Pierre Aubert (sculpteur)

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Pierre Aubert
Pierre Aubert vers 1900, archives municipales de Lyon.
Biographie
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Nom de naissance
Antoine Pierre AubertVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
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Maîtres
Fronton allégorique, Mairie du 7e arrondissement de Lyon, place Jean-Macé

Pierre Antoine Aubert né à Lyon le et mort dans la même ville le est un sculpteur français.

Spécialisé dans le portrait en buste, il est formé aux Beaux-Arts de Lyon puis aux Beaux-Arts de Paris. Il participe à de nombreux concours pour des monuments lyonnais. Il est connu pour avoir réalisé le Monument à Claude Bernard érigé devant l’université Lumière-Lyon-II, ou encore les médaillons des archevêques de Lyon conservés à la cathédrale Saint-Jean à Lyon[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre Aubert est né le à Lyon[2]. Il est le fils de Clémence Berthet et du sculpteur sur bois Jean Antoine Aubert à qui l'on doit la plus grande partie de l'ornementation sculptée sur bois du palais du Commerce de Lyon[3],[4].

Pierre Aubert est le dernier des trois enfants Aubert et aurait reçu une formation de sculpteur technicien à La Martinière[5]. En 1867, il entre à l'École des beaux-arts de Lyon qu'il quitte en 1869. L'année suivante de son admission aux Beaux-arts, il est élève dans l'atelier de Joseph-Hugues Fabisch. En 1876, il expose pour la première fois au Salon de Lyon[5].

En 1877, il obtient une récompense aux Beaux-arts de Paris en 1877 où il concourt sans succès pour le prix de Rome de 1879 à 1880. Il reste environ trois ans à Paris où il sera l'élève apprécié d'Auguste Dumont, Jean-Marie Bonnassieux et Paul Dubois. C'est à Paris qu'il est remarqué, notamment par le député Chavanne, et expose au Salon de Paris dès 1879. Il y exposera régulièrement jusqu'en 1912.

De Paris, il ne se détourne pas de sa ville natale, où il souhaite s'établir définitivement après ses études[5], en prenant part au concours de la fontaine des Jacobins en 1876.

La mort de son père, en , marque le retour définitif de Pierre Aubert à Lyon où il s'installe au 58, rue de la Charité, siège social de l'entreprise paternelle.

En 1900, Pierre Aubert prend la suite de Dufraine comme professeur de sculpture à l'École des beaux-arts de Lyon, où il laisse le souvenir d'un « pontif méticuleux » selon Marcel Renard[6]. Dans les dernières années de sa vie, il enseigne l'art du portrait à la sculptrice Germaine de Roton[7].

Pierre Aubert meurt à Lyon au 58, rue de la Charité le et est enterré au cimetière de Tassin-la-Demi-Lune (Rhône)[3].

Son œuvre[modifier | modifier le code]

La Saône (1890), d’après Nicolas et Guillaume Coustou, Lyon, pont Lafayette.
Le Rhône (1890), d’après Nicolas et Guillaume Coustou, Lyon, pont Lafayette.

Aubert fils aurait dressé une liste des œuvres réalisées par son père[réf. nécessaire]. Parmi ces dernières, il est sans doute possible que Pierre Aubert ait contribué aux travaux de son père qu'il a énumérés. Ce serait le cas, entre autres, pour les églises d'Ambérieu, la chapelle des Chartreux, Saint-Bernard de Lyon ou encore les stalles d'Ainay (1870[5]). Jusqu'à la mort de son père en 1883, il est possible que ce dernier ait été l'associé de son père. Cette hypothèse a été avancée car, lors de son emménagement au 58, rue de la Charité, après le décès de son père, Pierre Aubert utilisait l'en-tête « Aubert Fils aîné » sur son papier à lettres[6].

À Lyon, Pierre Aubert prend part au concours de la fontaine des Jacobins en 1876, pour lequel il n'est pas sélectionné mais reçoit une prime de 500 francs[6]. Il participe également en 1881 au concours du Monument à Ampère remporté par Charles Textor.

En 1883, il travaille sur la réalisation des figures du Rhône et de la Saône pour le pont Lafayette à Lyon et concourt, dans le même temps, pour un monument dédié au botaniste Bernard de Jussieu, face à Bailly, Gravillon et douze autres artistes[6]. Le projet d'Aubert est choisi en 1885 par la commission. Aubert décide de représenter le botaniste sous un aspect méditatif. Ce dernier travaille sur le projet en collaboration avec le sculpteur ornemaniste Bador et l'architecte Bizot. Sa mise en place est entravée par la mort de Bador et par de nouvelles discussions autour de l'emplacement de la statue, fixé en 1890 au square Lafayette, et de la composition de l'inscription. Si bien qu'Aubert prend part à de nouveaux concours, comme celui pour le Monument de la République en 1887, alors que l'œuvre n'est pas achevée[6].

Très vite après l'inauguration du Monument à Jussieu, Aubert s'empare du projet du Monument à Claude Bernard. Cependant, pour réaliser celui-ci, il a été demandé de fondre la statue du sénateur Vaïsse pour en récupérer le bronze[6],[8]. Lors de la réalisation du projet, Aubert a voulu adjoindre à la statue de Claude Bernard une grenouille privée de sa cervelle pour se référer à l’expérience la plus célèbre de ce médecin et physiologiste[6]. Les dessins et les descriptions concernant cette statue révèlent qu’Aubert a voulu représenter le médecin sous un aspect méditatif, comme il l’avait fait pour Bernard de Jussieu, estimant cette pose adaptée à la cour d’honneur d’une université.

Situé devant l’université Lumière-Lyon-II, le monument est inaugurée le [6]. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la statue a été déposée dans les sous-sols de l’ancienne faculté, quai Claude Bernard.

Simon Maupin (1883), médaillon en bronze, façade est du musée des beaux-arts de Lyon.

Pierre Aubert est l’auteur de quatre médaillons de bronze qui ornent la façade du nouvel hôtel de préfecture du Rhône construit par Antoine–George Louvier, architecte du département de 1850 à 1881[9].

Il réalise également un médaillon en bronze de Simon Maupin, ainsi que celui de Frédéric Lemol, qui ornent la façade intérieure (jardin cloître) du musée des beaux-arts de Lyon[10],[3].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Portrait de Mme L.H…, buste en plâtre. Salon de 1879.
  • Portrait de Mlle F…, buste en plâtre. Salon de 1880.
  • M. Duvergier, ingénieur, buste en marbre. Salons de 1880 et de 1881.
  • M. A. A…, buste en bronze. Salon de 1881.
  • La Musique, esquisse en plâtre. Salon 1882.
  • L'Ensevelissement, bas-relief en marbre. Salon de 1883.
  • La folie de Marguerite, bronze. Salon de 1883.
  • Simon Maupin, 1883, médaillon en bronze. Façade est du cloître du palais Saint-Pierre, actuel musée des beaux-arts de Lyon.
  • Judith, statue en plâtre. Salon de 1885.
  • La Musique, statuette en marbre. Salon de 1885.
  • Titan foudroyé, statuette en plâtre. Salon de 1886.
  • Portrait de Nicolas Sicard, médaillon en plâtre, cimetière de Loyasse, 1886.
  • La Vierge et l'Enfant, groupe en plâtre. Salon de 1887.
  • Portrait de M. Bizot, médaillon de plâtre. Salon de 1888.
  • Mimi, médaillon de plâtre. Salon de 1888.
  • Ernest, buste en plâtre. Salon de 1889.
  • La Saône, 1890, d’après Nicolas et Guillaume Coustou, Lyon, pont Lafayette.
  • Le Rhône, 1890, d’après Nicolas et Guillaume Coustou, Lyon, pont Lafayette.
  • Hector Allemand, buste en marbre. Salon de 1892.
  • Monument à Bernard de Jussieu, 1892, marbre, Lyon, parc de la Tête-d'Or.
  • Chaire en bois, Tympan, Maître-autel, église de la Tour-du-Pin (Isère).
  • Joséphin Soulary, médaillon en bronze. Salon de 1893.
  • Mlle, buste en marbre. Salon de 1893.
  • M. le docteur Tripier, médaillon en bronze. Salon de 1894.
  • Monument à Claude Bernard, 1894, statue en bronze.
  • Meissonier, peintre, statue en marbre. Salon de 1895.
  • Meissonier, buste. Galerie des bustes lyonnais, musée des beaux-arts de Lyon.
  • Hippolyte Flandrin, peintre, médaillon en marbre, Lyon.
  • Buste de Victor Pulliat, 1898, marbre, place de l'église à Chiroubles (Rhône).
  • La Source et le Génie des ondes, groupe de plâtre. Salon de 1899.
  • Portrait de M. le professeur Crolas, de la faculté de médecine de Lyon, buste en plâtre. Salon de 1906.
  • Portrait de M. P…, buste en plâtre. Salon de 1908.
  • Albinos, buste en bronze. Salon de 1910.
  • M. le docteur Étienne Clément, plaquette en bronze. Salon de Paris 1910.
  • Georges H…, buste en plâtre. Salon de 1910.
  • Statue de Clément Livet, hôpital de la Croix-Rousse, Lyon

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. M. A. Demoment, ép. Courtier (F. Fossier, dir.), Les portraits des archevêques de Lyon au XIXe siècle, Université Lyon 2, .
  2. (en) « Pierre Aubert (sculpteur) », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit Accès payant, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
  3. a b et c Félix Desvernay, Le vieux lyon à l'exposition internationale urbaine, , p.110.
  4. Jean-Antoine Aubert, a fait son apprentissage chez Perraud où il fait la connaissance de Jean-Marie Bonnassieux puis devient l'auteur d'un grand nombre de mobiliers d'églises dont Pierre Aubert, son fils, en donnera une liste très entendue.
  5. a b c et d Portraitiste lyonnais, Lyon, Musée des Beaux-Arts de Lyon, Palais Saint-Pierre, , p.48.
  6. a b c d e f g et h Portraitistes lyonnais 1800 - 1914, Musée des Beaux-Arts de Lyon, Palais Saint-Pierre, , p.49
  7. « Germaine de Roton - Biographie des artistes », dans Le symbolisme & Rhône-Alpes - De Puvis de Chavannes à Fantin-Latour 1880-1920, entre ombre et lumière, Villefranche-sur-Saône : Musée municipal Paul-Dini, (ISBN 9782905048196), p. 148
  8. G. Bruyère, avec la collaboration de C. Santailler, Fragile mémoire, catalogue illustré des clichés sur verre (sous - séné 3PH, 10PH, 15PH, 38PH), bibliothèque des inventaires, archives municipales de Lyon, 1997.
  9. G. Buetas, D. Tardy, sous la direction de D. Zotto, Des objets qui racontent l’histoire, hôtel du département du Rhône, Editions - EMCC, Histoire du chantier 1878-1899, des tracas monumentaux.
  10. « gryphe, numéro 7 », revue de la bibliothèque de Lyon,‎ .

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Christine Champavere, Pierre Aubert, sculpteur lyonnais 1853-1912 (3 vol.), mémoire de maîtrise d’histoire de l'art, Université Lyon 2, 1992, tapuscrit.
  • Portraitistes lyonnais, 1800-1914, [catalogue], Musée des beaux-arts de Lyon, palais Saint-Pierre, juin-.
  • Livrets des Salons[Lesquels ?][réf. incomplète] 1879, p.412 ; 1880, p.561 ; 1881 , p.334 ; 1882, p.359 ; 1883, p.304 ; 1883, p.295; 1886, p.280 ; 1888, p.302 ; 1889, p.303 ; 1892, p. 217 ; 1893, p.227 ; 1894, p.236 ; 1895, p.246 ; 1899, p.316 ; 1906, p.247 ; 1908, p.262 ; 1910, p. 283 ; 1911, p. 271.
  • H. Jouin, Revue de l'art français, 1886, p. 40.
  • P. Joanne, Itinéraire général de la France, Bourgogne, 1902, p. 371.

Liens externes[modifier | modifier le code]