Olympia Brown

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Olympia Brown
Biographie
Naissance
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Prairie Ronde Township (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 91 ans)
BaltimoreVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Mound Cemetery (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université Antioch (en)
Theological School of St. Lawrence University (en)
Mount Holyoke College
Antioch College
Université de St. LawrenceVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Fratrie
Arthur Brown (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Henry Parker Willis (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Distinction
Archives conservées par

Olympia Brown, née le à Prairie Ronde Township (Michigan) et morte le à Baltimore (Maryland), est une femme pasteur et suffragette américaine.

Elle est considérée comme la première femme à avoir été diplômée d'une école de théologie et la première à être ordonnée ministre du culte à plein temps, en 1863. Elle fait également partie de la première vague féministe, ensemble de femmes qui ont contribué à l'adoption du XIXe amendement de la Constitution des États-Unis en 1920.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et études[modifier | modifier le code]

Elle est l'aînée d'une fratrie de quatre enfants. Ses parents, Lephia et Asa Brown, étaient agriculteurs. Ces derniers sont respectivement l'arrière-grand-tante et l'arrière-grand-oncle du futur président américain Calvin Coolidge. Lephia élève ses enfants dans un foyer où la religion et l'éducation occupent une place importante. Olympia Brown suit des études secondaires et comme sa plus jeune sœur Oella un cursus universitaire au Mount Holyoke College, où certaines restrictions sont imposées aux étudiantes, résumées ainsi par un professeur de chimie : « On ne s'attend pas à ce que vous vous souveniez de tout, mais seulement assez pour vous rendre intelligente lors d'une conversation ». Elle s'inscrit alors à l'Antioch College, où elle note les discriminations dont sont l'objet les femmes : par exemple, en cours d'anglais, les étudiantes n'étaient pas obligées d'apprendre des discours mémorisés. Par défi, lorsque vient son tour de prendre la parole, elle récite un discours de mémoire, comme les hommes. À Antioche, elle parvient à persuader la féministe Antoinette Brown Blackwell, qu'elle admire, de venir y faire un discours.

Après avoir terminé ses études, elle décide de devenir pasteur. Après d'innombrables refus, elle est acceptée à l'École de théologie de l'université de St. Lawrence. Une fois de plus, elle fait face à des discriminations mais elle réussit à obtenir son diplôme.

Carrière religieuse[modifier | modifier le code]

En dépit de l'obtention de son diplôme, en plus d'une année d'expérience à prêcher à Marshfield et à Montpelier (Vermont), Olympia Brown continue de rencontrer des oppositions à son ordination. Estimant avoir été ordonnée, elle fait cependant appel au Conseil universaliste et se rend donc près de Malone (New York), afin de présenter son cas. Cet appel était surtout un plaidoyer en faveur de l'égalité. La commission, qui avait déjà entendu quelques-uns de ses sermons, était d'accord avec elle. Le , Olympia Brown devient donc officiellement la première femme ordonnée pasteur. Elle continue de prêcher dans les églises de Weymouth (Massachusetts), Bridgeport (Connecticut) et surtout de Racine (Wisconsin).

Suffragisme[modifier | modifier le code]

Depuis son enfance et à travers ses expériences, Olympia Brown a conscience de la nécessité de la lutte pour l'égalité des droits entre les femmes et les hommes. En raison de son aisance pour s'exprimer et de ses croyances, la féministe Susan B. Anthony a continuellement cherché à ce qu'elle s'implique dans le mouvement féministe. Avec l'encouragement de Lucy Stone et de son mari, Henry Blackwell, Olympia Brown décide donc de se rendre au Kansas pour parler des droits des femmes. Elle y prononce plus de 300 discours malgré de nombreuses difficultés. Il s'agissait pour elle d'une expérience enrichissante mais elle retourne ensuite à sa fonction ecclésiastique jusqu'en 1887.

Elle s'investit ensuite davantage, en participant à la création de la New England Woman Suffrage Association, en dirigeant la Wisconsin Suffrage Association et en devenant la présidente de la Federal Suffrage Association de 1903 à 1920. Malgré toutes ces actions, elle constate que peu de changements concrets ont lieu. Elle considérait que la deuxième génération de suffragistes souffrait d'un mauvais leadership et axait à tort ses efforts au niveau de l'État. Ce n'est qu'en 1913 qu'elle est invitée par Alice Paul et Lucy Burns à se joindre au Congressional Union for Woman Suffrage nouvellement créé en faveur du suffrage féminin, que l'on appellera plus tard le National Woman's Party. Ce groupe a cherché à adopter un amendement au niveau fédéral et s'est également engagé à adopter une approche plus radicale.

Ces nouvelles tactiques ont conduit à l'adoption d'un amendement sur le droit de vote des femmes présenté au Congrès et à des marches devant la Maison-Blanche. Le président Woodrow Wilson va pour sa part à la rencontre des deux marches devant le bâtiment présidentiel mais avec déplaisir. En conséquence, des féministes furent emprisonnées. Le mauvais traitement de ces femmes couplé avec l'exposition de leur combat dans la presse a cependant conduit à créer un soutien populaire en leur faveur. Finalement, le Congrès adopte le projet de loi. Mais il fallait ensuite qu'il soit ratifié. Olympia Brown et plusieurs de ses camarades font alors une dernière campagne, marquée par une marche pendant la convention nationale républicaine de 1920. Le XIXe amendement est finalement ratifié le , permettant pour la première fois à toutes les Américaines de voter.

Vie privée[modifier | modifier le code]

En 1873, elle épouse John Henry Willis mais choisit de garder son nom de jeune fille. Ils ont deux enfants, Henry et Gwendolyn, qui deviennent enseignants.

Mort[modifier | modifier le code]

Elle passe les dernières années de sa vie avec sa famille, à Racine (Wisconsin). Elle continue à soutenir les droits des femmes, notamment avec la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté. Elle meurt à Baltimore le .

Hommages[modifier | modifier le code]

En 1963, pour honorer le centenaire de l'ordination d'Olympia Brown, l'École de théologie de l'université de St. Lawrence inaugure une plaque sur l'église où elle prêchait à Racine. L'inscription mentionne : « La flamme de son esprit brûle encore aujourd'hui ». En 1989, l'église est rebaptisée Olympia Brown Unitary Universalist Church.

En 1975, une école élémentaire de Racine est nommée en son honneur.

En 1999, elle est intronisée au Michigan Women's Hall of Fame.

Ses archives sont conservées à la bibliothèque de Schlesinger de Cambridge (Massachusetts), à la Wisconsin Historical Society et enfin à la bibliothèque du Congrès pour ce qui concerne son militantisme au National Woman's Party.

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Woman's Suffrage (1907)
  • Democratic Ideals (1917)
  • Suffrage and Religious Principle : Speeches and Writings of Olympia Brown (1988, posthume)

Sources[modifier | modifier le code]