Utilisateur:Nvram73/Brouillon 3

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La Californie connaît une pénurie de logements avancée qui s'accroît depuis les années 1970, au point d'en faire, en 2018, le 49ème état des États-Unis en termes de logements disponibles par habitant. Le manque de logements à résorber pour satisfaire pleinement la demande est estimé à entre 3 et 4 millions d'habitations (soit de 30 à 40 % du stock de logements de la Californie, qui est de 14 millions) en 2017. Certaines institutions jugent que la Californie devrait doubler sa production de logements pour gérer la croissance de sa population et couper court à l'augmentation des prix, et devrait la quadrupler sur sept ans pour générer une baisse des prix.

Cela est causé par un déséquilibre dans l'offre et la demande, généré par une croissance économique soutenue se traduisant par des centaines de milliers de nouveaux emplois, sans construire les logements correspondants permettant d'absorber la demande. Ce déséquilibre est tel que dans la région de la baie de San Francisco, entre 2012 et 2017, il est estimé que sept emplois furent créés pour un logement, tandis qu'à l'échelle de l'État, cinq logements furent construits pour un habitant. Cela causa une augmentation des prix du logement et des loyers, au point qu'en 2017, le prix médian d'un logement en Californie était de 2,5 fois celui des États-Unis entiers, cette pénurie étant exacerbée au sein des zones urbaines du littoral de la Californie, où s'est créé la majorité de l'emploi depuis la crise économique mondiale de 2008.

Plusieurs facteurs sont à l'origine de contraintes sur la création de nouveaux logements : une opposition de type « nimby » avec l'intervention d'habitants dans le processus de permis de construire leur permettant de s'opposer à de nouvelles construits, notamment au sein de conseils municipaux, lesquels peuvent également user ou abuser des lois sur l'environnement (telles que le California Environmental Quality Act (en)), accroissant le coût d'un tel développement ; une imposition locale plus importante sur des équipements tels que les hôtels ou les commerces qui n'incite pas forcément au développement des zones résidentielles du point de vue des municipalités ; certains zonages d'urbanisme qui restreignent la densité ou n'autorisent que les pavillons non-mitoyens (« single-family zoning (en) ») ; les coûts de constructions peuvent également être accrus par les taxes sur la construction (« impact fees (en) ») ou les obligations de salaires induites par le travail syndical.

La pénurie de logements affecte les Californiens de diverses manières : moins d'un tiers d'entre eux peut se payer un logement au prix médian (tandis qu'au niveau national, un peu plus des deux tiers le peuvent), plus de 20 % des habitants sont sous le seuil de pauvreté (6 % de moins qu'avec du logement plus abordable), un État qui se trouve au troisième rang national en matière de taux de sans-abris, une perte de 150 à 400 milliards d'activité économique annuelle (du fait de la sous-activité du secteur de la construction et de la basse du pouvoir d'achat des habitants due au logement), et le déplacement et l'étalement urbain causé par les coûts du logement élevés dans les centres urbains (où se trouvent les emplois), ce qui fait de la Californie l'État ayant le taux de travailleurs pendulaires longue distance (« super commuters (en) ») le plus élevé du pays, tout en entravant la possibilité de tenir des objectifs de réduction des gaz à effet de serre.

En 2016, le président Barack Obama produit un rapport recommandant que les villes du pays suivent l'exemple de la Californie pour la réforme des zonages d'urbanisme en adoptant certaines des solutions proposées par la Californie pour adresser sa pénurie de logements, dans le but de permettre à chacun d'accéder aux emplois créés dans les villes suivant une dynamique de croissance économique. Depuis, la législation Californienne a adopté plusieurs textes visant à adresser la pénurie : réduction des taxes et simplification des procédures administratives impliquées dans la création de suites secondaires (en) ; ajout de frais de notariat obligatoires pour financer les habitations à loyer modéré ; malgré tout, même les projections les plus optimistes suggèrent des effets moindres sur le problème. De plus, des projets de loi qui auraient permis la densification de l'habitat autour des lignes de transport en commun tels que le California Senate Bill 50 (2019) (en) n'ont pas été adoptés. En septembre 2019, le Council of Economic Advisers de l'administration Trump produit un rapport estimant que déréguler le marché du logement produirait une baisse des loyers de 55 % à San Francisco, de 41 % à Los Angeles, et de 49 % à San Diego.