Utilisateur:Fitzwarin/Brouillon blason

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Blason réalisé sur un vitrail

Le Blason blason est le système de description de tout ce qui est significatif dans des armoiries, et plus spécifiquement sur l'écu. C'est un ensemble de règles élaborées pour permettre la description (ou blasonnement) de ce qui figure sur l'écu d'armes. Ces règles touchent à la fois à l'emploi des couleurs (émaux et métaux) que des formes, des figures, et de leur placement sur l'écu.

Le mot « blason » est un mot d'origine obscure, qui vient peut-être du francique blâsjan (torche enflammée, gloire), plus probablement du latin blasus signifiant « arme de guerre »[1]. « Blasonner » signifie décrire des armoiries suivant les règles de la science héraldique. Au sens strict, le blason est donc un énoncé, qui peut être oral ou écrit. C'est la description des armoiries faite dans un langage technique, le langage héraldique. Le blasonnement est l'action qui consiste à décrire des armoiries (et donc à énoncer le blason qui est représenté). La science du blason est très ancienne, elle se fonda moins d'un siècle après que la mode des armoiries se fut établie au Moyen Âge.

Création et évolution des armoiries[modifier | modifier le code]

La création des blasons bien que laissée à l'initiative de leurs futurs possesseurs, s'est dotée, dès le début, de règles plus ou moins strictes, visant à rendre l'identification efficace : lecture facile par l'emploi de couleurs franches tranchant les unes sur les autres, motifs de grande taille aux contours simplifiés facilement lisibles, et surtout unicité des armoiries (souvent non-respectée — plus par ignorance que par volonté de plagiat).

Mais le blason n'est pas figé et il peut évoluer en fonction :

  • d'une alliance, où les blasons des alliés se réunissent pour n'en former plus qu'un, réunion codifiée par des règles traduisant le type d'union (voir plus bas « partition ») ;
  • d'un héritage, qui impose parfois à l'héritier une modification (une brisure) du blason initial en fonction du degré de parenté ;
  • d'une distinction honorifique accordée par un suzerain, qui donne à un vassal le droit d'ajouter sur son blason un élément distinctif du sien (une augmentation) ;
  • d'une distinction ou modification pour distinguer un nouveau blason de celui dont il a été dérivé (une brisure).

Il peut même disparaître et être remplacé par un blason de substitution, quand le blason original a été « déshonoré » pour une action peu reluisante de son possesseur... ou d'un ancêtre du possesseur ! (voir à lion, lion couard, vilené etc.).

Règles du blason[modifier | modifier le code]

Blason de l'Angleterre, sculpté dans la pierre

Les règles du blason proprement dit, c’est-à-dire celles qui portent sur la composition des armes, sont implicites et coutumières. Le caractère bien ou mal constitué d'un blason s'évalue en fonction d'un « esprit héraldique ». L'évaluation s'appuie sur avis d'autorités éminentes, qui énoncent leurs leçons dans des traités d'héraldique faisant référence. Ces règles sont donc nuancées et mouvantes comme celles du bon ton : quand les avis autorisés sont unanimes, le jugement peut être tranché, il doit être nuancé sinon, pour les cas plus marginaux.


De fait on ne connaît qu'une seule règle qui puisse s'énoncer en termes indiscutables (c’est-à-dire pour laquelle on peut déterminer avec certitude si elle est respectée ou non): « Pas de métal sur métal, ni émail sur émail », dite règle de contrariété des couleurs.

On énonce parfois deux autres règles :

  1. Le blason doit être régulier, complet et bref : cette règle signifie essentiellement qu'il doit être possible de blasonner suivant les règles usuelles (régulier), et que le blason doit être spécifique (il n'est pas possible de retenir pour blason « d'azur à trois meubles d'or » sans spécifier les meubles, par exemple). Le blason devrait être bref, c’est-à-dire peu chargé. Cette règle a largement perdu de sa pertinence par la prolifération des blasons composés, des brisures et autres augmentations
  2. Les meubles apparaissant en nombre sont identiques, donc entre autres de même couleur.

Cette dernière règle signifie qu'on ne peut pas varier les attributs d'un meuble à l'autre, mais il existe une exception: les meubles répétés sur un champ divisé en deux zones peuvent être « de l'un en l'autre », c’est-à-dire être de la couleur du champ sur lequel ils ne sont pas placés. Dans le cas où certains de ces meubles sont placés sur la partition, ils sont alors partitionnés à l'identique, et chacune des zones formées se trouve colorée du champ opposé. Cette règle est loin d'être absolue, et on connaît de nombreux cas de groupes non homogènes.

Les cinq régions principales de l'écu (chef, cœur, flancs dextre et sénestre, pointe) renvoient aux parties du corps de l'écuyer qui porte le blason sur sa poitrine et se présente de face. Comme l’écuyer est vu de face, « dextre » et « sénestre » sont inversés en héraldique par rapport à leur signification primitive : la dextre de l’écuyer est à la gauche de l’observateur, et inversement.


  1. Glossaire de M. Guerard pour le "Polyptyque" de l'abbé Irminon (cité dans le dictionnaire héraldique de Charles Grandmaison, 1861)