femminile nei partiti politici ticinesi (1949-1993) », Finalmente cittadine! La conquista dei diritti delle donne in Ticino (1969-1971), Marika Congestrì,‎ , p. 203-228

Fonds d'archives[modifier | modifier le code]