Le Livre de la jungle (film, 1967)

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Le Livre de la jungle
Description de l'image Jungle.png.
Titre original The Jungle Book
Réalisation Wolfgang Reitherman
Scénario Larry Clemmons
Ralph Wright
Vance Gerry
Ken Anderson
Sociétés de production Walt Disney Pictures
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Durée 78 minutes
Sortie 1967

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Le Livre de la jungle (The Jungle Book), est le 24e long-métrage d'animation et le 19e « Classique d'animation » des studios Disney. Sorti en 1967, il est inspiré du livre éponyme de Rudyard Kipling, paru en 1894.

Le film est marqué par une qualité graphique élevée mais surtout par l'utilisation d'acteurs vocaux célèbres ayant fortement influencés voir inspirés les personnages comme Phil Harris (Baloo), Louis Prima (Roi Louie) et George Sanders (Shere Khan). La présence de fortes personnalités vocales et un scénario assez simple sans vrais méchants font du Livre de la jungle une succession de scènes musicales divertissantes mais dont il manque un petit quelque chose. Le film est aussi marqué par la mort de Walt Disney quelques mois avant la sortie du film. L'ensemble marque le début pour le studio Disney d'une période désignée à la fois comme une forme de déclin, une léthargie mais aussi comme une perpétuelle réutilisation d'une même formule, justement utilisée pour Le Livre de la jungle. Ce n'est que quelques années plus tard avec un programme de formation de nouveaux talents et une nouvelle direction au milieu des années 1980 que le studio Disney retrouvera des productions égalant le « Premier Âge d'or. »

Malgré les critiques, Le Livre de la jungle est succès commercial et sert de base pour de nombreux produits dérivés. Deux séries animées « spin-off » ont été créées : Le Livre de la jungle, souvenirs d'enfance (1996-1998), qui raconte l'enfance des personnages, et Super Baloo (1990-1994), où Baloo travaille comme pilote d'avion. Un remake en prise de vue réelle a été produit en 1994 avec le même titre Le Livre de la jungle‎ ainsi qu'une préquelle avec acteur intitulée The Jungle Book: Mowgli's Story. Une suite au film d'animation est réalisée en animation en 2003 avec Le Livre de la jungle 2.

Synopsis

Un jour, la panthère noire Bagheera trouve un bébé abandonné dans un panier au fin fond de la jungle indienne. Bagheera s'empresse d'apporter le bébé à une louve qui vient d'avoir des petits et qui accepte de l'élever. Pendant dix ans, le « petit d'homme » baptisé Mowgli grandit paisiblement parmi ses frères louveteaux jouant avec eux. Une nuit, la meute de loups apprend le retour dans la jungle du tigre du Bengale mangeur d'homme Shere Khan. Pour protéger Mowgli, le conseil de la meute décide de le renvoyer au village humain le plus proche, Bagheera acceptant de l'escorter. La panthère et l'enfant quittent les loups le soir même mais l'enfant refuse de partir de la jungle. Le chemin restant à parcourir étant long, ils s'endorment dans un arbre pour le reste de la nuit. Mais durant la nuit, un python affamé, Kaa surgit, hypnotise Mowgli et l'enserre dans ses anneaux. Le serpent tente de dévorer l'enfant mais Bagheera intervient et le sauve.

Le lendemain, les deux amis poursuivent leur chemin mais Mowgli est attiré par un troupeau d'éléphants mené par le Colonel Hathi. Mowgli s'insère dans la patrouille à la suite de Winifred la femme d'Hathi et de Junior, leur fils. Bagheerea retrouve le petit d'homme et ils en viennent aux mots au point qu'ils partent chacun de leur coté.

Mowgli rencontre alors un l'ours, Baloo qui prend la vie comme elle vient. Cet épicurien promet de prendre soin de Mowgli et de ne pas l'emmener au village ce qui réjouit l'enfant. Profitant de la vie, Baloo est trompé par une bande de singes rusés qui kidnappent Mowgli. Il est emmené auprès de leur chef, l'orang-outan Roi Louie. Le roi des singes, tout en dansant et chantant, propose un marché à l'enfant, en échange de lui révéler le secret du feu détenu par les hommes, il promet à Mowgli de le laisser rester dans la jungle. Mais comme le petit d'hommes a été élevé par des loups et non des humains, il ne connait pas ce secret. Bagheera et Baloo se mêlent à la danse pour sauver Mowgli et s'ensuit un chaos qui s'achève avec la destruction du palais des singes.

La nuit venue, Bagheera explique à Baloo que la jungle ne sera jamais sur pour Mowgli tandis que Shere Khan sera présent. Au matin, Baloo tente de convaincre l'enfant à contrecœur que le village des hommes est le meilleur endroit pour lui mais Mowgli l'accuse de rompre sa promesse et s'enfuit en courant. Baloo part à la recherche du petit d'hommes tandis que Bagheera part cherche le Colonel Hathi et sa patrouille d'éléphants pour les aider dans leur recherche. Mais Sherea Khan qui a entendu la conversion entre Bagheera et Hathi, est décidé à chercher et tuer Mowgli. Entre-temps l'enfant rencontre à nouveau le python Kaa qui l’hypnotise encore mais est interrompu par Shere Khan. Mowgli en profite pour nouer la queue du serpent et pour s'enfuir.

Une tempête approche tandis que Mowgli rencontre un groupe de vautours malicieux qui s’efforcent de lier amitié avec l'enfant, arguant qu'ils sont tous des bannis et que tout le monde doit avoir des amis. Shere Khan surgit, dispersent les vautours et fait face à Mowgli. Baloo arrive alors, tente d'éloigner le tigre de l'enfant mais est blessé dans l'affrontement. Un éclair frappe un arbre proche qui s'enflamme. les vautours essayent de distraire Shere Khan pendant que Mowgli ramasse des branches enflammées pour les attacher à la queue du tigre. Ainsi piégé, Shere Khan panique et s'enfuit avec sa queue enflammée.

Bagheera et Baloo emmènent Mowgli aux abords du village des hommes mais l'enfant est toujours hésitant. Mais son attention est attirée par une jeune fille du village venue prendre de l'eau dans la rivière. Elle aperçoit Mowgli et fait tomber sa jarre par accident. Mowgli ramasse la jarre, la rapporte à la jeune fille et suit cette dernière dans le village. Bagheera et Baloo se félicitent que l'enfant ait choisi de rester en sécurité avec les hommes. Baloo et Bagheera décident de repartir dans la jungle, contents que Mowgli soit heureux parmi les siens.

Fiche technique

Sauf mention contraire, les informations proviennent des sources suivantes : Leonard Maltin[1], John Grant[2] et IMDb[3].

Distribution

Voix originales

Sauf mention contraire, les informations proviennent des sources suivantes : Leonard Maltin[1] et John Grant[2]

Voix françaises

Sources : Carton DVD.

Chansons du film

  • La Patrouille des éléphants (Colonel Hathi's March) - Colonel Hathi et les éléphants
  • Il en faut peu pour être heureux (The Bare Necessities) - Baloo et Mowgli
  • Être un homme comme vous (I Wanna Be Like You) - Roi Louie, Baloo et les Singes
  • Il en faut peu pour être heureux - Mowgli
  • La Marche des éléphants (reprise) - Colonel Hathi et les éléphants
  • Aie confiance (Trust In Me) - Kaa
  • C'est ça l'amitié (That's What Friends Are For) - Les Vautours, Mowgli et Shere Khan
  • Ma maison sous le chaume (My Own Home) - Shanti
  • Il en faut peu pour être heureux (reprise finale) - Baloo et Bagheera

En dehors de la chanson Il en faut peu pour être heureux, écrite par Terry Gilkyson, toutes les autres chansons ont été composées par les frères Sherman[4].

En raison des multiples éditions, la bande originale est présentée dans la section sur les produits dérivés

Distinctions

Sorties cinéma

Sauf mention contraire, les informations suivantes sont issues de l'Internet Movie Database[5].

Premières nationales

Ressorties principales

  • Italie : 17 décembre 1976, 23 décembre 1983
  • Japon : 9 juillet 1977
  • Finlande : 16 décembre 1977
  • États-Unis : 9 juin 1978, 27 juillet 1984, 13 juillet 1990
  • France : 28 novembre 1979, 16 mars 1988, 31 mars 1993
  • Allemagne de l'ouest : 7 décembre 1979, 3 décembre 1987
  • Pays-Bas : 20 décembre 1979
  • Australie : 28 août 1980, 23 août 1986, 8 avril 1993
  • Royaume-Uni : 20 octobre 1983, 26 mars 1993
  • Suède : 11 décembre 1987
  • Irlande : 29 juillet 1988
  • Allemagne : 25 mars 1993, 14 décembre 2000
  • Norvège : 4 mai 2000
  • Autriche : 15 décembre 2000

Sorties vidéo

  • 3 mai 1991 - VHS avec recadrage 4/3 (Québec)
  • 26 novembre 1993 - VHS (Plein écran) avec recadrage 4/3 et Laserdisc avec format 1,66:1.
  • 14 octobre 1997 - VHS avec recadrage 4/3
  • 7 décembre 1999 - VHS et DVD (zone 1) avec recadrage 4/3
  • 12 avril 2000 - DVD (zone 2) avec recadrage 4/3
  • 2 octobre 2007 - DVD Platinium

Origine et Production

Développement du scénario

Couverture de l'édition originale (MacMillan edition) du The Jungle Book, de 1894, illustrée par John Lockwood Kipling, père de Rudyard)

Après la sortie de Merlin l'enchanteur (1963), le scénariste Bill Peet demande à Walt Disney que le département animation fasse des personnages animaliers plus intéressants et propose d'adapter Le Livre de la jungle (1894) de Rudyard Kipling[6]. Disney accepte, pour la seconde fois d'affilée, d'adapter un succès de la littérature enfantine[1]. Le mauvais résultat de Merlin l'enchanteur le pousse à offrir à ses animateurs une seconde chance[7].

Il confie à Peet le soin d'adapter le scénario et d'entamer la supervision du film comme il l'a fait pour les précédents (Les 101 Dalmatiens et Merlin l'enchanteur)[6]. Selon Bob Thomas, ce dernier film étant simplement décevant, Walt Disney s'investit donc un peu plus sur cette production[7]. Roy Edward Disney, neveu de Walt, explique que son oncle a certainement été pris par la jungle et les personnages qui y vivent[8]. Peet décide de suivre au plus près le ton sinistre, sombre et dramatique du livre de Kipling qui a pour sujet les luttes entre humains et animaux. Toutefois, il décide d'avoir une ligne directrice plus simple et plus forte car le roman est très épisodique avec Mowgli faisant des allers et retours entre la jungle et le village. Peet pense que le retour au village doit être à la fin du film et, suite à des suggestions qui lui ont été faites, il crée deux nouveaux personnages : la jeune fille nommée Shanti dont Mowgli tombe amoureux, seule raison valable selon les animateurs pour qu'il quitte la jungle, et l'orang-outan, le roi des singes Louie. Louie est, dans cette version, un personnage peu comique car il emprisonne Mowgli pour s'accaparer la connaissance du feu. Louie révèle aussi un point de scénario repris du Second livre de la jungle dans lequel des bijoux et de l'or seraient cachés sous les ruines et où un villageois braconnier demande à Mowgli de le conduire dans les ruines pour y dérober les trésors[7],[9]. Disney n'est pas convaincu pas cette adaptation, la trouvant trop sombre pour un public familial et demande plusieurs changements[6]. Peet refuse et, après un long entretien avec Disney, il quitte le studio en janvier 1964 durant la production du Livre de la jungle[6],[10].

Walt Disney assigne alors Larry Clemmons au scénario en lui tendant un exemplaire du Livre de la jungle de Kipling mais en lui demandant de ne pas le lire[2],[11]. Clemmons consulte quand même le livre et le trouve trop haché, sans jointure, demandant une adaptation pour en faire un film[12]. Il préconise d'utiliser la technique narrative in medias res avec des retours en arrière mais Walt lui demande de se recentrer sur une histoire plus directe en présentant les personnages[12] : «Faisons vivre le film. Construisons les personnages. Amusons-nous avec eux.» La majeure partie du travail de Peet a été perdue mais les personnalités des personnages sont restées dans le film final. Walt Disney était persuadé que l'histoire se doit d'être simple et que les personnages conduisent l'histoire. Disney participe alors activement aux réunions de scénario, jouant chaque rôle, aidant à explorer les émotions de chaque personnage, aidant à la création d'effets comiques et au développement des séquences à émotion[7]. Clemmons écrit un scénario brut avec simplement quelques scènes plus détaillées.

Patricia O'Rourke et Sabu, dans Le Livre de la jungle (1942).

Au final, quatre scénaristes ont été assigné au développement du film[7]. Trois scénaristes rejoignent Clemmons et entament le travail de compléter les scènes, ajoutant les gags[13],[14]. Ils ajoutent aussi des indications pour aider les acteurs à modeler la voix de leur personnage et comment ils interagissent[15]. L'histoire finale est centrée sur les personnages de Kipling mais élimine la plupart des situations et faits présents dans l'adaptation Le Livre de la jungle de 1942 avec Sabu en Mowgli[11].

Mort de Walt Disney et poursuite du projet

Walt Disney participe à ce film bien plus qu'aux précédentes productions, choisissant les acteurs donnant leur voix aux personnages ou incarnant les personnages lors des réunions de travail[11], comme il le faisait quelques années auparavant. Il déclare ainsi lors d'une de ces réunions qu'il est l'inventeur de gag le moins bien payé du studio[11]. Mais Walt n'a jamais vu le film achevé[16].

À l'automne 1966, un bilan médical établit que Walt Disney souffre d'un cancer des poumons à un stade avancé[17]. Il subit l'ablation d'un de ses poumons mais six semaines plus tard il décède au Saint Joseph's Hospital situé juste de l'autre coté de la Buena Vista Street, la rue séparant l'hôpital des Studios Disney[17].

L'équipe du studio en charge du Livre de la jungle doit achever le film mais malgré la douleur de la perte de Walt Disney, l'équipe est fière de cette production[17]. Le scénario prend des libertés avec l'histoire originale de Kipling mais le résultat justifie selon Christopher Finch ces libertés[17].

Animation et musique

La conception des personnages est principalement confiée à Ken Anderson qui développe un style plus brisé que les animaux plus ronds de Dumbo (1941)[12]. Il fut envoyé en Afrique avec quelques collègues pour esquisser des éléphants[18]. L'animateur Milt Kahl s'est basé sur des productions Disney pour reproduire au mieux les mouvements des félins Bagheera et Shere Khan, comme Les Pas du tigre (1964) ou le documentaire Le Jaguar, seigneur de l'Amazone (1959) de la série True-Life Adventures[12]. Pour le Roi Louie, le studio a utilisé des graphiques de comparaison anatomiques et des documentaires sur les orang-outan[19]. Pour Baloo le studio a aussi utilisé des extraits de films avec des ours d'où sa propension à se gratter[20]. Pour Kaa en raison de son absence de lèvres et de mains, l'effort d'animation a été recentré sur ses yeux, très expressifs mais aussi sur le reste du corps[20]. Pour les décors, le studio utilise l'ensemble de ses technques, que ce soit des nuances de couleurs renforçant la désolation lorsque Mowgli rencontre les vautours ou des fonds simples et apaisant, sans conflit avec les personnages ou l’atmosphère quand Bagheera discute avec Mowgli la nuit[21].

La production du film a été confrontée comme c'est souvent le cas au cinéma à des problèmes de mise en scène. L'un des premiers problèmes était que le spectateur éprouve de la sympathie envers Mowgli et cela devait passer au travers de scènes avec d'autres personnages[22]. Baloo est choisi comme premier partenaire pour tester leur relation mais cette première version comportant déjà la voix d'un acteur était trop vieille école, semblable aux précédents ours de Disney[22]. La production décide de revoir sa copie et d'en faire un Ed Wynn, mêlant autorité et comique[22]. C'est ensuite que Walt proposa Phil Harris pour Baloo[22].

Ainsi Mowgli devait exprimer le désespoir après avoir imaginer être trompé par Baloo puis courir dans la jungle mais pas trop vite[23]. Malheureusement il n'est pas facile rendre compte de ce sentiment[23]. La solution est trouvée par un des animateurs en charge de la scène qui s'est remémoré un film d'action où un jeune enfant courre vers un fourré et écarte une branche[23]. Ce geste permet de s'attardé sur les expressions faciles de Mowgli et permet de capturer ses sentiments[23]. Mais cette scène est devenue un mystère qui explique bien le long chemin avant le film[23]. Lors des esquisses l'animation était simple, les animateurs d'effets spéciaux (dans ce cas précis des intervallistes) ont conservé le même niveau de détail mais ils ont agrandi les feuilles et ajouté quelques branches pour respecter un nouveau schéma graphique, puis l'artiste de cadrage (layout) a réagi en pensant à une jungle dense, ajoutant et grossissant les branches et feuilles puis le décorateur voyant les dessins de ses confrères pour la scène a ajouté des broussailles pour densifier la forêt[24]. Au final, le jeune Mowgli traverse une jungle dense sans encombre et l'action a été totalement transformée[24]. Pour la marche des éléphants, l'animation en partie réalisée par Eric Cleworth a été conçue comme un cycle répétitif et au début du cycle suivant l'image a été diminuée pour créer la perspective et l'éloignement[25]. Bill Peet avait créer le personnage d'Ishtar le busard [un vautour fauve], afin de résoudre le problème de la collecte d'information dans la jungle sur les carnassiers, tigres, panthères et loups[26]. Les vautours étant des charognards, ces personnages pouvaient servir de lien entre prédateur et proie à la fois pour communiquer et les localiser[26]. Mais il préféra stopper cette piste pour développer la relation entre Bagheera et Mowgli[27]. Pour exprimer les relations entre les différentes personnages Johnston et Thomas expliquent dans leur bible de l'animation qu'elles n'apparaissent qu'après les avoir construits sur une scène clef ou souvent plusieurs scènes grâce à ds actions, des expressions et des émotions[28].

Au début du projet Walt Disney confie la composition de la musique à Terry Gilkyson mais elles sont trop sombres pour le film[6]. La seule conservée est Il en faut peu pour être heureux tandis que Disney demande aux frères Sherman d'écrire de nouvelles chansons[6]. Les Sherman connaissent le livre original et l'adaptation Le Livre de la jungle de 1942 mais Walt Disney leur conseille d'oublier ces versions assez sombres pour des choses plus joyeuses, plus légères, avec la touche Disney[29] Il les convient aussi aux sessiosn de développement du scénario afin que les chansons participent à l'action et non l'interrompent[6].

Pour la musique, George Bruns réutilise deux chansons de productions précédentes[12]. Un thème de La Belle au bois dormant (1959) composé par Bruns pour le réveil de Mowgli après avoir échappé aux singes et un extrait à l'orgue de Blanche-Neige et les Sept Nains composé par Paul J. Smith pour l'eulogie de Bagheera pensant que Baloo a été tué par Shere Khan[12].

Les personnages

Choix des acteurs

Dans la tradition Disney, les animaux présentés du point de vue humain doivent être réalistes, c'est le cas de La Belle et le Clochard (1955), Les 101 Dalmatiens (1961) et du Livre de la jungle[30]. Toutefois, les personnages du Livre de la jungle doivent beaucoup aux acteurs qui leurs prêtent leurs voix[17]. Le studio a tenté de recruter des étudiants indiens pour avoir un accent plus local mais sans résultat[22]. C'est principalement à partir des voix originales (anglophones) que les personnalités des personnages ont été façonnées[17]. Leonard Maltin, ainsi que Thomas et Johnston évoquent une difficulté pour le public adulte de faire abstraction des acteurs[31],[32]. Avant Le Livre de la jungle, il est rare qu'un acteur donne sa personnalité à un personnage, c'est le cas ici avec Phil Harris (Baloo), Louis Prima (Roi Louie) et George Sanders (Shere Khan)[31].

Harris est choisi par Walt Disney pour donner sa voix à l'ours Baloo après l'avoir entendu lors d'un gala caritatif à Palm Springs[11]. Les animateurs sont surpris par ce choix, Harris étant plus connu dans le monde des club de nuit que pour la jungle[22]. Harris enregistre un dialogue mais en grande partie improvisé car il considérait le script comme peu naturel[6]. À la fin de la session il demande une copie de l'enregistrement pour que sa femme Alice Faye et ses amis puisent le croient[32]. Les animateurs réalisent alors 35 ou 40 pieds de film avec Mowgli et Baloo puis ce test est visualué par Walt Disney[33]. Il accepte et valide l'utilisation de cet ours Baloo dans le film tandis que Phil Harris est convié à une seconde session d'enregistrement[33]. Le développement du personnage de Baloo avec Phil Harris a permis de résoudre les problèmes rencontrés avec Bagheera[33] et de poursuivre la production.

Confiant avec la bonne prestation de Harris, Jimmy Johnson, président de Disneyland Records, propose que Louis Prima donne sa voix au Roi Louie[34]. Walt accepte et choisit d'autres acteurs célèbres pour les personnages comme George Sanders pour Shere Khan et Sebastian Cabot pour Bagheera[12].

Sterling Holloway, un habitué des studios Disney donne sa voix au serpent Kaa et grâce à une chanson ingénieuse des frères Sherman, le cheveu sur la langue de Kaa est mis en valeur[31]. La chanson Aie confiance est basée sur Land of Sand, une mélodie non utilisée de Mary Poppins (1964)[35].

Pour Mowgli, le premier acteur choisi est David Bailey mais sa voix mue durant la production et perd ainsi l'innocence recherchée par les producteurs[12]. Wolfgang Reitherman propose alors l'un de ses fils, Bruce qui venait d'enregistrer la voix de Christopher Robin pour Winnie l'ourson et l'Arbre à miel (1966)[12]. Il obtient le rôle et est utilisé pour le film en prise de vue réelle servant de guide aux animateurs[6],[12]. La jeune actrice Darlene Carr qui chantonnait dans le studio [durant la production de Rentrez chez vous, les singes ! (1967)] est remarquée par les frères Sherman et ils lui proposent d'enregistrer une version de démonstration de la chanson My Own Home de Shanti[36]. Sa prestation impressionne Walt Disney qui la prend pour le rôle de la jeune fille[36].

Mowgli, Baloo, Bagheera, loups et éléphants

Le personnage de Mowgli est un enfant différent de ceux des précédentes productions de Disney, il est acteur et non suiveur ou adjuvant[37]. Il a été conçu par le studio comme un jeune enfant déterminé, au point de survivre dans la jungle mais avec une trop grande facilité à donner son amitié et un problème pour savoir à quelle espèce il appartient[37]. Il est un jeune enfant tenace âgé de 7 à 12 ans, un jeune Tarzan si il parvient à survivre[22]. Durant le film, il est successivement un loup, un éléphant, un ours, un singe et un vautour, liste à laquelle on doit ajouter le serpent de part l'action hypnotique de Kaa, chacune des espèces étant honorablement crédible selon Grant[37]. Mowgli a principalement été animé par Ollie Johnston qui en a fait l'épitomé du jeune garçon de cet âge sauf à la fin du film où il semble entamer le passage vers l'adolescente, subjugué par une jeune fille[37]. Cette jeune fille est présente uniquement à la fin du film est porte une marque rouge sur le front[38], un bindi.

Bagheera est selon Grant le personnage central du film, servant de narrateur, présentateur et apparaissant le plus souvent au long du film[39]. C'est une panthère noire-mauve sophistiquée, « vieille école » ou « très British » malgré un accent américain en version originale[39]. Pour Thomas et Johnston, le personnage de Bagheera est sage, méthodique, pointilleux au point d'en être ennuyeux, insipide[22]. Grant considère l'animation de Bagheera comme brillante mais cite Mickael Barrier qui trouve les mouvements de la panthère très réalistes mais comme aucune scène ne requiert ce type de mouvements, cela donne l'impression d'être des exercices académiques[39]. Grant répond à Barrier qu'il est étrange de critiquer Disney sur le fait de dessiner une panthère comme une vraie panthère[39]. Sa principale relation est avec Mowgli[22]. Bagheera présente un bon fond, sauvant Mowgli à plusieurs reprises mais se plaint de devoir le faire et le pousse à grandir, à vivre sa propre vie, comme dans la scène finale[39].

Baloo ne devait à l'origine faire qu'une brève apparition mais l'animateur Ollie Johnston en charge du personnage considérait le travail de doublage de Phil Harris si fascinant qu'il a développé le personnage[39]. Le résultat est que Baloo est devenu la vedette du film dépassant Bagheraa dont le rôle est plus essentiel à l'histoire[39]. Baloo est un ours gris-bleu bien en chair ayant adopté la vie facile comme credo[40]. malgré ce caractère critiqué par la panthère Baloo prouve qu'il est un vrai ami de Mowgli en prenant la défense de l'enfant face au tigre Shere Khan[40]. La scène principale de Baloo est sa première apparition, sur la chanson Il en faut peu pour être heureux dans laquelle son credo est à la fois expliqué mais aussi mis en œuvre[40]. La gaîté et la spontanéité de la séquence en font, selon Grant, un moment de joie à regarder[40]. La séquence Être un homme comme vous, avec le Roi Louie, Mowgli et de la musique jazzy, s'approche mais démontre pour Grant qu'il n'est pas possible de reproduire une alchimie deux fois dans le même film[40].

Les loups apparaissent au début de l'histoire pour expliquer l'enfance de Mowgli mais ne participent pas vraiment à la suite[41]. Grant rattache leur présence au mythe romain de Romulus et Rémus[41]. Seulement deux loups sont nommés, Rama père adoptif de Mowgli et Akela, le chef de meute[41]. Les éléphants sont eux plus développés, principalement Hathi qui est crédité du grade de « colonel » de la « 5e brigade de pachyderme de sa majesté[41]. » Les éléphants sont une satire de l'Empire britannique[41]. Hathi est accompagné de sa femme Winifred et de leur fils Junior[41]. Hathi, un bavard prétentieux selon une idée de Ken Anderson[18] se targue d'être un élément qui n'oublie jamais mais il démontre avoir des pertes de mémoire régulières[41]. Pour Thomas et Johnston, c'est un oublié de l'empire colonial[42]. Verna Felton qui donne sa voix à Winifred avait aussi fait celle de la plus vieille éléphante dans Dumbo[41]. Pour Junior, l'équipe de Disney a évité le piège de reproduire Dumbo et a à la place créé un personnage à part, joyeux, adulé par son père et qui souhaite devenir comme lui, un colonel[41]. Les autres éléphants sont presque tous anonymes à part le lieutenant à la chevelure non conforme, Bugler le clairon, Slob le plus gourmand et le plus débraillé[38].

Les noms de Baloo, Bagheera et Hathi signifient respectivement ours, panthère et éléphant en hindi. Pour Robert Tienman, le trio Mowgli, Baloo et Bagheera est l'utilisation d'un schéma classique du genre cinématographique, la relation entre trois amis, à l'instar de Mickey Mouse, Donald Duck et Dingo ou Bambi, Panpan et Fleur dans Bambi (1942)[43]. La scène où Baloo inculque à Mowgli ses préceptes dans la vie en chanson est une technique régulièrement utilisée par le studio Disney pour raconter de manière non visuelle, graphique, des histoires parfois complexes, utilisées par exemple dans Mélodie du Sud (1946)[44].

Roi Louie, Kaa, Shere Khan et les vautours

Le Roi Louie n'existe pas dans l'œuvre originale de Rudyard Kipling (les singes, les Bandar-Log, n'ont pas de chef, et lorsqu'ils enlèvent Mowgli, ils le nomment roi). Dans les premières versions, le chef des singes était bourru, morose, grossier et incapable de discuter[42]. Durant le développement, il s'est avéré qu'une séquence musicale serait mieux pour présenter les singes et leurs chefs[42]. La décision de choisir Louis Prima comme voix du Roi Louie ayant été prise, l'ensemble de la scène musicale s'inspire alors directement de Prima et de son orchestre qui « bougeaient sur scène comme les singes de la scène du film[45]. » Le groupe a ainsi enregistré un morceau pour convaincre Walt Disney, on pourrait parler d'une audition, et c'est à partir de cela que les animateurs ont dessiné la scène avec les singes[6]. Durant cette période de développement Pirma appelait régulièrement depuis Lake Tahoe où il jouait avec son orchestre pour s'enquérir de l'évolution du personnage[42]. Prima proposa aussi une scène où le Roi Louie mourrait persuadé de pour la jouer de façon exceptionnelle[46]. Le personnage conçu par Disney est un orang-outan au ventre rebondi et un chef motivé par l'ambition de devenir un homme ce qui passe selon lui par la maîtrise du feu et est persuadé que Mowgli connaît ce secret[39]. Un autre trait de son personnage est le scat, forme vocale du jazz, fournie par Louis Prima en version originale[39]. Pour Grant, le Roi Louie serait un humain distribuant des cigares comme signe d'amitié, ce qu'il fait en tant que singes avec des bananes mais son caractère et ses motivations n'en font pas un réel méchant[39]. Les autres singes ne sont pas nommés bien que quelques uns ont des personnalités distinctes[39].

Kaa est un python réticulé, d'après sa longueur[40]. La voix originale est celle de Sterling Holloway[40], acteur plus habitué à des personnages de souris[46]. Grant considère le choix d'Holloway comme un coup de génie et l'acteur dont c'est l'un des premiers rôles de méchant, se surpasse dans le doublage[40]. Le personnage est sinistre, hypnotique et hypocondriaque, se plaignant de ses sinus, mais sa voix est l'élément le plus effrayant de sa personnalité[40]. Il est aussi sinistre que divertissant avec une incapacité à garder la bouche close[46]. L'aspect physique du serpent est même l'objet de plusieurs gags avec par exemple le nœud à sa queue ou sa tête percutant chaque branche lors d'une chute[40].

John Grant indique qu'il y a une pénurie de tigres chez Disney [dans les plus anciennes productions] en raison de la difficulté à animer les rayures du tigre[47]. Mais après la réalisation des 101 Dalmatiens (1961) et les 6 469 952 tâches de dalmatiens qu'il compte grâce à la xérographie[47], l'animation d'un tigre est devenue une tâche moins insurmontable. C'est Milt Kahl qui s'est chargé de l'animation de Shere Khan[16],[48] tandis que Bill Peet a conçu le personnage comme physiquement fort, agile et doué mais sans être mauvais garçon[16]. Milt Khal, fort de son expérience dans l'animation d'animaux, a réussi à utiliser les rayures du tigre comme base du mouvement du tigre et non comme simple décoration[49]. La personnalité du tigre est essentiellement basée sur la suavité de George Sanders qui lui prête sa voix[48], selon une décision de Ken Anderson[6]. Pour John Grant, Shere Khan n'est pas un méchant absolu, c'est un Lord Peter Wimsey suspecté de meurtre par la population locale mais que l'on sait innocent et il s'étonne que la méchanceté du personnage n'ait pas été plus développée par Disney[48]. Pour Thomas et Johnston, il possède une intelligence rappelant Basil Rathbone et une forme d'arrogance ajoutées par Ken Anderson[16]. À la demande de Walt Disney, les animateurs ont du éviter de créer un nouveau tigre menaçant et c'est en regardant l'adaptation d'une œuvre d'Ernest Hemingway, À bout portant (1964) qu'ils trouvèrent la solution[42]. Ils ont créé un tigre avec une confiance en lui, une assurance terrifiante[42]. Il ressemble à un empereur romain ou un roi médiéval qui reçoit comme un dû son autorité mais dans le cas de Shere Khan, il n'a pas peur des assassins ou des complots[16].

Chad Stuart et Jeremy Clyde en 1966.

Pierre Lambert considère que les quatre vautours sont les proches cousins des corbeaux créés par Ward Kimball pour Dumbo (1941)[50]. Mais Grant trouve difficile de pouvoir les comparer hormis que quelques points comme le fait que ce sont des charognards, qu'ils apparaissent vers la film du film pour se moquer du héros et qu'ils sont caractérisés par leur accent, américain pour les corbeaux et anglais pour les vautours[48]. Grant ne parvient pas à identifier précisément les accents anglais des vautours inspirés par les Beatles[48]. Buzzie est londonien tandis que Dizzy possède un accent plus international fourni par Lord Tim Hudson et non Ringo Starr[48]. Ziggy et Flaps sont moins caractérisés que les deux autres vautours mais ils contribuent tous à la définition d'un groupe qui comme les corbeaux de Dumbo ne peuvent être dissocié[48]. La ressemblance avec les Beatles est à la fois vocale, physique mais aussi le texte rappelle un dialogue de leurs films où l'on assiste selon Grant à une conversation d'étudiants non mariés[48], possiblement A Hard Day's Night (1964). Grant ajoute que ce type de jeunes est souvent considéré comme indésirable et qu'on ne s'arrête pas pour leur parler[41]. La voix originale de Flaps est celle de Chad Stuart du duo Chad & Jeremy[6], l'un des nombreux groupes de la British Invasion.

Un rhinocéros nommé Rocky devait accompagné les vautours et sa voix devait être celle de Frank Fontaine mais le personnage fut supprimé à la demande de Walt Disney en raison de l'action très chargée entre les singes et les vautours[51]. Thomas et Johnston notent qu'il est rare que des méchants se rencontrent, comme c'est le cas ici entre Shere Khan et Kaa et leur affrontement se termine par un statu quo[16].

Sortie et accueil

Le film Le Livre de la jungle sort en octobre 1967[7], presque exactement 30 ans après le premier long métrage de Disney, Blanche-Neige et les Sept Nains (1937) et 10 mois après la mort de Walt Disney[52]. Il est diffusé dans certaines salles conjointement avec le documentaire animalier Charlie, le couguar[53]. Il récolte 13 millions d'USD à sa sortie aux États-Unis[52].

Les critiques à la sortie du film sont frappantes souvent hautes en couleur, car comme le rappelle Leonard Maltin, le film est sorti 10 mois après le décès de Walt Disney[31]. Le magazine Time à l'enthousiasme souvent réservé vis-à-vis des projets de Disney écrit que le film n'a que peu à voir avec le livre de Kipling mais que le résultat est très agréable en raison des animaux présentés sans entrave et l'habilité de Disney à être enfantin sans être puéril[31]. Pour le magazine ce film est la plus plaisante façon de se remémorer Walt Disney[31]. Howard Thompson du New York Times conseille le film aux dandies car c'est du plaisir pour tous les âges[52],[53]. Pour Richard Schickel du magazine Life, c'est le meilleur film depuis Dumbo (1941)[52].

Variety souvent favorable à Disney indique que le développement du scénario est modéré, les dangers potentiels ne sont que suggérés et qu'il y a un optimiste prédominant dès le début au point que le public suivra comme une marionnette au moment voulu[52]. Les résultats du film le classe sixième dans le classement de Variety[52]. Judith Crist du New York Herald Tribune écrit que le film est complètement dénué d'atmosphère et le classe parmi les dessins animés médiocres et de qualité moyenne[52].

Eric Smoodin indique que Le Livre de la jungle, au même titre que Fantasia (1940) fait partie des films Disney ayant une programmation régulière de ressorties au cinéma puis dans les années 1980, avec le support vidéo le planning Disney a évolué vers un système de sorties programmées sur des fenêtres courtes comblant une pénurie artificielle[54].

Analyse

À l'image du film Les 101 Dalmatiens (1961), le film semble proposer un point de vue narratif à partir des animaux mais le film est centré sur les humains, du moins l'humain Mowgli[55]. John Grant écrit que le film de Disney n'est certainement pas pour les fans de Kipling n'ayant que peu à voir avec les livres originaux hormis les noms des personnages[2]. L'œuvre de Disney est en résumé « le Jazz qui rencontre la jungle[2]. »

L'avis de Leonard Maltin est que le film est « bien avec des chansons mémorables » mais « qu'il manque un petit quelque chose qui le rendrait spécial[31]. » Pour Maltin, le film est sympathique, tranquille même trop décontracté[31]. Grant pense que le problème vient de l'absence de vrais méchants dans le film, Kaa et le Roi Louie sont mauvais mais des bouffons tandis que Shere Khan n'est pas assez présent pour devenir méchant[39]. Robin Allan considère que le film est un divertissement familial et évoque le glorieux passé des studios Disney mais traduit aussi les qualités d'anthropomorphistes des artistes[56]. L'énergie du film doit peu à l'œuvre originale et le spectateur retrouve en partie l'ancienne exubérance et le sens comique de Disney[56]. Franklin Thomas et Ollie Johnston considèrent Le Livre de la jungle comme un nouveau film basé sur une série d’évènements avec des anecdotes et des personnages mais sans trame complète[42]. Ils écrivent aussi que c'est essentiellement l'histoire de la panthère Bagheera et de déboires avec le jeunes Mowgli sur le chemin de retour au village des hommes[22].

Maltin écrit que le film se rattrape par l'animation avec des effets d'animation impressionnants dans la jungle comme les reflets sur l'eau ou le scintillement de la lune[31]. Grant indique que l'animation dans Le Livre de la jungle est tout bonnement époustouflante mais que le point faible du film, ce qu'il trouve étrange quand on sait que Walt a participé à sa conception, est le scénario[2]. Mais aussi un excellent travail de conception des personnages démontrant l'essence de l'animation[31]. Maltin remarque que la combinaison de l'œuvre de Kipling et du travail de Disney a fait venir les parents et les enfants au cinéma[52]. Sur le plan graphique, le film possède, pour Allan, la vitalité présente dans les premiers courts métrages de Disney[56]. Pour Grant, le spectateur est toujours en attente d'un élément devant survenir, et de nombreuses scènes semblent n'avoir pour but que de faire danser et chanter les personnages[2]. Barrier compare les effets pyrotechniques et l'impact émotionnel de plusieurs productions Disney, pour lui dans Le Livre de la jungle la qualité technique est présente mais l'émotion semble absente, et c'est le contraire dans La Belle au bois dormant (1959)[48].

Des personnages fortement liés aux acteurs vocaux

Pour Thomas et Johnston, Le Livre de la jungle est « le second film de Disney, après Blanche-Neige à avoir des personnalités et des sentiments si dominants »[57]. Par exemple Sebastian Cabot et Phil Harris ont offert des personnalités riches aux personnages[58]. Allan ajoute que les personnages sont bien campés et très habillement animés, ils évoluent et interagissent de manière à la fois dramatique et comique[56]. Maltin, qui trouve que le film manque de quelque chose, écrit que le film se rattrape aussi par un beau travail sur la voix des personnages (Maltin évoque la version originale) qui grâce aux chanteurs et aux acteurs donne vie aux personnages[31]. Johnston et Thomas écrivent que la prestation d'Harris a ajouté de la sincérité à un personnage haut en couleur, de la chaleur, quelque chose dont le film avait besoin[32].

Maltin évoque certains critiques qui ont argués que le studio n'avait pas cherché des acteurs proches du caractère des personnages mais avait utilisé la personnalité des acteurs pour modeler les personnages[31]. John Grant prend le parti que les personnages ont été conçu d'après la personnalité des acteurs, premier film Disney dans ce cas mais « courante dans les autres studios où l'animation est moins sophistiquée[2]. » Grant cite le réalisateur Wolfgang Reitherman : « Dans Le Livre de la jungle, nous avons essayé d'intégrer la personnalité des acteurs aux personnages, et nous sommes parvenu à quelque chose de totalement différent [du travail de personnalisation des précédentes productions Disney][2]. » Grant évoque ces mêmes critiques indéterminées qui ont critiqué le studio pour la fainéantise des animateurs en usant d'un procédé créatif plus « reposant[2]. » Thomas et Johnston rappellent que dès Pinocchio en 1940, l'acteur donnant sa voix à Jiminy Crickett est Cliff Edwards, une vedette des années 1930, pour Grand Coquin c'est Walter Catlett et pour le Cocher c'est Charles Judels, deux important acteurs de l'époque[32].

Selon Maltin, le problème concerne surtout Phil Harris interprétant Baloo et qui reprend plus ou moins le même jeu d'acteur avec Thomas O'Malley dans Les Aristochats (1970) puis Petit Jean dans Robin des Bois (1973)[31]. Pour Charles Salomon, ce point démontre que l'équipe Disney sans la présence de Walt réutilise les formules qui ont fonctionné[59]. Michael Barrier remarque que « l'usage d'acteurs célèbres pour la voix des personnages a parfois abouti à des résultats riches et satisfaisants (par exemple Sanders en Shere Khan) mais souvent cela apporte une ressemblance involontaire entre le long métrage de Disney et les séries télévisées dont sont la plupart du temps issues les acteurs[2]. » John Grant évoque aussi la levée de critiques à l'encontre de Baloo-Phil Harris née principalement après la sortie de Robin des Boiset la considère sans intérêt le personnage étant une importante création cinématographique agréable à regarder[40]. Grant ajoute en 1993 que le studio a fait machine arrière dans ces dernières productions (à l'époque) hormis quelques exceptions comme Ratigan dans Basil, détective privé (1989) basé sur Vincent Price[2]. Toutefois les propos de Grant sont nuancés par l'utilisation de vedettes chez Disney pour le graphisme ou la personnalité des rôles titres d’Aladdin (1992) ou de Pocahontas (1995) ainsi que les productions de Pixar comme Toy Story (1995). Robin Williams a ainsi interprété le Génie d'Aladdin et influencé son caractère[60], Mel Gibson a servi de modèle physique et donné sa voix à Jon Smith dans Pocahontas[61] tandis que Tom Hanks et Tim Allen donnent respectivement leurs voix et leurs personnalités à Woody et Buzz l'éclair dans Toy Story [62].

D'autres critiques sont apparues principalement dans la biographie par Marc Eliot publiée en 1993. Eliot associe Mélodie du Sud et Le Livre de la jungle pour dénoncer « les notions de genre, race et classe propagées au-delà des stéréotypes » par Walt Disney[63]. Plusieurs films dont Le Livre de la jungle et Les 101 Dalmatiens pour leur présentation de la femme[64].

Dernier film d'animation de Walt Disney

De nombreux auteurs rappellent que Le Livre de la jungle est le dernier long métrage d'animation auquel participe Walt Disney, chacun avec ses mots. Pour Bob Thomas c'est le dernier auquel il prend part[7], pour John Grant, c'est le dernier supervisé en personne[2], pour Leonard Maltin, il est le dernier marqué par l'empreinte personnelle de Walt[1]. Le Livre de la jungle sera donc le dernier film supervisé par Walt Disney avant sa mort, le 15 décembre 1966[65],[56]. C'est également la dernière prestation de Verna Felton, qui avait prêté sa voix à de nombreux personnages depuis Cendrillon (1950).

Pour Maltin, sans Walt Disney et une fois le champ de l'animation conquit, le studio ne savait plus vers où aller[52]. Charles Salomon évoque une production inachevée de la fin des années 1970, intitulée Scruffy et dirigée pendant deux ans par Ken Anderson basée sur un macaque berbère de Gibraltar durant la Seconde Guerre mondiale[66]. Mais le scénario était trop proche des précédentes productions avec un chef de macaque chantant parfait pour Phil Harris, une femelle macaque apprivoisée et choyée par ses maîtres prénommée Amélia qui se joint à la bande de Scruffy et menace de dissoudre le groupe, ressort de scénario déjà présent dans La Belle et le Clochard (1955) et Les Aristochats (1970)[66]. Le couple Scruffy et Amelia devait, après maintes péripéties avec un espion allemand et un général et son chien, devenir les parents adoptifs de jumeaux, ressort émotionnel présent dans Les 101 Dalmatiens (1961)[66].

À l'inverse, pour Thomas et Johnston, la mort de Walt Disney et la sortie du Livre de jungle a renouvelé un intérêt pour l'animation chez de jeunes artistes et avec la création d'un programme de formation en raison de leurs nombreuses candidatures, l'avenir du studio, des personnages, héros et méchants fut assurés[16]. Comme l'écrit Salomon, le projet de Scruffy ne vit pas le jour mais la nouvelle génération d'artistes commençait à influencer le studio[66].

Adaptations et produits dérivés

Musique

La musique du film a été éditée aux États-Unis sous plusieurs versions.

  • En 1967, Disneyland Records édite Walt Disney Presents the Story and Songs of The Jungle Book, dans la collection Storyteller avec une narration par Dal McKennon (Bagheera) le reste provenant d'extraits du film[67]. Cette édition sortie la même année que le film est certifiée Or par la RIAA[67] et un Grammy Awards de la meilleur musique pour enfants[68].
  • Une autre version plus courte avec moins de dialogues et avec des textes devant être racontés par les adultes a été éditée par Buena Vista Records[67]. C'est cette version qui a été rééditée en 1990 en CD par Walt Disney Records[67].
  • Une troisième version intitulée Songs from Walt Disney’s The Jungle Book and other Jungle Favorites propose des versions plus jazz dont deux interprétées par Louis Prima[67].

En 1997, pour les trente ans du film en parallèle à une édition collector en DVD, la musique du film a fait l'objet d'une édition spéciale sortie le 17 octobre[69]. Cette version reprend l'édition originale Walt Disney Presents the Story and Songs of The Jungle Book avec les chansons des frères Sherman, ajoute les compositions instrumentales de George Bruns, deux des chansons non utilisées de Gilkyson et un commentaires audio des frères Sherman[69].

Différentes éditions

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Cinéma et télévision

Un court métrage éducatif des studios Disney, intitulé The Jungle Book : A Lesson in Accepting Change a été édité en septembre 1981, et expliquait les façons de faire face aux changements d'amis ou d'environnements[70].

Un remake du film en prise de vue réelle a été réalisé par Stephen Sommers en 1994 et produit par Walt Disney Pictures Le Livre de la jungle[4]. Il a été suivi en 1998 par une préquelle intitulée The Jungle Book: Mowgli's Story sortie directement en vidéo et réalisée par Nick Marck[71].

Une série d'animation télévisée, intitulée Super Baloo (TaleSpin) a été produite par le studio Disney et diffusée aux États-Unis sur Disney Channel entre le et le [72]. Cette série ne fait que reprendre le personnage de Baloo et quelques personnages comme le Roi Louie et Shere-Khan en les transposant dans un univers anthropomorphe. Baloo y est selon Grant une version plus urbanisée par rapport au film[40] tandis que Shere Khan navigue sans la jungle du crime organisé[48].

Une seconde série d'animation Le Livre de la jungle, souvenirs d'enfance (Jungle Cubs, 1996-1998)[73] est beaucoup plus proche du film mais se concentre sur la jeunesse des personnages animaliers du film.

Une suite au film d'animation, intitulée Le Livre de la jungle 2 a été produite par DisneyToon Studios en Australie et sortie en 2003[74].

Autres

Une scène du spectacle Fantasmic!, dans la version de Disneyland en Californie débuté en 1992[75] comporte les animaux du film Le Livre de la jungle dont le serpent Kaa. La version des Disney's Hollywood Studios en Floride ne comporte pas cette scène remplacée par des personnages du film Le Roi lion (1994).

En 1994, Virgin Interactive édite un jeu vidéo inspiré du film sous la forme de d'un jeu de plate forme 2D classique, Le Livre de la jungle pour Super Nintendo[76].

Autour du film

  • À l'origine, les Beatles devaient interpréter les quatre vautours dans la version originale du film.
  • C'est la première fois que les comédiens sont crédités au générique des rôles qu'ils doublent (seuls les noms étaient cités auparavant).

Titre en différentes langues

Notes et références

  1. a b c et d (en) Leonard Maltin, The Disney Films : 3rd Edition, p. 253.
  2. a b c d e f g h i j k l et m (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 268.
  3. « Le Livre de la jungle » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database
  4. a et b (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 302
  5. « Le Livre de la jungle - Date de sortie » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database
  6. a b c d e f g h i j k et l (en) Michael Barrier, The Animated Man: A Life of Walt Disney, p. 276.
  7. a b c d e f et g (en) Bob Thomas, Disney's Art of Animation : From Mickey Mouse to Beauty and the Beast, p. 106.
  8. Making of : "Une suite dans la jungle" de « Le Livre de la jungle 2 », disponible sur le DVD du film (2003)
  9. Kipling par Disney : L'adaptation d'un classique de « Le Livre de la jungle », disponible sur le second DVD de l'édition collector du film (2007).
  10. (en) Charles Salomon, The Disney That Never Was, p. 24-26.
  11. a b c d et e (en) Bob Thomas, Disney's Art of Animation : From Mickey Mouse to Beauty and the Beast, p. 118.
  12. a b c d e f g h i et j Commentaire audio de « Le Livre de la jungle », disponible sur le premier DVD de l'édition collector du film
  13. (en) Nancy Beiman, Prepare to board!: creating story and characters for animated features and shorts, Focal Press, (ISBN 978-0-240-80820-8)
  14. (en) Didier Ghez (dir.), Walt's People -, Volume 9, Xlibris Corporation, (ISBN 978-1-4500-8746-9), p. 175
  15. Crown, Walt Disney's The jungle book, Harmony Books, (ISBN 978-0-517-54328-3), p. 5
  16. a b c d e f et g (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, The Disney Villain, p. 145.
  17. a b c d e et f (en) Christopher Finch, The Art Of Walt Disney, p. 125.
  18. a et b (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 360
  19. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 342
  20. a et b Frank & Ollie, commentaire audio de Franklin Thomas & Ollie Johnston, disponible sur le second DVD de l'édition collector du film (2007).
  21. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 250
  22. a b c d e f g h i et j (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 407
  23. a b c d et e (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 305
  24. a et b (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 306
  25. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 358
  26. a et b (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 377
  27. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 379
  28. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 405
  29. Interview des frères Sherman réalisée en 1990 et éditée sur la bande originale du film en 1997.
  30. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 331
  31. a b c d e f g h i j k l et m (en) Leonard Maltin, The Disney Films : 3rd Edition, p. 255.
  32. a b c et d (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 408
  33. a b et c (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 409
  34. (en) Tim Hollis and Greg Ehrbar, Mouse Tracks: The Story of Walt Disney Records, p. 88-89
  35. Making-of : Le Rythme de la Jungle de « Le Livre de la jungle », disponible sur le second DVD de l'édition collector du film (2007).
  36. a et b (en) Robert B. Sherman, Walt's Time: from before to beyond, p. 84
  37. a b c et d (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 269.
  38. a et b (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 274.
  39. a b c d e f g h i j k et l (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 270.
  40. a b c d e f g h i j k et l (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 271.
  41. a b c d e f g h i et j (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 273.
  42. a b c d e f et g (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, The Disney Villain, p. 140.
  43. (en) Robert Tieman, Quintessential Disney : A Pop-Up Gallery of Classic Disney Moments, p. 7.
  44. (en) Lynda Haas, Elizabeth Bell, Laura Sells, From Mouse to Mermaid, p. 101.
  45. Reportage sur la création des personnages du livre de la jungle d'après Louis Prima
  46. a b et c (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, The Disney Villain, p. 144.
  47. a et b (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 257.
  48. a b c d e f g h i et j (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 272.
  49. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 357
  50. (fr) Pierre Lambert, Walt Disney, l'âge d'or, p. 137
  51. Scène coupée : Rocky le Rhino, un personnage abandonné, disponible sur le premier DVD de l'édition collector du film (2007)
  52. a b c d e f g h et i (en) Leonard Maltin, The Disney Films : 3rd Edition, p. 256.
  53. a et b (en) Howard Thompson, « Disney 'Jungle Book' Arrives Just in Time », New York Times,‎ (lire en ligne)
  54. (en) Eric Loren Smoodin, Disney discourse, p. 144.
  55. (en) Lynda Haas, Elizabeth Bell, Laura Sells, From Mouse to Mermaid, p. 129.
  56. a b c d et e (fr) Pierre Lambert, Il était une fois Walt Disney : Aux sources de l'art des studios, p. 135.
  57. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p 414
  58. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 205
  59. (en) Charles Salomon, The Disney That Never Was, p. 28.
  60. (en) Bob Thomas, Disney's Art of Animation : From Mickey Mouse to Hercules, p. 134
  61. (en) Bob Thomas, Disney's Art of Animation : From Mickey Mouse to Hercules, p. 146
  62. (en) Bob Thomas, Disney's Art of Animation : From Mickey Mouse to Hercules, p. 151
  63. (en) Lynda Haas, Elizabeth Bell, Laura Sells, From Mouse to Mermaid, p. 9.
  64. (en) Lynda Haas, Elizabeth Bell, Laura Sells, From Mouse to Mermaid, p. 11.
  65. (en) Christopher Finch, The Art Of Walt Disney, p. 123.
  66. a b c et d (en) Charles Salomon, The Disney That Never Was, p. 167.
  67. a b c d et e (en) Tim Hollis and Greg Ehrbar, Mouse Tracks: The Story of Walt Disney Records, p. 105-107
  68. (en) Tim Hollis and Greg Ehrbar, Mouse Tracks: The Story of Walt Disney Records, p. 187
  69. a et b (en) Moira McCormick, Billboard, 11 octobre 1997, p. 76 [lire en ligne]
  70. (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 303
  71. « The Jungle Book: Mowgli's Story » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database
  72. (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 538
  73. (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 304
  74. « Le Livre de la jungle » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database
  75. (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 196
  76. (en) Disney's The Jungle Book

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie