Microbes (Côte d'Ivoire)

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Les enfants microbes sont en Côte d'Ivoire le nom donné aux enfants criminels[1]. Ces enfants qui sont le plus souvent issus des rues font preuve d'une extrême violence dans les crimes qu'ils commettent. Le surnom microbes leur est donné du fait que comme de véritables microbes, ils sont petits de taille mais avec des effets ravageurs. Cette criminalité juvénile est née dans la commune d’Abobo avant de s'exporter vers d'autres quartiers d'Abidjan et du pays. Les microbes sont constitués en grande majorité d'enfants issus des milieux défavorisés d’Abidjan donc très pauvres[2],[3]. Ils sont le plus souvent des mineurs, essentiellement âgés de huit à dix-sept ans[4], déscolarisés ou analphabètes, désœuvrés, déshérités ou abandonnés par leurs géniteurs. Ces enfants qui ont vécu de près les exactions dues à la crise politique de 2010 en Côte d'ivoire[5], ont fini par acquérir la conviction que non seulement il est normal et mais aussi et surtout possible d’avoir tout ce que l'on désir par la force et la violence[4],[6].

Malgré toutes les dispositions nationales et internationales adoptées par les autorités ivoiriennes et les cinq ministères qui s'en occupent, le phénomène des microbes perdure et surtout s'accroît. Cet état de chose engendre chez les populations un sentiment d'impunité et de laisser-aller; ce qui les poussent à s'organiser en groupes d’autodéfenses qui traquent et tuent les microbes[4]. Cette forme de délinquance juvénile est devenue si grande qu'elle est l'objet d'une série télévisée scénarisée par Alex Ogou, produite par TSK STUDIOS et coproduite par Canal+ International intitulée : Invisibles[7],[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Qui sont les « microbes » d’Abidjan ? – Jeune Afrique – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  2. « « Les enfants “microbes” sont un signe de l’apartheid économique qui s’installe en Côte d’Ivoire » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Le Point magazine, « La vie de "microbe" des enfants-bandits d'Abidjan », sur Le Point, (consulté le )
  4. a b et c Julie Baudryard épse Ohoupe, « La criminalité juvénile : les enfants « microbes » comme symptôme des difficultés de la protection de l’enfance en Côte d’Ivoire », Sociologies pratiques, vol. 37, no 2,‎ , p. 141 (ISSN 1295-9278 et 2104-3787, DOI 10.3917/sopr.037.0141, lire en ligne, consulté le )
  5. « La problématique des enfants dits « microbes » en Côte d’Ivoire », sur Centre de recherche en droit public (consulté le )
  6. « À Abidjan, en Côte d’Ivoire, la fragile réinsertion des « microbes » », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  7. « Alex Ogou : « Je montre ces enfants “microbes” que la société ivoirienne ne veut pas voir » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Côte d'Ivoire: «Les "microbes" sont les enfants de la précarité et de l'oubli» », sur Franceinfo, (consulté le )