Utilisateur:PaulPetit67/Brouillon9

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Naissance
Paris, France
Décès (à 88 ans)
Paris, France
Allégeance Drapeau de la France France
Arme Armée de terre
Grade Général de brigade
Années de service 1921 – 1959
Commandement Groupe mobile 2,
Groupe mobile 1,
Groupe opérational Nord-Ouest
Conflits Seconde Guerre mondiale,
Guerre d'Indochine
Faits d'armes Bataille de Diên Biên Phu
Distinctions Légion d'honneur (commandeur)
Famille Famille de La Croix de Castries

Christian de La Croix de Castries, né à Paris le et mort le à Paris[1], est un général de brigade français notamment connu pour avoir commandé le camp retranché de Dien Bien Phu lors de la guerre d'Indochine en 1954.

Biographie[modifier | modifier le code]

Castries, lieutenant au 11e cuirassiers en 1934.

Famille[modifier | modifier le code]

Christian Marie Ferdinand de La Croix de Castries est né à Paris, au sein d'une famille noble. Sa famille est ducale et lui porte le titre de comte. Il compte parmi ses ancêtres plusieurs générations de militaires de haut rang.

Il épouse Denise Schwob d'Héricourt, divorcée de l'industriel Georges-Emmanuel Lang (Les Fils d'Emanuel Lang), fille d'André Schwob d'Héricourt et nièce de James Schwob d'Héricourt.

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Sorti de l'École de cavalerie de Saumur en 1926 Christian de Castries, sur Tenace, puis sur Vol-au-Vent, remporte de nombreux prix hippiques en France et à l'étranger avant la guerre de 1940. Il établit un record de saut en hauteur.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Bataille de France (juin 1940)[modifier | modifier le code]

Capitaine, il résiste pendant trois jours, le 6 août 1940, avec ses hommes, à un bataillon allemand de chars appuyé par des avions. Blessé et fait prisonnier, il réussit à s'évader, après trois tentatives, en mars 1941. Il est cité à l’ordre de l’armée, datée du 16 août 1940 : « Magnifique officier de cavalerie, tenant avec son peloton et une section de chasseurs, un avant-poste dont la défense s'avérait extrêmement difficile, a été dès le 12 mai 1940, au premier jour, encerclé par l'ennemi. Ayant reçu l'ordre de résister, a montré dans ces circonstances tragiques, la fermeté de caractère et l'esprit de décision d'un vrai chef. A subi durant toute la journée, trois attaques ennemies, les repoussant de tous ses feux et à la grenade. A électrisé par son courage l'ardeur de ses hommes ramenant de ses hommes ramenant dans son réduit, sept cadavres allemands et un prisonnier blessé, n'ayant eu lui-même que deux blessés légers. Après avoir fait le bilan de ces moyens de résistance, a décidé pour le lendemain quatre heures d'exécuter une ultime sortie en emmenant ses blessés. L’exécution eut lieu, lui-même ne partant que le dernier comme il en avait décidé. Le chef de section et dix chasseurs purent rentrer dans nos lignes. Encerclé à nouveau, au milieu d’une intense fusillade, le lieutenant de Castries s'est battu à la tête d'une poignée d'hommes jusqu'au moment où un silence tragique a plané sur leur sort ».

Campagne d'Italie (1944)[modifier | modifier le code]

Officier au 3e régiment de spahis marocains (3e RSM) de la 2e division d'infanterie marocaine (2e DIM) au sein du corps expéditionnaire français (CEF) du général Alphonse Juin, il débarque à Naples en septembre 1943.

En décembre 1943, il participe aux opérations du San-Meichele, du Pantano, de la Mainarde, en janvier 1944, aux combats de de Costa San-Pietro, Mona-Casale et San-Croce, en mai, à la bataille du Garigliano, en juin à la marche sur Rome puis en juin-juillet à l'avancée vers Sienne et Florence.

Le 29 juillet 1944, il est blessé à l’avant-bras droit par éclats de mine à Poggibonsi.

Au cours de la campagne, il est cité deux fois : à l’ordre de la 2e division d'infanterie marocaine le 10 mars 1944 : « Chef du service Auto du Régiment, énergique et brave, payant largement de sa personne en toutes circonstances. A exécuté les 17 et 19 janvier 1944, sous de violents tirs de mortiers, sur le Rapido et dans la région de Gallo-Maggiore d'audacieuses reconnaissances préparatoires à l'engagement d'un groupement blindé, faisant preuve de la plus belle bravoure personnelle. Les 13 et 14 février dans la cuvette d’Il-Campo a assuré avec son peloton d'échelon régimentaire le dépannage d'un véhicule blindé déchenillé, immobilisé en vue de l'ennemi dans un terrain très difficile et malgré le bombardement continu de l’artillerie ennemie, donnant à ses hommes le plus bel exemple de sang-froid et de mépris absolu du danger » puis à l’ordre de l’armée le 22 septembre 1944 : « Officier de cavalerie de haute valeur et d'une bravoure exceptionnelle. S'est distingué à maintes reprises pendant les opérations d'hiver en Italie et lors de l'offensive sur le Garigliano ; chargé le 20 juin du commandement d'un détachement blindé, a magnifiquement accompli sa mission faisant de nombreux prisonniers. A eu l'honneur de rentrer le premier dans Sienne à la tête de son détachement aux premières heures, le 3 juillet. A été blessé le 19 juillet en sautant sur une mine à Poggibonsi au cours d'une mission de reconnaissance ».

Campagne de France (1944) et d'Allemagne (1945)[modifier | modifier le code]

Il participe à la campagne de France puis à la campagne d'Allemagne (1945).

A la tête de son unité qu'il mène jusqu'en Allemagne, il libère Thann (Haut-Rhin) et, une fois franchi le Rhin, s'empare de Karlsruhe, puis de Freudenstadt, pour ouvrir la voie aux Alliés en Forêt-Noire. Il fonce jusqu'en Autriche et, faisant passer ses chars par le tunnel de l'Arlberg, il prend la ville de Sankt-Anton, dans le Tyrol.

Il est à nouveau cité quatre fois : à l’ordre de la 2e division d'infanterie marocaine le 6 mars 1945 : « Officier supérieur qui a donné au cours de la campagne d'Italie maintes preuves de sa valeur aussi bien comme chef de service auto que comme commandant de groupes. Blessé et 2 fois cité. Au cours des opérations offensives menées par le régiment entre le 14 novembre et le 12 décembre 1944, a affirmé une fois de plus ses qualités en assurant sous les bombardements et le feu de l'ennemi le dépannage des véhicules endommagés de ses éléments avancés réussissant par son initiative osée à maintenir sans cesse au maximum le potentiel de combat du Régiment. A rempli par ailleurs des missions de liaisons notamment dans la région de Rammers-Matt les 7, 8 et 9 décembre 1944. » ; à l’ordre de l’armée, avec attribution de la croix d’officier de la Légion d'honneur, le 7 avril 1945 : « Officier d'avant-garde de grande classe. Le 3 avril, chef d'un groupement de trois escadrons chargé de reconnaitre Karlsruhe et arrêté à six kilomètres au Nord par des difficultés de terrain, a abordé en pleine nuit les lisières Nord de la ville. Accueilli par un feu violent, est resté au contact jusqu'au matin malgré sa faiblesse numérique. Le 4 avril, ayant regroupé son détachement, s'est porté dès l'aube et sans attendre l'arrivée des unités voisines à l'attaque de la ville dans laquelle il a pénétré de vive force jouant dans son enlèvement le rôle principal. » - à l’ordre de la division (citation du détachement léger de l’Arlberg, sous les ordres du chef d'escadrons de Castries) le 9 juillet 1945 : « Troupe d'élite composée du 2e escadron du 3e RSM (capitaine Gobert), de la section d'éclaireur skieurs (lieutenant Cade), et de la 3e compagnie du 20e BCA (lieutenant Ruby). Lancé le 5 mai 1945 à midi, de Baad, avec mission d'atteindre au plus tôt l'extrémité est du tunnel de l'Arlberg et de couper la retraite à la 24e armée allemande, a pleinement accompli sa mission, franchissant de plus de 50 kilomètres en haute montagne dans une région impraticable aux animaux de bâts, franchissant d'un seul élan trois cols de 2 000 mètres d'altitude malgré les avalanches et les nombreuses troupes ennemies. Ayant largement dépassé son objectif le 6 mai au soir, a eu une partie de ses éléments durement accrochés à l'aube du 7 au col de l'Arlberg par un ennemi mordant et supérieur en nombre, l'a vigoureusement contre-attaqué et repoussé, tuant ou blessant tous les officiers, capturant de nombreux prisonniers. Poursuivant, sa progression, a pris Pettneu en liaison avec les éléments de le 7e armée US et a interdit le passage aux nombreux détachements allemands se repliant vers l'Est jusqu’à l'arrivée, le 9 mai, des éléments de la 1re DB. A capturé de très nombreux prisonniers et un important matériel. A, par ce magnifique exploit militaire, fait briller sur les cimes des Alpes autrichiennes la valeur française et les qualités traditionnelles des spahis et des chasseurs alpins. » ; à l’ordre de l’armée le 27 septembre 1945 : « Magnifique commandant d'avant-garde. Après s'être distingué à la prise de Karlsruhe le 4 avril 1945, n'a cessé, jusqu'à la fin des hostilités, à la tête du sous-groupement de tête du régiment, de talonner l'adversaire en retraite, attaquant avec une remarquable vigueur toutes les résistances rencontrées, payant de sa personne au maximum et s'exposant constamment avec le plus complet mépris du danger. Le 17 avril après avoir culbuté une importante formation ennemie qui défendait avec acharnement les approches de Freudenstadt, s'est emparé de la ville qui constituait un des objectifs essentiels de l’armée. »

Accusations de pillages et de viols par son unité à Freudenstadt[modifier | modifier le code]

Lors de la prise de Freudenstadt, en Allemagne, les 16 et , selon le témoignage d’une doctoresse appelée au chevet des victimes[2], au moins six cents femmes auraient été violées par les troupes françaises, dont une partie de soldats marocains, auxquels se joignirent des prisonniers de guerre polonais libérés dans le secteur, les Allemands menèrent plus tard des enquêtes pour connaître les responsables qui avaient laissé les troupes se déchaîner de cette façon. La presse allemande accusa (le futur géneral) Christian de La Croix de Castries, descendant d'une des plus anciennes familles nobles françaises, d’avoir «  autorisé ses spahis marocains à piller la ville et à violer les femmes. »[3],[4]. De Castries commandait alors un groupe d'escadrons du 3e régiment de spahis marocains, régiment blindé composé très majoritairement, contrairement aux régiments de tirailleurs, de soldats européens, comme tous les régiments de spahis pendant les campagnes d'Italie et de la Libération[5].

Guerre d'Indochine[modifier | modifier le code]

Colonel pendant la guerre d'Indochine[6], il prend le commandement du camp de Diên Biên Phu et résiste pendant 57 jours avec les 14 000 soldats du corps expéditionnaire français en Indochine sous ses ordres à l'assaut de cinq divisions Việt Minh (soit environ 48 000 combattants)[7] sous les ordres du général Võ Nguyên Giáp. Il est nommé général[8] au cours de la bataille, mais il est fait prisonnier à la chute du camp retranché le .

Il peut être aperçu captif dans le documentaire Vietnam[9] (1955) du reporter de guerre soviétique Roman Karmen. Relâché après quatre mois de captivité, il rentre en France.

Il quitte l'armée en 1959. Il est inhumé au cimetière de Passy.

Distinctions et décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Défenseur du camp retranché de Dien Bien Phu en Indochine Le général Christian de Castries est décédé, Le Monde, 31 juillet 1991
  2. « Dans Freudenstadt détruite, 600 viols auraient été commis selon le témoignage d’une doctoresse appelée au chevet des victimes. », Claire Miot, La première armée française, Perrin, 2021, p. 289
  3. « Selon les journaux incriminés, Freundenstadt aurait été délibérément mise à sac, en avril 1945, sur ordre du général de Castries, qui, ont-ils écrit, aurait autorisé ses spahis marocains à piller la ville et à violer les femmes. », Les excès qu'eurent à subir les habitants de Freudenstadt ne sont pas spécialement imputables aux troupes du général de Castries, Le Monde, 21 avril 1955
  4. « The units that entered Freudenstadt were made up of French soldiers from the 5th Armoured Division, Foreign Legionaries and Moroccan and Algerian troops from the 2nd Moroccan and the 3rd Algerian Infantry Divisions. It is reported that local Polish workers joined in...The American general Devers wrote to complain to de Lattre. Freudenstadt had not added to the reputation of the French army. Later the Germans wanted to know who had allowed the troops to run riot in this way. The commander in Freudenstadt appeared to have been a swarthy southern type called Major Deleuze; but a Captain de l’Estrange was also mentioned, as well as a Major Chapigneulles and his adjutant, Poncet from Lorraine, who was a famous beater. Tortures were carried out by one Guyot and an alleged former Jesuit called Pinson. The British press blamed the atrocities on a Major de Castries, a scion of one of France’s oldest families. », Giles MacDonogh, After the Reich: The Brutal History of the Allied Occupation, Basic Books, 2009, p. 78
  5. Anthony Clayton cite des effectifs théoriques de 15% de soldats « indigènes » pour les régiments de spahis et de chasseurs d'Afrique pendant les campagnes d'Italie et de Libération, Anthony Clayton, Histoire de l'armée française en Afrique, 1830-1962, Albin Michel, 1994, p. 341-342
  6. Larousse, 1982, t. II, ibid.
  7. Bataille de Diên Biên Phu
  8. Larousse, 1982, t. II, p. 1858.
  9. - à 00:48:15 https://www.youtube.com/watch?v=NztdQtVFRt0
  10. Pierre Journoud, Hugues Tertrais, Paroles de Dien Bien Phu: les survivants témoignent, Tallandier, 2004, p. 303

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

Dossiers militaires[modifier | modifier le code]

  • Dossier du SHD : 14 YD 1591

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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