Vera Sloutskaïa

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Vera Sloutskaïa
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 43 ans)
PouchkineVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière Preobraschenskoje (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Вера Климентьевна Слуцкая
Nom de naissance
Berta Bronislavovna Sloutskaïa
Nationalité
Formation
Dentiste
Activité
Autres informations
Parti politique
Bund, POSDR, POSDR Bolchevique
Conflit
Prononciation

Vera Klimenteva Sloutskaïa (russe : Ве́ра Климе́нтьевна Слу́цкая), dont les véritables prénom et patronyme étaient Berta Bronislavovna (russe : Бе́рта Бронисла́вовна), née le 5 septembre 1874 ( dans le calendrier grégorien) à Minsk et morte le à Tsarskoe Sielo, aujourd'hui Pouchkine, à proximité de Saint Pétersbourg, est une sociale-démocrate, ayant pris une part active au mouvement révolutionnaire russe.

Biographie[modifier | modifier le code]

Vera Sloutskaïa est d'une famille de la moyenne bourgeoisie[1], et dentiste de formation. Elle participe aux évènements révolutionnaires de 1898. Après son arrestation, une procédure pénale est engagée contre elle, et en 1905 elle est placée sous surveillance policière. Elle entre cette même année dans le Bund, ou Union générale des travailleurs juifs, parti social-démocrate juif, organisation autonome du parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR) ; à partir de 1902, elle participe aux travaux du POSDR et elle se rapproche des bolcheviks après 1903. Lors de la révolution russe de 1905 - 1907, elle est membre des organisations de combat du POSDR et prend part aux luttes révolutionnaires à Minsk et à Saint-Pétersbourg. Elle est ensuite présente en 1907 en qualité de déléguée au 6e congrès du parti ouvrier social démocrate (bolcheviks) (en), reste en Russie et conduit les travaux du parti à Saint-Petersbourg.

En 1909, Vera Sloutskaïa émigre et vit en Allemagne et en Suisse. Elle revient en 1912 en Russie, où elle contribue à l'action du POSDR dans la capitale. Elle est arrêtée de multiples fois pour son activité, et envoyé à Liouban en 1914. Elle prend part à la Révolution de février 1917 ; dans la période de double pouvoir (en), elle est au comité du POSDR de Petrograd en qualité d'organisatrice du parti au sein de la population féminine, et de secrétaire du comité du district de Vasileostrovski. Lors du 6e congrès du parti, tenu semi-légalement à Moscou, elle soutient l'option d'un soulèvement armé. Également, elle suggère la formation politique des ouvrières en grève en tant que syndicat. Vera Sloutskaïa propose aussi la création d'un bureau constitué de représentants provenant de divers arrondissements[2]. Elle prend ensuite part à la Révolution d'octobre à Petrograd, et après l'installation du pouvoir des soviets, elle est envoyée pour contrer la tentative de reconquête de Petrograd menée par Kerenski et les Cosaques du général Krasnov, qui s'était déclenchée le . Elle est alors atteinte mortellement par un tir de canon cosaque[3] lors de la livraison de médicaments aux régiments de gardes rouges[1].

Citation[modifier | modifier le code]

« Alors le vieux maire monta à la tribune : « Camarades et citoyens ! Je viens d'apprendre que les prisonniers à Pierre et Paul sont en danger. Quatorze junkers de l'école de Pavlovsk ont été battus et torturés par les gardes bolcheviques. Un en est devenu fou. Ils menacent de pendre les ministres ! » Il y eut un mouvement d'indignation et d'horreur, qui devint encore plus violent quand une solide petite femme habillée en gris demanda la parole, et éleva une voix dure et métallique. C'était Vera Sloutskaïa, vétéran révolutionnaire et représentante bolchévique à la Douma.

« C'est un mensonge et une provocation ! » dit-elle, indifférente au torrent d'insultes. « Le gouvernement des ouvriers et des paysans, qui a aboli la peine de mort, ne peut permettre de tels actes. Nous demandons une enquête immédiate ; s'il y a la moindre vérité en cela, le gouvernement prendra des mesures énergiques » »

— John Reed, Ten Days that Shook the World, 1919 — Chapitre VI

Postérité[modifier | modifier le code]

Photo d'un parc arboré, avec des jeux pour enfants.
Square Vera Sloutskaïa dans le district de Vasileostrovski.
  • À Saint-Pétersbourg, l'Hôpital pour enfants Marie-Madeleine sur l'île Vasilievski a porté son nom de 1918 à 1973.
  • Un square Vera Sloutskaïa le porte toujours dans le district de Vassileostrovski, ainsi qu'une rue à Kolpino, à Minsk et à Vyritsa.

Crédits[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (ru) Grande Encyclopédie soviétique [« Большая советская энциклопедия (БСЭ) »], Article « Слуцкая В. Г. ».
  2. Jean-Jacques Marie, Les femmes dans la révolution russe, Paris, Seuil, , 382 p., p. 163-164.
  3. (en) Alexandra Kollontai, « Women Fighters in the Days of the Great October Revolution November 1927 », sur www.marxists.org (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ten Days that Shook the World, 1919 — en français, Dix jours qui ébranlèrent le monde, Éditions sociales, 1986 (ISBN 2-2090-5494-X) (ISBN 978-2-2090-5494-7). Rééd. Seuil, 1996 ; Vera Sloutskaïa est mentionnée à deux reprises, dans le chapitre VI (cf citation ci-dessus) et dans le chapitre IX (circonstances de sa mort)
  • (en) Alexandra Kollontai, « Women Fighters in the Days of the Great October Revolution November 1927 », sur www.marxists.org (consulté le )
  • (ru) Никитенко Г. Ю., Соболь В. Д. (G. I Nikitenko, V. D. Sobol), Дома и люди Васильевского острова [« Maisons et personnalités de l'ile de Vasilievski »], ЗАО Центрполиграф,‎ , 735 p. (ISBN 978-5-9524-3754-8)
  • (ru) Белова Л. Н., Булдаков Г. Н., Дегтярев А. Я. и др. (L. N. Belova; G. N. Boulgakov, A.I. Degtiarev et alii.), Санкт-Петербург. Петроград. Ленинград: Энциклопедический справочник [« Saint-Pétersbourg. Petrograd. Leningrad. Guide encyclopédique »], Большая Российская Энциклопедия,‎ (lire en ligne)