Utilisateur:Arthur Colleu/Brouillon

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Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un relieur d'art, Mazaroz est né le 6 décembre 1823 à Lons-le-Saunier (Jura). Doué pour les arts, comme son frère aîné Antoine, qui fit une carrière de peintre et de lithographe, il s'oriente dès sa jeunesse vers la sculpture. Après trois années d'apprentissage de la sculpture sur bois il bénéficie d'une bourse du Conseil Général en 1846 pour suivre les cours de sculpture de l'École des Beaux Arts de Dijon. Il y manifeste très vite de solides dispositions pour son art comme le montre l'oeuvre en plâtre intitulée "La Nymphe de l'Ain" réalisée en 1849, dont il fit don au musée de Lons-le-Saunier.

Une réussite professionnelle remarquable[modifier | modifier le code]

En 1849 Mazaroz quitte Dijon pour Paris et devient l'élève du sculpteur Jouffroy, ancien prix de Rome et futur membre de l'Institut et, peu après s'établit fabricant de meubles sculptés Boulevard Beaumarchais, Trois ans plus tard il s'associe avec un autre fabricant de meubles sculptés, Pierre Ribalier l'aîné dont il épouse peu après la fille Bénigne. Mazaroz participe avec son beau-père à l'Exposition Universelle de 1855 où il obtient une médaille de première classe pour un grand buffet sculpté que lui acheta Napoléon III pour meubler son cabinet de travail au château de Saint-Cloud.

Il établit ensuite avec son beau-père de vastes ateliers au 4 et 6 rue Ternaux-Popincourt dans le VIII° arrondissement (aujourd'hui XI°) consacrés à la fabrication de mobilier en bois sculpté massif. En 1865 la fabrique, équipée de machines-outils, occupait 600 ouvriers dont 250 sculpteurs, Après le décès de Pierre Ribalier en 1868, Mazaroz poursuivi son activité sous la dénomination "Mazaroz-Ribalier" et profita de la croissance économique que connut le second Empire. Une nombreuse et riche clientèle allant des cours étrangères (notamment celles de Madrid et de Saint Petersbourg) aux grands noms de l'aristocratie et de la bourgeoisie française et européenne, ainsi que d'importantes commandes publiques assurèrent pendant longtemps l'exceptionnelle réussite de Mazaroz dont la notoriété ne faisait que croître à l'occasion des Expositions Universelles (Londres 1862, Paris 1867, Vienne 1874, Philadelphie 1876, Paris 1878) auxquelles il fournissait toujours une participation remarquée.

De grands ensembles mobiliers réalisés à cette époque par Mazaroz sont toujours visibles comme la décoration et l'ameublement complet du château de Challain-en-Potherie, somptueux bâtiment de style néo-gothique construit en Mayenne par le comte de La Rochefoucauld, ou le mobilier de l'Hôtel de la Préfecture de Versailles réalisé à l'occasion de la construction de l'édifice en 1867 ou encore la porte d'honneur de l'Hôtel de ville de Paris reconstruit après la Commune. On peut aussi voir aujourd'hui dans la datcha que fit édifier Tourgueniev à Bougival, une grande bibliothèque en poirier noirci que fabriqua Mazaroz pour l'écrivain[1].

Dans les premières années de la III°République il fit édifier 94 Boulevard Richard-Lenoir un immeuble en quadrilatère de cinq étages où il établit son entreprise, son habitation familiale ainsi qu'une galerie privée où il conservait une importante collection de tableaux et d'oeuvres d'art commencée dans sa jeunesse. En 1874 il constitua son entreprise en "Société anonyme des Établissements de Mobilier Artistiques Mazaroz-Ribalier" au capital de 2 millions de francs.

Un acteur politique[modifier | modifier le code]

Certains dictionnaires biographiques mentionnent dans leur notice sur Mazaroz qu'il aurait été candidat républicain à Dijon en 1848. Mais s'il résidait bien à l'époque dans cette ville, il n'existe aucune trace de cette candidature dans les procès verbaux des élections législatives du 23 avril 1848 pour le département de la Côte d'Or.[2]

Après la chute de l'Empire il candidate pour siéger à l'Assemblée Nationale qui devait se réunir à Bordeaux. L'élection se faisait au scrutin de liste et le département de la Seine devait désigner 43 représentants. Mazaroz figurait en quarante deuxième position sur une liste républicaine comportant notamment Edgar Quinet, Louis Blanc, Victor Hugo, Gambetta, Garibaldi ou Rochefort. Le vote étant préférentiel, Mazaroz ne recueillit qu'un nombre dérisoire de suffrage.

Aux élections générales de 1876 qui se déroulèrent au scrutin uninominal il présente une candidature multiple dans les XI°, XIX° et XX° arrondissements de Paris. Il précise le sens de sa démarche: "Je me suis dit que si les trois arrondissements les plus populeux votent pour l'organisation du travail que je représente; l'émancipation des ouvriers par le travail sera faite, car devant cette imposante manifestation, l'Assemblée Nationale ne pourra pas refuser de proclamer la légalité de mes principes"[3].

Le vote fut défavorable à Mazaroz battu dans le XI° où il arrive second derrière le radical Floquet, comme dans le XIX° où il arrive en cinquième position derrière Allain-Targé et le XX° où il est en troisième position derrière Gambetta[4]

Le penseur social[modifier | modifier le code]


Le Franc-Maçon[modifier | modifier le code]


Le collectionneur ami et mécène de Gustave Courbet[modifier | modifier le code]


La fin dramatique de Mazaroz[modifier | modifier le code]

Oeuvres[modifier | modifier le code]

Études sur l'ouvrier des villes. Paris. E.Lacroix. 1862.

Histoire des corporations françaises d'Arts et métiers. Paris. E. Dentu. 1874.

Les chaînes de l'esclavage moderne. Paris. Chaix. 1875.

La revanche de la France par l'Organisation du Travail et des Intérêts.Paris. Chaix. 1876.

L'Organisation de la République des travailleurs. Paris. Chaix. 1876.

Mémoire adressée au Maréchal de Mac Mahon, Président de la République Française.Paris. Chaix. 1876.

La République des classes dirigées. Paris. Guillaumin. 1876.

La Genèse des sociétés modernes, étude économique dédiée aux hommes de science. Paris. A.Lévy. 1877.

Traitement général pour la destruction du phylloxera d'après la connaissance exacte des causes de sa présence.Paris 1879.

Les cabales de la politique et des politiciens laïques et religieux organisées contre les patrons et ouvriers du travail national. Paris. chez l'auteur.1882.

La réforme électorale, moyen pratique pour enrichir la France et les Français. Paris. chez l'auteur. 1883.

République et monarchie, étude pratique d'économie sociale. Paris. chez l'auteur. 2 vol. 1885, 1886.

La Franc-Maçonnerie scientifique, les sept lumières maçonniques et le suffrage universel syndical., Paris. chez l'auteur. 1885.

Sources[modifier | modifier le code]

Paul Brune:Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art de la Franche Comté 1912

Jean-Michel Bonjean: Lons-le-Saunier, dictionnaire rue par rue 1987

Annuaire du Jura 1851

Eugène Turgan: Les grandes usines; Paris 1865

Denise Ledoux-Lebart: Le mobilier français du XIX° siècle, dictionnaire des ébénistes et des menuisiers. Les éditions de l'amateur. Paris 1989.

Yves Colleu:Jean-Paul Mazaroz, un franc-Maçon ami et mécène de Gustave Courbet dans Chroniques d'Histoire Maçonnique année 2010.

  1. Le musée Touguéniev. Paris. Aux nouvelles éditions latines.1993.
  2. Archives nationales C 1397.
  3. Le Figaro. 17 février 1876.
  4. Archives Nationales. C 3800.

Notes et références[modifier | modifier le code]