Utilisateur:Fitzwarin/Brouillon armoiries

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Exemple d'armoiries, celles de Dunkerque

Apparue au XIIe siècle au sein des membres masculins de la noblesse, elle s'est rapidement diffusée dans l'ensemble de la société occidentale : femmes, clercs, paysans, bourgeois, communautés... Par la suite, on s'en est également servi pour représenter des villes, des régions, des pays, des corporations de métiers.

Armes composées[modifier | modifier le code]

Armoiries des Bourbons d'Espagne, composées de celles de Castille, de Leon, d'Aragon, de Navarre, de Grenade et des Bourbons-Anjou
Exemple d'armes surcomposées

Les écus composés peuvent correspondre à des mariages, à des pièces concédées par la grâce du Roi, ou à des acquisitions, qui entraînent des droits sur les armes correspondantes, lesquels droits se traduisent graphiquement par la composition des armoiries.

La plus simple des composition consiste à accoler deux écus, en maintenant la forme individuelle. Au Moyen Âge, on avait l'habitude d'accoler les blasons des conjoints, le mari posé à dextre (la place d'honneur…) et la femme à sénestre. Puis cette mode évolua, et l'on se mit plutôt à écarteler les blasons avec les armes des épouses (du premier et du quatrième aux armes du conjoint, du second et du troisième à celles de l'épouse).

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, des armes surcomposées cherchèrent (très artificiellement) à représenter systématiquement toutes les alliances et ascendances d'un personnage, par ses quartiers de noblesse, au point d'en devenir globalement illisibles. Dans ces excès, qui singent les grandes armes, la composition s'oppose à la première règle du blason, qui impose aux armes d'être simples. Il est tout à fait légitime (encore qu'un peu vaniteux) de représenter sur un même écu les armes de tous ses aïeux, bisaïeux, trisaïeux ou même quadrisaïeux (pour afficher respectivement 8, 16, 32 ou 64 quartiers de noblesse), mais cette composition est artificielle, et ne montre que des alliances. Les armes personnelles doivent rester simples.



Noblesse et armes[modifier | modifier le code]

Blason de la corporation des cabaretiers de La Charité

La composition d'un blason représente graphiquement la situation d'un titulaire par rapport à un certain ordre social, entre le XIIe siècle et le XIXe siècle. L'étude du blason suppose donc une certaine connaissance de la société et de son organisation en noblesse, rangs, ordres, coutumes...

Cependant, avoir des armoiries n'a jamais historiquement été l'apanage d'une classe noble.

Les armes ne sont pas nobles par nature, elles ne sont au départ que l'enseigne de leur titulaire. C'est à ce titulaire qu'il appartient de s'« ennoblir », c’est-à-dire de manifester sa noblesse par ses actes, en attirant gloire et honneur sur ses armes. La reconnaissance sociale officielle de ce caractère noble, ou « anoblissement », ne vient que reconnaître une noblesse qui a été acquise préalablement.

Le noble est essentiellement le « chef » de quelque chose, ce dont il tire gloire et honneur. Le moyen d'y accéder peut être par les armes, par violence ou usurpation, par héritage de possessions, en étant titulaire d'une charge... Dans cette logique, l'exercice efficace et durable du pouvoir est sa propre légitimation, et seul le résultat à long terme compte. Une personne est reconnue comme noble quand elle occupe durablement une situation de commandement ou de responsabilité, au point d'y identifier sa personne sociale. Les armes représentent à la fois la personne, son pouvoir actuel, et la gloire accumulée depuis parfois des générations.

Le succès attire le succès, y compris sur les membres de sa famille, et une maison « noble » tend ainsi à le rester. La direction d'une terre ou d'un territoire est généralement héréditaire, et il n'est pas toujours possible de distinguer les armes d'une terre de celles de la maison qui l'a dirigée. En revanche, une charge est généralement personnelle, si bien qu'elle est plus volontiers figurée dans les ornements extérieurs que dans les armes proprement dites.

Les armes les plus fameuses sont le signe d'une appartenance collective à laquelle on doit ou souhaite se rattacher. Le rattachement se traduit en reprenant les armes intégralement (cas du chef de lignée), avec une brisure, ou dans une composition. Ce rattachement est obtenu de droit (titre, héritage et lignée), par acquisition (fief possédé), ou par privilège acquis ou concédé. C'est un honneur de porter des armes fameuses, et cet honneur oblige en principe son titulaire à contribuer à la gloire de ces armes. C'est ce que traduit l'expression « Noblesse oblige » : le port d'armes noble signifie simplement que l'on est de noble lignée, mais ne dit rien de plus sur son caractère propre.

Titulaire
Sceau polonais présentant les armes des possessions royales

Le titulaire d'un blason est la « personne » que désigne ce blason. Les armes appartiennent à un certain titulaire, dont les attributs sont représentés par les ornements extérieurs. C'est l'ensemble de cette relation que représentent les armoiries. Le titulaire peut être de toute nature (individu, famille, collectivité, institution…).

La composition d'armes nouvelles traduit ce que le titulaire met en avant par rapport à un tissu de liens et de droits sociaux : symbolique primitive, mais aussi appartenance à une lignée (par les armes de sa famille), affirmation de sa généalogie (par composition des armes de ses parents, grands parents), mariage (par composition des armes du conjoint), fiefs sur lesquels on a des droits réels ou supposés, actuels ou passés… Les armes de villes ou d'institutions composent de même celles de leur fondateur ou seigneur.

Les armes proprement dites sont généralement invariables, mais les ornements extérieurs dépendent généralement du titulaire : ses titres, dignités et qualités, sa fonction ou sa condition sociale.

Ordre de chevalerie

Les ordres de chevalerie naissent avec les croisades, autour d'ordres religieux à vocation militaire (ordre du temple, ordre du Saint-Sépulcre, ordre des hospitaliers…). Comme tous les ordres monastiques, ces ordres peuvent associer des non-religieux : l'appartenance à un ordre manifeste son association à une certaine vocation (variable suivant l'ordre), et le prestige de l'ordre rejaillit sur le membre associé. À la fin du Moyen Âge, des ordres de cour sans vocation religieuse seront créés, le plus prestigieux étant l'ordre de la Toison d'or.

Les ordres peuvent être souverains (par exemple, l'ordre de Malte). Le plus souvent, ils sont rattachés au pays ou à la maison dynastique qui l'a créé.

Les insignes d'ordre de chevalerie font généralement partie des ornements extérieurs des armoiries. Certains ordres s'inscrivent cependant en chef, dans l'écu du titulaire. Le plus souvent, il s'agit d'un collier d'ordre entourant l'écu. Quand le titulaire est membre de plusieurs ordres, l'ordre le plus prestigieux est placé à l'extérieur.

L'admission dans un ordre fait l'objet d'un acte officiel et enregistré. De ce fait, la représentation d'un collier d'ordre dans des armoiries permet d'identifier le titulaire bien plus précisément que la simple donnée des armes familiales.

En France, les ordres de chevalerie nationaux (Saint-Michel, Saint-Esprit…) ont été supprimés par l'assemblée constituante, en même temps que les attributs de la noblesse. Napoléon créa l'ordre national de la Légion d'honneur, et l'ordre national du Mérite fut créé au XXe siècle.

Noblesse et armoiries
Exemple d'armoiries de l'Empire

En France, l'assemblée constituante décréta le 19 juin 1790 la suppression de la noblesse (en tant que statut de la personne) et de ses attributs réels ou supposés : titres et fiefs, privilèges, ordres de chevalerie, armoiries et livrées, … Interdites un temps, les armoiries furent restaurées au début du XIXe siècle par Napoléon par décret du 1er mars 1808 (qui en limita pendant l'empire l'usage aux nobles, limitation abolie par Louis XVIII à la restauration). Les armoiries ne sont plus à présent l'enjeu social qu'elles étaient devenues à la fin de l'ancien régime. Le Conseil Français d'Héraldique (association régie par la loi de 1901), créé le 7 octobre 1984, présidé par le docteur Jean-Marie Thiébaud (1984-1998) puis par Jean-Jacques Lartigue depuis 1998, aide les communes, les associations et les particuliers à créer des armoiries et publie ces armoiries nouvelles dans l'Armorial du XXe siècle auquel a succédé l'Armorial du IIIe Millénaire[1].

Droit des armes[modifier | modifier le code]

Juridiquement, les armes sont l'équivalent dessiné d'un nom propre (nom de famille ou nom de lieu), et sont accessoires à ce nom. Les armes sont une propriété régulière, transmissible héréditairement, et susceptible d'être acquise ou conférée. Le droit associé aux armoiries s'apparente à celui des marques, et c'est probablement le premier sujet sur lequel un droit international (coutumier) ait été élaboré.

Le droit des armes varie selon les pays et selon les époques. Un élément est cependant constant : nul ne peut se doter d'armes déjà portées par autrui. Le principal problème du droit des armes est donc, pour un titulaire, de prouver l'antériorité dans l'usage d'un blason qu'il revendique. Cette preuve est généralement apportée au moyen d'actes officiels, qui enregistrent un blason donné, ou accordent une modification dans des armes préexistantes.

Certains pays qui ont conservé une noblesse (Royaume-Uni notamment) lui imposent cependant une réglementation spécifique, voire un tribunal dédié (Écosse). Cependant, le « droit » au port de telles ou telles armes est très largement une affaire de coutume.

Création et évolution des armoiries[modifier | modifier le code]

La création des blasons bien que laissée à l'initiative de leurs futurs possesseurs, s'est dotée, dès le début, de règles plus ou moins strictes, visant à rendre l'identification efficace : lecture facile par l'emploi de couleurs franches tranchant les unes sur les autres, motifs de grande taille aux contours simplifiés facilement lisibles, et surtout unicité des armoiries (souvent non-respectée — plus par ignorance que par volonté de plagiat).

Blason de Gonesse

Cette volonté identitaire se traduit aussi par l'utilisation de symboles, rappels de faits marquants ou traductions de traits caractéristiques liés au possesseur (armes par allusion), ou même figuration du patronyme, n'hésitant pas devant l'à-peu-près, voire le jeu de mots (armes parlantes) (cf. ci-contre le « rébus » que constituent dans les armes de Gonesse, commune du Val-d'Oise, le gond enlacé d'une lettre S ).

Signification des armes[modifier | modifier le code]

Les armes sont indéniablement signifiantes, et des systèmes précis et complets d'interprétation symbolique des armes ont été définis, mais de tels systèmes s'apparentent à une « mancie » (art divinatoire). Même si des armes ont été délibérément composées en référence à un tel système, ce n'est pas le cas général, et l'identification précise du système utilisé est de toute manière hasardeuse.

La valeur que peut prendre une figure dans un système particulier est propre à ce système, et ne peut pas être généralisée. Si beaucoup de croisés ont porté une croix, si le besant charge souvent le blason d'un ancien croisé, on ne peut pas dire pour autant que toutes les croix héraldiques sont issues des croisades, ni même que la pièce honorable en forme de croix ait toujours une raison d'être religieuse : elle peut n'être que purement géométrique, ou résulter d'une composition.

Même si l'on peut poser comme principe qu'il y a toujours une signification à chaque choix, de nombreuses armes n'ont pas de significations connues, et celles données pour les autres ne sont le plus souvent que des hypothèses. L'interprétation de la symbolique se doit d'être prudente dans l'identification du contexte : le titulaire des armes ne les a pas toujours composées librement, et une signification peut avoir été donnée après coup à des armes préexistantes.

Écu, bannière, flanchières et caparaçon armoriés




mettre dans l'article Tournoi
Au départ, il n’y a pas de différence très grande entre le déroulement d’une bataille et celui d’un tournoi. Dans les deux cas, il s’agit d’une grande mêlée armée organisée sur un champ de bataille entre deux camps, où les participants respectent tout de même certaines règles de savoir-vivre. La différence est dans l’enjeu de la confrontation.
  • Les tournois se déroulent par temps de paix, pour permettre aux chevaliers de gagner gloire et richesses, et montrer quel est le camp le plus fort et le plus prestigieux, pour l’honneur collectif.
  • Inversement, les batailles sont organisées en temps de guerre pour montrer quel est le camp le plus fort, par exemple pour trancher qui doit commander sur tel ou tel territoire. Elles permettent aussi aux chevaliers participants de gagner gloire et richesses (et donc il serait stupide de tuer le chevalier adversaire, puisqu’il ne pourrait plus payer de rançon).
  • Ce qui caractérise l’état de guerre, à cette époque, c’est la chevauchée. Elle consiste à traverser le territoire ennemi en brûlant et massacrant tout sur son passage. La chevauchée n’est pas très dangereuse pour la troupe armée (encore que les manants aient parfois des faux, et la prétention de s’en servir). Elle sert surtout de provocation contre le seigneur des lieux : censé protéger ses terres et ses manants contre les agressions ennemies, il s’en montre incapable, et est donc déshonoré (de plus, comme les récoltes ont été brûlées, il est privé des revenus financiers de ses terres).

La bataille de Crécy est la première grande bataille où la « règle du jeu » n’a pas été respectée : les troupes anglaises ont livré bataille non pour obtenir gloire et rançon, mais pour neutraliser les troupes françaises (et y ont très bien réussi). Les Français ont protesté que les Anglais n’avaient pas respecté les règles du jeu (perfidement, d’où la locution « perfide Albion »), mais ces règles avaient simplement changé. À partir de cette époque, les genres se séparent. Les tournois se déroulent en champ clos, ou dans des lices (espace de circulation au pied intérieur des murailles), et les batailles deviennent de plus en plus une affaire de mercenaires et soldats, non de chevaliers.