Patrouilleur Outre-mer

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Patrouilleur Outre-mer
Image illustrative de l'article Patrouilleur Outre-mer
Maquette de POM
Classe Félix Éboué
Caractéristiques techniques
Type Patrouilleur
Longueur 80 m
Maître-bau 11,8 m
Tirant d'eau 3,5 m
Déplacement 1 300 t à pleine charge
Propulsion Diesel-électrique
Puissance 8860 kW (12050 cv)
Vitesse 24 nœuds
Caractéristiques militaires
Armement 1 canon 20 mm Nexter Narwhal, 2 mitrailleuses de 12,7 mm et 2 mitrailleuses de 7,62 mm
Aéronefs Survey Copter Aliaca
Rayon d’action 5 500 nautiques à 12 nœuds
Autres caractéristiques
Électronique Radar de veille air/surface
Système d’identification optronique jour / nuit
Système de combat Lyncea
Moyens de communication HF et satellitaires
Équipage 30 marins et 29 passagers[1]
Histoire
Architecte Mauric
Constructeurs Socarenam
A servi dans  Marine nationale
Commanditaire Direction générale de l'Armement
Date début commande 24 décembre 2019
Période de
construction
2020-2026
Période de service 2023 -
Navires construits 2
Navires prévus 6
Navires en activité 1

Les patrouilleurs Outre-mer, ou POM ou classe Félix Éboué, sont un programme de six patrouilleurs de la Marine nationale. Ils seront basés à Nouméa, Tahiti et La Réunion, où ils remplaceront les anciens patrouilleurs de la classe P400, mais avec un gabarit bien plus élevé de 1 300 tonnes à pleine charge et des capacités étendues. Le premier exemplaire, l'Auguste Bénébig, a été livré le 5 mai 2023 à Nouméa[2], le second mi-2024 à Tahiti. Les quatre suivants doivent être livrés en 2025 et 2026.

Historique[modifier | modifier le code]

Genèse[modifier | modifier le code]

Les travaux liés au programme BATSIMAR et à la Revue stratégique de défense et de sécurité nationale 2017[3] ont établi que la protection des approches maritimes et des intérêts en mer des départements, régions et collectivités d'outre-mer nécessitaient des moyens aptes à s'opposer aux actions terroristes et aux menaces d'incursions. Ils ont défini deux familles de navires de patrouille : les patrouilleurs de haute mer de nouvelle génération (PHM-NG), ou Patrouilleur hauturier, et les patrouilleurs Outre-mer (POM). Les POM ont pour mission la sauvegarde maritime du territoire et l'action de l'État en mer, avec un armement adapté et sans capacités offensives significatives. En , la direction générale de l'Armement émet un appel d'offres concernant ces bâtiments[4].

Commande[modifier | modifier le code]

Le , le président de la République Emmanuel Macron annonce à l'occasion des Assises de l'économie de la mer que le ministère des Armées a octroyé le contrat de construction de six POM à la société Socarenam, basée à Boulogne-sur-Mer, déjà constructeur des patrouilleurs Antilles-Guyane (PAG) de la classe La Confiance[5]. La DGA passe officiellement commande auprès de la Socarenam le [1].

Le marché de développement, de réalisation, et de maintien en condition opérationnelle est publié le . Il est confié en cotraitance aux sociétés Socarenam et CNN-MCO, situées à Brest, pour une valeur de 223 939 897 euros hors TVA[6], soit 37,3 millions d'euros par unité.

Construction[modifier | modifier le code]

Les patrouilleurs Outre-mer portent les noms de combattants ou de défenseurs ultramarins de la France libre, originaires de chacun des trois territoires où ces navires seront basés.

La première découpe du premier exemplaire, dénommé Auguste Bénébig, a eu lieu le , au cours d'une visite du chantier Socarenam de Saint-Malo par la ministre des Armées Florence Parly[7].

Le navire a été mis à l'eau le à Saint-Malo, puis aussitôt convoyé vers Boulogne-sur-Mer pour armement. Il a entamé en ses essais en mer depuis la base navale de Brest. Le le patrouilleur a quitté le port de Brest pour se rendre à Nouméa[8] où il est arrivé le 3 avril, après avoir fait escale à Las Palmas, Fort de France, transité par le canal de Panama, Papeete, Wallis, soit 20 000 km de navigation[9]. Il a été livré à la Marine le [2] et admis au service actif le .

Le second patrouilleur de la série, le Teriieroo a Teriierooiterai, a été mis à l'eau le à Saint-Malo, puis a poursuivi son armement à Boulogne-sur-Mer[10]. Il a quitté Boulogne-sur-Mer le 14 septembre 2023 pour rejoindre Calais. Il est arrivé à Brest le . Il a quitté Brest pour Papeete le . Sa livraison est prévue pour la mi-2024.

Le troisième patrouilleur, l'Auguste Techer, a été mis à l'eau le . Il a quitté Saint-Malo le pour rejoindre Boulogne-sur-Mer. Il doit être livré à la Marine vers la mi-2025.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Les patrouilleurs Outre-mer de la classe Félix Éboué ont un déplacement de 1 300 tonnes à pleine charge. Ils sont longs de 80 m et larges de 11,8 m, avec un tirant d'eau de 3,5 m[11],[12]. La propulsion de type diesel-electrique est assurée par deux moteurs diesels ABC 16DZC de 3880 kW et deux moteurs electriques ENAG/ABB motion M3LP de 550 kW. La vitesse maximale est de 24 noeuds. Armés par un équipage de trente marins, ils peuvent recevoir vingt-neuf passagers supplémentaires et assurer le soutien de plongeurs[1]. Ils sont amenés à évoluer dans des zones de forte chaleur et d'hygrométrie élevée, pour des missions sans ravitaillement d'une durée avoisinant les trente jours, avec une capacité de manutention autonome pour le levage de matériels. Ils disposent de deux embarcations rapides d'intervention, longues d'environ 8 m, et d'un système de mini-drones aériens embarqués pour la Marine (SMDM)[1].

Le système de combat est le Lyncea de la société française Nexeya, installé depuis 2009 sur les frégates de classe Floréal et les avisos reclassés en patrouilleurs de classe d'Estienne d'Orves[13]. Le radar de surveillance KH Mk II SharpEye est fourni par Hensoldt[14]. Deux radars Sperry Marine assurent la navigation, et un système de veille électro-optronique Sae Eagle est installé. L’armement est constitué d’un canon de 20 mm téléopéré Narwhal 20B, placé à l’avant, et de quatre affûts destinés à accueillir des mitrailleuses de 12,7 mm et 7,62 mm[1]. Ces navires disposent d'une plateforme et d'un hangar pour un drone, et de moyens de communication satellitaires[15].

Utilisateurs[modifier | modifier le code]

Marine nationale[modifier | modifier le code]

Six patrouilleurs sont prévus pour équiper la Marine nationale[11]. La première unité, qui a été livrée le 5 mai 2023[2], est basée à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, où elle sera suivie d'une seconde unité fin 2025. Deux unités seront basées à La Réunion et deux autres à Tahiti. L'ensemble prendra la relève des patrouilleurs de la classe P400, du Malin et de l'Arago[1].

no  Nom Première découpe Mise sur cale Mise à l'eau Essais en mer Livraison Service actif Port d'attache
P779 Auguste Bénébig [7] [16] [2] 25 juillet 2023 Nouméa
P780 Teriieroo a Teriierooiterai septembre 2021 [10] 14 septembre 2023 mi-2024 Tahiti
P781 Auguste Techer décembre 2022 22 décembre 2023[17] mi-2025 La Réunion
P782 Jean Tranape mi-2023 fin 2025 Nouméa
P783 Philippe Bernardino fin 2023 2026 Tahiti
P784 Félix Éboué mi-2024 2026 La Réunion

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f (en) Martin Manaranche, « French Navy’s New POM OPVs Take Shape At Socarenam Shipyard », Naval News,‎ (lire en ligne)
  2. a b c et d Vincent Groizeleau, « Livraison du premier patrouilleur d’outre-mer », Mer et Marine,‎ (lire en ligne)
  3. Assemblée Nationale, « Question écrite no 11898 de M. Franck Marlin. Question publiée au JO le : 04/09/2018 page : 7729. Réponse publiée au JO le : 04/12/2018 »
  4. Lefauteuildecolbert, « BATSIMAR/POM : appel d'offres pour six frégates de quatrième rang ? », sur lefauteuildecolbert.blogspot.com,
  5. Laurent Lagneau, « Le ministère des Armées a commandé les six patrouilleurs outre-Mer promis à la Marine nationale », opex360.com, 4 novembre 2019
  6. Direction générale de l'armement, « Avis No 20-13021 publié le 13/02/2020. Développement, réalisation et fourniture de patrouilleurs hauturiers destinés à la Marine nationale, maintien en conditions opérationnelles de ces bâtiments et réalisation de prestations associées, lesdits bâtiments destinés à l'action de l’État en mer dans les zones économiques exclusives ultramarines françaises, concourant aux missions de souveraineté, de surveillance, de protection des intérêts français, de police des pêches et de lutte contre les trafics illicites. Avis d'attribution »
  7. a et b Brigitte Saverat-Guillard, « Saint-Malo. Socarenam reçoit la ministre des Armées et commence la construction de patrouilleurs », Ouest France,‎ (lire en ligne)
  8. « Flambant neuf, le premier « patrouilleur outre-mer » a quitté Brest pour la Nouvelle-Calédonie », Ouest France,‎ (lire en ligne)
  9. "L'arrivée du patrouilleur "Auguste-Bénébig" à Nouméa" par Noémie Dutertre, La Première 3 avril 2023
  10. a et b Vincent GroizeIeau, « Socarenam met à l’eau le second des nouveaux patrouilleurs d’outre-mer », Mer et marine,‎ (lire en ligne)
  11. a et b Direction générale de l'armement, « Avis no 18-102594 publié le 10/08/2018. Développement, réalisation et fourniture de patrouilleurs hauturiers de coque acier ou aluminium, neufs et identiques, MCO de ces bâtiments en outre-mer et réalisation des prestations associées. Avis de marché. Procédure Négociée. Objet du marché »
  12. Vincent Groizeleau, « Socarenam dévoile les futurs patrouilleurs d’outre-mer », Mer et Marine,‎ (lire en ligne)
  13. Vincent GroizeIeau, « Nexeya va fournir le système de combat des patrouilleurs d’outre-mer », Mer et marine,‎ (lire en ligne)
  14. (en) « HENSOLDT UK supplies surface search radar with IFF to the French Navy », sur uk.hensoldt.net (consulté le )
  15. « Dernier patrouilleur de type P400 de la marine, La Glorieuse a tiré sa révérence », Los!, no 68 Juillet-Août,‎ , p. 10
  16. (en) collectif, « Socarenam Begins Sea Trials Of The First POM OPV », Naval News,‎ (lire en ligne)
  17. Vincent Groizeleau, « Le troisième patrouilleur d’outre-mer en phase d’armement à flot », Mer et Marine,‎ (lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]