Prix Rougevin

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Le prix annuel d'ornement et d'ajustement de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, dit concours Auguste Rougevin ou Prix Rougevin, était un des plus importants concours de première année[1]. Chaque année le concours d'ornement et d'ajustement[2] de la Fondation Rougevin était ouvert aux élèves architectes de première classe de l'École et s'assimilait aux médailles obtenues sur projets rendus. Il constituait à élaborer un projet en loge en 7 jours[3].

Il ne doit pas être confondu avec le concours Godeboeuf, concours annuel fondé en 1880 en la mémoire d'Eugène Godeboeuf, qui consistait également en l'élaboration d'un projet en loge de 15 jours, mais dont le thème se rapportait le plus souvent à l''intégration de nouvelles technologies (application de l'électricité à l'éclairage des voies publiques, par exemple)[4].

Histoire du prix[modifier | modifier le code]

Ce prix a été institué en 1857 par Auguste Rougevin[5] (-), architecte des Invalides de 1832 à 1859[6], en mémoire de son fils Auguste-Joseph Rougevin[7] (-), élève architecte de l'École des beaux-arts décédé au cours d'un voyage d'études en Italie[8]. Ce concours du cursus scolaire des architectes a disparu après les réformes de l'enseignement de l'architecture qui ont suivi mai 68[9].

Une fête traditionnelle est nommée d'après le prix du même nom, le Rougevin, cette dernière comportait chaque année un thème parodiant le thème du concours[10].

Fonctionnement[modifier | modifier le code]

L'Ecole des Beaux-Arts était dotée d'une Commission spéciale, dite des concours de fondation, qui est en charge de donner les programmes des concours Rougevin, Godeboeuf, Labarre et des Architectes Américains[11]. Cette Commission, tirée au sort chaque année, par roulement, est composée de trois membres, savoir : un membre de l’Institut, pris dans la section d’architecture ; un professeur architecte de l’école, faisant partie de Jury de l’école à titre permanent ; un professeur chef d’atelier extérieur d’architecture, faisant également partie du Jury de l’école à titre permanent.

Liste des éditions du concours Rougevin, sujets et récipiendaires du prix[modifier | modifier le code]

La Bibliothèque de L'institut National d'Histoire de l'Art conserve les planches du concours Rougevin[4].

1857 - Tribune législative[modifier | modifier le code]

  • 1er prix : M. Bryerre.
  • 2e prix : M. Moyaux.

1858 - Une cheminée[modifier | modifier le code]

  • 1er prix : M. Moreau.
  • 2e prix : M. Ehrmann.

1859 - Une haire à prêche[modifier | modifier le code]

  • 1er prix : M. Moyau.
  • 2e prix : M. Bénard.

1860 - Frontispice à Rougevin[modifier | modifier le code]

  • 1er prix : M. Duprez.
  • 2e prix : M. Noguet.

1861 - Frontispice à Rougevin[modifier | modifier le code]

1862 - Monument à Jean Goujon[modifier | modifier le code]

1863 - Un exèdre[modifier | modifier le code]

1864 - Une cheminée[modifier | modifier le code]

1865 - Une fontaine[modifier | modifier le code]

  • Prix : M. Arnold.
  • 2e classe : M. Roux.

1866 - Un plafond[modifier | modifier le code]

  • Prix : M. Bénard.
  • 2e prix : M. Batigny.

1867 - Tombeau d'un cardinal[modifier | modifier le code]

1868 - Décoration d'une loggia[modifier | modifier le code]

1869 - Un Arc de triomphe[modifier | modifier le code]

  • 1er prix : M. Blondel.
  • 2e prix : M. Montfort.

1870 - Décoration d'une voute[modifier | modifier le code]

  • 1er prix : M. Coquet.
  • 2e prix : M. Viennois.

1871 - Une porte de musée[modifier | modifier le code]

  • 1er prix : M. Bernier.

1872 - Un plafond[modifier | modifier le code]

1873 - Une chaire à prêcher[modifier | modifier le code]

  • 1er prix : M. Paulin.
  • 2e prix : M. Cléret.

1874 - Un plafond[modifier | modifier le code]

1875 - Une cheminée[modifier | modifier le code]

  • 1er Prix : M. Pujol.
  • 2e prix : M. Larche.

1876 - Un catafalque[modifier | modifier le code]

1877 - Décoration d'un plafond[modifier | modifier le code]

  • 1er prix : M. Blavette.
  • 2e prix : M. Laloux.

1878 - Une fontaine[modifier | modifier le code]

  • 1er prix : M. Genuys.
  • 2e prix : M. Monteiro.

1879 - Une porte de musée[modifier | modifier le code]

  • 1er prix : M. Chancel.
  • 2e prix : M. Lemaire.

1880 - Décoration d'une voute[modifier | modifier le code]

  • 1er prix : M. Girault.
  • 2e prix : M. Berger.

1881 - Tombeau pour un archevêque et tombeau pour un cardinal[modifier | modifier le code]

  • 1er prix : M. Ruy.
  • 2e prix : M. Deglane.

1882 - Monument à Jean Goujon[modifier | modifier le code]

1883 - Un catafalque[modifier | modifier le code]

1884 - Loge d'un chef d'état[modifier | modifier le code]

1885 - Monument à Lesueur[modifier | modifier le code]

1886 - Monument à Baudry[modifier | modifier le code]

  • Prix : M. Tournaire.
  • 2e prix : M. Defays.

1887 - Un château d'eau[modifier | modifier le code]

1888 - Tribune des orgues[modifier | modifier le code]

  • 1er prix : M. Lafon.
  • 2e prix : M. Rey.

1889 - Salle des fêtes[modifier | modifier le code]

  • Prix : M. Risler.
  • 2e prix : M. Duménil.

1890 - Monument commémoratif[modifier | modifier le code]

1891 - Un baptistère[modifier | modifier le code]

  • Prix : M. Guilbert.
  • 2e prix : M. Hannotin.

1892 - Un ciborium[modifier | modifier le code]

  • 1er prix : M. Deperthes.
  • 2e prix : M. Recoura.

1893 - Une loggia[modifier | modifier le code]

  • Prix : M. Lajoie.
  • 2e prix : M. Dalmas.

1894 - Foyer de la danse[modifier | modifier le code]

  • Prix : M. Rigault.
  • 2e prix : M. Auburin.

1895 - Dessin d'une verrière[modifier | modifier le code]

1896 - Une reliure d'art[modifier | modifier le code]

  • Prix : M. Binet.
  • 2e prix : M. Mouré.

1897 - Un tapis[modifier | modifier le code]

1898 - Un tombeau[modifier | modifier le code]

  • Prix : M. Verdier.
  • 2e prix : M. Hébrard.

1899 - Une cheminée[modifier | modifier le code]

  • Prix : M. Lefort.
  • 2e prix : M. Nicod.

1900 - Arrière de navire[modifier | modifier le code]

  • Prix : M. Sénes.
  • 2e prix : M. Wielhorski.

1901 - Trône épiscopal[modifier | modifier le code]

  • Prix : M. Cret.
  • 2e prix : M. Brown.

1902 - Un frontispice[modifier | modifier le code]

  • 2e prix : M. Gaudinot.

Dotation et récompenses[modifier | modifier le code]

Ce prix consistait en deux sommes, l’une de 600 francs, l’autre de 400 francs. Il était décerné à la suite d’un concours d’ornement et d’ajustement, est exécuté en loge en sept jours, et auquel seuls les élèves de la première classe pouvaient prendre part. Les prix de 600 et de 400 francs étaient attachés aux deux premières récompenses[11].

Dans le concours Rougevin existaient des premières médailles, des premières secondes médailles et des premières mentions. Le programme était donné par la Commission dite des Concours de fondation.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « III. Concours pour le Prix Rougevin », Les Beaux-Arts revue de l’art ancien et moderne, vol. 10,‎ 1er janvier au 15 juin 1865, p. 157-158 (lire en ligne)
  2. Annuaire publié par la Gazette des beaux-arts : ouvrage contenant tous les renseignements indispensables aux artistes et aux amateurs, Paris, au bureau de la Gazette des beaux-arts, (lire en ligne)
  3. École nationale supérieure des beaux-arts (France), Concours Rougevin (1857 à 1910) et Godeboeuf (1881 à 1909) (lire en ligne)
  4. a et b A. Vincent, Boucaut V. > Éditeur scientifique et Pascal Jean-Louis > Préfacier, Concours Rougevin (1857 à 1910) et Godeboeuf (1881 à 1909), préface de M. J. L. Pascal, membre de l'Institut, Architecte du Gouvernement, Inspecteur Général des Bâtiments Civils, ouvrage publié sous la Direction M. V. Boucaut, Bibliothèque de l'Institut National d'Histoire de l'Art, collections Jacques Doucet (lire en ligne)
  5. Comité des travaux historiques et scientifiques, « ROUGEVIN Auguste », sur cths.fr, (consulté le )
  6. Charles Bauchal, Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français, Paris, A. Daly fils et Cie, , 842 p. (lire en ligne)
  7. Son portrait en buste orne le vestibule d'un escalier de l'École des beaux-arts.
  8. appl, « Cimetière du Père Lachaise - APPL - ROUGEVIN Auguste (1794-1878) », sur Cimetière du Père Lachaise - APPL, (consulté le )
  9. Amandine Diener, « Relire Mai 68 et l’enseignement de l’architecture. La longue gestation d’une crise », Métropolitiques,‎ (lire en ligne)
  10. « Bec et ongles : satirique hebdomadaire », sur Gallica, (consulté le )
  11. a et b Les architectes élèves de l’Ecole des beaux-arts, Paris, Librairie de la construction moderne,  Télécharger cette édition au format ePub Télécharger cette édition au format PDF (Wikisource)}