Utilisateur:Supers Résistant/Histoire

Cet utilisateur est un Mégacéros.
Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Accueil Présentation Contributions Traductions Modèles Bac à sable

1[modifier | modifier le code]

2[modifier | modifier le code]

Liege, (Géog.) ville d’Allemagne dans le cercle de Westphalie, capitale de l’évêché du même nom, dont l’évêque est souverain, & suffragant de Cologne.

On nomme aujourd’hui cette ville en latin Leodium, Leodicum & Leodica ; selon Boxhornius on la nommoit anciennement Legia, à cause d’une légion romaine que les habitans du pays défirent, de même que cinq cohortes commandées par Cotta & par Sabinus, comme le remarque César, liv. V. On l’appelle en allemand Luttich, & en Hollandois Luyk.

La plûpart des meilleurs écrivains prétendent que S. Hubert, originaire d’Aquitaine, qui florissoit en 700, fut le premier évêque de cette ville, qu’il la fonda, lui donna le nom de Legia, & qu’avant son tems ce n’étoit qu’un village.

Quoique cette ville soit soumise à son évêque pour le temporel & le spirituel, elle jouit de si grands privileges qu’on peut la regarder comme une république libre, gouvernée par ses bourgmestres, par ses sénateurs & par ses autres magistrats municipaux ; car elle a trente-deux colléges d’artisans, qui partagent une partie de l’autorité dans le gouvernement, & portent l’aisance dans la ville ; mais le nombre de ses églises, de ses abbayes, & de ses monasteres, lui font un tort considérable. Pétrarque en sortant de cette ville, écrivit à son amante : Vidi Leodium insignem clero locum ; il diroit encore la même chose.

Son évêché renfermoit autrefois tout le comté de Namur, une grande partie du duché de Gueldres & de celui de Brabant. Il n’a plus cette étendue, cependant il comprend encore sous sept archidiaconés vingt & un doyennés ruraux, & en tout environ 1500 paroisses.

Le pays de Liege est divisé en dix drossarderies ou grands bailliages qui sont à la collation du prince, quelques villes, Liege, Tongres, Huy, Maseick, Dinant, Hassel, &c. plusieurs gros bourgs, baronnies & seigneuries, sur lesquelles l’évêque a la jurisdiction de prince ou d’évêque. Le terroir y est fertile en grains, fruits & venaison. Il se trouve dans le pays des mines de fer & quelques-unes de plomb, avec des carrieres d’une espece de charbon de terre, qu’on appelle de la houille.

La ville de Liege est située dans une vallée agréable, abondante, environnée de montagnes que des vallons séparent, avec des prairies bien arrosées, sur la Meuse, à 5 lieues N. E. de Huy, 4 S. de Mastricht, 14 N. E. de Namur, 25 S. O. de Cologne, 26 N. de Luxembourg, 30 N. O. de Mons, 77 N. E. de Paris. Long. selon Cassini, 26d. 6’. 30". latit. 50. 40.

« C’est ici qu’est décédé à l’âge de 55 ans, le 7 Août 1106, Henri IV, empereur d’Allemagne, pauvre, errant, & sans secours, plus misérablement encore que Grégoire VII, & plus obscurément, après avoir si long-tems tenu les yeux de l’Europe ouverts sur ses victoires, sur ses grandeurs, sur ses infortunes, sur ses vices & sur ses vertus. Il s’écrioit en mourant, au sujet de son fils Henri V : Dieu des vengeances, vous vengerez ce parricide ! De tous tems les hommes ont imaginé que Dieu exauçoit les malédictions des mourans, & sur-tout des peres ; erreur utile & respectable, si elle arrêtoit le crime ».

Voltaire, Hist. universelle, tom. I. pag. 280. (D. J.)

3[modifier | modifier le code]

Localisation de Bruxelles dans l'Union européenne et en Belgique

Bruxelles est considérée comme étant de facto la capitale de l'Union européenne (UE) car elle abrite le siège de la majorité des insitutions européennes dans le quartier européen. L'UE n'a pas de capitale officielle, et il n'existe aucun projet allant dans ce sens, mais la Commission européenne, le Conseil de l'Union européenne et le Conseil européen ainsi que le second siège du Parlement européen sont situés dans la capitale belge.

Histoire[modifier | modifier le code]

Naissance des Communautés[modifier | modifier le code]

En 1951, la Belgique, l'Allemagne, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas signent le Traité de Paris qui crée la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) dotée de ses institutions (la Haute Autorité, le Conseil des ministres, la Cour de Justice et l'Assemblée commune). Plusieurs villes ont été proposées pour les accueillir et Bruxelles aurait probablement été acceptée mais le gouvernement belge appuyait Liège[1], dont les autres membres ne voulaient pas, et non Bruxelles à cause de conflits internes[2].

Un accord a du être trouvé, car les institutions devaient commencer à travailler. Luxembourg a été choisi comme siège provisoire des institutions sauf l'Assemblée commune qui s'est installée à Strasbourg, la seulle ville disposant d'un hémicycle assez grand, celui du Conseil de l'Europe. Cet accord était temporaire et il était prévu de créer un "District européen" à Sarrebruck, ce qui n'est jamais arrivé[3],[4].

Le traité de Rome de 1957 établi deux nouvelles communautés, la Communauté économique européenne (CEE) et la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom). Elles partagent l'Assemblée et la Cour de la CECA mais elles disposent chacunes d'un Conseil et d'une Commission (l'équivalent de la Haute Autorité de la CECA). Les dicussions sur le siège de ces nouvelles institutions ont étés reportées au dernier moment avant l'entrée en vigueur du traité afin de ne pas retarder sa ratification par les États membres[5].

Bruxelles n'a été candidate qu'un mois avant le début des pourparlers et a été officieusement soutenue par plusieurs États membres. Les États étaient d'accord sur le principe de localiser les exécutifs, les conseils et l'assemblée dans une seulle et même ville, sans pour autant décider quelle serait cette ville et en repoussant de six mois la prise de décision. En même temps, l'Assemblée désire rester à Strasbourg et les nouvelles commissions se rencontrent alternativement au siège de la CECA et au château de Val Duchesse à Bruxelles. Les Conseils se réunissaient là où leurs présidents le désiraient[6]. Dans le fait, jusqu'à l'automne 1958, c'était le château bruxellois qui était choisis jusqu'à ce qu'il déménage au centre de Bruxelles au rue Ravenstein 2[7].

Installation et développement à Bruxelles[modifier | modifier le code]

Bruxelles a manqué le coche a cause de la faible campagne du gouvernement belge alors que la population la soutenait. Le gouvernement belge a finalement poussé sa campagne et a commencé la construction de grande échelle, louant des espaces de bureaux à l'est de la ville pour l'utilisation par les institutions. Le , les six gouvernements concluent un accord non-officiel sur le siège des communautés. En partant du principe qu'il faudrait deux ans pour préparer les bureaux après qu'une décision soit prise, tous les services sont installés à Bruxelles en attendant un rapport d'un comité d'experts sur le choix approprié[8].

En attendant la fin des travaux des bureaux de l'avenue de la Joyeuse Entrée, les bureaux déménagent au rue Belliard 51-53 le (qui seront utilisés plus tard exclusivement par l'Euratom). Le nombre de fonctionnaires augmentant rapidement, les services sont installés rue du Marais, avenue de Broqueville, avenue de Tervueren, rue d'Arlon, rue Joseph II, rue de la Loi et avenue de Kortenberg. Le gouvernement belge fournit des bureaux neufs au Mont des Arts (rue des Sols 22) pour le secrétariat du Conseil des ministres et pour la Banque européenne d'investissement[9],[10].

Le comité d'experts déclare que Bruxelles pourrait être une bonne option pour être la future capitale européenne : une grande ville, disposant d'une métropole active, de moyens de communication efficaces avec les autres capitales européennes, dont le centre est fluide et où la qualité de l'habitat est bonne, située au coeur d'un vaste système de transport interne, étant un centre d'affaire internationale important, capable d'accueillir les fonctionnaires européens et une économie ouverte. De plus, elle est située à la frontière entre la culture latine et germanique et est le centre de la première expérience d'intégration d'après-guerre : le Benelux. En tant que capitale d'un petit pays, elle n'est pas susceptible d'être un moyen de pression sur les autres Etats et est considérée comme étant un territoire neutre entre les deux plus grandes puissances européennes. Le rapport du comité a été approuvé par le Conseil, le Parlement et les Commissions, cependant, le Conseil était incapable de procéder au vote final et a remis la décision pendant trois ans malgré le fait que les institutions désiraient rester à Bruxelles[11].

La décision a été remise à cause de divergences entre les positions nationales qui empêchaient qu'un compromis unanime soit trouvé. Le Luxembourg souhaitait conservé le siège de la CECA ou obtenir des compensations, la France souhaitait maintenir Strasbourg et l'Italie, initiallement derrière Paris, souhaitait qu'une ville italienne contrecarre Luxembourg et Strasbourg. En attendant, le Parlement a passé une série de résolutions non-contraignantes se plaignant de la situation de confusion dans laquelle il se trouvait : étant lui-même éparpiller à travers trois villes[12].

Traité de fusion des exécutifs communautaires : le statu quo[modifier | modifier le code]

Le Charlemagne (avant sa rénovation), siège du Conseil entre 1971 et 1995

Le traité de Bruxelles de 1965 est l'occasion de résoudre ce problème, les Commissions et Conseils étant réunis. Le Luxembourg, concerné par la perte de la Haute Autorité, propose un compromis entre Bruxelles et Luxembourg. La Commission et le Conseil iraient à Bruxelles et Luxembourg conserverait la Cour et l'Assemblée parlementaire ainsi que quelques départements de la Commission. Cette proposition a bien été accueillie mais la France s'y est opposée car elle ne voulait pas voir le Parlement quitter Strasbourg. Le Parlement y était également opposé car il voulait être prêt du pouvoir exécutif et regretait de ne pas être consulté sur sa propre localisation[13].

De là est sorti un statu quo pointé de quelques ajustements : la Commission, ainsi que la majorité de ses départements, est maintenue à Bruxelles. C'est également le cas pour le Conseil sauf aux mois d'avril, juin et octobre où il se réuni à Luxembourg. De plus, Luxembourg garde la Cour de Justice, quelques départements de la Commission et le secrétariat du Parlement européen. Strasbourg garde le siège du Parlement[14][15][16]. Le secrétariat de la CECA fusionne avec celui de la CEE et de l'Euratom au Ravenstein puis déménage au Charlemagne, puis au Berlaymont en 1971[7].

À Bruxelles, les fonctionnaires sont répartis au sein de plusieurs bâtiments différents de la rue Belliard, l'avenue de la Joyeuse Entrée, la rue du Marais et au Mont des Arts[16]. Le premier bâtiment construit est le Berlaymont, qui est inauguré en 1958 et qui est capable d'accueillir 3000 fonctionnaires se révèle être trop petit, obligeant l'institution à s'angrandir dans le voisinage[17].

Pourtant, malgré l'accord pour que ces institutions restent à Bruxelles, le statut est précaire et la ville a cherché à consolider sa place en investissant dans de nouvelles constructions et infrastuctures. Dans un premier temps, les constructions se font de manière sporadique, sans vision d'ensemble et sont basée sur la spéculation[17] (voir: bruxellisation).

L'accord de 1965 est une source de contentieux avec le Parlement qui souhaite se rapprocher des autres institutions[18]. L'assemblée décide de déménager plusieurs de ses organes de prises de décisions, les comités et les réunions des groupes politiques à Bruxelles. En 1983, il inaugure symboliquement une session plénière à Bruxelles, dans les caves du Centre de Congrès du Mont des Arts. Cependant, cette réunion a été un fiasco et le manque de facilités ont partiellement discrédité Bruxelles comme étant capable d'habriter le siège de l'institution[19]. Les chôses se sont toutefois améliorées pour Bruxelles lorsque le Parlement a reçu sa propre chambre plénière à Bruxelles (rue Wiertz) en 1985 pour des sessions partielles[18]. Celà a été fait de façon non-officielle en raison de la nature sensible du lieu de siège du Parlements : le bâtiment a été construit sous le nom de "centre de conférence international"[17]. Le demi déménagement du Parlement à Bruxelles a été attaqué sans succès par la France devant la Cour de Justice. La victoire du Parlement lui a permis de construire toutes les facilités qu'il entend à Bruxelles[20].

Le compromis du Conseil européen d'Édimbourg[modifier | modifier le code]

Le Breydel, qui a servi de siège à la Commission pendant la rénovation du Berlaymont

En réponse à celà, le Conseil européen d'Édimbourg des 11 et 12 décembre 1992 a adopté un accord final sur la localisation des institutions. Cette décision, qui a été annexée au Traité d'Amsterdam[18], permet au Parlement de se réunir à Bruxelles pour les sessions supplémentaires et les comités. Les sessions, y compris la session budgétaire, doivent se dérouler à Strasbourg. La décision réaffirme la présence de la Commission et du Conseil à Bruxelles[21].

Peut de temps avant ce sommet, la Commission déménage au Breydel le temps de désamianter le Berlaymont. La Commission avait menacé de quitter la ville, ce qui aurait supprimer les chances pour Bruxelles d'accueillir le Parlement, c'est pourquoi le gouvernement belge est intervenu pour construire le Breydel à côté du Berlaymont en 23 mois et a assuré que la Commssion aurait déménagé avant le sommet d'Édimbourg. Suite à Édimbourg, le Parlement achète ses nouveaux buildings à Bruxelles. Avec le statut maintenant défini de la capitale, les ONG, les lobbyistes, les corps consultatifs et les bureaux régionaux s'installent également près des institutions[17].

Le Conseil, qui s'est agrandi au fur et à mesure des élargiseements, s'est installé au Juste Lipse[7] et, en 2002, il a été décidé que les Conseils européens auront également lieu à Bruxelles au lieu de se déplacer avec la présidence rotative. Depuis 2004, tous les Conseils se sont tenus à Bruxelles, à l'exception de quelques réunions extraordinaires. Parmis les raisons avancées pour justifier cet établissement définitif à Bruxelles, l'expérience de la police belge pour la gestion des manifestations et la proximité des autres institutions ont joués un rôle déterminant[22].

Statut[modifier | modifier le code]

La Commission emploit 25 000 personnes[23], le Parlement 6000[24]. En tout, ce sont 40 000 fonctionnaires européens qui travaillent à Bruxelles[25]. De par cette concentration, Bruxelles est favorite en cas d'unification des installations du Parlement[26],[27]. Elle n'est néanmoins pas la "capitale" de l'Union européenne bien que certains observateurs constatent que Bruxelles accueille de plus en plus de sessions du Parlement. Ajouter à celà le siège des deux autres principales institutions et Bruxelles paraît être de facto la capitale de l'Union[28]. Bruxelles est fréquemment qualifiée de "capitale" de l'Union, particulièrement dans les publications des autorités locales, de la Commission et dans la presse[29],[30],[31],[32],[33],[34]. En effet, les bruxellois interprètent l'accord de 1992 comme établissant Bruxelles comme capitale[29].

Bruxelles attire beaucoup de journalistes du monde (salle de presse de la Commission)

Deux autres villes acueillent les institutions majeures : Luxembourg (Justice et second siège) et Strasbourg (principale siège du Parlement). Les autorités locales strasbourgeoises et les organisations basées dans la ville alsacienne utilisent également le terme de "capitale" de l'Europe[35],[36],[37]. Bruxelles, Strasbourg et Luxembourg sont aussi citées comme capitales cojointes de l'Europe[33]. En 2010, le vice président des États-Unis Joe Biden, alors qu'il parlait du Parlement européen, a déclaré que Bruxelles, comme Washington D.C., pouvait prétendre au titre de capitale du monde libre[38],[39].

Lobbyistes et journalistes[modifier | modifier le code]

Densité de population de l'Europe, Bruxelles se situe entre les grands centres urbains

De la même façon que Washington D.C., Bruxelles est le centre d'activités politiques avec les institutions belges, le siège de l'OTAN en plus de celles de l'Union; elle accueille mais plus d'ambassadeurs que sa consoeur américaine. De plus, 10 000 lobbyistes sont enregistrés dans la ville belge[23].

Il y a aussi une présence importante des groupes de presse puisque la plupart des médias européens ont un représentant permanent à Bruxelles. Sur les 1200 journalistes accrédités à Bruxelles, 1000 viennent d'hors de Belgique, dont 120 allemands (alors qu'ils sont 20 à 30 à Washington D.C.). Néanmoins les journalistes américains sont sous-représentés, peu de journals ayant envoyé un correspondant dans la ville[40].

Accessibilité[modifier | modifier le code]

Bruxelles est située dans la "banane bleue", entre Paris, Londres, le Rhin et la Ruhr et le Randstad. Via le train à grande vitesse, Bruxelles est à 1h25 de Paris, 1h50 de Londres, d'Amsterdam et de Cologne (et Dusseldorf) et à 3 heures de Francfort.

Un projet de chemin de fer européen, l'eurocap rail, reliant Bruxelles à Luxembourg et Strasbourg est parfois envisagé[33]. Bruxelles est également désservie par Brussels Airport, situé dans la commune flamande de Zaventem, et par le petit aéroport de Charleroi Bruxelles-sud près de la ville wallonne de Charleroi à 50 km de Bruxelles.

Quartier[modifier | modifier le code]

La plupart des institutions sont installées dans le quartier européen de Bruxelles, le nom populaire donné à la zone formant un triangle entre le parc de Bruxelles, le parc du Cinquantenaire et le parc Léopold (dans lequel le Parlement est installé). La Commission et le Conseil sont situés au coeur de cette zone près de la station Schuman et le rond-point Schuman sur la rue de la Loi. Le Parlement européen est situé près de la gare de Bruxelles-Luxembourg, près de la place du Luxembourg[16].


Cette zone est historiquement résidentielle mais elle a perdu cet aspect quand les institutions s'y sont installées. Les constructions historiques et résidentielles, ont été remplacées par des bureaux modernes, à quelque exceptions près. Ces bâtiments ont été construits sans grand master plan et sans contrôle gouvernemental, mais par la spéculation du secteur privé sur des espaces de bureaux, ce qui a permis la création de bureaux qui n'auraient jamais vu le jour[41]. Cependant avec la volonté de Bruxelles de maintenir sa position, le gouvernement a largement investi dans l'infrastructure du quartier depuis[17]. Les autorités tiennent à souligner que le développement chaotique précédent est révolu et qu'aujourd'hui des concours d'architecture sont organisées[42] ainsi qu'un plan directeur[43] (voir ci-dessous).

Place du Jourdan
Place Marie Louise
Place
Palmerston

Place
Ambiorix
Place
Marguerite
Place
Frère Orban
Place
Meeûs
Avenue Cortenbergh
Chaussée d'Etterbeek
Rue Luxembourg
Rue Froissart
  • Commission
  • Parlement
  • Conseil
  • Commités
  • Espaces verts
  • Zones piétonnes
  • Stations de métro
    Gare de chemins de fer

    Le quartier est hautement centralisé et critiqué par certains pour être un ghetto administratif isolé du reste de la ville (bien que cet avis ne soit pas partagé par tous). Il y a aussi un manque d'édifices remarquables, ce qui pousse certains comme Rem Koolhaas à affirmer que Bruxelles a besoin d'un symbole pour représenter l'Europe (comme la Tour Eiffel ou le Colisée). D'autres, comme Umberto Eco, répondent que celà correspond à l'idée de l'Europe qui voit Bruxelles comme une "capitale douce" plutôt que comme une "cité impériale" d'un empire, reflètant la position de l'Union comme "serveur" de l'Europe[42]. Le plan de développement tente néanmoins de donner une certaine identité visuelle au quartier[43].

    Bâtiments de la Commission[modifier | modifier le code]

    Le Charlemagne, le deuxième plus grand bâtiment de la Commission qui accueille son département des relations extérieures.

    La construction la plus connue est le Berlaymont, le siège de la Commission. Il est le premier building à avoir été construit dans les années 60 pour la Communauté. Il a été dessiné par Lucien de Vestel, Jean Gilson, André Polak et Jean Polak et payé par le gouvernement belge (qui aurait pu l'occuper si la Commission avait quitté Bruxelles). Il a été inspiré par le siège de l'UNESCO à Paris, ressemblant à une étoire à quatre branches supportées par des colones.

    D'abord construit avec de l'amiante, le bâtiment a été rénové dans les années 1990 pour retirer ce métal et pour être agrandi. Après une période d'exil au Breydel sur l'avenue d'Auderghem, la Commission a pu réocuper le Berlaymont en 2005 et l'a acheté pour 550 millions d'euros.

    Le président de la Commission occupe le bureau le plus grand, près de la salle de réunion de la Commission au dernier étage (le 13ème). Bien qu'il soit le principale bâtiment de la Commission, il n'habrite que 2000 des 20 000 fonctionnaires basés à Bruxelles. En plus des commissaires et de leurs cabinets, le Berlaymont accueille aussi le Secrétariat général de la Commission et son Service juridique.

    La Commission occupe dans le quartier européen 865 000 m² dans 61 bâtiments, le Berlaymont et le Charlemagne ne représentant que 50 000 m². Suite à l'élargissement à 12 nouveaux membres en 2004 et 2007, 2250 postes ont été crées, réclamant un aggrandissement de 35 000m² d'espace de bureaux. Pour éviter un "effet ghetto", la Commission cherche à se décentraliser et a cherché des espaces avenue de Beaulieu et rue de Genève à Évère[44],[45].

    Autres institutions[modifier | modifier le code]

    Dans la rue de la Loi, en face du Berlaymont se trouve le Justus Lipsius qui habrite le Conseil de l'Union européenne et le Conseil européen. Le secrétariat du conseil était à l'origine basé dans le centre ville, il a par la suite intégré le Charlemagne se rapprochant des autres institutions près du rond-point Schuman[15],[16]. Le Conseil européen devrait s'installer au Résidence Palace lorsqu'il a aura été rénové en 2013 et au Lex qui était occupé par la Conseil en 2007[46].


    Le bâtiment du Parlement, connu sous le nom d'Espace Léopold, est situé au sud entre le parc Léopold et la place du Luxembourg, près de la gare de Bruxelles-Luxembourg. Le complex comporte deux bâtiments principaux : le Paul-Henri Spaak et l'Altiero Spinelli qui couvrent 370 000 m². Le complex n'est pas le siège officiel du Parlement qui est séparé entre Strasbourg (son siège officiel) et Luxembourg (son secrétariat). Néanmoins, depuis la décision de construire une partie du Parlement abritant ses comités et plusieurs de ses sessions plénières à Bruxelles, les trois quart de ses activités ont lieu dans la ville brabançonne[47]. Le Parlement a récemment été agrandi avec les bâtiments D4 et D5 qui ont été terminés et utilisés en 2007 et 2008. Le complex devrait en principe fournir assez d'espace pour le Parlement pour les quinze ans à venir et aucun nouvel édifice n'est prévu pour l'instant[46].

    Le Comité économique et social et le Comité des Régions occupent ensemble le Delors, proche du parc Léopold et qui était occupé par le Parlement. Ils utilisent également le Bertha von Suttner. Les deux ont étés baptisés en 2006[48],[49]. Bruxelles habrite également deux agences, l'Agence européenne de défense (située rue des Drapiers) et l'Agence exécutive pour la compétitivité et l’innovation (dans la Tour Madou).

    Impacte démographique et économique[modifier | modifier le code]

    La présence de l'Union européenne a eu un impact économique et social signifiant. Jean-Luc Vanraes, membre du Parlement bruxellois responsable des relations externes affirme même que la prospérité de Bruxelles "est une conséquence de la présence européenne". En plus des institutions elles-même, plusieurs compagnies se sont installées à Bruxelles attirées par la présence de l'Union. Au total, 10% des activités de la ville ont lien avec la communauté internationale[50].

    46% de la population bruxelloise vient d'hors de Belgique[51]; la moitié provenant d'autres États membres. Plus ou moins trois cinquième de la Fonction publique de l'Union européenne vie dans la Région de Bruxelles-Capitale : 63% vie dans les communes proches du District européen, 24% dans la région flamande au nord et 11% dans la région wallonne au sud)[52]. La moitié des fonctionnaires européens sont propriétaires de leur maison. Les institutions attirent directement et indirectement 50 000 personnes dans la ville. De plus, 20 000 personnes travaillent à Bruxelles grâce à la présence des institutions (générant ainsi deux milliards d'euros chaque année) et 2000 compagnies étrangères sont installées dans la ville et emploient 80 000 gens du pays multilingue[53].

    Il y a à Bruxelles 3,5 millions de mètres carré de bureaux occupés, la moitié étant prise par les institutions européennes seulles. La majorité des espaces de bureaux est concentrée dans le quartier Léopold. Les coûts de fonctionnement des institutions de l'Union européenne atteignent au total 2 milliards d'euros par an, Bruxelles bénéficie directement de la moitiéla moitié à laquelle s'ajoutte 800 millions d'euros venant des dépenses des diplomates, journalistes etc. Le tourisme d'affaire génère dans la ville 2,2 millions de nuitées par ans dans le hôtels. Il y a à Bruxelles une trentaine d'écoles internationales (15 000 élèves, 2000 employés) pour une valeur de 99 millions d'euros par an[53].

    Néanmoins, il y a une division considérable entre les deux communautés, les bruxellois se sentant parfois exclus du quartier européen (un "ghetto de cols blancs"). Les communautés ne se mélangent pas, chacune ayant sa propre société. Celà est dû au fait que beaucoup de fonctionnaires ne s'installent que pour une période courte à Bruxelles et qu'ils n'apprennent pas les langues locales (utilisant plutôt l'anglais/globish), restant entre eux et envoyant leurs enfants dans les écoles européennes plutôt que dans les belges[51],[52],[54].

    Avenir[modifier | modifier le code]

    Reconstruction[modifier | modifier le code]

    En septembre 2007, le Commissaire des Affaires Administratives Siim Kallas et le Ministre-Président de la Région Bruxelles-Capitale Charles Picqué ont dévoilés les plans de reconstruction du quartier. Il comportera de nouvelles constructions (220 000 m² de nouveaux espaces de bureaux) mais aussi une meilleure utilisation des espaces existants par le remplacement de nombreuses petites constructions par des bâtiments plus grands mais en nombre plus réduit[43].

    La rue de la Loi en 2009, sur le point d'être reconstruite avec des bâtiments plus grands et plus ouverts.

    En mars 2009, une équipe franco-belgo-britannique emmenée par l'architecte français Christian de Portzamparc remporte un concours visant à redessiner la rue de la Loi entre Maelbeek Garden et le Résidence Palace. Siim Kallas a expliquer que le projet sera mis en oeuvre sur plusieurs longues périodes et non pas par un grand bouleversement, qu'il créera une "zone symbolique des institutions de l'Union européenne" offrant "un corp et une âme au projet politique européen" et qui fournira à la Commission de nouveaux espaces pour ses bureaux. La route va être réduite de quatre à deux bandes et sera à nouveau en double sens. Les architectes ont proposés qu'une ligne de tram la traverse en son centre. Une série de hautes constructions seront hérigées de chaque côté de la rue. Charles Picqué décrit les tours comme "des bâtiments iconiques qui seront parmis les plus haut de Bruxelles" et que "les constructions en hauteur permettent de transformer des blocs fermés en espaces ouverts"[55],[56]. La plupart des tours oscilleront entre 16 et 55 mètres, la plus haute mesurera 80 mètres de haut mais plus les constructions seront hautes, plus elles seront éloignées de la route[57]. L'espace dégagé (environ 180 000 m²) serviront à la construction de maisons, de magasins, de services et d'espaces ouverts pour donner au quartier une dimension plus "humaine"[43]. Une sixième école européenne pourrait aussi être construite. Dans la partie occidentale du quartier, sur la petite ceinture, il y aura des "portes de l'Europe" pour ajouter un impacte visuel[58].

    Étant donné les retards et le coût du Berlaymont et des autres projets, le Commissaire souligne que les nouveaux plans offrent le "meilleur rapport qualité-prix" et que les réalisations seront soumises à des concours internationaux d'architecture. Il a ajoutté que le contrôle de l'empreinte carbone prendrait "une part intégrale du programme"[43]. Charles Picqué a prévu un "nouveau symbole de l'Europe" dans le quartier. Cela pourrait être une "Maison de l'Europe", qui créerait un embleme de l'Euroe et affirmerait la position de Bruxelles comme capitale de l'Europe. Le Président de la Commission José Manuel Barroso a également vanté cette idée, souhaitant "un espace refletant l'histoire du projet européen". Le président du Parlement Hans-Gert Pöttering souhaite utiliser l'Eastman, près du parc Léopold, comme Maison de l'Histoire européenne contemporaine mais il n'a pas encore reçu le soutien des députés[46].

    Places piétonnes[modifier | modifier le code]
    Le Cinquantenaire sera une des trois places piétonnes et pourrait accueillir le Conseil européen.

    Il existe aussi un projet de rentre la partie de la rue de la Loi près du Berlaymont piétonne[59]. Une nouvelle place Schuman (actuellement le rond-point Schuman) sera une des nouvelles places piétonnes. La station Schuman sera redessinée[60].

    Un espace piétonnier liant le Berlaymont et le parc Léopold va être construit mais nécessite la démolition d'une partie du Justus Lipsius, la façade sud devant être redessinée. Plusieurs connections piétonnes et cyclabes seront réparties à traver le quartier. Près du Parlement, au parc Léopold, le bloque de bâtiments situé entre la rue d'Arlon et la rue de Trêves seront démolis pour créer un boulevard[61] semblable à une extension de la place du Luxembourg, la deuxième place piétonne.

    La troisième place piétonne sera l'Esplanade du Cinquantenaire, qui sert pour les événements et les festivités[62]. Le parc du Cinquantenaire est également concerné avec la planification d'une nouvelle station de métro, d'un parking souterain et l'européanisation d'une part du complexe du Cinquantenaire avec des "facilités socio-culturelles"[58].

    Quartiers proches[modifier | modifier le code]

    La concentration de bureaux dans le quartier princial a causé une augmentation des prix de l'immobiliers par une demande croissante et un espace réduit. En réponse à ce problème, la Commission a, depuis 2004, entamé une procédure de décentralisation à traver la ville en investissant dans l'avenue de Beaulieu à Auderghem et dans la rue de Genève, à Évère. Celà a freiné l'augmentation des prix mais le quartier reste le plus chèr de la ville (295€ par mètre carré contre 196 dans les autres quartiers)[44][45]. Ni le Parlement ni le Conseil n'ont suivi cette politique de décentralisation[46].

    Palais du Centenaire au parc du Heysel

    La Commission tente néanmoins de développer deux ou trois grands "pôles" à l'extérieur du quartier, chacun atteignant au moins 100 000 m²[63]. Le plateau du Heysel a été proposé par la ville de Bruxelles comme nouveaux pôle. Le parc, situé autour de l'Atomium accueille déjà une école européenne, possède le plus grand parking de Belgique, une station de métro, un hall d'exposition et le parc "mini-Europe". La ville souhaite construire un centre de conférence international de 3500 places et un "important centre commercial". La Commission devrait répondre à cette proposition dans la première moitié de 2009[64].

    Pour rejoindre le pôle de Beaulieu, au sud-est du quartier européen, il existe une proposition de recouvrement des lignes de chemin de fer entre Beaulieu et le Parlement pour créer une esplanade. Le traffic sur cette ligne, en augmentation, cause des problèmes environnementaux qui seraient résolus par le recouvrement. La surface sera recouverte par des dalles semblables à celles de l'esplanade du Parlement, pour créer un piétonnier entre les deux quartiers. Le plan propose que cette "promenade des Européens" de 3720 mètres serait divisés en plusieurs zones représentant chaque État membre[65].

    Voir aussi[modifier | modifier le code]

    Références[modifier | modifier le code]

    • Thierry Demey, Bruxelles, capitale de l'Europe, Bruxelles, Badeaux, , 528 p. (ISBN 2-9600414-2-9)
    1. Demey, 2007: 175-6
    2. Demey, 2007: 177
    3. Le plan prévoiait que le "district européen" serait gérer par l'Allemagne et la France, et que les institutions y déménageraient une fois que le statut serait en place. Mais trois ans plus later, Sarrebruck a massivement voté pour rejoindre l'Allemagne de l'ouest, annihilant le plan de district européen et maintenant ainsi la position luxembourgeoise.
    4. Demey, 2007: 178-9
    5. Demey, 2007: 187
    6. Demey, 2007: 187-8
    7. a b et c « Siège du Conseil de l'Union européenne », European NAvigator (consulté le )
    8. Demey, 2007: 190-3
    9. La BEI a déménagé à Luxembourg en 1965
    10. Demey, 2007: 193
    11. Demey, 2007: 196-8
    12. Demey, 2007: 199
    13. Demey, 2007: 205-6
    14. Demey, 2007: 207
    15. a et b European Navigator Siège de la Commission européenne
    16. a b c et d Publication de la Commission européenne: Europe in Brussels 2007
    17. a b c d et e Le Quartier européen, Brussels-Europe Liaison Office (2008-07-20)
    18. a b et c « Le siège des institutions de l'Union européenne », European NAvigator (consulté le )
    19. Demey, 2007: 209-10
    20. Demey, 2007: 211-2
    21. Conseil européen, « Decision taken by Common Agreement between the representatives of the governments of member states on the location of the seats of the institutions and of certain bodies and departments of the European Communities. », Parlement européen, (consulté le )
    22. Christine Stark, « Evolution of the European Council: The implications of a permanent seat » [PDF], Dragoman.org (consulté le )
    23. a et b All above figures from E!Sharp magazine, Jan-Feb 2007 issue: Article "A tale of two cities".
    24. Site du Parlement europarl.europa.eu
    25. http://www.blbe.be/default.asp?V_DOC_ID=2214 Consulté le 8 septembre 2010
    26. « OneSeat.eu: 1 million citizens do care », Young European Federalists, (consulté le )
    27. Margot Wallström, « My blog: Denmark, Latvia, Strasbourg », Commission européenne, (consulté le )
    28. Demey, 2007
    29. a et b « Brussels: capital of Europe », Brussels-Europe Liaison Office, (consulté le )
    30. Harry Gilroy, « Big Day for Brussels; Common Market Activities Make City The New Capital of European Politics », New York Times, (consulté le )
    31. « Prodi and Verhofstadt present ideas for Brussels as capital of Europe », Euractv, (consulté le )
    32. Thierry Demey, Bruxelles, capitale de l'Europe, Bruxelles, Badeaux, , 528 p. (ISBN 2-9600414-2-9)
    33. a b et c (en) Pierre Laconte, Carola Hein, Brussels: Perspectives on a European Capital, Bruxelles, Foundation for the Urban Environment, (ISBN 978-2-9600650-0-8)
    34. (mul) Europe in Brussels, Commission européenne,
    35. « Strasbourg : la capitale européenne », Office du tourisme de Strasbourg (consulté le )
    36. « Alliance Française Strasbourg Europe », Alliance française (consulté le )
    37. « Strasbourg, capitale européenne », Le Pôle européen d’administration publique, (consulté le )
    38. http://www.foxnews.com/politics/2010/05/25/biden-says-brussels-capital-free-world/?test=latestnews
    39. http://www.americanthinker.com/blog/2010/05/biden_congratulates_brussels_f.html
    40. Garath Harding, « Not over here », This Europe, (consulté le )
    41. Demey, 2007: p.216-7
    42. a et b Giulio Zucchini, « Brussels, a soft capital », Café Babel, (consulté le )
    43. a b c d et e « EU promises 'facelift' for Brussels' European quarter », EurActiv, (consulté le )
    44. a et b « European Commission buildings policy - questions and answers », EU Business, (consulté le )
    45. a et b Elitsa Vucheva, « EU quarter in Brussels set to grow », EU Observer, (consulté le )
    46. a b c et d Jennifer Rankin, « City bids to shape EU’s presence », European Voice, (consulté le )
    47. Paul Wheatley, « The two-seat parliament farce must end », Café Babel, (consulté le )
    48. Bertha von Suttner - a visionary European. Opening of Bertha von Suttner Building, Committee of the Regions – ECOSOC. Brussels, 8 March 2006 europa.eu
    49. The EESC and CoR building at 99-101 rue Belliardstraat renamed Jacques Delors Building europa.eu
    50. Banks, Martin (29 juin 2010) EU responsible for significant' proportion of Brussels economy, The Parliament Magazine. Consulté le 1er juillet 2010
    51. a et b Bocart, Stéphanie (12 juin 2010) Invasion of the Eurocrats, La Libre Belgique, on PressEurop. Consulté le 1er Juillet 2010
    52. a et b Meulders, Raphael (22 juin 2010) [1], La Libre Belgique. Consulté le 1er juillet 2010
    53. a et b (en) Thierry Demey, Brussels, capital of Europe, Badeaux, , 7–8 p. (ISBN 2-9600414-2-9)
    54. Meulders, Raphael (21 juin 2010) [2], La Libre Belgique. Consulté le 1er juillet 2010
    55. Brussels' EU quarter set for 'spectacular' facelift, EurActive
    56. http://www.charlespicque.be/filearchive/bdc420a7a02812c09fe8380e530a490e.pdf
    57. Buildings that speak ‘to Europe and the world', European Voice 12.03.09
    58. a et b Bruno Clerbaux, « The European Quarter today: Assessment and prospects » [PDF], European Council of Spatial Planners (consulté le )
    59. Pierre Laconte, Carola Hein, « Brussels: Perspectives on a European Capital » [PDF], Foundation for the Urban Environment, (consulté le )
    60. Francis Vanden Bavière, « A peek on the future Schuman Station », iFrancis, (consulté le )
    61. « Bruxelles et l'UE prépare (sic) un grand lifting pour la rue de la Loi », RTL, (consulté le )
    62. Brussel Nieuws. Brussel verruimd de horizon. Consulté le 11 décembre 2007
    63. Siim Kallas, « Speech of Vice-President Kallas: Designing for the Future - The Market and the Quality of Life » [PDF], Architects' Council of Europe, (consulté le )
    64. Valentina Pop, « EU commission considers major relocation in Brussels », EU Observer, (consulté le )
    65. Promenade des Européens, EuroBru

    Liens externes[modifier | modifier le code]

    Sur les autres projets Wikimedia :


    4[modifier | modifier le code]

    Liste des représentations diplomatiques de la France à l'étranger[modifier | modifier le code]

    Cette liste ne prend pas en compte les consuls honoraires. Sauf indication en note, chaque ambassade dispose d'une section consulaire.

    Europe[modifier | modifier le code]

    Pays Délégation Consulats généraux
    (sauf indication)
    Drapeau de l'Albanie Albanie Tirana
    Drapeau de la Biélorussie Biélorussie Minsk
    Drapeau de la Bosnie-Herzégovine Bosnie-Herzégovine Sarajevo
    Drapeau de l'Islande Islande Reykjavik
    Drapeau du Kosovo Kosovo Pristina Kosovska Mitrovica
    Drapeau de la Macédoine Macédoine Skopje
    Drapeau de la Moldavie Moldavie Chişinău
    Drapeau du Monténégro Monténégro Podgorica
    Drapeau de la Norvège Norvège Oslo
    Drapeau de la Serbie Serbie Belgrade
    Drapeau de la Suisse Suisse Berne
    Drapeau de l'Ukraine Ukraine Kiev

    Amérique[modifier | modifier le code]

    Délégation de l'Union aux États-Unis
    Pays Ambassade Consulats généraux
    (sauf indication)
    Drapeau de l'Argentine Argentine Buenos Aires
    Drapeau de la Bolivie Bolivie La Paz
    Drapeau du Brésil Brésil Brasilia RecifeRio de JaneiroSão Paulo
    Drapeau du Canada Canada Ottawa MontréalQuébecTorontoVancouverMoncton (consulat)
    Drapeau du Chili Chili Santiago Viña del MarConcepciónValdivia
    Drapeau de la Colombie Colombie Bogotá
    Drapeau du Costa Rica Costa Rica San José
    Drapeau de Cuba Cuba La Havane
    Drapeau de la République dominicaine République dominicaine Santo Domingo
    Drapeau de l'Équateur Équateur Quito
    Drapeau des États-Unis États-Unis Washington AtlantaBostonChicagoHoustonLa Nouvelle-Orléans
    Los AngelesMiamiNew YorkSan Francisco
    Drapeau du Guatemala Guatemala Guatemala
    Drapeau d'Haïti Haïti Port-au-Prince
    Drapeau du Honduras Honduras Tegucigalpa
    Drapeau de la Jamaïque Jamaïque Kingston
    Drapeau du Mexique Mexique Mexico
    Drapeau du Nicaragua Nicaragua Managua
    Drapeau du Panama Panama Panamá
    Drapeau du Paraguay Paraguay Asunción
    Drapeau du Pérou Pérou Lima
    Drapeau de Sainte-Lucie Sainte-Lucie Castries
    Drapeau du Salvador Salvador San Salvador
    Drapeau du Suriname Suriname Paramaribo
    Drapeau de Trinité-et-Tobago Trinité-et-Tobago Port of Spain
    Drapeau de l'Uruguay Uruguay Montevideo
    Drapeau du Venezuela Venezuela Caracas

    Afrique[modifier | modifier le code]

    Ambassade de France en Tunisie
    Consulat de France à Alexandrie
    Pays Ambassade Consulats généraux
    (sauf indication)
    Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud Pretoria [1] JohannesburgLe Cap (consulat)
    Drapeau de l'Algérie Algérie Alger [2] AnnabaOran
    Drapeau de l'Angola Angola Luanda
    Drapeau du Bénin Bénin Cotonou
    Drapeau du Botswana Botswana Gaborone
    Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso Ouagadougou
    Drapeau du Burundi Burundi Bujumbura
    Drapeau du Cameroun Cameroun Yaoundé DoualaGaroua (consulat)
    Drapeau du Cap-Vert Cap-Vert Praia
    Drapeau de la République centrafricaine République centrafricaine Bangui
    Drapeau des Comores Comores Moroni Mutsamudu (vice-consulat)
    Drapeau de la république du Congo République du Congo Brazzaville Pointe-Noire
    Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo (RDC) Kinshasa
    Drapeau de la Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire Abidjan
    Drapeau de Djibouti Djibouti Djibouti
    Drapeau de l'Égypte Égypte Le Caire Alexandrie
    Drapeau de l'Érythrée Érythrée Asmara
    Drapeau de l'Éthiopie Éthiopie Addis-Abeba
    Drapeau du Gabon Gabon Libreville Port-Gentil (bureau)
    Drapeau du Ghana Ghana Accra
    Drapeau de la Guinée Guinée Conakry
    Drapeau de la Guinée-Bissau Guinée-Bissau Bissau
    Drapeau de la Guinée équatoriale Guinée équatoriale Malabo
    Drapeau du Kenya Kenya Nairobi
    Drapeau du Libéria Liberia Monrovia
    Drapeau de la Libye Libye Tripoli
    Drapeau de Madagascar Madagascar Tananarive (Antananarivo) Antsiranana (bureau) • Mahajanga (bureau) • Toamasina (bureau)
    Drapeau du Mali Mali Bamako
    Drapeau du Maroc Maroc Rabat AgadirCasablancaFèsMarrakechTanger
    Drapeau de Maurice Maurice Port-Louis
    Drapeau de la Mauritanie Mauritanie Nouakchott
    Drapeau du Mozambique Mozambique Maputo
    Drapeau de la Namibie Namibie Windhoek
    Drapeau du Niger Niger Niamey
    Drapeau du Nigeria Nigeria Abuja Lagos
    Drapeau de l'Ouganda Ouganda Kampala
    Drapeau du Rwanda Rwanda Kigali
    Drapeau du Sénégal Sénégal Dakar Saint-Louis
    Drapeau des Seychelles Seychelles Victoria
    Drapeau du Soudan Soudan Khartoum Juba (bureau)
    Drapeau de la Tanzanie Tanzanie Dar es Salam
    Drapeau du Tchad Tchad Ndjamena
    Drapeau du Togo Togo Lomé
    Drapeau de la Tunisie Tunisie Tunis
    Drapeau de la Zambie Zambie Lusaka
    Drapeau du Zimbabwe Zimbabwe Harare

    Asie[modifier | modifier le code]

    Ambassade de France en Oman
    Ambassade de France en Russie
    Ambassade de France en Thailande
    Consulat français de Jérusalem
    Consulat français de Batavia (Indes néerlandaises) (1940)
    Pays Ambassade Consulats généraux
    (sauf indication)
    Drapeau de l'Afghanistan Afghanistan Kaboul
    Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite Riyad Jedda
    Drapeau de l'Arménie Arménie Erevan
    Drapeau de l'Azerbaïdjan Azerbaïdjan Bakou
    Drapeau de Bahreïn Bahreïn Manama
    Drapeau du Bangladesh Bangladesh Dhâkâ
    Drapeau de la Birmanie Birmanie Rangoun
    Drapeau du Brunei Brunei Bandar Seri Begawan
    Drapeau du Cambodge Cambodge Phnom Penh
    Drapeau de la République populaire de Chine Chine Pékin CantonChengduHong KongShanghaiShenyangWuhan
    Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud Séoul
    Drapeau des Émirats arabes unis Émirats arabes unis Abou Dabi Dubaï
    Drapeau de la Géorgie Géorgie Tbilissi
    Drapeau de l'Inde Inde New Delhi BangaloreCalcuttaBombayPondichéry
    Drapeau de l'Indonésie Indonésie Jakarta
    Drapeau de l'Irak Irak Bagdad
    Drapeau de l'Iran Iran Téhéran
    Drapeau d’Israël Israël Tel Aviv JérusalemHaïfa (Consulat)
    Drapeau du Japon Japon Tokyo Osaka
    Drapeau de la Jordanie Jordanie Amman
    Drapeau du Kazakhstan Kazakhstan Astana
    Drapeau du Kirghizistan Kirghizistan Bichkek (antenne)
    Drapeau du Koweït Koweït Koweït
    Drapeau du Laos Laos Vientiane
    Drapeau du Liban Liban Beyrouth
    Drapeau de la Malaisie Malaisie Kuala Lumpur
    Drapeau de la Mongolie Mongolie Oulan-Bator
    Drapeau du Népal Népal Katmandou
    Drapeau d'Oman Oman Mascate
    Drapeau de l'Ouzbékistan Ouzbékistan Tachkent
    Drapeau du Pakistan Pakistan Islamabad Karachi
    Drapeau des Philippines Philippines Manille
    Drapeau du Qatar Qatar Doha
    Drapeau de la Russie Russie Moscou IekaterinbourgSaint-Pétersbourg
    Drapeau de Singapour Singapour Singapour
    Drapeau du Sri Lanka Sri Lanka Colombo
    Drapeau de la Syrie Syrie Damas Alep (Consulat)
    Drapeau de Taïwan Taïwan Taipei (Institut français)
    Drapeau du Tadjikistan Tadjikistan Douchanbé
    Drapeau de la Thaïlande Thaïlande Bangkok
    Drapeau de la Turquie Turquie Ankara Istanbul
    Drapeau du Turkménistan Turkménistan Achgabat
    Drapeau de la République socialiste du Viêt Nam Viêt Nam Hanoï Hô-Chi-Minh-Ville
    Drapeau du Yémen Yémen Sanaa

    Océanie[modifier | modifier le code]

    Pays Ambassade Consulats généraux
    Drapeau de l'Australie Australie Canberra [1] Sydney
    Drapeau des Fidji Fidji Suva
    Drapeau de la Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande Wellington
    Drapeau de la Papouasie-Nouvelle-Guinée Papouasie-Nouvelle-Guinée Port Moresby
    Drapeau du Vanuatu Vanuatu Port Vila

    10[modifier | modifier le code]

    Les instructions de Berne désignent les directives adressées le 12 septembre 1940 par Léopold III de Belgique par la voie du comte Louis d'Ursel, ambassadeur de Belgique en Suisse, au corps diplomatique belge sur l'attitude de neutralité à adopter vis-à-vis de l'Allemagne nazie. Cette politique, prônée par un Roi qui est dans l'impossibilité de régner, et incompatible avec celle défendue par les ministres à Londres, constitue un des éléments reprochés au Roi lors de la Question royale.

    Contexte[modifier | modifier le code]

    Durant l'été 1940, le corps diplomatique belge est laissé sans instruction.

    Les diplomates qui demandent des informations ou des directives au ministère des Affaires étrangèrent à Vichy ne reçoivent aucune réponse. Certains ambassadeurs craignent que le Gouvernement a virtuellement cessé d'exister puisqu'il ne manifeste aucune activité et paraît avoir abandonné volontairement son restant de pouvoir. En effet, les tentatives du gouvernement d'entrer en négociation avec l'Allemagne et la proposition de démission faite au Roi en juin et juillet sont connues du corps diplomatique. A l'inverse, le fait qu'un gouvernement, réduit à quatre membres (dont deux sont retenus en Espagne), est toujours en place et entend poursuivre la lutte depuis Londres, n'est pas encore bien connu[3]. Certains diplomates demandent alors au Palais des instructions, bien que le Roi soit, du fait de sa qualité de prisonnier, dans l'impossibilité de régner en application de l'article 82 de la Constitution.

    Dans une lettre qu'il adresse au Roi fin juillet, le ministre De Vleeschauwer explique sa politique qui implique que "fidèle à sa parole, la Belgique doit exercer dans la mesure de ses moyens, tous ses efforts à soutenir ceux dont la victoire lui rendra sa liberté. Nous devons employer au service de la cause commune toutes les ressources économiques de la Colonie... Nous fournirons à l'Empire britannique tous les produits qui peuvent lui être utiles"[4]. En réponse, le chef du Cabinet du Roi, Robert Capelle, envoie le 30 août 1940 une lettre dans laquelle il soutient : que la Belgique n'est alliée avec aucune puissance, que les troupes coloniales ne peuvent s'engager au delà des frontières du Congo, que la Belgique n'est pas en guerre avec l'Italie, que les ministres doivent s'abstenir de toute déclaration au sujet du Congo[5].

    Déroulement des événements[modifier | modifier le code]

    Télégramme du 7 septembre 1940[modifier | modifier le code]

    Une autre lettre du 28 août est adressée à Louis d'Ursel, l'ambassadeur de Belgique à Berne, qu'il transmet à d'autres membres du corps diplomatique. Cette missive indique : "Nous n'avons jamais admis la thèse du gouvernement Pierlot, selon laquelle il existe une alliance entre la Belgique, la France et l'Angleterre. [...] En fait, la lutte a donc cessé entre la Belgique et l'Allemagne le 28 mai au matin. C'est vous dire que nous ne pouvons appuyer en aucune façon les ministres qui actuellement, soit de Londres, soit de Lisbonne, poursuivent une guerre qui est à l'opposé de notre intérêt et de la loyauté. Il est particulièrement répréhensible de risquer, ainsi que le fait De Vleeschauwer, d'entraîner le Congo dans la bagarre. Nous estimons que notre colonie doit observer une absolue neutralité, qu'elle doit maintenir au commerce le principe de la porte ouverte et que ses produits doivent être remis indistinctement contre paiement à tous ceux qui viennent en prendre livraison. Nous sommes énergiquement opposés à ce que la Force Publique soit détournée de sa mission qui est de maintenir l'ordre à l'intérieur et de répondre à une agression extérieure quelle qu'elle soit. [...] Il serait souhaitable que vous et vos collègues vous rétablissiez vos relations avec les représentants diplomatiques de l'Allemagne. Nous ne sommes plus, en fait, en guerre avec ce pays ; nous devons être loyaux, corrects"[6].

    Suite à la réception de cette lettre, l'ambassadeur belge à Berne télégraphie le 7 septembre à l'ambassade de Belgique à Londres : "Selon instructions nous devons repousser la thèse d'une alliance avec nos garants qui nie notre sort au leur. Notre contrepartie ne dépassait pas engagement de défendre notre territoire. Pour nous la lutte a cessé le 28 mai. Il ne faut pas risquer d'entraîner dans la bagarre la colonie qui doit observer une neutralité absolue. Nous n'avons jamais été en guerre avec l'Italie"[7].

    Réaction du gouvernement[modifier | modifier le code]

    Face à cette contestation de la politique gouvernementale, les ministres De Vleeschauwer et Gutt, mais aussi l'ambassadeur de Belgique à Londres, répondent au comte d'Ursel par un télégramme du 9 septembre. Ils concèdent que la Belgique n'a rien promis aux puissances alliées et qu'il n'y a pas d'alliance. De même, ils reconnaissent que la Belgique n'est pas en guerre avec l'Italie. Néanmoins, ils estiment notamment que la Belgique n'en est pas neutre pour autant puisqu'elle est toujours en guerre avec l'Allemagne ; que si la Belgique veut conserver le Congo, elle doit l'utiliser pour aider les Anglais ; que si la Belgique reste neutre, le gouvernement britannique reconnaîtrait un "Gouvernement révolutionnaire" auquel serait remis l'or de la Banque nationale ; que les Anglais seront probablement vainqueurs de la guerre et que les Belges gagneraient à rester dans leur camp plutôt que d'adopter une attitude neutre[8].

    [modifier | modifier le code]

    Le 11 septembre, Jacques Davignon se déplace en Suisse afin de communiquer au comte d'Ursel les instructions du Roi afin que ce dernier les transmette à l'ensemble du corps diplomatique belge. Celles-ci n'ont pas variées depuis la lettre du 28 août. Jacques Davignon ajoute que le corps diplomatique devrait garder une grande réserve et se cantonner dans les affaires administratives[9].

    Suite à cette entrevue, le comte d'Ursel expédie le 12 septembre les instructions de Berne. Il s'adresse à un grand nombre de chefs de postes diplomatiques belges sous la forme d'une lettre circulaire. Ces instructions indiquent qu'il n'y a pas d'alliance entre la Belgique, la France et l'Angleterre ; que la lutte a cessé entre la Belgique et l'Allemagne ; que l'attitude des ministres pourrait être en opposition avec l'intérêt la loyauté de la Belgique ; que le Congo doit adopter une attitude de réserve et maintenir le commerce avec chaque pays ; que la Force Publique ne peut pas être utilisée dans le conflit que pour défendre le Congo ; que la Belgique n'est pas en guerre avec l'Italie ; que les diplomates se doivent d'entretenir des relations courtoises avec les représentants diplomatiques allemands et se cantonner aux affaires administratives[10].

    Réaction du gouvernement[modifier | modifier le code]

    Face à ce message qui allait à l'encontre des instructions qu'il avait communiqué, le gouvernement rappelle le 1er octobre au comte d'Ursel que le Roi est prisonnier de guerre et donc dans l'impossibilité de régner. Le 17 octobre, l'ambassadeur en Suisse répond qu'il continuera à suivre les instructions du Roi. Paul-Henri Spaak, alors arrivé à Londres, somme le 27 octobre le diplomate de reconnaître que le Roi est dans l'impossibilité de régner, que le Gouvernement exerce donc tous les pouvoirs en application de l'article 82 de la Constitution et que la Belgique est toujours en guerre contre l'Allemagne. Le comte refuse de se soumettre[11].

    Fin de la politique séparée[modifier | modifier le code]

    Le 21 janvier 1941, Louis d'Ursel télégraphie à Londres que la politique du gouvernement "s'est écartée par endroits du point de vue du Palais" et qu'il ne peut donc la suivre entièrement. Le 26 janvier, le gouvernement décide de rappeler le ministre à Berne, bien qu'il doute que la Suisse acceptera son successeur. Aux alentours du 13 février, le comte d'Ursel finit par se soumettre, probablement à la demande du Roi qui suit en cela l'évolution de l'opinion publique belge[12].

    Impact des instructions[modifier | modifier le code]

    Auprès des autres diplomates belges[modifier | modifier le code]

    La plupart des missions diplomatiques n'adhèrent pas aux instructions de Berne[13].

    Georges Theunis, ancien premier ministre, ambassadeur extraordinaire aux Etats-Unis, répond par une lettre corrosive qui va connaître une certaine publicité en Belgique, en particulier parmi les résistants. Il demande au comte d'Ursel "Ne voyez-vous pas que l'abstention dans un conflit de cette envergure est par elle-même une prise de position? Votre lettre trahit donc une arrière-pensée politique que l'on pourrait résumer dans les termes suivants : il faut se mettre le plus rapidement possible du côté du plus fort. Soit. C'est une conception. Encore ne faut-il pas commettre d'erreur de calcul lorsqu'on suit une politique inspirée uniquement par les lois de la mécanique. La lettre de l'Ambassade du 20 septembre vous a fourni quelques facteurs qu'il serait imprudent d'omettre dans les calculs. Je suppose que vous n'êtes pas complètement au courant du rôle des Etats-Unis dans les affaires internationales. Aussi permettez-moi d'ajouter ceci : la reddition de notre Armée a été représentée ici comme un abandon et une trahison devant l'ennemi - devant une puissance que l'on considère ici comme l'ennemi. Aussi, avons-nous toutes les peines du monde à remonter le courant, en tâchant de faire apparaître cette reddition comme un acte nécessaire et honorable. Nous n'avons de chance d'y réussir que si la politique de notre Gouvernement est parfaitement claire. [...] Vous êtes Ministre de Belgique à Berne, et cous relevez de l'autorité de notre Gouvernement. Nous n'avons qu'un seul Gouvernement. Le Roi est prisonnier et, par conséquent, ne peut poser aucun acte politique"[14]. Cette réponse est également communiquée aux autres missions diplomatiques[15].

    Le ministre de Belgique à Sofia, André Motte, répond que "pour la sauvegarde des intérêts nationaux et l'accomplissement des devoirs de ma charge, ne pouvoir que me conformer aux ordres du Gouvernement de M. Pierlot"[16].

    Toutefois, quelques ambassadeurs ont suivis ces directives. C'est notamment le cas du vicomte André du Parc Locmaria à Bucarest , qui est rappelé en février 1941 et de Ferdinand du Chastel de la Howarderie à Athènes[17].

    Auprès de l'opinion publique belge[modifier | modifier le code]

    En Belgique occupée, le document de Berne n'est connu que par un nombre très limité de personnes. En revanche, la réponse de l'ambassadeur Theunis reçoit une publicité clandestine[18].

    Auprès des Alliés[modifier | modifier le code]

    Le refus du comte d'Ursel de rentrer dans le rang irrite les Britanniques et les Américains[19].

    Question royale[modifier | modifier le code]

    Lors de l'épisode de la question royale, les instructions de Berne furent l'un des éléments mis à charge du Roi pour contester son attitude lors de la guerre.

    A la Libération, alors que la question du retour du Roi commence à se poser, la presse publie la circulaire de Berne (des résumés dans La Dernière Heure, la totalité dans Le Soir et Le Peuple)[20].

    Le 25 juillet 1945, lors des débats à la Chambre sur le retour du Roi, Paul-Henri Spaak déclare "Le Roi a fait savoir à nos ministres à l'étranger, par les voies que je vous ai indiquées, qu'il fallait considérer que la guerre était finie en fait et que nous avions terminé et rempli nos obligations; qu'il y avait une guerre dans laquelle la Belgique ne pouvait jouer aucun rôle, que nous devions nous contenter d'une indépendance réduite". Toutefois, les critiques relatives à ces instructions ne seront plus utilisées par la suite dans les débats[21].

    Robert Capelle et les léopoldistes[22] prétendirent durant les débats sur le Roi que les instructions furent l'oeuvre du chef du cabinet du Roi et que Léopold y était étrangerErreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>

    Notes et références[modifier | modifier le code]

    1. a et b L'ambassade ne possède pas de section consulaire.
    2. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées general
    3. J. STENGERS, Léopold III et le gouvernement. Les deux politiques belges de 1940, Belgique-loisirs, Ath, 1980, p.141
    4. Recueil de documents établi par le Secrétariat du Roi concernant la période 1936-1949, s.d. (1950). Avec un vol. de Supplément, s.d. (1950), pp. 399 et 400.
    5. J. STENGERS, Léopold III et le gouvernement. Les deux politiques belges de 1940, Belgique-loisirs, Ath, 1980, p.132
    6. Recueil de documents établi par le Secrétariat du Roi concernant la période 1936-1949, s.d. (1950). Avec un vol. de Supplément, s.d. (1950), pp. 399 et 400.
    7. Les archives secrètes de l'Ambassade de Belgique à Londres au sujet des événements de mai-octobre 1940, publi. p. A. BOELARTS, p. 187.
    8. J. STENGERS, op. cit. pp.135 à 137
    9. J. STENGERS, op. cit. p.139
    10. J. STENGERS, op. cit. pp.140 et 141
    11. J. STENGERS, op. cit. pp.152 à 154
    12. J. STENGERS, op. cit. pp.154 et 155
    13. J. STENGERS, op. cit. p.151
    14. Recueil de documents établi par le Secrétariat du Roi concernant la période 1936-1949, s.d. (1950). Avec un vol. de Supplément, s.d. (1950), pp. 401 à 403.
    15. J. STENGERS, op. cit. p.150
    16. J. STENGERS, op. cit. p.147
    17. R. Delcorde,Les diplomates belges, Mardaga, Bruxelles, p. 63
    18. J. Stengers, op. cit., p. 182
    19. R. Delcorde, Les diplomates belges, Mardaga, Bruxelles, p. 63
    20. J. Stengers, op. cit., p. 185
    21. J. Stengers, op. cit., pp. 190 et 191
    22. R. Keyes, Echec au Roi. Léopold III 1940-1951, Duculot, Paris-Gembloux, 1986, pp. 79 à 84

    Contexte[modifier | modifier le code]

    Durant l'été 1940, le corps diplomatique belge est laissé sans instruction. Certains ambassadeurs craignent que le Gouvernement a virtuellement cessé d'exister puisqu'il ne manifeste aucune activité et paraît avoir abandonné volontairement son restant de pouvoir.

    Dans une lettre qu'il adresse au Roi fin juillet, le ministre De Vleeschauwer explique sa politique qui implique que "fidèle à sa parole, la Belgique doit exercer dans la mesure de ses moyens, tous ses efforts à soutenir ceux dont la victoire lui rendra sa liberté. Nous devons employer au service de la cause commune toutes les ressources économiques de la Colonie... Nous fournirons à l'Empire britannique tous les produits qui peuvent lui être utiles". En réponse, le chef du Cabinet du Roi, envoie le 30 août 1940 une lettre dans laquelle il soutient : que la Belgique n'est alliée avec aucune puissance, que les troupes coloniales ne peuvent s'engager au delà des frontières du Congo, que la Belgique n'est pas en guerre avec l'Italie, que les ministres doivent s'abstenir de toute déclaration au sujet du Congo.

    Déroulement des événements[modifier | modifier le code]

    Télégramme du 7 septembre 1940[modifier | modifier le code]

    Une autre lettre du 28 août est adressée à Louis d'Ursel, l'ambassadeur de Belgique à Berne, qu'il transmet à d'autres membres du corps diplomatique. Cette missive indique : "Nous n'avons jamais admis la thèse du gouvernement Pierlot, selon laquelle il existe une alliance entre la Belgique, la France et l'Angleterre. [...] En fait, la lutte a donc cessé entre la Belgique et l'Allemagne le 28 mai au matin. C'est vous dire que nous ne pouvons appuyer en aucune façon les ministres qui actuellement, soit de Londres, soit de Lisbonne, poursuivent une guerre qui est à l'opposé de notre intérêt et de la loyauté. Il est particulièrement répréhensible de risquer, ainsi que le fait De Vleeschauwer, d'entraîner le Congo dans la bagarre. Nous estimons que notre colonie doit observer une absolue neutralité, qu'elle doit maintenir au commerce le principe de la porte ouverte et que ses produits doivent être remis indistinctement contre paiement à tous ceux qui viennent en prendre livraison. Nous sommes énergiquement opposés à ce que la Force Publique soit détournée de sa mission qui est de maintenir l'ordre à l'intérieur et de répondre à une agression extérieure quelle qu'elle soit. [...] Il serait souhaitable que vous et vos collègues vous rétablissiez vos relations avec les représentants diplomatiques de l'Allemagne. Nous ne sommes plus, en fait, en guerre avec ce pays ; nous devons être loyaux, corrects".

    Suite à la réception de cette lettre, l'ambassadeur belge à Berne télégraphie le 7 septembre à l'ambassade de Belgique à Londres : "Selon instructions nous devons repousser la thèse d'une alliance avec nos garants qui nie notre sort au leur. Notre contrepartie ne dépassait pas engagement de défendre notre territoire. Pour nous la lutte a cessé le 28 mai. Il ne faut pas risquer d'entraîner dans la bagarre la colonie qui doit observer une neutralité absolue. Nous n'avons jamais été en guerre avec l'Italie".

    Réaction du gouvernement[modifier | modifier le code]

    Face à cette contestation de la politique gouvernementale, les ministres De Vleeschauwer et Gutt, mais aussi l'ambassadeur de Belgique à Londres, répondent au comte d'Ursel par un télégramme du 9 septembre. Ils concèdent que la Belgique n'a rien promis aux puissances alliées et qu'il n'y a pas d'alliance. De même, ils reconnaissent que la Belgique n'est pas en guerre avec l'Italie. Néanmoins, ils estiment notamment que la Belgique n'en est pas neutre pour autant puisqu'elle est toujours en guerre avec l'Allemagne ; que si la Belgique veut conserver le Congo, elle doit l'utiliser pour aider les Anglais ; que si la Belgique reste neutre, le gouvernement britannique reconnaîtrait un "Gouvernement révolutionnaire" auquel serait remis l'or de la Banque nationale ; que les Anglais seront probablement vainqueurs de la guerre et que les Belges gagneraient à rester dans leur camp plutôt que d'adopter une attitude neutre.

    [modifier | modifier le code]

    Le 11 septembre, Jacques Davignon se déplace en Suisse afin de communiquer au comte d'Ursel les instructions du Roi afin que ce dernier les transmette à l'ensemble du corps diplomatique belge. Celles-ci n'ont pas variées depuis la lettre du 28 août. Jacques Davignon ajoute que le corps diplomatique devrait garder une grande réserve et se cantonner dans les affaires administratives.

    Suite à cette entrevue, le comte d'Ursel expédie le 12 septembre les instructions de Berne. Il s'adresse à un grand nombre de chefs de postes diplomatiques belges sous la forme d'une lettre circulaire. Ces instructions indiquent qu'il n'y a pas d'alliance entre la Belgique, la France et l'Angleterre ; que la lutte a cessé entre la Belgique et l'Allemagne ; que l'attitude des ministres pourrait être en opposition avec l'intérêt la loyauté de la Belgique ; que le Congo doit adopter une attitude de réserve et maintenir le commerce avec chaque pays ; que la Force Publique ne peut pas être utilisée dans le conflit que pour défendre le Congo ; que la Belgique n'est pas en guerre avec l'Italie ; que les diplomates se doivent d'entretenir des relations courtoises avec les représentants diplomatiques allemands et se cantonner aux affaires administratives.

    Réaction du gouvernement[modifier | modifier le code]

    Face à ce message qui allait à l'encontre des instructions qu'il avait communiqué, le gouvernement rappelle le 1er octobre au comte d'Ursel que le Roi est prisonnier de guerre et donc dans l'impossibilité de régner. Le 17 octobre, l'ambassadeur en Suisse répond qu'il continuera à suivre les instructions du Roi. Paul-Henri Spaak, alors arrivé à Londres, somme le 27 octobre le diplomate de reconnaître que le Roi est dans l'impossibilité de régner, que le Gouvernement exerce donc tous les pouvoirs en application de l'article 82 de la Constitution et que la Belgique est toujours en guerre contre l'Allemagne. Le comte refuse de se soumettre.

    Fin de la politique séparée[modifier | modifier le code]

    Le 21 janvier 1941, Louis d'Ursel télégraphie à Londres que la politique du gouvernement "s'est écartée par endroits du point de vue du Palais" et qu'il ne peut donc la suivre entièrement. Le 26 janvier, le gouvernement décide de rappeler le ministre à Berne, bien qu'il doute que la Suisse acceptera son successeur. Aux alentours du 13 février, le comte d'Ursel finit par se soumettre, probablement à la demande du Roi qui suit en cela l'évolution de l'opinion publique belge.

    Impact des instructions[modifier | modifier le code]

    La plupart des missions diplomatiques n'adhèrent pas aux instructions de Berne.

    Georges Theunis, ancien premier ministre, ambassadeur extraordinaire aux Etats-Unis, répond par une lettre corrosive qui va connaître une certaine publicité en Belgique, en particulier parmi les résistants. Il demande au comte d'Ursel "Ne voyez-vous pas que l'abstention dans un conflit de cette envergure est par elle-même une prise de position? Votre lettre trahit donc une arrière-pensée politique que l'on pourrait résumer dans les termes suivants : il faut se mettre le plus rapidement possible du côté du plus fort. Soit. C'est une conception. Encore ne faut-il pas commettre d'erreur de calcul lorsqu'on suit une politique inspirée uniquement par les lois de la mécanique. La lettre de l'Ambassade du 20 septembre vous a fourni quelques facteurs qu'il serait imprudent d'omettre dans les calculs. Je suppose que vous n'êtes pas complètement au courant du rôle des Etats-Unis dans les affaires internationales. Aussi permettez-moi d'ajouter ceci : la reddition de notre Armée a été représentée ici comme un abandon et une trahison devant l'ennemi - devant une puissance que l'on considère ici comme l'ennemi. Aussi, avons-nous toutes les peines du monde à remonter le courant, en tâchant de faire apparaître cette reddition comme un acte nécessaire et honorable. Nous n'avons de chance d'y réussir que si la politique de notre Gouvernement est parfaitement claire. [...] Vous êtes Ministre de Belgique à Berne, et cous relevez de l'autorité de notre Gouvernement. Nous n'avons qu'un seul Gouvernement. Le Roi est prisonnier et, par conséquent, ne peut poser aucun acte politique". Cette réponse est également communiquée aux autres missions diplomatiques.

    Le ministre de Belgique à Sofia, André Motte, répond que "pour la sauvegarde des intérêts nationaux et l'accomplissement des devoirs de ma charge, ne pouvoir que me conformer aux ordres du Gouvernement de M. Pierlot".

    Toutefois, quelques ambassadeurs ont suivis ces directives.

    Question royale[modifier | modifier le code]

    Lors de l'épisode de la question royale, les instructions de Berne furent l'un des éléments mis à charge du Roi pour contester son attitude lors de la guerre.

    Les léopoldistes prétendirent durant les débats sur le Roi que les instructions furent l'oeuvre du chef du cabinet du Roi et que Léopold y était étranger. Cette version des faits est toutefois contredite par Léopold III lui-même qui, reconnaît qu'à l'époque, il pense que bien qu'étant en impossibilité de régner, il ne peut "laisser la situation se détériorer [...] il faut répondre à nos représentants en poste à l'étranger, qui réclament des instructions. Des directives dans ce sens sont donc données au comte d'Ursel, notre ministre à Berne, pour qu'il les fasse connaître à nos chefs de mission". Mais il ajoute "Dès qu'un nouveau gouvernement belge sera reconstitué à Londres, les interventions de ce genre cesseront"[1]

    1. Léopold III, Pour l'Histoire. Sur quelques épisodes de mon règne., Bruxelles, Racine, 2001, pp. 67 et 68.