Philocalie

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Une philocalie (du grec signifiant « amour de ce qui est beau », au sens où, en grec, le beau se confond avec le vrai et le bon) est une anthologie de textes édifiants, visant à élever l'âme des chrétiens.

Types[modifier | modifier le code]

Dans le vocabulaire de l'hellénisme chrétien, ce terme désigne l'« amour de la beauté », qui est à la fois beauté de Dieu et beauté de la créature transfigurée. En outre, le mot désigne toute anthologie de textes ascétiques et spirituels dans lesquels se retrouve l'expérience mystique de l'Église orthodoxe[1].

Parmi ces anthologies, il est des philocalies à usage personnel ou en circulation dans des groupes limités, tandis que d'autres ont pris une dimension qui touche l'Église entière[1]. C'est ainsi que l'on a la Philocalie d'Origène, une anthologie du théologien alexandrin dont la composition a été attribuée à Basile le Grand et à Grégoire de Nazianze[1].

On a d'autre part la Philocalie des Pères neptiques, « la philocalie par excellence »[1], vaste anthologie de textes traditionnels sur la prière (elle a été imprimée sur un in-folio de 1 200 pages sur deux colonnes[1]), compilée en grec par Nicodème l'Hagiorite et Macaire de Corinthe et publiée à Venise en . Elle s'étend depuis les anachorètes égyptiens du IVe siècle jusqu'aux moines du mont Athos du XVe siècle[2]. Selon Olivier Clément, cette Philocalie de se présente comme l'encyclopédie de la « lumière incréée » face à l'encyclopédie des « Lumières » fondée sur la seule raison ; et sa traduction en slavon en va en faire un axe autour duquel va se développer la renaissance de la pensée chrétienne dans la Russie du XIXe siècle (et elle inspirera des auteurs comme Dostoïevski). C'est d'ailleurs cette Philocalie que le Pèlerin russe emporte avec lui dans ses déplacements[1]. Outre le slavon, cette philocalie a été traduite en plusieurs langues, le russe, le roumain, ou encore le français et l'anglais.

Dans un autre registre, on peut noter que les « caractères philocaliens » sont une police de caractères, inventée au IVe siècle et utilisée pour l'épigraphie.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Olivier Clément, « PHILOCALIE », sur universalis.fr (consulté le ).
  2. Jean Gouillard, Petite philocalie de la prière du cœur, coll. « Points Sagesses », , 248 p. (ISBN 978-2-020-05348-8).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]