Siproïtès
Dans la mythologie grecque, Siproïtès (aussi orthographié Siproitès ; en grec ancien Σιπροίτης / Siproítês) est un jeune homme métamorphosé (en) en femme par la déesse Artémis comme punition pour l'avoir vu au bain.
Sources[modifier | modifier le code]
Les Métamorphoses d'Antoninus Liberalis, au Ier ou IIe siècle, sont l'unique source antique sur le mythe de Siproïtès[1]:
« [...] au Crétois Siproïtès qui changea de sexe pour avoir vu, lors d'une chasse, Artémis au bain. »
— Antoninus Liberalis, Métamorphoses, XVII, 5[2].
L'auteur se réfère, dans cette fable, au livre II des Métamorphoses (en grec ancien Ἑτεροιούμενα / Heteroioumena) de Nicandre de Colophon, une œuvre littéraire perdue du IIe siècle av. J.-C.[3],[4].
Mythe[modifier | modifier le code]
Siproïtès est mentionné par Antoninus Liberalis dans la fable XVII des Métamorphoses, qui présente le mythe de Leucippe. Alors que la mère de celle-ci supplie Léto de changer sa fille en jeune homme, l'auteur fait référence à plusieurs légendes similaires : Cénée, Tirésias, Mestra (ou Hypermnestre) et Siproïtès[1].
Siproïtès est décrit comme un jeune chasseur crétois qui, ayant surpris Artémis au bain, est puni par la déesse et transformé en femme[5],[6].
Interprétation[modifier | modifier le code]
La métamorphose de Siproïtès est mentionnée dans une liste d'événements similaires, survenus à d'autres personnages mythologiques : Leucippe, Cénée, Tirésias et Hypermnestre[1]. Leucippe et Cénée sont changées en homme, tandis que Tirésias — dans un premier temps — et Siproïtès sont métamorphosés en femmes[7]. Si, dans la mythologie grecque, la transformation femme-homme est positive, la situation inverse est négative et synonyme de châtiment : comme Actéon, métamorphosé en cerf, Siproïtès est transformé et puni pour avoir vu Artémis au bain[7].
Postérité[modifier | modifier le code]
Dans le recueil de nouvelles Percy Jackson et les Dieux grecs de Rick Riordan, publié en 2014, le mythe de Siproïtès (orthographié « Sipriotes ») est romancé[réf. à confirmer][8].
La bande dessinée Bezimena de Nina Bunjevac, publiée en 2018, est une adaptation des mythes d'Actéon et de Siproïtès[9].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Luc Brisson, Le mythe de Tirésias : essai d'analyse structurale, Leyde, Brill, coll. « Études préliminaires aux religions orientales dans l'Empire romain », , 169 p. (ISBN 978-90-04-04569-9), p. 52.
- (grc + fr) Antoninus Liberalis (trad. Manólis Papathomópoulos), Métamorphoses, Paris, Les Belles Lettres, coll. « C.U.F. / Série grecque », , 258 p. (ISBN 2-251-00020-8), p. 30-31.
- (grc + fr) Antoninus Liberalis (trad. Manólis Papathomópoulos), Métamorphoses, Paris, Les Belles Lettres, coll. « C.U.F. / Série grecque », , 258 p. (ISBN 2-251-00020-8), p. 106-110.
- (en) Alexander Haggerty Krappe (en), « Teiresias and the Snakes », American Journal of Philology, vol. 49, no 3, , p. 267-275 (lire en ligne).
- (de) Otto Höfer (de), « Siproites », dans Wilhelm Heinrich Roscher, Ausführliches Lexikon der griechischen und römischen Mythologie (de), vol. IV, Leipzig, Teubner-Verlag, 1909-1915 (lire sur Wikisource), p. 950.
- (de) Johannes Zwicker (de), « Σιπροίτης », dans Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft, vol. III-A-1, Stuttgart, Metzler (de), (lire sur Wikisource), p. 274.
- Françoise Frontisi-Ducroux, « L'invention de la métamorphose », Rue Descartes, vol. 64, no 2, (ISSN 1144-0821 et 2102-5819, DOI 10.3917/rdes.064.0008, lire en ligne, consulté le ).
- Rick Riordan (trad. Nathalie Serval), Percy Jackson et les Dieux grecs, Paris, Albin Michel, coll. « Wiz », (ISBN 9782226257888), p. 367-368.
- (en) Dragoş Manea, « Who are you crying for?: Perpetration and Punishment in Nina Bunjevac’s Bezimena (2019) », dans Reframing the Perpetrator in Contemporary Comics, Cham, Palgrave Macmillan, coll. « Palgrave Studies in Comics and Graphic Novels », (ISBN 978-3-031-03852-5, lire en ligne), p. 109-142.