Naukan (village)

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Naukan (village)
Naukan (village)
Administration
Pays Drapeau de la Russie Russie
Géographie
Coordonnées 66° 01′ 04″ nord, 169° 42′ 32″ ouest
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Russie
Voir sur la carte topographique de Russie
Naukan (village)

Naukan (appellation historique Nevuqaq) était un village Yupik situé à l'extrémité orientale de la péninsule Tchouktche, au niveau du cap Dejnev. Fondé durant le XIVe siècle, le village est abandonné sur décision des autorités soviétiques en - .

Toponymie[modifier | modifier le code]

L'appellation originale du village de Naukan était Nevuqaq[1].

Géographie et climat[modifier | modifier le code]

Le village de Naukan se trouvait à proximité du cap Dejnev (péninsule Tchouktche). Il était situé sur la zone côtière entre la mer de Béring et le massif montagneux du cap[1],[2].

Le climat de Naukan est une toundra polaire[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Village Yupik[modifier | modifier le code]

Naukan est fondé au XIVe siècle par des populations yupiks[4].

Les habitants de Naukan pratiquent une économie de subsistance fondée sur la chasse aux mammifères marins de la région (baleines grises, différentes espèces de phoques, morses) ainsi qu'à la chasse de petits gibiers terrestres, la pêche côtière et la cueillette[1].

Pendant plusieurs siècles (période impériale), Naukan est un point de passages et d'échanges important pour les populations yupiks résidant dans les zones sibérienne, béringienne et alaskienne[1]. Les mariages entre les populations continentales de Naukan et celles insulaires (des îles Diomède par exemple) sont fréquents. Naukan concentre également une partie des activités commerciale et culturelle des yupiks.

A l'instar des yupiks vivant dans les zones sibériennes, les habitants de Naukan sont relativement épargnés par l'impact culturel des missionnaires[1]. Jusqu'à la période soviétique, la culture yupik de Naukan est relativement préservée du phénomène d'acculturation.

Administration soviétique puis déplacement de la population et abandon[modifier | modifier le code]

Avec l'avènement du pouvoir soviétique et de la doctrine du matérialisme scientifique, les croyances ancestrales yupiks sont écartées. Les chamans subissent également des persécutions[1].

À la fin des années , la population yupik habitant Naukan est estimée à environ 400 personnes, regroupées en 13 clans[4].

En , les autorités soviétiques décident l'évacuation de Naukan vers des villages aux installations plus modernes. La population de Naukan est déplacée de force vers les villages plus à l'est ou au sud de Ouelen et Nuniamo[1].

Patrimoine[modifier | modifier le code]

Des vestiges de l'occupation yupik se trouvent sur la zone du village, notamment des restes d'habitations, de structures en os de baleine ou de structures destinées à conserver la viande. Le site est considéré comme sacré[2].

Tourisme[modifier | modifier le code]

Le site de Naukan est visité chaque année par quelques centaines de touristes[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Jernigan et al. (2017), p. 2.
  2. a b et c Anna Sorokina, « Bienvenue au cap Dejnev, point continental le plus oriental de la Russie » Accès libre, sur Russia Beyond,
  3. (en) « Naukan (historical), Russia » Accès libre, sur Mindat (consulté le )
  4. a et b (en) Daria Gonzales, « 12 most inaccessible tourist destinations in Russia : 9. The ancient capital of the Eskimos » Accès libre, sur Russia Beyond,

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Kevin A. Jernigan, Olga S. Belichenko, Valeria B. Kolosova et Darlene J. Orr, « Naukan ethnobotany in post-Soviet times: lost edibles and new medicinals », Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine, no 13,‎ , p. 1-11, article no 61 (DOI 10.1186/s13002-017-0188-1, lire en ligne Accès libre [PDF]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Igor Krupnik et Mikhail Chlenov, « The end of “Eskimo land”: Yupik relocation in Chukotka, 1958-1959 », Études Inuit Studies, vol. 31, nos 1-2 « Tchoukotka »,‎ , p. 59-81 (DOI 10.7202/019715ar, lire en ligne Accès libre). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article