Scabellum

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Reconstitution d'un scabellum, instrument des aulètes de la Rome antique servant à marquer le rythme.
Faune dansant avec un scabellum.

Le scabellum, latin scabellum (au pluriel scabella), grec ancien « kroupezion[1] » (krupalon, krupezon), est une sorte de cliquette portée comme une sandale par le pied droit, utilisée dans l'antiquité par le chef d'orchestre ou de chœur ou l'aulète pour marquer le rythme.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le nom grec κρουπέζα (kroupeza, courpeza) était plutôt associé aux sabots en bois utilisés pour écraser les olives[2]. C'est un instrument unique à l'Antiquité qui n'a pas été retrouvé ailleurs. Il apparaît dans l'épigraphie à partir du IIe siècle av. J.-C.[3].

Montesquieu en a fait une description dans son livre Voyage d'Italie dans le portrait Le Petit Faune ; il utilise un barbarisme pour le nommer crupetius[4].

Description[modifier | modifier le code]

Le scabellum est composé de deux plaques de bois, formant deux semelles épaisses (entre 5 et 10 cm) reliées par une charnière à l'arrière[5] ; l'instrument pouvait aussi être métallique. Deux petites cymbales étaient souvent fixées ; il peut ainsi être considéré comme un ancêtre du charleston dans le jazz et le rock. Les musiciens jouant de cet instrument ne se déplaçaient pas[6].

Utilisation[modifier | modifier le code]

C'est un instrument peu courant en Grèce, utilisé uniquement lorsqu'il y avait beaucoup de musiciens, mais jamais par les aulètes ou citharèdes virtuoses[7]. Le scabellum est devenu à Rome une percussion à part entière, associée à l'aulos et utilisée suivant accompagnement rythmique ou pour marquer certains événements dans les spectacles de danse et de pantomime[8].

Les scabillarii (joueurs de scabellum) ne portaient ce nom qu'en tant que membres de leur corporation : le reste du temps c'étaient des tibicines, des joueurs d'aulos[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Instruments de la Grèce antique, glossaire de Nicolas Martello.
  2. Bélis 1988, p. 330.
  3. a et b Péché et Vendries 2001, p. 45.
  4. Bélis 1988, p. 323-324.
  5. Bélis 1988, p. 324
  6. Bélis 1988, p. 325.
  7. Bélis 1988, p. 327.
  8. Bélis 1988, p. 338-339.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Annie Bélis, « Kroupezai, Scabellum », Bulletin de correspondance hellénique, vol. 112, no 1,‎ , p. 323-339 (lire en ligne, consulté le ) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) James Blades: Percussion Instruments and Their History. The Bold Strummer, London 2005, S. 179
  • Valérie Péché et Christophe Vendries, Musique et spectacles dans la Rome antique et dans l'Occident romain : sous la République et le Haut-empire, Paris, Errance, coll. « Les hespérides », , 120 p. (ISBN 2-87772-217-1) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Scabellum, Dictionnaire des Antiquités romaines et grecques - Anthony Rich (3e ed. 1883).
  • Scabellum, Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines (Daremberg-Saglio).